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fut explicitement manifestée dans toute la splendeur dans laquelle la virent les Apôtres quand ils la révélèrent.

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Il y eut donc, dans cette conjoncture, progrès en connaissance au sein de l'Église, pour cette vérité particulière. Mais ce progrès relatif n'existait pas au regard de l'enseignement primordial des Apôtres.

Nous trouvons quelque chose d'analogue dans l'histoire du dogme de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge Marie. Bien certainement les Apôtres ont connu nettement, par la révélation, l'immunité de toute souillure originelle dans l'acte même de la conception de la Vierge choisie pour être la mère de Dieu. Ils surent que ce beau privilège résultait pour elle de l'application immédiate qui lui était faite, en dérogation à la loi commune, des mérites de la mort prévue de son divin Fils. Cette vérité n'a point été vraisemblablement enseignée par eux sous la forme rigoureuse de la précision théologique, mais elle aura été promulguée avec des expressions qui proclamaient purement et simplement, en la Vierge Marie, une sainteté suréminente, s'étendant jusqu'au premier moment de sa vie, jusqu'à l'instant même où son âme fut unie à son corps. Nous retrouvons un écho de cet enseignement dans la magnificence des développements oratoires 'de saint Maxime, de saint Sophrone, de saint Taraise et de saint Jean Damascène; saint Augustin et plus tard le concile de Trente les résument, en proclamant l'incompatibilité absolue entre un péché quelconque et la Vierge Marie.

Cependant, dans la suite des âges, apparurent en quelques parties de l'univers catholique des expositeurs de la doctrine révélée et des interprètes des Écritures qui, n'ayant qu'une connaissance tronquée de la Tradition sur la sainteté de la Vierge Mère de Dieu et donnant une extension trop illimitée à la doctrine de saint Paul sur la transmission universelle du péché originel, faussèrent l'enseignement primordial des Apôtres sur l'Immaculée Conception de Marie.

Partout, et dans les familles religieuses surtout, il y eut une très vive protestation d'amour et de respect envers la Mère de Dieu, à l'encontre des atteintes blessantes portées à son honneur. Les Souverains Pontifes encouragèrent ce mouvement de toute la puissance de leur autorité. Ils interdirent toute contes

tation publique de l'Immaculée Conception. Ils favorisèrent l'établissement d'une fête en l'honneur de ce beau privilège de la Conception sainte de la Reine du ciel. Ils déclarèrent le sens et la portée de cette fête. Ils expliquèrent et affermirent, partie par partie, le dogme de l'Immaculée Conception, jusqu'à ce que sa définition longuement préparée fût enfin mise au jour.

Mais cette fois encore, je le répète, l'Église n'eut qu'à jouir, dans une paix joyeuse, de la certitude d'une vérité qui lui est si chère, révélée par les Apôtres et connue d'eux dans tout son éclat.

Je ne veux pas finir ce sujet, sans m'arrêter un instant sur un autre point assez difficultueux, mais très important: celui des prophéties scripturaires relativement à l'application des fruits de la rédemption à l'humanité sur la terre.

Dès les premiers siècles du christianisme, au sein même de l'Église, apparurent, sous le nom du millénarisme, divers systèmes divergents les uns d'avec les autres, offrant tous quelque incohérence spéciale, et peu propres à fournir une explication satisfaisante et suivie des prophéties qu'ils auraient dû élucider.

Saint Jérôme et saint Augustin combattirent avec force le millénarisme sous toutes ses formes. Ils parvinrent à étouffer complètement sa voix. Ils barrèrent ainsi le chemin à la peste du judaïsme talmudique qui, à la faveur des doctrines millénaires professées par des écrivains orthodoxes, menaçait de pervertir la notion chrétienne du règne de J.-C. Ces deux grands docteurs, pour atteindre plus efficacement le résultat qu'ils jugeaient nécessaire à la sauvegarde de la foi de l'Église en ces temps criques, renoncèrent de parti pris à l'examen du sens littéral doute une catégorie de prophéties. Mais si, d'une part, ils d'claraient ne pas comprendre une bonne partie des Écritures, i proposèrent, d'autre part, à plusieurs reprises les problèmes aquels donnaient lieu ces Écritures et ils ne cachèrent pas la Josce qu'un jour elles pourraient être éclaircies. Ils auraient

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ément réprouvé avec indignation, s'ils avaient pu la conbe la suprême témérité de quelques exégètes de nos jours se disant orthodoxes et croyant l'être en effet, affirment endant que les prophètes d'Israël ont souvent parlé et écrit empire d'illusions qu'ils avaient puisées dans les idées renantes en leur temps.

N. S. P. le pape Léon XIII a voulu peut-être mettre en relief les prudentes déclarations des deux incomparables docteurs et scripturistes Jérôme et Augustin. Dans son admirable encyclique Providentissimus Deus, il fait connaître, aux interprètes des Écritures, qu'ils peuvent aller plus loin que les Pères dans leurs recherches et dans leur exposition, et préparer ainsi à l'Église des définitions qui constitueraient assurément un développement considérable de la doctrine révélée. Mais si la chose se réalisait, qui ne voit que nous n'aurions aucune avance sur l'intelligence donnée aux Apôtres de la révélation dont ils furent les organes ? Nous aurions la claire vue des vérités auxquelles ils ont fait d'évidentes allusions dans leurs divins écrits et qu'eux-mêmes contemplaient dans une clarté sans ombre.

Nous venons de parler de l'Encyclique Providentissimus Deus. C'est une grande lumière présentée opportunément à tous les exégètes catholiques. Malheureusement pour un trop grand nombre, elle ressemble à cette divine lumière dont parle saint Jean: « in tenebris lucet et tenebræ eam non comprehenderunt. Elle luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue. » Il est nécessaire de faire connaître avec un soin minutieux toute la doctrine renfermée dans ce document pontifical. Je m'applique à cette tâche. Puissé-je déterminer les esprits encore réfractaires à étudier, comme il convient, ces enseignements si lumineux, si complets, si persuasifs de la Vérité qu'ils exposent !

En attendant, les dispositions dans lesquelles ils se tiennent créent à l'Église une situation très grave. Je suis convaincu d'être l'interprète des sentiments de bien des cœurs dans la famille chrétienne, en poussant des cris de supplication: Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat. Que les consuls' veillent afin que la république chrétienne ne souffre aucun dommage.

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S VII

Un dernier mot pour la défense de la synopse
évangélique.

Je ne veux pas terminer mon travail sans compléter la défense de la synopse évangélique. C'est elle qui a donné occasion à cette longue discussion avec la critique moderne.

En finissant son article, le critique de M. Azibert dit avoir l'assurance qu'une synopse évangélique sans interversions n'offrirait qu'un très faible degré de vraisemblance historique; il affirme que M. Azibert reconnaît implicitement ce principe et que, dans la mesure où il s'y conforme, son ouvrage mérite d'être signalé et recommandé à tous ceux qui désirent avoir une vue d'ensemble des saints Évangiles.

Il serait malaisé à notre critique de justifier ses observations. M. Azibert a constaté, les Évangiles de saint Marc et de saint Luc en main, que l'Esprit-Saint, pour un dessein spécial, avait laissé saint Mathieu négliger l'ordre chronologique dans les faits racontés sous sa dictée aux chapitres VIII-XI; qu'au contraire il avait permis sinon prescrit à saint Marc et saint Luc, de placer dans leur ordre chronologique les récits parallèles de ces mêmes faits.

L'auteur a mis sous les yeux de ses lecteurs cette double constatation.

En dehors de la série de récits dont l'ordre antichronologique est propre à saint Mathieu, si nous exceptons encore le compte rendu fait en saint Luc de la mission confiée aux soixantedouze disciples, le repas de Béthanie chez Simon en saint Mathieu et saint Marc, le premier reniement de Pierre dans les mêmes évangélistes, je ne connais pas d'autre interversion des temps qui pourrait être prouvée d'une manière convaincante en aucun des quatre Évangiles. Sans doute, il n'y a point chez eux de chronologie précise. Il en devait être nécessairement ainsi, par le fait même des nombreuses lacunes qui existent dans les récits, lacunes dont l'étendue n'est indiquée nulle part.

Nous ne trouvons guère de point de repère pour cette vague chronologie évangélique que dans saint Jean, qui a marqué la célébration des pâques successives et de quelques autres fêtes durant la période de la prédication de l'Évangile par NotreSeigneur.

Toutes les choses que je viens de signaler, ajoutées à la conciliation que M. Azibert découvrit entre deux textes embarrassants, l'un de saint Marc, l'autre de saint Jean et relatifs tous deux à un départ de Notre-Seigneur de la Galilée, furent pour lui la lumière qui le guida dans la construction de sa synopse assurément fort remarquable.

A-t-il résolu toutes les difficultés qui se rencontrent dans la concordance effective des Évangiles? La solution qu'il adopte est-elle toujours la meilleure? telle et telle difficulté n'est-elle même pas insoluble ? C'est aux plus doctes parmi les interprètes de nos saints Évangiles qu'il appartient de donner une réponse définitive à ces questions.

Mais ce qui nous paraît intolérable, c'est cette assertion jusqu'ici inouïe dans l'Église « qu'une synopse évangélique sans interversions dans les textes reçus (et notre critique semble avoir en vue cette interversion) n'offrirait qu'un très faible degré de vraisemblance historique. »>

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