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ment. De cette sorte saint Jean, comme les autres écrivains sacrés, aurait pu écrire sur de petites feuilles détachées les pensées qui lui étaient inspirées; puis lui-même ou quelque disciple, auquel il aurait confié en dépôt ses précieux papiers, aurait peut-être en réunissant ces petites feuilles, troublé l'ordre que le Saint-Esprit avait voulu y mettre. Si cette opinion était vraie, j'aurais tort de vouloir établir, comme mon critique m'en fait un reproche, « que l'inspiration tombe sur la composition et sur l'agencement des parties, aussi bien que sur les parties elles-mêmes. » Il trouve encore que je tiens la dragée bien haute aux savants qui se proposeraient de remanier le texte, en certaines parties des Écritures, pour le rendre meilleur.

J'ai discuté ces deux questions dans un article publié par la Revue Canonique, qui a accueilli depuis tous mes travaux de controverse exégétique. Cet article, reproduit avec des additions opportunes sous le titre : Un semi-défenseur de l'exégèse nouvelle, est la première des discussions qui font l'objet de mon livre.

Comme les preuves concrètes sont plus saisissantes et donnent au lecteur plus de facilité de juger par lui-même la mieux fondée de deux opinions contradictoires, j'ai fait de l'Évangile de saint Mathieu et surtout de celui de saint Jean des extraits considérables que j'ai étudiés dans le but d'en faire sortir les conclusions de ma thèse sur l'unité de composition de ces deux Livres saints sous la direction indéclinable de l'Esprit-Saint.

Il y avait encore, dans l'emploi de cette méthode, un avantage accessoire, que je désirais obtenir, celui de donner au lecteur un spécimen de l'herméneutique traditionnelle des Écritures et lui faire apprécier combien elle l'emporte sur les vaines et arbitraires subtilités de l'interprélation dite critique.

Mon article a été remarqué à Rome même, et l'Éminentissime

cardinal Aloisi Masella m'a envoyé sa carte avec ses remerciements et ses félicitations.

J'ai reçu aussi sur cet article des félicitations de très grande valeur à mes yeux, celles du P. Méchineau, dont les travaux exégétiques font toujours autorité. Cet éminent polémiste m'écrivait le 12 décembre 1899:

« MONSIEUR LE CHANOINE,

« Veuillez agréer tous mes remerciements pour le gracieux hommage de votre nouveau travail : A un semi-défenseur de l'exégèse nouvelle. Je le lirai, que dis-je? Je l'ai lu dans la Revue où il a d'abord paru et avec toute l'attention que mérite un si zélé défenseur des saintes Écritures. A l'occasion, je veux en faire mon profit.

« Agréez, Monsieur le chanoine, l'assurance de mon religieux respect en N. S.

« L. MÉCHINEAU, S. J. »

Dans la Revue du clergé français, un critique outrancier me mit au ban du bon sens pour avoir affirmé l'intervention extérieure et sensible du démon dans la chute, dès l'origine, de l'humanité en Adam et Ève; puis la permanence de cette intervention au sein de l'humanité.

J'ai dù maintenir mes premières propositions et les justifier par des faits absolument irréfutables dont la véracité, pour un grand nombre, nous est garantie par l'enseignement même de la foi.

Ce nouvel article a été lui aussi accueilli avec faveur. L'Éminentissime cardinal Cassetta m'écrivait de Rome à la date du 3 février 1900:

« T. R. Mr PROFESSEUR MAGNIER, CHANOINE,

« Je vous remercie de votre docte opuscule Intervention extérieure du démon.

« L'opinion de ceux qui nient la possibilité d'une action extérieure des démons sur les hommes procède, comme le dit saint Thomas, d'un fonds d'infidélité: parce qu'ils ne croient pas à l'existence des démons, en dehors de l'imagination du vulgaire. Procedit ex radice infidelitatis sive incredulitatis, quia non credunt esse dæmones nisi in æstimatione vulgi tantum. S. TH. in IV Sent., disp. 34, q. 1, art. 3.

«En ces matières, comme vous l'enseignez, autant nous devons être fidèles à défendre les principes de la vérité catholique, autant nous devons être prudents dans l'application de cette théorie aux faits eux-mêmes, pour ne point donner aux incrédules l'occasion de tourner en ridicule la religion catholique. « Avec une particulière estime, j'aime à me redire, « de votre Seigneurie,

« le très dévoué serviteur,

« J., Cardinal CASSETTA. »

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« La ringrazio del dotto suo opuscolo Intervention extérieure du démon.

« L'opinione di quelli che negano la possibilità d'un azione esteriore dei demoni sugli uomini procedit ex radice infidelitatis seu incredulitatis, quia non credunt esse dæmones nisi in œstimatione vulgi tantum, come dire S. Thomas in IV Sent., disp. 34, q. 1, art. 3.

« In quelle materie, come Ella ni insegne quanto noi deve esser fedeli nel defendere i principi della theoria cattolice, altro tanto noi deve esser cauti nell' applicar li a di fatti, per non dar occasione agli increduli di porre in ridicolo la Religione cattolica. >>

J'avais aussi envoyé cet article, tiré à part comme le précédent, à Mgr Isoard, évêque d'Annecy, et lui avais dit combien je serais reconnaissant à Sa Grandeur si elle daignait m'envoyer une appréciation motivée de mon travail.

Sa Grandeur m'écrivit le 21 février 1900:

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« MONSIEUR LE CHANOINE,

J'ai pris connaissance du nouveau travail que vous avez bien voulu me communiquer. Je l'ai fait lire aussi à un prêtre fort compétent en toutes matières; le plus simple me paraît être de vous faire tenir sa lettre. Nous sommes, M. Lafrasse et moi, très heureux de vous voir venger ainsi la Vérité. Pour moi, je suis aussi étonné qu'effrayé des doctrines qu'une Revue du clergé peut offrir à nos prêtres.

Recevez, Monsieur le chanoine, la nouvelle assurance de nos sentiments respectueux et tout dévoués.

LOUIS, évêque d'Annecy. »

Voici la lettre de M. Lafrasse :

« MONSEIGNEUR,

<< Conformément au désir que m'en a témoigné Votre Grandeur, j'ai parcouru l'opuscule de M. le chanoine Magnier ayant pour titre Intervention extérieure du démon. L'auteur a grandement raison de déplorer et de combattre les principes et les procédés qu'au nom d'une fausse science certaine école cherche à introduire dans l'exégèse biblique. On dirait que le surnaturel lui fait peur, tant elle a soin de n'en garder que le moins possible, dût-elle pour cela faire violence au sens naturel du texte sacré et rompre en visière avec la tradition de tous les siècles chrétiens.

C'est contre des tenants plus ou moins avoués de cette école que M. Magnier a entrepris de démontrer la réalité des manifestations extérieures de Satan, d'abord dans la chute de nos premiers parents, ensuite dans le cours des âges jusqu'à la fin des temps. L'auteur n'a point voulu entrer dans les longs développements qu'un tel sujet pouvait comporter; mais il en dit assez, ce me semble, pour retenir dans la vérité les esprits droits et y ramener ceux qui ne se laissent pas volontairement égarer par leurs tendances vers le naturalisme. Son œuvre me paraît donc digne d'éloges. »

M. Lafrasse signale ensuite deux passages dans mon travail sur lesquels il fait quelques réserves. Le lecteur verra que je tiens compte de ses judicieuses observations dans la réédition de mon article.

J'avais aussi osé consulter sur non étude Mgr Dénéchau, évêque de Tulle.

Sa Grandeur m'écrivit le 24 février 1900:

<< MONSIEUR LE CHANOINE,

« J'ai lu avec grand intérêt votre brochure sur l'Intervention extérieure du démon. Vous avez bien raison de combattre ceux qui nient cette intervention dans la chute de l'homme et ensuite dans l'opposition à la rédemption. Vous avez pour vous l'Écriture sainte, la tradition, la théologie mystique et l'hagiographie. Sans doute le prince de ce monde a été jeté dehors, et son action extérieure est devenue bien rare, mais elle se reproduit encore, même en dehors du paganisme, soit comme châtiment, soit comme épreuve, et c'est peut-être dans la vie des saints que ce

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