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tromper le monde par quelques froides grimaces; mais venez comme le malade au remède, comme le mort à la vie, comme un amant passionné à l'objet de ses affections; venez boire à longs traits et avec une soif ardente cette eau admirable qui jaillit à la vie éternelle. Et lorsqu'on vous présentera ce pain céleste, goûtez à part vous combien le Sauveur est doux; qu'un extrême transport d'amour vous faisant oublier de vous-même, vous attache et vous colle au Seigneur Jésus. C'est là où il faut savourer cette viande délicieuse en silence et en repos. Regardez le bon Siméon; comme l'évangéliste nous distingue ses actions, et comme il sait saintement ménager sa joie. Il le prend entre ses bras, dit saint Luc, il bénit Dieu, et enfin il éclate en action de grâces: Suscepit eum in ulnas suas, et benedixit Deum, et ait (1). Mais devant que de parler, que regards amoureux! que d'ardens baisers! quelle abondance de larmes! il faut donc, avant toutes choses, que votre ame se fonde en joie: jouissez du baiser du Sauveur, c'est le même que Siméon embrassa; et s'il se cache à vos yeux, il se montre à votre foi: et le même qui a dit à ses disciples; Bienheureux les yeux qui voient ce que vous voyez (2)! a dit aussi pour notre consolation; Bienheureux ceux qui croient et qui ne voient point (3)! Après, que votre ame s'épanouisse et se décharge, à la bonne heure, en hymnes et en cantiques; que tous vos sens disent: O Seigneur, qui est semblable à vous (4)? et que ce sentiment pénètre jusques à la (4) Ps.

(1) Luc. 11. 28. (2) Ibid. x. 23.

XXXIV. II.

(3) Joan. xx. 29.

de

.

moelle de vos os. Ensuite, entrez, à l'exemple de notre vieillard, dans un dégoût de la vie et de ses plaisirs, épris des charmes in compréhensibles d'une parfaite beauté: Envoyez-moi maintenant en paix, ô Seigneur! Nunc dimittis servum tuum in pace (1). Que vous dirai-je de cette divine paix que le monde ne peut entendre, et qui est le propre effet de ce sacrement? Qui ne voit que la paix est le fruit de la charité, qui lie, et tempère, et adoucit les esprits? Or n'est-ce pas ici le mystère de charité? Car par le moyen de la sainte chair de Jésus nous nous unissons à la divinité qui en est inséparable, et notre société est avec Dieu et avec son Fils dans l'unité de l'Esprit (2). Ayant donc la paix avec Dieu, quel calme et quelle aimable tranquillité dans nos ames! C'est pourquoi songeons, chrétiens, en quelle société nous avons été appelés. Pensons que nos corps sont devenus et les membres de Jésus-Christ et les temples du Saint-Esprit. Ne les abandonnons point à nos passions brutales, qui comine des soldats aveugles et téméraires profanent les choses sacrées; mais conservons en pureté ces vaisseaux fragiles dans lesquels nous avons notre trésor (3). Ne parlons désormais que Jésus, ne songeons que Jésus, ne méditons que Jésus: Jésus soit notre joie, nos délices, notre nourriture, notre amour, notre conseil, notre espérance en ce monde et notre couronne en l'autre. Sauveur Jésus, en qui nous sommes bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles, lorsque vous verrez demain vos enfans, surtout ceux qui sont asso

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(2) I. Joan. 1. 3. (3) I. Thess. 1v. 4. II. Cor.

ciés à cette confrérie pour la gloire de votre nom, lors dis-je, que vous les verrez rangés devant votre table attendant la nourriture céleste à laquelle vous les invitez, daignez leur donner votre sainte bénédiction par l'intercession de la bienheureuse vierge Marie. Amen (*)..

(*) D. Déforis a inséré ici mal-à-propos un Précis de sermon sur la Présentation de Jésus-Christ. Le manuscrit indique assez qu'il appartient à la Présentation de la sainte Vierge; et le texte le prouve évidemment. Nous l'avons placé ci-dessus sous ce titre. (Edit. de Versailles.)

IER SERMON

I.

POUR LA FÊTE

DE L'ASSOMPTION DE LA S.TE VIERGE.

Les vertus de Marie, le plus bel ornement de son triomphe. L'amour divin, principe de sa mort. Nature et transport de son amour de quelle sorte cet amour lui a donné le coup de la mort. Désirs que nous devons avoir de nous réunir à Jésus-Christ. Merveilles que la sainte virginité opère en Marie: effets de cette vertu dans les vierges chrétiennes. Comment l'humilité chrétienne semble-t-elle avoir dépouillé Marie de tous ses avantages, et les lui rend-elle tous éminemment. Prière à Marie, pour nous obtenir cette vertu essentielle.

Quæ est ista quæ ascendit de deserto, deliciis affluens, innixa super dilectum suum.

Qui est celle-ci qui s'élève du désert, pleine de délices, appuyée sur son bien-aimé. Cant. VIII. 5.

IL

y a un enchaînement admirable entre les mystères du christianisme; et celui que nous célébrons, a une liaison particulière avec l'incarnation du Verbe éternel. Car si la divine Marie a reçu autrefois le sauveur Jésus, il est juste que le Sauveur reçoive à son tour l'heureuse Marie; et n'ayant pas dédaigné de descendre en elle, il doit ensuite l'élever à soi, pour la faire entrer dans sa gloire. Il ne faut donc

pas s'étonner, mes Sœurs, si la bienheureuse Marie ressuscite avec tant d'éclat, ni si elle triomphe avec tant de pompe. Jésus, à qui cette Vierge a donné la vie, la lui rend aujourd'hui par reconnoissance : et comme il appartient à un Dieu de se montrer toujours le plus magnifique; quoiqu'il n'ait reçu qu'une vie mortelle, il est digne de sa grandeur de lui en donner en échange une glorieuse. Ainsi ces deux mystères sont liés ensemble; et afin qu'il y ait un plus grand rapport, les anges interviennent dans l'un et dans l'autre, et se réjouissent aujourd'hui, avec Marie, de voir une si belle suite du mystère qu'ils ont annoncé. Joignons-nous, mes très-chères Sœurs, à cette pompe sacrée : mêlons nos voix à celles des anges, pour louer la divine Vierge; et de peur de ravilir leurs divins cantiques par des paroles humaines, faisons retentir jusqu'au ciel celles qu'un ange même en a apportées : Ave, Maria.

:

Le ciel, aussi bien que la terre, a ses solennités et ses triomphes, ses cérémonies et ses jours d'entrée, ses magnificences et ses spectacles; ou plutôt la terre usurpe ces noms, pour donner quelque éclat à ses vaines pompes mais les choses ne s'en trouvent véritablement dans toute leur force, que dans les fêtes augustes de notre céleste patrie, la sainte et triomphante Jérusalem. Parmi ces solennités glorieuses, qui ont réjoui les saints anges et tous les esprits bienheureux; vous n'ignorez pas, mes Sœurs, que celleque nous célébrons est l'une des plus illustres, et que sans doute l'exaltation de la sainte Vierge dans le trône que son Fils lui destine, doit faire l'un des

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