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ne vous peuvent nuire, et qui peut-être soutiendront un peu la nature accablée. Mais à la fin vous périrez sans ressource, si vous ne faites de plus grands efforts pour votre santé. Ainsi je vous dis, mes Frères: pratiquez ces dévotions, faites ces prières; j'aime mieux cela qu'un oubli total et de Dieu et de vous mêmes. Mais ne vous appuyez pas sur ces légères pratiques; elles empêchent peut-être un plus grand malheur, c'est-à-dire l'impiété toute déclarée, et le mépris tout manifeste de Dieu; et c'est pour cela qu'on vous les souffre: mais sachez qu'elles n'avancent pas votre guérison, et que, si vous y mettez votre appui, elles en seront bien plutôt un perpétuel obstacle. Car écoutez ce que le Saint-Esprit a dit de vos œuvres et de vos dévotions superstitieuses: «Ils ne cherchent pas la justice et ne jugent pas » droitement. Ils mettent leur confiance dans des » choses de néant, et ils s'amusent à des vanités. La >> toile qu'ils ont tissue est une toile d'araignée ; et » pour cela, dit le Seigneur, leur toile ne sera pas » propre à les revêtir, et ils ne seront point couverts » de leurs œuvres. Car leurs œuvres sont des œuvres » inutiles, et leurs pensées sont des pensées vaines. >> Ils marchent dans un chemin de désolation et de » ruine » Non est qui invocet justitiam, nec qui judicet verè : confidunt in nihilo et loquuntur vanitates.... Telas araneæ texuerunt.... Telæ eorum non erunt in vestimentum, neque operientur operibus suis opera eorum opera inutilia.... cogitationes eorum cogitationes inutiles: vastitas et contritio in viis eorum (1).

(1) Isai. LIX. 4, 6, 7.

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SUR LA DÉVOTION A LA SAINTE VIERGE.

Telle est la juste sentence que le Saint-Esprit a prononcée contre ceux qui mettent leur dévotion dans des pratiques si minces, permettez-moi la liberté de ce mot, et qui négligent cependant de faire des fruits dignes de pénitence selon le précepte de l'Evangile. Leur piété superficielle ne sera pas capable de les couvrir; leur iniquité sera révélée, et leur pauvreté leur fera honte. Ils seront jugés par leur bouche, ces mauvais serviteurs; et les saints qu'ils auront loués les condamneront par leurs exemples. Voulez-vous donc être dévots à la sainte Vierge, en sorte que cette dévotion vous soit profitable? Soyez chastes, soyez droits, soyez charitables; faites justice à la veuve et à l'orphelin, protégez l'oppressé, soulagez le pauvre et le misérable.. En faisant des œuvres de surabondance, gardezvous bien d'oublier celles qui sont de nécessité. Attachez-vous à la loi; suivez le précepte de JésusChrist: Quæcumque dixerit facite: «< Faites ce qu'il » ordonne » et vous obtiendrez ce qu'il promet. Amen.

I.ER SERMON

POUR LE JOUR

DE LA NATIVITÉ DE LA S.TE VIERGE.

SUR LES GRANDEURS DE MARIE.

Marie, un Jésus-Christ commencé, par une expression vive et naturelle de ses perfections infinies. Raisons qui doivent nous convaincre que Jésus-Christ a fait Marie innocente dès le premier jour de sa vie : qu'est-ce qui la distingue de Jésus. L'union très-étroite de Marie avec Jésus, principe des grâces dont elle est remplie. Cette union commencée en elle par l'esprit et dans le cœur. La charité de Marie, un instrument général des opérations de la grâce. Avec quelle efficace elle parle pour nous au cœur de Jésus. Charité dont nous devons être animés, pour réclamer son intercession.

Nox præcessit, dies autem appropinquavit.

La nuit est passée, et le jour s'approche. Rom. XIII. 12.

Ni l'art, ni la nature, ni Dieu même, ne produisent pas tout à coup leurs grands ouvrages; ils ne s'a-. vancent que pas à pas. On crayonne avant que de peindre, on dessine avant que de bâtir, et les chefs-, d'œuvre sont précédés par des coups d'essai. La nature agit de la même sorte; et ceux qui sont curieux de ses secrets savent qu'il y a de ses ouvrages où il

semble qu'elle se joue, ou plutôt qu'elle exerce sa main pour faire quelque chose de plus achevé. Mais ce qui est de plus admirable, c'est que Dieu observe la même conduite, et il nous le fait paroître principalement dans le mystère de l'incarnation : c'est le miracle de sa sagesse, c'est le grand effort de sa puissance aussi nous dit-il, que pour l'accomplir il remuera le ciel et la terre; Adhuc modicum, et ego commovebo cœlum et terram (1): c'est son œuvre par excellence, et son prophète l'appelle ainsi : Domine, opus tuum. Mais encore qu'il ne doive paroître qu'au milieu des temps, In medio annorum vivifica illud (2), il n'a pas laissé de le commencer dès l'origine du monde. Et la loi de nature, et la loi écrite, et les cérémonies, et les sacrifices, et le sacerdoce, et les prophéties, n'étoient qu'une ébauche de Jésus-Christ, Christi rudimenta, disoit un ancien; et il n'est venu à ce grand ouvrage que par un appareil infini d'images et de figures, qui lui ont servi de préparatifs. Mais le temps étant arrivé, l'heure du mystère étant proche, il médite quelque chose de plus excellent : il forme la bienheureuse Marie, pour nous représenter plus au naturel Jésus-Christ, qu'il devoit envoyer bientôt, et il en rassemble tous les plus beaux traits en celle qu'il destinoit pour être sa mère. Je sais que cette matière est très difficile à traiter; mais il n'est rien d'impossible à celui qui espère en Dieu : demandons-lui ses lumières par l'intercession de cette Vierge, que je saluerai avec l'ange, en disant, Ave.

(1) Agg. 11. 7.— (2) Habac. 111. 2.

JE commencerai ce discours par une belle méditation de Tertullien, dans le livre qu'il a écrit de la Résurrection de la chair. Ce grave et célèbre écrivain, considérant de quelle manière Dieu a formé l'homme, témoigne être assez étonné de l'attention qu'il y apporte. Représentez-vous, nous dit-il, de la terre humide dans les mains de ce divin artisan ; voyez avec quel soin il la manie, comme il l'étend, comme il la prépare, avec quel art et quelle justesse il en tire les linéamens; en un mot, comme il s'affectionne et s'occupe tout entier à cet ouvrage : Recogita totum illi Deum occupatum ac deditum (†). Il admire cette application de l'Esprit de Dieu sur une matière si méprisable; et ne pouvant s'imaginer qu'il fallût employer tant d'art ni tant d'industrie à ramasser de la poussière et à remuer de la boue, il conclut que Dieu regardoit plus loin, et qu'il visoit à quelque œuvre plus considérable; et afin de vous expliquer toute sa pensée: Cet œuvre, dit-il, c'étoit Jésus-Christ; et Dieu, en formant le premier homme, songeoit à nous tracer ce Jésus qui devoit un jour naître de sa race: c'est pour cela, poursuit-il, qu'il s'affectionne si sérieusement à cette besogne; parce que, voici ses paroles, « dans cette boue qu'il ajuste, il pense à nous donner une vive image de son Fils >> qui se doit faire homme » : Quodcumque limus exprimebatur, Christus cogitabatur homo futurus (2).

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Sur ces belles paroles de Tertullien, voici la réflexion que je fais, et que je vous prie de peser attentivement. S'il est ainsi, mes Frères, que dès l'origine du monde, Dieu en créant le premier Adam, (1) De Resur. carn. n. 6. (2) Ibid.

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