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HARVARD
UNIVERSITY
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JAN 6 1959

53*137

SUR LA PASSION

DE NOTRE-SEIGNEUR
JÉSUS-CHRIST.

POUR

LE DIMANCHE DE LA PASSION.

PREMIÈRE CONSIDÉRATION.

Jésus-Christ souffre pour nous rachèter. Nous voici arrivés au temps le plus précieux, le plus important de toute l'année. C'est de ces jours consacrés à la mémoire des souffrances et de la mort de notre divin Rédempteur, que l'on peut dire avec la plus exacte vérité: Voici maintenant le temps favorable; voici les jours de salut. C'est ici le temps prédit par Isaïe et rappelé par le grand Apôtre, que le Seigneur a

A

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choisi pour nous exaucer, et pour nous accorder l'abondance de ses secours (1). C'est dans le temps où Jésus-Christ nous a acquis le salut, qu'il nous aide plus spécialement à le mériter. C'est par le spectacle de son sang répandu pour nous, qu'il nous excite à nous en appliquer les fruits. Nous devons arriver à la célébration de ces douloureux mystères, préparés par les jeûnes dont l'église les a fait précéder, par les instructions multipliées qu'elle nous a données, par les prières auxquelles elle nous a appelés. Seroit-il possible que nous nous présentassions aux saints offices qui nous retracent les supplices inouis de notre Sauveur, uniquement par coutume ou par respect humain; que nous y assistassions avec indifférence, ou peut-être avec cette sensibilité passagère qu'excitent le récit ou

(1) Hæc dicit Dominus: In tempore placito exaudivi te, et in die salutis auxiliatus sum tuî. (Isa. XLIX. 8.)

Ait enim Tempore accepto exaudivi te, et in die salutis adjuvi te. Ecce enim nunc tempus acceptabile, ecce nunc dies salutis. (11. Cor. VI. 2.)

la représentation d'une histoire tragique; que nous en sortissions moins touchés que les Juifs, qui en revenant du Calvaire, se frappoient la poitrine de douleur et de regret? Si nous eussions vécu dans le temps et dans le lieu qui furent honorés de la présence de Jésus-Christ; si nous eussions été témoins de cette continuité d'humiliations et de tourmens qu'on ne cessa de lui faire éprouver, de quelle douleur n'eussions-nous pas été pénétrés! Transportons-nous y par la pensée. Suivons notre divin Maître, allant de supplice en supplice; et du jardin des oliviers au Calvaire: considérons chacun de ses pas marqué par quelqu'opprobre et par quelque tourment. Retournant ensuite nos pensées sur nousmêmes, réflechissons que c'est pour nous élever à la gloire, qu'il s'est soumis à tant d'humiliations; pour nous procurer un bonheur sans mesure, qu'il s'est livré à de si affreuses tortures; pour nous donner la vie éternelle, qu'il a subi la mort la plus ignominieuse et la plus cruelle. En contemplant d'un côté de si immenses bienfaits,

et de l'autre la manière dont nous y avons répondu, pourrons-nous soutenir le spectacle de notre insensibilité, et de notre ingratitude?

Mais, il ne s'agit pas ici d'exciter en nous une douleur stérile, une componction. passagère. Ce n'est pas à pleurer la mort du Sauveur, que nous sommes appelés; c'est à la méditer; c'est à en approfondir le mystère ; c'est à nous pénétrer des sublimes vérités, des grandes instructions qu'il renferme. C'est là ce que pour prix, ce qu'en reconnoissance de sa passion, Jésus-Christ nous demande et nous prescrit. Faites attention, nous dit-il par son prophète, et considérez s'il est une douleur semblable à la mienne (1). Levez les yeux, nous crie-t-il par son apôtre, sur l'Auteur et le Consommateur de votre foi, qui, comptant pour rien les opprobres, a subi le supplice de la croix; et repassant dans votre esprit les terribles contradictions qu'il a essuyées de

(1) Attendite et videte, si est dolor sicut dolor meus. (Thren. I. 12. :.)

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