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humilieroient pas ! Quelle différence, grand Dieu, entre Jésus-Christ et ceux qui se disent ses disciples! Ils ne rougissent pas de ce qui lui a causé de si profondes humiliations; et ils osent se dire chrétiens, se prétendre même pénitens, ceux qui rejettent la vertu fondamentale du christianisme, ceux qui refusent de pratiquer la partie la plus essentielle de la pénitence! Mais vous, ames pieuses, qui suivez votre divin Maître dans la carrière de l'humilité, un grand dédommagement vous est préparé, de l'abaissement auquel vous vous réduisez à son exemple. De ses humiliations, il a tiré une gloire immense. C'est, nous dit saint Paul, parce qu'il s'est humilié jusqu'à la mort, et la mort de la croix, que Dieu l'a exalté et lui a donné un nom, qui est audessus de tout autre nom; afin qu'au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers (1). Et vous

(1) Humiliavit semetipsum, factus obediens usquè ́ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus exaltavit illum, et donavit illi nomen quod est

aussi, parce que vous vous êtes conformées, par votre humilité, à ce divin Modèle, vous serez couvertes de gloire au jour des manifestations. Son infaillible oracle vous promet que quiconque s'humilie, sera exalté (1).

Aux humiliations qu'il subit, le divin Sauveur joint les tourmens qu'il endure. L'esprit s'effraie, en repassant tous les différens genres de tortures qu'il n'a cessé de souffrir dans l'espace de sa Passion. Depuis sa tête couronnée d'épines, jusqu'à ses pieds transpercés de clous, il n'y a pas une partie de son corps qui soit restée saine, et qui n'ait éprouvé son supplice (2). Toutes ces plaies dont il est couvert, sont autant de bouches, par lesquelles il nous crie, qu'il n'y a point de pénitence, si elle n'est

super omne nomen; ut in nomine Jesu omne genu flectatur cœlestium, terrestrium et infernorum. (Phil. II. 8. 9. 10.)

(1) Omnis qui se humiliat, exaltabitur. (Matth. XX. 12.)

(1) A plantâ pedis usquè ad verticem non est in eo sanitas. (Isa. 1.6.)

comme la sienne, accompagnée de la mortification des sens. On s'imagine être pénitent, sans pratiquer les œuvres de pénitence, et uniquement parce qu'on s'est corrigé de quelques défauts, parce qu'on s'abstient de quelques excès; on n'est pas même chrétien. L'Apôtre nous le déclare : Pour être à Jésus-Christ, il faut avoir crucifié non-seulement ses vices et ses passions, mais aussi sa chair (1). Un préjugé accrédité dans le monde, , parce qu'il favorise la paresse, relègue la mortification dans les cloîtres, et en fait une vertu de solitaires. Etoient-ils donc des solitaires, tous les saints de diverses conditions, de divers états, de diverses vocations, de divers genres de sainteté ? Que l'on nous en cite un seul, qui se soit sanctifié par une vie sensuelle; un seul, qui n'ait pas pratiqué des austérités. Ne nous faisons pas illusion sur ce point. Il est impossible d'aller à la suite de Jésus-Christ dans le ciel, si on ne

(1) Qui sunt Christi carnem suam crucifixerunt cum vitiis et concupiscentiis. (Galat. V. 24.)

l'a pas suivi dans sa Passion. Tel est le testament qu'il nous a laissé en mourant. Il nous a institués ses héritiers, et les compagnons de sa gloire, mais à condition que nous l'aurons été de ses souffrances (1).

Il s'en faut de beaucoup que ce soient là les seules instructions que nous donne dans ces saints mystères le divin Maître. Nous aurons occasion d'en recueillir beaucoup d'autres, en parcourant dans les considérations suivantes les circonstances successives de sa Passion.

(1) Cohæredes autem Christi, si tamen compatimur ut et conglorificemur. (Rom. VIII. 17.)

POUR

POUR

LE MARDI DE LA PASSION. TROISIÈME CONSIDÉRATION. Jésus-Christ au Jardin des Olives. JÉSUS-CHRIST touchoit enfin au terme de sa carrière. Il ne lui restoit plus qu'à terminer l'œuvre qui l'avoit fait descendre sur la terre, et qu'à couronner les merveilles de sa vie par sa mort plus merveilleuse encore. Avant de consommer son sacrifice, il avoit voulu, par un effort de bonté et de puissance, le perpétuer jusqu'à la fin des siècles. Il venoit d'instituer l'Eucharistie. Alors quittant le cénacle, accompagné de ses Apôtres, il prend le chemin qu'avoit autrefois suivi David, fuyant devant Absalom; passe le torrent de Cédron (1), et monte la

(1) Egressus est cum discipulis suis trans torrentem Cedron. (Joan. XVIII. 1.)

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