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« Est-il possible de traduire la Vita Nova ? » écrivais je en 1907. - Et je faisais cette réponse : « Non sans doute, et moins encore que pour bien d'autres œuvres poëtiques. On ne pourra jamais rendre et l'harmonie des mots et celle des profondes pensées 1. Mais il a semblé que, par un effort ingénu, en s'essayant à modeler naïvement sur les mots italiens les mots de notre langue qui s'y adaptent le mieux par la mesure el par le sens, on arrivait à donner quelqu'idée de la beauté de l'original. Et quand même on n'y eut réussi que par moments et par fragments, on pense que ce serait déjà avoir obtenu un grand résultat. On a espéré pouvoir donner du moins du mystérieux écrit, un mot à mot intelligent, assez éclairé des beautés de l'original pour en produire comme un reflet aux yeux du lecteur.

« Il a fallu, pour ce faire, et surtout pour la traduction des vers, imposer à la langue française des brusqueries et des inversions qui ne lui sont pas usuelles, au moins dans la syntaxe moderne. Ce pourquoi on a dû nécessairement donner souvent à la phrase un tour

omo, uomo. (Cf. ce que j'en dis p. 183.) — Ces variations se rencontrent parfois dans la même ligne.

1. Le meilleur résultat jusqu'ici obtenu est la traduction anglaise de Dante-Gabriel ROSSETTI. Mais l'anglais est, pour traduire, une langue merveilleuse, et Rossetti d'ailleurs, au moins pour les poëmes, ne s'est pas asservi à une grande rigueur.

suranné, tout en se défendant de l'archaïsme; car traduire en vieux français, comme Littré le fit jadis pour l'Enfer, est une entreprise toute autre.

« Sans faire d'archaïsme pourtant, on n'a pas cru devoir se refuser l'usage de certains mots bien connus, qui appartiennent au vocabulaire du Roman de la Rose, tels que semblant et semblance, doutance, remembrer, d'autres encore; car à vrai dire on ne pouvait pas s'en passer. De même on n'a pas pu éviter d'employer quelques mots dans le sens qu'ils avaient au XIVe siècle, et non dans celui qu'ils ont malheureusement pris aujourd'hui. De ce nombre sont : piteux, avec plusieurs dérivés, et surtout gentil et courtois, pour lesquels nous n'avons pas d'équivalents 1. »

Ces brèves explications étaient peut-être utiles. En tous cas je les estime suffisantes.

Mousseau. Juillet 1908.

1. J'ai dû transporter simplement de l'Italien, sans les changer, les expressions du langage philosophique, alors même qu'elles ne correspondent pas à notre vocabulaire moderne. Je cite par exemple cette expression « se réduire », qui pour nous présente un sens de diminution. Dante l'emploie dans un sens de simple translation, et même avec une nuance d'amplification : « Di potenzia si riduce in atto... » C'est l'emploi que lui donnent les mathématiciens, lorsqu'ils disent : « réduire au même dénominateur. »

VITA NOVA

VITA NOVA

I

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I

N quella parte del libro de la mia memoria, dinanzi a la quale poco si potrebbe leggere, si trova una rubrica, la quale dice: INCIPIT VITA NOVA1. Sotto la quale rubrica io trovo scritte le parole le quali è mio intendimento d'asemplare in questo libello; e se non tutte, almeno la loro sentenzia.

1

N

II

OVE fiate già appresso lo mio nascimento era tornato lo cielo de la luce quasi a uno medesimo punto, quanto a la sua propria girazione, quando a li miei occhi apparve prima la gloriosa donna de la mia

1. Ici commence La Jeunesse.

VITA NOVA

I

Ε

N cette partie du livre de ma mémoire, avant laquelle peu de chose se pourrait lire, se trouve une rubrique, laquelle dit : INCIPIT VITA NOVA. Et sous cette rubrique je trouve écrites les paroles que mon dessein est de reproduire en ce petit livre, sinon toutes, du moins leur sens.

II

N

EUF fois déjà, depuis ma naissance, le ciel de la lumière était revenu presqu'à un même point quant à sa propre giration, lorsqu'à mes yeux apparut premièrement la glorieuse Dame de ma pensée, laquelle

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