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sif et défensif avec le roi de Sardaigne, lui avait garanti ses états, et en avait obtenu un contin gent de 10,000 hommes d'infanterie, 2,000 de cavalerie, et 24 pièces de canon. Cette division qu'il eût menée en Allemagne, aurait assuré ses derrières; chaque soldat piémontais eût été pour lui un ôtage. Le directoire, sans blâmer ce traité, traîna en longueur les ratifications, et la campagne s'ouvrit avant que l'armée eût pu être renforcée de cette division de bonnes troupes. C'était d'autant plus fâcheux, que ces 12,000 hommes ayant été rendus mobiles, pouvaient être dangereux. Napoléon avait aussi à se plaindre de l'influence qu'exerçait le ministre Quirini, qui ouvrait les portes avec la clef d'or, et entravait les affaires de Venise. Il se convainquit de la nécessité de faire la paix, et écrivit sa lettre si connue à l'archiduc. Tous les courriers de Paris, qu'il reçut jusqu'au 18 avril, le confirmèrent dans l'idée que les armées d'Allemagne ne bougeaient point. Il n'apprit teur passage du Rhin, qu'après la signature des préliminaires de Léoben, qu'il n'eût signés que dans Vienne, s'il eût su que les deux armées françaises du Rhin voulaient entrer en campagne, quand même elles n'eussent passé le Rhin qu'au mois de mai, cela lui eût été suffi

sant.

NOTES

SUR LES HUIT PREMIERS VOLUMES

DE L'OUVRAGE INTITULÉ:

PRÉCIS DES ÉVÉNEMENS MILITAIRES,

OU

ESSAIS HISTORIQUES SUR LES CAMPAGNES
DE 1799 À 1814.

CET

ouvrage est écrit avec facilité. Il justifie son titre. Sa lecture a été l'objet d'un grand nombre d'observations. Dans les quatre notes qué nous mettons ici, nous ne traiterons que de ce qui est relatif:

1o A la Politique de Pitt; 2° Au général Moreau;

3° A l'armistice naval;

4° Aux différentes assertions sur les guerres d'Égypte.

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PREMIÈRE NOTE.

...

POLITIQUE DE PITT.

(Tome 3, p. 1, 1800.)

"Ce célèbre ministre, dit-il en parlant de Pitt, "fidèle aux principes de la vieille politique insulaire, n'ad"mettait aucune garantie tant que la France conserverait, 66 avec la Belgique et la disposition des ressources maritimes "de la Hollande, une situation toujours hostile contre l'An"gleterre.-Depuis la cession des Pays-Bas à la France, "consentie par la maison d'Autriche, au traité de Campo"Formio, le but de la guerre échappait au gouvernement anglais, tous ses efforts tendaient à le ressaisir. M. Pitt " était convaincu que, pour arracher aux Français cette belle "conquête, il fallait épuiser les ressources de la France, et "la consumer en portant dans son sein une guerre que la "fureur des partis comprimés, et l'indignation des puissances humiliées devaient lui rendre à jamais funeste, "si elle en devenait le théâtre.-La conquête de l'Italie, "et tous les avantages remportés par les alliés pendant la campagne de 1799, ne suffisaient plus pour remettre en "question la rétrocession de la Belgique, parce que ces "avantages étaient balancés sur le Rhin par la victoire de “Zurich, et dans le Nord par le mauvais succès de l'expé"dition sur les côtes de Hollande. La continuation de la 66 guerre était donc invariablement résolue par le ministère "anglais, avant les ouvertures faites par Bonaparte. Elles "donnèrent lieu à de vifs débats dans le parlement; les "principaux orateurs du parti de l'opposition remontèrent

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jusqu'aux premières causes de la guerre. Ils en attribuè"rent l'explosion, les malheurs, la perpétuité, à ceux qui "voulaient établir l'immutabilité des gouvernemens, et "l'aliénation irrévocable de la souveraineté comme base

"fondamentale d'un pacte social pour le maintien duquel "toutes les puissances devraient être àf amais solidaires.— "MM. Erskine, Fox et Sheridan, se distinguèrent dans "cette discussion mémorable: ils opposèrent à la doctrine "des gouvernemens de l'Europe moderne, les plus forts ar66 gumens que purent leur fournir les principes du droit natu "rel et du droit politique, l'esprit et la marche du siècle, les "exemples tirés de leur propre histoire, le changement de "systême en France, qu'ils trouvaient favorable au rétablisse"ment de la paix".

1o Le ministre anglais a-t-il pu se refuser aux ouvertures que lui a faites le premier consul, en 1800, sans se rendre responsable des malheurs de la guerre? 2o Le refus était-il politique et conforme à l'intérêt de l'Angleterre ? 3o La guerre était-elle alors à désirer pour la France? 4° Quels étaient, dans cette circonstance, les intérêts de Napoléon ?

1o Pitt se refusa à entrer en négociation dans l'espérance que, en continuant la guerre, il obligerait la France à rappeler les princes de la maison de Bourbon, et à rétrocéder la Belgique à la maison d'Autriche. Si ces deux prétentions étaient légitimes et justes, il a pu, en justice, se refuser à la paix, mais si l'une et l'autre sont illégitimes et injustes, il a rendu son pays responsable de tous les malheurs de la guerre. Or la république avait été reconnue par toute l'Europe, l'Angleterre elle-même l'avait reconnue en chargeant, en 1796, lord Malmesbury de ses pouvoirs pour traiter avec le directoire. Ce plé

nipotentiaire s'était rendu successivement à Paris et à Lille, il avait négocié avec Charles Lacroix, Letourneur et Maret, ministres du directoire; d'ailleurs la guerre n'avait pas pour but le retour des Bourbons. Les provinces de la Belgique avaient été cédées par l'empereur d'Autriche au traité de Campo-Formio, en 1797; l'Angleterre avait reconnu leur réunion à la France par les négociations de lord Malmesbury à Lille. Elles faisaient légitimement partie de la république. Vouloir les en séparer, c'était vouloir usurper, déchirer, démembrer un état reconnu. Ces deux prétentions étaient injustes et illégitimes.

2o Cette politique du ministre Pitt était-elle bien conforme à l'intérêt de l'Angleterre ? Pouvait-il raisonnablement se flatter d'obtenir la Belgique par le résultat de la continuation de la guerre ? N'eût-il pas été plus sage de donner la paix au monde, en s'assurant des avantages réels et très-considérables qu'il pouvait obtenir? Les rois de Sardaigne et de Naples, le grand-duc de Toscane, le pape, eussent été rétablis et consolidés sur leurs trônes; le Milanais eût été assuré à la maison d'Autriche; les troupes françaises eussent évacué la Hollande, la Suisse et Gênes; l'influence anglaise eût pu s'établir dans ces pays; l'Égypte eût été restituée au grand-seigneur, l'île de Malte, au grand

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