D'ALLEMAGNE, PAR LUDEN; TRADUITE ET CONTINUÉE JUSQU'A NOS JOURS, D'APRÈS Schmidt, Pfefel, Menzel, Schiller, Posselt, Heinrich, Pfister, etc., etc., PAR M. AUG. SAVAGNER, Professeur d'Histoire en l'Université, ancien Élève pensionnaire de l'École royale des Chartes, TOME CINQUIÈME PARIS. IMPRIMERIE DE BETHUNE ET PLON, RUE DE VAUGIRARD, 36. 1844 D'ALLEMAGNE. LIVRE XXIV. LE TEUTSCHLAND SOUS LES HOHENSTAUFEN FRIEDRICH Ier ET HEINRICH VI. TRIOMPHE DES LOMBARDS ET DE L'ÉGLISE SUR L'EMPEREUR FRIEDRICH Ier. - CHUTE DU DUC HEINRICH LE LION.-RUINE DES DERNIÈRES ESPÉRANCES FONDÉES SUR L'UNITÉ ET LA PUISSANCE DE L'EMPIRE TEUTSCH. franchissement d'une cruelle oppression, selon la nature des choses humaines, grande était l'exaltation parmi les Lombards. Elle étouffait le souvenir des relations antérieures, et des souffrances multipliées qu'ils avaient subies les uns par les autres; elle imposait silence aux ambitions, aux jalousies locales, aux intérêts rivaux et opposés. Dans leur enthousiasme, tous les Lombards fédérés s'étaient levés comme un seul homme contre un nouveau danger; mais à mesure que s'écoulèrent les jours, les mois, les années, nécessairement des changements s'opérèrent. Les plaintes sur les maux endurés retentissaient encore, que déjà les mauvais traitements revenaient. Dans leur joie de fonder et de rétablir, les Lombards n'avaient pas pensé qu'ils étaient sur des ruines, et que leurs constructions étaient cimentées avec du sang. Maintenant, suivant la coutume des hommes, l'on se mit à peser les chances de l'avenir et les 426773 |