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Après avoir cité quelques exemples, M. Salvolini conclut

en ces termes :

D

« Maintenant, il me semble impossible de méconnaître les >> analogies que renferme ce tableau, et leur nombre ne per>> met pas de croire qu'elles soient dues au hasard. Or, s'il n'est » pas permis de douter que ces analogies existent, les faits » que je viens d'exposer, parlent assez d'eux-mêmes pour nous » autoriser à prononcer avec certitude que l'écriture alphabétique » des nations sémitiques est empruntée aux Egyptiens 1. »

Ce sont les différentes preuves de toutes ces assertions que nous allons mettre aussi sous les yeux de nos lecteurs, en dọnnant, ce qui n'avait jamais été fait jusqu'ici dans un même ouvrage, les analogies qui existent entre les différentes lettres et les signes hiéroglyphiques chinois et égyptiens.

Il est encore une question grandement controversée entre les savans, c'est celle de savoir si l'égyptien vient du chinois ou le chinois de l'égyptien, ou si l'une et l'autre écriture hiéroglyphique ont une origine commune, primitive, et partant du centre de l'Asie, première demeure des hommes. Cela nous paraît assez probable. Mais on ne connaît pas assez intimement ces écritures, surtout on ne connaît pas assez les sciences de l'ancien monde pour traiter cette question. Nous avons dû cependant en faire ici mention, d'autant plus que les tableaux que nous allons exposer, les rapprochemens que nous allons faire, pourront servir à ceux qui voudront la traiter par la suite,

Origine chinoise et égyptienne des A sémitiques. Planche V..

Les Chinois divisent leur journée en un cycle de 12 heures, chacune desquelles correspond à deux des nôtres. La première qui comprend de 11 heures à 1 heure après minuit, est exprimée maintenant par le signe, fig. 1, planche V. Ce caractère se prononce tse ou tsa, et signifie fils, enfant, germe, pousse, lettre, docteur. Sa forme actuelle est fort loin d'offrir l'image ou la forme de ces différentes significations; mais si nous examinons les formes antiques conservées dans le Tseu-goey et dans

Analyse grammaticale raisonnée, de différens textes anciens égyptiens, etc. Paris, 1836, p. 89.

le dictionnaire de Morisson, nous trouverons les formes 2, 3, 4, 5, et ses dérivés 6, 7, 8, 9, qui offrent les rudimens d'une figure d'enfant, et de plus les formes, 10, 11, 12, 13, 14, qui présentent la forme de tiges d'arbres ou de fleurs.

Maintenant, si nous lisons sémitiquement, c'est-à-dire, de droite à gauche, le nom de ce signe tsa, nous trouverons qu'il a pu donner naissance au son de l'A sémitique, qui n'a pas toujours été prononcé avec un son aussi fixe que celui qu'il a dans nos langues occidentales. On sait en effet, que toutes les voyelles ont eu indifféremment, le son l'une de l'autre dans les langues de l'Orient. Nous trouverons en outre que le tsa a pu produire l'as, unité ou nombre un de la mesure des Latins.

Quant à la forme, les 2o, 5o et 4e ont pu facilement produire les lettres qui leur correspondent dans notre planche, c'est-àdire, l'A étrusque 18, samaritain 19, grec 20; l'A forme 5, l'A illyrien 21; les formes 6, 7, l'A hébreu 22, l'A samaritain 23; les formes 8 et 9, l'A runique 24, et l'A sabéen 25; enfin, les formes 11 et 12 auraient donné naissance à l'A phénicien 26, et au rabbinique 27.

Morisson donne de plus les formes cursives 15, 16, 17, qui ont une analogie parfaite avec les a cursifs syriaque, grec ancien et copte, 28, 29, 30.

Il faut remarquer en outre que les formes 11 et 12 sont presque identiques aux caractères hiéroglyphiques égyptiens 31, 32, qui représentent une tige, et ont la valeur phonétique de l'A.

Passant maintenant du chinois à l'égyptien, nous trouvons d'abord qu'une tête humaine fig. 33, signifie chef, roi; or, aleph (5), en hébreu, offre cette signification. Cette forme, d'après M. Salvolini, ayant été altérée d'abord en passant à l'écriture hiẻratique 34, 35, a servi à former l'A hiérosolymitain 36, et grec ancien 37; la forme démotique de l'épervier 38, a formé l'hébreu actuel 39; la forme hièratique du jonc 40, 41, a formé les A peschito 42, 43; enfin, la forme démotique 44 a formé l'A sassanide 45.

Tels sont les travaux sur l'analogie entre les hiéroglyphes chinois et égyptiens, et les A sémitiques.

Quoi qu'il en soit de ces généalogies, ce qui est certain, c'est que :

1. L'aleph hébraïque marque la première heure, comme le tsa des chinois.

2o Comme le tsa chinois, et comme le signe égyptien 33, l'aleph signifie chef, tête, roi, conducteur, docteur.

3o Dans le chinois comme dans l'égyptien, on retrouve les notions et la figure de la tige, pousse, etc., qu'on pourrait retrouver encore dans (x) l'alam des Hébreux, qui signifie gerbe. Nous laissons à nos lecteurs à juger si toutes ces analogies ont pu être l'effet du hasard.

Origine chinoise et égyptienne du B sémitique.

Examinons maintenant comment les B sémitiques ont pu dériver des caractères hiéroglyphiques.

La 2o heure des Chinois qui comprend de 1 à 3 heures du matin de nos heures, est exprimée par le caractère 46, lequel se prononce tchu, tew, theb, où entre le caractère main, symbole de l'homme qui bâtit, dît Horapollon, et signifie bâtiment, maison; en effet, ce caractère offre une espèce de clôture, et sert à former la clef des villes, bourgs, et des clôtures et remparts, sous les formes 47, 48, 49, 50 et 51.

Quant au nom, nous retrouverons le nom du beth hébraïque, en lisant de droite à gauche le caractère chinois theb.

Quant à la forme, nous voyons déjà que la forme 46 offre deux compartimens bien tracés, signe caractéristique du B grec, latin, copte, runique; on se rapproche encore plus de cette forme dans les signes 47, 48, et dans les formes antiques 52, 53, 54 et 55. La clef des villes 48, et la forme cursive 56, sont identiques au beth hébreu, samaritain et stranghelo.

Enfin, la signification est la même; car marque la 2o place, et beth signifie maison, couverture.

Quant à l'égyptien, M. Salvolini n'a point trouvé de forme pour le B, mais s'il avait eu sous les yeux autant de figures de B sémitiques que nous en mettons sous les yeux de nos lecteurs, il n'aurait pas hésité à leur donner pour origine la forme égyptienne 57, qu'il traduit par OU ou V. A la vérité cette forme qui figure un crochet, s'applique bien mieux au ↑ wav, qui signifie aussi crochet; mais tous les philologues savent que le

1 Liv. II. ch. 119, le dernier.

OU, le W, le V, se changent souvent en B. Les Grecs anciens, au témoignage de Plutarque, et en particulier ceux de Delphes, changeaient souvent ces deux lettres l'une par l'autre; les Grecs modernes prononcent vita, la 2 lettre, au lieu de bêta; les Latins en usaient de même ; et l'on sait que toute une province de notre France ( la Gascogne), remplace les v par des b, et les b par des v. Nous pouvons donc dire que les B des alphabets II, IV, XIV, XV, XVI, XVIII et XIX, viennent de la forme hieroglyphique 57, et surtout de la forme hièratique 58, ou démotique 59.

Après ces explications, qui contiennent tout ce qui a été fait de plus nouveau sur l'origine des alphabets sémitiques, nous allons donner la forme de la plupart des B sémitiques, grecs, latins, majuscules, minuscules et cursifs.

B des alphabets des langues sémitiques, d'après la division du tableau ethnographique de Balbi.

I. LANGUE HÉBRAIQUE, divisée

En hebreu ancien ou hébreu pur, lequel comprend :

Le I alphabet, le samaritain 1.

Le II' id. publié par Edouard Bernard.

Le III, par l'Encyclopédie.

Le IV, celui des médailles, donné par M. Mionnet.

Le V, publié par Duret.

Le VIe, l'alphabet d'Abraham

Le VII, l'alphabet de Salomon.

Le VIII, d'Apollonius de Thyane.

2o En chaldéen ou hébreu carré, lequel comprend :

Le IX, celui qui est usité aujourd'hui dans les livres im

primés.

Le Xe, dit judaique.

Le XI, usité en Perse et en Médie.

Le XIIe, usité en Babylonie.

3o En hébreu rabbinique, lequel comprend :

Le XIII, le chaldéen cursif.

Nous ne croyons pas devoir répéter ici quels sont les ouvrages ou les auteurs qui nous ont fourni ces divers alphabets; ceux qui voudront les connaître, pourront recourir à l'article où nous avons traité des A, t. xiv, p. 273.

Une deuxième division de la langue hébraïque comprend le phénicien qui est écrit avec les trois alphabets suivans : Le XIV, d'après Edouard Bernard.

Le XV, d'après Klaproth, et dont la 4a figure est le b babylonien d'après le même auteur, figure qui est identique au crochet ou litnus égyptien, fig. 57.

Le XV, d'après l'Encyclopédie.

Une troisième division comprend la langue punique, karchédonique ou carthaginoise, laquelle était écrite avec

Le XVII, d'après Hamaker.

Le XVIII, dit Zeugitain.

Le XIXe, dit Mélitain.

Le XX® n'a point encore de B.

II. La langue SYRIAQUE ou ARAMEENNE, laquelle comprend :

Le XXI, l'Estranghelo.

Le XXII, le Nestorien.

Le XXIII, le Syriaque ordinaire, dit aussi Maronite.

Le XXIV, le Syrien des Chrétiens de saint Thomas.
Le XXV, le Palmyrénien.

Le XVI, le Sabéen, mendaite ou mendeen.

Le XXVII et le XXVIII, dits Maronites.

Le XXIX, le Syriaque majuscule, et cursif.

III. La langue MÉDIQUE, laquelle était écrite avec
Le XXXo, le Pehlvi, lequel est dérivé,

Du XXXIe le Zend.

IV. La langue ARABIQUE, laquelle est écrite avec

Le XXXII, dit l'Arabe littéral, et

Le XXXIIIe, dit le Couphique.

V. La langue ABYSSINIQUE ou ETHIOPIQUE, laquelle comprend :

19 l'Axumite ou Gheez ancien; 2o le Tigré ou Gheez moderne ; 3° l'Ahmarique, lesquelles langues s'écrivent toutes avec Le XXXIV, l'Abyssinique, Ethiopique, Gheez.

Enfin vient le Copte, que Balbi ne fait pas entrer dans les langues sémitiques, mais qui cependant doit y trouver place, et qui est écrit avec

Le XXXV. alphabet, le Copte.

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