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Evangelique; son véritable titre serait : Préparation d la Démonstration Evangélique. En effet, la discussion du paganisme et de toutes les doctrines qui s'y rattachent, doit marcher avant l'attaque contre ceux, qui en écoutant Moyse et les prophètes, n'ont pas su faire l'application de leurs promesses, à celui qu'elles concernent.

Mais par la raison que dans ce livre Eusèbe est aux prises avec les doctrines théologiques, cosmogoniques et philosophiques de la Grèce, il passe en revue un grand nombre d'ouvrages très-remarquables dont le tems nous a enlevé quelques-uns.

Ce monument est donc à la fois théologique, philosophique et littéraire. Ces aspects divers l'ont rendu pour diverses classes d'érudits, un objet d'étude spéciale, et plus d'une fois ils ont exprimé le vœu qu'il fût publié de nouveau avec les améliorations que les progrès de la critique grammaticale et historique ont dû apporter à un texte qui contient de nombreux passages d'auteurs les plus anciens et les plus recommandables.

Deux seules éditions grecques, depuis la renaissance des lettres, ont fait connaître ce monument littéraire, et religieux tout à la fois. Toutes les deux sont un bienfait de la France au monde savant. Robert Étienne, dont les presses ont si fort hoñoré l'art typographique, tant par le mérite de l'exécution que par le choix des publications, donna en 1544, un volume infolio purement grec, sans préface ni annotations, contenant la PRÉPARATION et la DEMONSTRATION ÉVANGÉLIQUES. Ex bibliotheca regiâ et regiis typis.

Ces textes ne sont qu'une copie exacte des manuscrits qui ont servi à leur publication, avec toutes les fautes qui les déparent; et que ceci ne soit pas pris comme une accusation du défaut de diligence de la part du docte imprimeur: son seul but, comme ceiui d'Alde Manuce l'ancien, et de tous ceux qui ont ouvert cette carrière, n'était pas d'épurer les textes, mais de jeter au plus vitë dans la circulation ces précieux débris du naufrage de l'antiquité, que les vers détruisaient chaque jour; les générations suivantes devaient avoir pour mission de les dépouiller de cette enveloppe terreuse qui les déforme, et de cette rouille qui les ternit. Un seul helléniste s'est livré à ce soin pour la Préparation

Évangélique d'Eusèbe. Il appartient à la société célèbre de Jésus, qui a produit tant d'hommes éminens. Le P. François Vigier fit paraître en 1628, en un vol. in-folio, à Paris, la Préparation, avec une traduction latine et des notes grammaticales. Peu de points historiques ou littéraires y sont touchés ; ces derniers devaient faire la matière d'observations auxquelles le docte éditeur renvoie assez souvent dans les notes, mais qui n'ont point paru. Il n'a manqué au P. Vigier que le tems pour bien remplir cette tâche. Il nous a privés des observations, ainsi que je l'ai dit, et qu'il l'annonce dans sa préface; il ne lui a pas non plus permis de s'appliquer à la collation des manuscrits avec le soin nécessaire.

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Des cinq manuscrits de la bibliothèque royale, aucun n'est plus récemment entré dans ce dépôt, que le tems où le père Vigier se livrait à sa réimpression du texte d'Eusèbe; cependant il n'en cite que deux, qu'il ne désigne qu'incomplètement, qui lui furent remis par Rigault, entre lesquels était, dit-il, celui dont Robert Etienne avait fait usage. Il cite en outre des variantes, que l'évêque anglais, Montagu, avait transmises à l'imprimeur Morel, et qui se retrouvent toutes dans un des manuscrits de la bibliothèque royale; de sorte, que sous ce rapport, il n'a pas rendu à son auteur tout le service qu'il pouvait en attendre, au point même que des correc、 tions proposées par le P. Vigier, y sont déjà écrites. La traduction semble surtout avoir attiré ses soins, elle est généralement bonne, bien écrite, et représente assez fidèlement l'original dans son état alors; mais ce qui recommande le plus à mon gré cette édition, ce sont les notes grammaticales; elles sont ce qu'on devait espérer de l'auteur d'un des meilleurs traités de syntaxe de la langue grecque à cette époque 1; traité qui, même encore aujourd'hui, jouit d'une telle célébrité, que les Idiotismes de la langue grecque (tel en est le titre) réimprimés nombre de fois en Hollande et en Allemagne, ont eu pour dernier éditeur, M. le professeur Hermann de Leipzig, qui, pour la quatrième fois, l'a fait paraître sous son nom, en 1834.

■ Voir surtout l'explication de la formule tileσ0a, rå önλa. P. 707. A. 8. libro XII.

Il est à remarquer, au sujet de ce livre, que les Hollandais, qui l'ont pour ainsi dire ressuscité les premiers, ont eu la petite faiblesse d'effacer du titre ces mots : societatis Jesu presbyter 9 ne voulant pas avouer qu'ils tenaient d'un jésuite un ouvrage dont ils sentaient cependant toute l'utilité. Mais si ce reproche à faire aux Hollandais et aux Allemands qui ont répété leurs éditions, est mérité, que dire de la France, qui n'a jamais vu ́reproduire chez elle un livre, qui non-seulement lui fait honneur, mais qui est même d'une nécessité absolue pour quiconque veut être initié dans les mystères de la phraséologie grecque! Au lieu de cela, que de médiocres ouvrages élémentaires n'y réimprime-t-on pas à satiété ? Pour n'en citer qu'un, je nommerai le Jardin des racines grecques.

Tel est l'état du texte de la Préparation évangélique, qui n'a pas eu d'éditeur postérieur à 1628; car une contrefaçon donnée à Leipzig sous le nom de Cologne, en 1688, n'a ajouté que quelques fautes typographiques à l'original qu'elle reproduisait.

Cette date ancienne de la dernière publication d'un livre qui trouve nécessairement sa place dans la bibliothèque de quiconque aspire au titre d'helléniste ou de théologien; la rareté qui s'en est suivie, et le prix élevé qu'on le vend dans le commerce, me donnent l'espoir de trouver dans le public l'assistance que je réclame, pour faire paraître un ouvrage aussi utile, amélioré, par ce que la critique moderne depuis deux siècles et les collations de manuscrits doivent lui donner de supériorité sur les éditions précédentes.

Sans aucun espoir de lucre, mon but, dans cette publication, a été, en même tems que je cultivais les lettres, dont l'amour croît en moi avec les années, de faciliter le compte que

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Εμοι γε ὅσον αἱ ἄλλαι αἱ κατὰ τὸ σῶμα ἡδοναὶ ὑπομαραίνανται, του σαῦτον ἄυξονται αἱ περὶ τοὺς λόγους ἐπιθυμίαιτε καὶ ἡδοναί. Plato, in Republ., initio.-A mesure que les voluptés du corps s'affaiblissent en moi, les désirs et les voluptés qui viennent des lettres prennent de nouveaux accroissemens.

j'aurais bientôt à rendre de l'usage de la vie, au juge suprême qui ne me l'a donnée que pour le servir 1.

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SÉCUIER, MARQUIS DE ST.-BRISSON,

Membre libre de l'académie des inscr. et belles-lettres.

· ἐγὼ μὲν ὑπὸ ταύτων τῶν λόγων πέπεισμαι, καὶ σκοπῶ ὅπως ἀποφα νοῦμαι τῷ κριτῇ ὡς ὑγιεστάτην τὴν ψυχὴν ἔχων. Χαίρειν οὖν ἐάσας τὰς τιμὰς τῶν πολλῶν ἀνθρώπων, τὴν ἀληθειαν ἀσκῶν, πειράσομαι τῷ ὄντι, ὡς ἂν δύνωμαι βέλτιστος ὢν καὶ ζῆν, καὶ ἐπειδὰν ἀποθνήσκω, ἀποθνήσκειν. Plato, in Gorgia.—Quant à moi, convaincu par ces discours, je ne me propose aucun autre but que d'apparaître devant le juge, ayant l'àme la plus saine qu 'il m'est possible. Ayant donc renoncé aux honneurs qui flattent la plupart des hommes, m'adonnant uniquement à la vérité, je m'efforcerai de tous mes moyens de devenir le plus parfait que je puis, tandis que je vis, pour mourir de même lorsque l'heure en sera venue.

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Gritique biblique.

MÉMOIRE SUR DARIUS LE MÈDE,

ET BALTHASAR, ROIS DE BABYLONE.

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A quel personnage de l'histoire grecque faut-il rapporter Darius le Mède? Quatre différens systèmes des historiens réfutés. Opinion de l'auteur. - C'est un Darius qui régna à Babylone, Quel fut le Balthasar de l'Ecriture? C'était un prince régnant sous l'autorité de Nabonnède

qui avait tout le pouvoir.

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On se rappelle cette scène éminemment dramatique, où Balthasar, roi de Babylone, au milieu du tumulte et du scandale d'une orgie bruyante, vit avec effroi une main qui traçait sur la muraille de la salle, une série de caractères inconnus. On se souvient que Daniel, mandé pour expliquer cette écriture mystérieuse, porta au comble la frayeur du monarque, en lui signifiant de la part de Dieu, que son règne et sa vie étaient arrivés à leur terme, et que son empire allait être livré aux Mèdes et aux Perses. L'événement suivit de près cette révélation terrible; car, dans la nuit même, Balthasar périt de mort`violente, et Darius le Mède régua à Babylone.

Quel est ce prince dont le nom est resté complètement inconnu aux historiens grecs et latins, mais dont l'existence ne saurait être révoquée en doute, puisqu'elle nous est indiquée par un témoin oculaire des catastrophes qui accompagnèrent la prise de Babylone ? Une pareille question était bien propre à piquer la curiosité des amateurs de l'antiquité et de l'histoire; aussi a-t-elle été l'objet de nombreuses recherches; et toutefois, les renseignemens recueillis sur cette matière, n'ont pas encore acquis un degré de certitude qui rende de nouvelles méditations entièrement superflues. Les hypothèses auxquelles a donné naissance ce point de chronologie, sont au nombre de

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