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vains connaissaient parfaitement l'histoire de leur pays, et n'ont pas pu se tromper sur un fait aussi important. Donc, il me paraît difficile de voir dans Nabonnède et Balthasar un seul et

même prince.

Quel moyen reste-t-il donc pour résoudre une difficulté aussi réelle ? Voici l'opinion que je crois pouvoir offrir à mes lecteurs : Rappelons-nous que, suivant la prédiction de Jérémie 1, Nabuchodonosor devait avoir pour successeurs, au trône de Babylone, son fils et le fils de son fils. D'un autre côté, souvenonsnous que, suivant le témoignage des historiens les plus instruits, Nabonnède paraît n'avoir eu aucune liaison de parenté avec la famille royale, et n'avoir dû le trône qu'à son courage, et au rang qu'il tenait sans doute comme général des armées chaldéennes. On peut croire que cet homme ambitieux, mais habile, considérant les révolutions rapides qui avaient en si peu de tems, enlevé à plusieurs rois la couronne et la vie, ne tarda pas à sentir que ses droits étaient bien équivoques, que son titre d'usurpateur, en éveillant l'ambition de ses rivaux, allait peutêtre attirer sur sa tête des orages sans fin, et plonger Babylone dans un abîme de malheurs. Il crut donc pouvoir prévenir ces maux en s'associant au trône un rejeton de la famille de Nabuchodonosor. Il choisit pour cet effet Balthasar, fils d'Evilmerodach, et qui était peut-être encore dans l'enfance. De cette manière, soit qu'il eût pris lui-même le titre de roi, soit qu'il se fût en apparence contenté de la seconde place, il s'entourait du respect que les Babyloniens devaient avoir pour le sang de Nabuchodonosor; il écartait des prétentions rivales, et était bien sûr de régner seul, sous le nom d'un prince qu'il saurait bien séduire par les appâts du luxe et de la volupté, et auquel il ne laisserait que le titre de souverain, se réservant à lui-même toutes les prérogatives essentielles de la royauté. Au reste, l'histoire de l'Orient nous offre quantité de faits analogues à celui que je suppose. Nous voyons, à plusieurs époques, des hommes audaeieux s'emparer du pouvoir suprême; mais souvent pour déguiser leur ambition, et en imposer aux peuples, ces usurpateurs avaient soin de placer sur le trône un fantôme de souverain,

› Ch. xxvii, v. 7.

auquel ils ne laissaient que le nom de prince; tandis que, sous le titre d'Atabek, ou régent, ils exerçaient l'autorité la plus absolue. C'est ainsi que le premier sultan Mamlouk, d'Egypte, au moment où il s'arrogea la puissance souveraine, fut d'abord forcé par la clameur publique de s'associer un enfant choisi dans la famillle de Saladin.

Si l'on admet cette hypothèse, il me semble que tout s'explique sans effort. La prédiction de Jérémie, que le fils et le petitfils de Nabuchodonosor lui succéderaient au trône, se trouva complètement réalisée. 2° Si Daniel et la reine-mère, parlant à Balthazar, le désignent comme fils de Nabuchodonosor, quoiqu'il ne fût que son petit - fils, cette expression n'a rien d'étrange. Dans toutes les langues du monde, un aïeul est souvent qualifié de père, et une locution analogue se retrouve constamment chez les écrivains orientaux. Dans bien des passages, un personnage se trouve désigné non pas par son véritable nom, mais par le mot Ebn, fils, joint à un autre nom. Or, dans cette circonstance, c'est souvent le nom de l'aïeul, et non celui du père, qui se trouve relaté. Ainsi, un général qui se signale à la tête des Arabes, dans le 1° siècle de l'Hégire, et qui se nommait Abd-allah, est désigné souvent par le surnom d'Ebn-Abi-Serah, quoique Abou-Serah ne fût pas son père, mais son grand-père. Le célèbre historien arabe Ebn-Khaldoun n'était pas réellement fils de Khaldoun; mais le personnage ainsi nommé avait vécu plus de quatre siècles avant la naissance de l'écrivain; et le surnom d'Ebn-Khaldoun s'était constamment perpétué parmi les membres de la famille. Si Balthasar était, non le fils, mais le petit-fils de Nabuchodonosor, on conçoit comment ce prince, qui n'était peut-être pas né au moment de la mort de son aïeul, avait eu besoin qu'on lui rappelât les événemens terribles et mémorables qui avaient signalé le règne de ce monarque.

Le caractère de Balthasar paraît avoir été précisément tel que pouvait le désirer l'ambitieux Nabonnède. Plongé dans la mollesse, ivre de tous les plaisirs, il ne voyait dans la dignité royale que la facilité de satisfaire ses passions, et laissait à son collègue tous les soins de la guerre et de l'administration. Ce fut Nabonnède qui marcha au devant de Cyrus, pour lui fermer la route de Babylone, et qui, trahi par la fortune, se renferma dans cette

capitale, et la défendit avec tant de courage et de talent. Tandis que le faible Balthasar, oubliant le danger qui menaçait sa patrie, se livrait à tout l'emportement de ses passions, et remplissait le palais des éclats d'une frénésie turbulente, il est probable que Nabonnède s'occupait de soins plus convenables à un souverain, puisqu'il se trouva en mesure d'opérer sa retraite, et de tenir encore tête au vainqueur.

Si Balthasar, comme je le crois, était petit-fils de Nabuchodonosor, cette circonstance pourrait rendre raison de l'assertion d'Hérodote, qui prétend que Labynète était fils d'un prince de même nom, époux de Nitocris. L'historien grec ayant recueilli à Babylone des renseignemens sur la catastrophe de cette ville, et n'ayant entendu parler que de Nabonnède ou Labynète, dont le nom avait seul conservé une réputation durable, aura appliqué à ce prince un titre qui ne convenait qu'à son méprisable collègue.

Une circonstance vient, si je ne me trompe, à l'appui de ce que je viens de dire sur le règne simultané de Nabonnède et de Balthasar. Ce dernier prince, au moment où il est frappé de terreur par la vue des caractères mystérieux tracés sur la muraille, déclare que celui qui parviendra à déchiffrer et à interpréter cette écriture, sera revêtu d'un manteau de pourpre, paré d'un collier d'or, et considéré comme la troisième personne du royaume. Or, dans cette conjoncture, le faible monarque attachait à la révélation du secret contenu dans ces caractères une si haute importance, qu'aucune distinction ne lui paraissait trop éminente pour récompenser l'homme habile dont la sagacité parviendrait à percer ce mystère. Les ornemens désignés dans le discours du prince sont les insignes de la première dignité de l'Etat, du rang de grand visir. Par conséquent, l'interprète de ces caractères devait se trouver au faîte des grandeurs, et prendre place immédiatement après Balthasar et Nabonnède.

Si l'on admet l'hypothèse que je viens d'exposer, il n'existe plus de contradiction entre le récit de Daniel, qui atteste que Balthasar périt de mort violente, la nuit même qui suivit son orgie, et la narration des historiens de Babylone, au rapport desquels Nabonnède survécut à la prise de cette ville. On conçoit sans peine, que les Mèdes et les Perses, introduits dans cette

grande capitale, marchèrent d'abord vers le palais, où l'on était plongé dans l'ivresse et dans le sommeil; que le faible Balthasar, incapable de se défendre, reçut la mort des mains de l'ennemi, sans qu'aucun trait de courage, aucune action remarquable honorât sa chute. Ainsi périt ce prince efféminé, dont la vie lâche, sans gloire, s'écoula obscurément dans la mollesse, et dont le nom même aurait échappé à l'histoire, si Daniel n'avait pris soin d'en conserver le souvenir. Nabonnède, au milieu de la ruine de sa patrie, ne désespéra pas de son salut, et s'il ne put pas arrêter le cours de la destinée, il sut du moins tomber avec gloire, et mériter l'estime de son vainqueur.

QUATREMÈRE,

De l'académie des inscr. et belles-lettres.

Dogmatique.

AUX INCREDULES ET AUX CROYANS,

L'ATHÉE REDEVENU CHRÉTIEN;

OUVRAGE POSTHUME DE M. DELAURO DUBEZ, CONSEILLER A LA COUR ROYALE DE MONTPELLIER',

Division de l'ouvrage.

Appréciation des argumens sur l'existence de de Dieu. Sur l'immortalité de l'âme. · Sur la révélation. - BienPreuves de la divinité de J.-C. - De

faits du Christianisme. l'Eglise et de son autorité.

M. Delauro-Dubez, conseiller à la cour royale de Montpellier, après avoir vécu sans religion jusqu'à sa 64me année, fut enfin ramené, par le souvenir des vertus de sa mère, sous le joug de la piété. Depuis sa conversion il lut un grand nombre d'ouvrages sur les preuves de la religion. « J'ai fait, dit-il, mes » délices de cette lecture qui m'a donné la certitude la plus com» plète de la vérité du Christianisme. Plus j'ai médité ces preuves, » plus je les ai approfondies, plus ma conviction intime s'est » fortifiée; les lumières que j'y ai puisées sont bien supérieures à tout ce que pouvait désirer ma raison. » Le volume dont nous allons rendre compte est le résumé de ces lectures; l'auteur y démontre, avec autant de méthode que de clarté, toutes les grandes vérités de la religion, depuis l'existence de Dieu jusqu'à l'infaillibilité de l'Église catholique. Lui même, dans la conclusion de son ouvrage, l'a résumé en trois propositions qui serviront de divisions à cet article.

1re Proposition.

doit être théiste.

Dieu est; donc tout homme raisonnable

1 vol. in-8°, x et 507 pages,

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