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ciennes traditions des peuples payens, ni à nos divines Ecritures, ni à la raison humaine, ni même à cet instinct dont parle si souvent le poète. C'est une œuvre d'un esprit malade et détourné de sa route, d'une âme creuse, qui n'a retenu aucune des paroles de Dieu; c'est en un mot une œuvre mauvaise.

Et c'est lorsqu'à la sueur de son front, la génération nouvelle s'efforce de remonter les âges, et de saisir quelque chose de solide dans ce vaste chaos d'opinions et de doctrines; c'est lorsque jeunes et vieux, incrédules et chrétiens, sentent le besoin d'abandonner les théories, et de se reposer sur le rocher de la révélation de Dieu; lorsqu'ils examinent et accueillent avec plus de respect la parole de Jésus; lorsqu'ils s'aperçoivent que l'Eglise est le véritable bercail des âmes malades et des espriis dévoués à tout vent de doctrine; c'est alors que froidement M. de Lamartine vient leur proposer ses rêveries pour guide, et déverser l'insulte à la révélation, à Jésus, à l'Eglise!! Aucune parole ne peut exprimer notre surprise !!

Mais si nous sommes affligés de ces altaques, nous n'en sommes pas scandalisés. D'autres têtes que celle du poète se sont aussi élevées contre l'Eglise, et puis elles se sont humiliées. Au moment même où nous écrivons ces lignes, le patriarche de l'irréligion en France, celui qui pendant cinquante ans a provoqué ou partagé toutes les attaques dirigées contre l'Eglise de Jésus, M. l'abbé de Taleyrand, en un mot, prêt à passer au-delà de ce monde, vient de se soumettre à l'Eglise. Celui qui a disposé des peuples et des rois, a imploré l'aide d'un simple vicaire de paroisse, pour bien mourir. C'est sur cela que nous disons. Gloire à Dieu !

A. B.

Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

FRANCE. PARIS. Communication curieuse faite à l'Académie d'horticulture sur la rose de Jéricho.-M. Ch. de L'Escalopier ayant eu occasion, dans un voyage qu'il vient de faire à la Terre-Sainte, d'observer la rose de Jéricho, en a fait le rapport suivant. Cette rose est une petite plante crucifere annuelle, que les botanistes appellent anastatica hierochuntica. Dès que la graine a atteint l'époque de la maturité, la plante se pelotte et sé dessèche; mais quand elle se trouve transportée par les vents sur une terre humide ou arrêtée au bord des eaux, alors elle reprend sa forme premièrc, les racines s'accrochent au sol, les rameaux s'étendent, de nouvelles feuilles naissent, de nouvelles fleurs se développent, une nouvelle végétation s'accomplit entièrement, L'anastatique peut servir d'hygromètre. Son caractère le plus remarquable, c'est que, même vieille ou sèche, si on la laisse quelque tems dans l'eau, elle s'ouvre et s'épanouit; si on la retire, elle se resserre en se desséchant.

A la hauteur de 4 à 5 pouces elle présente de jolis bouquets de petites fleurs assez semblables à celles du sureau. Elle n'a ni beauté ni odeur, dit M. de l'Escalopier, mais elle est incorruptible; et c'est pour cela que l'Église lui compare l'humilité profonde de la sainte Vierge. L'Ecclésiaste, n'a pas oublié les rosiers de Jéricho (chap. xxiv, v, 18). Guillaume de Tyr parle de cette fameuse rose; Reland l'appelle optima dans un ouvrage que M. de Châteaubriand proclame un prodige d'érudition.

Elle a servi de texte à une foule de mystérieuses relations, dont la lé→ gende s'est emparée dans ses récits. On a prétendu qu'elle s'épanouissait spontanément la nuit de la nativité du Sauveur, pour se refermer après comme auparavant. Sans 'accorder un crédit immérité à ces fictions de chroniques, le fait principal dont elles ne sont que la pieuse exagération, n'est pas moins une chos e constante et admirable.

(Echo du monde savant.)

-Découverte d'un manuscrit de l'histoire des Arabes et des Berbers, d'Ibn Khaldoun. Nous croyons devoir annoncer à tous les amis des sciences historiques la découverte importante que vient de faire un de nos collaborateurs, M. l'abbé Arri, de l'Académie des sciences de Turin. Pour

juger du prix de cette découverte, il est nécessaire de dire quelques mots de l'auteur arabe et de son livre. Ibn Khaldoun, né à Tunis en 1332, fut successivement secrétaire du gouvernement à Tunis, à Fez, chef des cadis ou grand-juge en Egypte, assista à la prise de Damas par Tamerlan qui le combla de faveurs, et après avoir rempli ainsi les places les plus importantes, mourut en 1406. Il laissa un ouvrage sur l'histoire des Arabes et des Berbers, divisée en deux parties. L'une consistant en prolegomenes ou introduction, remplie de vues philosophiques sur l'état social de l'homme, qui donne l'idée la plus avantageuse de l'esprit de critique et de discernement de son auteur, que les érudits européens ont surnommé à cause de cela le Montesquieu arabe. Mais malheureusement, l'autre partie, la plus importante, celle qui renfermait l'histoire proprement dite, n'était pas connue. La Bibliothèque royale n'en avait qu'une copie fautive, où le commencement manque. C'est précisément ce commencement que M. l'abbé Arri, par un bonheur inespéré, vient de découvrir à Turin. C'est un grand volume qui renferme l'histoire du monde depuis les premiers tems jusqu'à la mort de Hussein, petit-fils de Mahomet, arrivée vers le milieu du 7° siècle. L'on y trouve des détails nouveaux et très-étendus sur les anciennes dynasties des Perses, des Grecs, des Juifs, des Romains, des Coptes, des Arabes, des Goths, extraits des auteurs les plus véridiques et les plus estimés. Il y a en outre des jugemens fort impartiaux et que l'on s'étonne de voir sortir d'une plume mahométane, sur la Bible, sur Jésus, sur les premiers chrétiens, etc. C'est assez dire que nous nous intéressons vivement à cette publication, et que nous désirons ardemment de la voir mettre à exécution, d'autant plus que M. l'abbé Arri, élève de M. de Sacy, est très-capable de publier le texte et la traduction; nous lui demandons seulement une chose, c'est d'exécuter cette traduction en français.

A. BONNETTY.

DE PHILOSOPHIE CHRETIENNE.

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Numéro 96.-30 Juin 1838.

Enseignement catholique.

CONFÉRENCES DE NOTRE-DAME DE PARIS, PAR M. L'ABBÉ DE RAVIGNAN.

Grâces soient rendues au zèle de Mgr. l'Archevêque! Voilà qu'une chaire perpétuelle est fondée à Paris, par ses soins, pour l'enseignement de la jeunesse et de cette portion de son troupeau qui n'allait pas entendre les sermons qui se font dans les églises! Car après l'expérience de quatre ans ', en voyant le prédicateur de Notre-Dame, toujours suivi, toujours écouté avec faveur et respect, on peut dire que cet enseignement ne cessera pas, et prendra au contraire de jour en jour de nouvelles forces. Toujours il se maintiendra dans ce nouveau genre d'instruction que se sont fait nos deux célèbres prédicateurs: l'étude des faits qui composent l'histoire de l'humanité et de l'Eglise.

M. de Ravignan, dès son début, a exposé nettement son projet. La religion prouvée par les faits, tel est en effet le besoin de notre époque. Le vain arrangement des mots, la métaphysique disposition des idées, tous ces échafaudages de convenances, de probabilités, de raisonnemens péniblement élaborés, quelquefois artistement et coquettement rangés en bataille, le plus souvent pédantesquement et ennuyeusement entassés et exposés, tout cela ne constitue pas le véritable enseignement

Voir les Conférences de 1837, t, xrv, p. 292, et celles de M. Lacordaire, t. x11, p. 269 et 1, p. 241.

TOMB XVI.-N° 96. 1838.

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de l'Eglise et des Pères. C'est pourquoi M. de Ravignan annonce que c'est encore des faits qu'il va s'occuper. La connaissance des faits religieux et humanitaires, leur appréciation, leur raison, leurs causes, leurs effets dans le gouvernement du monde, dans la marche des siècles, voilà ce qu'il faut apprendre aux générations présentes; car c'est l'ignorance de tous ces faits qui constitue le malheur de l'époque et de la jeunesse actuelle. Avec un peuple fortement imbu de croyances, qui admet toute la suite des faits religieux, raisonnez, dissertez sur ces faits, c'est ce que l'on faisait dans le dix-septième siècle. Et encore il faut reconnaître en ce moment, que si ce siècle était croyant et savant, il s'en fallait de beaucoup qu'il le fût assez; sur les religions antiques, sur les rapports primitifs de l'homme avec Dieu, sur l'histoire des peuples, sur la philosophie ancienne, il était dans des ténèbres profondes; sur plusieurs de ces choses, même, il avait des idées tout-à-fait fausses. En sorte que lorsqu'une fausse science a levé la tête et a demandé la raison des choses, le chrétien a souvent été ou obscur à entendre, ou tardif à répondre, ou bien n'a pas répondu du tout.

La science a donc essayé de s'élever au-dessus de la religion pendant presque tout le 18° siècle et une partie de celui-ci.

Mais voilà que les choses reprennent leur rang naturel; un voile épais semble être tombé; on dirait que l'immense drap mortuaire qui couvre l'humanité éteinte a été soulevé, et comme il y a en elle quelque chose de divin, ce n'est pas un cadavre hideux et informe que l'on a découvert, mais quelque chose de brillant, d'animé, de divin enfin ; car Dieu s'est tellement uni à la nature humaine, que même dans l'antiquité la Divinité apparaît mêlée à l'humanité quand on l'examine un peu attentivement. C'est donc à connaître ces faits divins, comment ils ont été compris, ou défigurés, ou repoussés par les hommes, qu'il convient de porter nos études; et c'est ce que va faire encore cette année l'orateur de Notre-Dame de Paris.

On nous permettra de faire remarquer que c'est à recueillir ces différens faits que nous avons consacré nos Annales depuis leur existence; et aussi avons-nous eu la satisfaction d'avoir vu citer souvent bien des faits qui ont été pris ou dans nos Annales ou dans les sources communes où nous avons puisé.

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