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les mystères du règne de Dieu, puisqu'en chantant ses louanges nous lui promettons de méditer sa loi, et de ne point oublier ses paroles. Ne devons-nous pas être la lumière du monde? Si la lumière s'obscurcit en nous, combien les ténèbres seront profondes! Que l'ignorance cède à la science! il faut que la vérité trouve un asile dans notre cœur suivant les paroles du prophète : « Les lèvres du prêtre renferment la sagesse, et » dans sa bouche réside la connaissance de la loi ! »

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Parlant ensuite du Concile en général : « De même, dit » M. Hurter, qu'un roi dans des circonstances extraordinaires » convoque le conseil de ses fidèles vassaux et des plus notables » habitans des villes et des campagnes, afin de prendre, d'accord » avec eux, les mesures les plus efficaces et les plus solennelles; >> ainsi le chef de l'Eglise convoque quelquefois les patriarches, » les évêques, les abbés des monastères, les maîtres de la science, » pour délibérer avec eux sur les moyens d'extirper de perni» cieuses erreurs, de conserver intactes les anciennes traditions, » de remettre en vigueur la discipline et le gouvernement ecclésiastique ; et les décisions d'une telle assemblée acquièrent » force de loi, aussitôt qu'elles ont reçu la sanction de celui qui »préside à toutes. Il n'y a point de doute aussi absurde et dé» pourvu de toute espèce de foudement que celui d'après lequel » on prétend examiner si le concile est supérieur au Pape, ou si le Pape est supérieur au concile. Qui oserait demander si » dans la machine humaine la tête est subordonnée au corps, » et si celui-ci peut subsister séparé de la tête? »

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Dans une comparaison que fait M. Hurter entre les assemblées délibérantes politiques et les conciles, nous lui ferons observer qu'il a laissé de côté une différence notable qui les distingue et les sépare essentiellement les unes des autres, c'est-à-dire, que les conciles généraux de l'Eglise se composent du corps épiscopal appelé d'institution divine à gouverner l'Eglise ellemême, et qui a reçu du divin Fondateur, la promesse de l'assistance d'en haut, lorsqu'il est réuni sous les auspices de son chef légitime. D'où il résulte que les véritables conciles écuméniques, légitimement convoqués et présidés par leur chef suprême, ne peuvent jamais causer préjudice par leurs décisions solennelles à l'Eglise de Dieu. Nous nous réjouissons néanmoins de trouver dans ce passage même des vérités si bien exprimées en matière de religion, par un écrivain protestant,

et de les voir unies à de saines doctrines sur la politique, union qui peut également se remarquer dans les écrits de presque tous ces hommes éminens parmi les protestans, qui, dans notre siècle, se sont montrés favorables au Catholicisme, ou l'ont même solennellement embrassé, tels que les Stolberg, les Stark, les F. Schlegel, les Seckendorf, les Ad. Müller, les Jean de Müller, les de Haller et autres.

Innocent fut enlevé au monde en 1216, à l'âge de 56 ans, après en avoir régné dix-huit; la même année vit mourir aussi Jean d'Angleterre, et Henri, empereur de Constantinople. L'historien résume avec son talent ordinaire, et concentre dans un seul point, les divers rayons qui composent le portrait d'Innocent, et qui se trouvent disséminés çà et là dans le cours du récit. En terminant, il rapporte les jugemens exprimés sur ce grand homme par plusieurs écrivains de son tems et du nôtre; il en résulte qu'il a été diversement jugé selon les diverses idées des écrivains sur la papauté, et selon que chacun était disposé à interpréter en bien ou en mal les paroles et les actions d'Innocent en particulier. Les uns admirent la fermeté et la courageuse persévérance qu'il déploya pour soutenir ses desseins et accomplir ses diverses entreprises; les autres blâment son obstination et son excessive sévérité. Les uns l'accusent d'avidité et d'avarice, tandis que les autres vantent son désintéressement et sa libéralité. Les uns découvrent l'ambition, là où les autres ne voient qu'un noble et saint zèle pour la grandeur, l'indépendance et l'autorité de l'Eglise. Ainsi Remer, dans son Histoire Universelle, l'appelle « un Pape >> instruit, politique, d'un esprit puissant, mais ambitieux, cruel » et avare. » Le grand Jean de Müller, de son côté, le représente comme « un prince plein de grâce et de bonté, doué d'une » âme forte, extrêmement simple et frugal dans sa manière de » vivre; mais dans les œuvres de charité et de bienfaisance, »> libéral et prodigue. » Il ajoute qu'en sa qualité de tuteur

1 M. Hurter justifie ces louanges par des faits. Dans un tems de disette, Innocent nourrissait chaque jour 8,000 pauvres, sans compter ceux aux. quels il faisait distribuer des secours à domicile. Circumibat, dit un ancien auteur, et investigabat diligenter eleemosinarius ejus pauperes ac debiles, maxime nobiles. Il consacra des sommes considérables pour la construction, la restauration et l'embellissement des églises de Rome; et quant à ce

de Frédéric, il montra tout à la fois le génie d'un grand monarque, et la loyauté d'un chevalier, (den Biedersinn eines Ritters); et dans une lettre à un de ses amis, il dit : « Innocent III » et d'autres pontifes ont montré les plus hautes vertus dans le » gouvernement du monde chrétien. »

Cette partie de l'ouvrage de M. Hurter n'est pas moins remplie que le livre entier, de considérations de la plus haute importance, et toujours appuyées sur des faits; mais il nous faut prendre congé de lui, toutefois avec espoir de le retrouver dans ces Annales, aussitôt qu'il aura accompli la 'promesse qu'il a faite de publier un troisième volume de supplément à son histoire; lequel représentera un tableau de la vie publique et privée, et spécialement de la vie religieuse et ecclésiastique au moyen-âge, si imparfaitement connue jusqu'ici 1.

En jetant maintenant un dernier regard sur le chemin que nous avons parcouru, et considérant qu'un protestant s'est montré dans l'histoire d'un Pape ( tant de fois maltraité par des écrivains superficiels, quoique catholiques), aussi dévoué aux doctrines de la véritable Eglise, qu'investigateur profond et sagace des faits d'un siècle reculé, il nous vient à l'esprit une belle réflexion, dont M. Hurter est tout à la fois et l'auteur, et un noble exemple.

« On peut appliquer, à l'histoire, dit-il, ce que Bacon a >> dit de la philosophie : leviores haustus avocant à Deo,pleniores ad » Deum reducunt ; » et quant à notre auteur, nous pouvons ajouter et reducunt (intérieurement du moins) ad Dei Ecclesiam G. ESSLINGER.

sanctam catholicam romanam.

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qu'il fit pour l'hôpital du Saint-Esprit, voici comment en parle un écrivain français : L'hospice du Saint-Esprit qu'il a doté de ses biens » patrimoniaux, cet établissement utile, le plus beau, le plus grand, le > mieux ordonné peut-être qui existe encore actuellement, je ne dis pas » dans la ville reine des cités, je dis dans aucune société civile de l'Europe,

» l'hospice du Saint-Esprit reste et recommande à l'équitable postérité,

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» aux âmes sensibles, amies du malade et de l'indigent, la mémoire d'Innocent III, dont la pieuse munificence l'a inébranlablement fondé. » (DE LAPORTE DU THEIL, Mem. et Extr., VI, 192.)

Ce volume vient de paraître tout récemment, et porte pour second titre Etat de l'Eglise au tems d'Innocent III. (Kirchliche Zustande zu Papst Innocenz des Drittens Zeiten).

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Vol. 1, page

561.

Archéologie.

DICTIONNAIRE DE DIPLOMATIQUE,

OU

COURS PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE
D'ANTIQUITÉS CIVILES ET ECCLÉSIASTIQUES.

Nenviéme Article '.

SUITE DU B.

BÉGUINES. Ce sont des femmes, filles ou veuves, menant la vie commune, portant un habit gris-blanc et un voile blanc sur la tête, vivant sous une règle, mais sans faire aucun vou. Elles furent répandues principalement en Belgique et dant les PaysBas. Les uns font remonter leur origine à Pierre-le-Bègues, qui vivait à Liége vers l'an 1173 *; les autres à la princesse Beggue, fille de Pépin de Landen et sœur de Sainte Gertrude, morte en 697. Chaque maison a une supérieure à qui toutes les sœurs doivent obéissance; elles promettent de vivre dans la chasteté tant qu'elles resteront dans la maison, et de suivre quelques autres pratiques de dévotion. Quoique dispersées pour la plupart par l'invasion française en 1794, il en existe encore plusieurs maisons en Belgique, entre autres celle de Gand, qui compte deux béguinages renfermant 962 Béguines consacrées à servir différens hôpitaux, et à donner une instruction gratuite aux petites filles 4.

Voir le 8e art. dans le N° 94, ci-dessus, p. 231.

• Berault Bercastel. Hist., t. xII, pag. 151.-Moreri.-Fleury, Hist., liv. v, no 52.—Le Mayeur, Gloire belg. t. 11, p. 532. › Voir le P. Smet, Acta sanctorum Belgii, t. v, p. 99. 4 Voir le Journal historique de Liége, t. 1, p. 264.

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BÉGUINS ou BEGGARDS. C'est le nom des religieux du tiers ordre de Saint François, qu'il ne faut pas confondre avec les hérétiques du même nom, condamnés l'an 1311. Ils étaient nommés Beggards, de ce qu'ils avaient pris Sainte-Begge pour patronne, ou du mot allemand Beggen, demander, prier. A Toulouse on les appelait Béguins, de ce que le nommé Béchiu leur avait donné sa maison.

BÉNÉDICTINS. Les immenses services rendus par les Bénédictins à la civilisation, à l'agriculture, aux lettres, à la religion; le grand nombre d'ordres religieux, qui ont pris pour base fondamentale la règle de Saint-Benoît, nous engagent à faire connaître, d'une manière un peu plus explicite, cette règle et leur histoire.

Vers la fin du 5° siècle, il existait déjà bien des moines en occident, mais tous suivaient la règle de Saint-Basile ; c'est-àdire, une règle faite pour les hommes et les pays d'orient. L'an 480, naquit à Norcia, en Ombrie, un descendant de la noble famille romaine Anicia, lequel fut nommé Benoît, ou plutôt Béni (Benedictus), futur législateur qui devait effacer la gloire des Solon, des Lycurgue, des Numa. Il n'entre pas dans notre pensée de faire son histoire; disons seulement que, poussé malgré sa famille, à une vie de retraite et de pénitence, après avoir long-tems vécu solitaire dans les déserts de Sublac, il permit à quelques disciples de s'établir près de lui. La rosée du ciel tomba dès lors sur le désert, et le féconda. De l'an 520 à l'an 527, douze monastères furent établis; en 529, il jeta les fondemens du célèbre Mont-Cassin; enfin, à sa mort, l'an 545 ou 547, la règle de Benoît était déjà suivie en Sicile, en France, en Espagne et en Angleterre. Toutes les parties du monde chrétien ressentirent bientôt l'influence de cette règle célèbre.

Or, pour faire voir quelle fut cette influence, il faut connaître quelle était la discipline, de corps et d'esprit, à laquelle se soumettaient ceux qui y entraient. Que l'on se transporte donc par la pensée au milieu de cette société des 6°, 7° et 8° siècles et suivans, que l'on pense à cette dissolution complète de l'ancien monde, aux ravages des barbares, à l'esclavage des populations pressurées et foulées aux pieds de tous ceux qui se faisaient

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