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CHAPITRE PREMIER.

De la Notion et de l'Institution du sacrement de Pénitence.

383. La Pénitence, considérée comme vertu, consiste dans la détestation et la douleur sincère des péchés qu'on a commis, avec la résolution de ne plus les commettre à l'avenir et de satisfaire à la justice de Dieu. De tout temps elle a été nécessaire au salut pour tous ceux qui s'étaient rendus coupables de quelque péché mortel : « Fuit quidem Pœnitentia universis hominibus, qui se mortali ali« quo peccato inquinassent, quovis tempore ad gratiam et justi« tiam assequendam necessaria (1). » C'est cette Pénitence que pra tiquait David, ainsi que tous les autres saints pénitents de l'ancienne loi; que Jonas prêchait aux Ninivites; que les livres saints recommandent aux pécheurs. Dans la loi de grâce, elle a pris un nouveau caractère : Jésus-Christ l'a élevée à la dignité de sacrement; il en a fait un rite sacré, dont il a confié l'exercice à ses ministres. Ainsi la Pénitence est un sacrement de la loi nouvelle, institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour la rémission des péchés commis après le Baptême.

384. Il est de foi que la Pénitence est un vrai sacrement. JésusChrist a donné à ses Apôtres le pouvoir de remettre et de retenir les péchés, lorsqu'il leur a dit: Recevez le Saint-Esprit : les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez ; ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (2). Et ce pouvoir est passé des Apôtres à leurs successeurs. Telle est la doctrine des Pères, telle est la pratique générale et constante de l'Église : « Dominus sacramentum « Pœnitentiæ tunc præcipue instituit, dit le concile de Trente, cum « a mortuis excitatus insufflavit in discipulos suos, dicens: Accipite Spiritum Sanctum : Quorum remiseritis peccata, remittuntur eis; « et quorum retinueritis, retenta sunt. Quo tam insigni facto, et ⚫ verbis tam perspicuis, potestatem remittendi et retinendi peccata, ad reconciliandos fideles post Baptismum lapsos, Apostolis et eo<< rum legitimis successoribus fuisse communicatam, universorum * Patrum consensu semper intellexit. Et Novatianos remittendi po

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(1) Concil. Trid., sess. xiv. cap. 2.- · (2) Joan. cap. 20 v. 23.

« testatem olim pertinaciter negantes, magna ratione Ecclesia ca<tholica tanquam hæreticos explosit, atque condemnavit (1). »

385. Le sacrement de Pénitence est nécessaire de nécessité de moyen à tous ceux qui, ayant été régénérés par le Baptême, ont eu le malheur de tomber dans quelque péché mortel. Ce n'est pas que la vertu de Pénitence, qui, dans l'ancienne loi, réconciliait les pécheurs avec Dieu, ait rien perdu de sa force et de son efficacité: le fidèle qui se repent de tout son cœur, et qui produit un acte de contrition parfaite, est justifié aux yeux de Dieu; mais il ne l'est qu'autant qu'il joint à son repentir le désir au moins implicite du sacrement de Pénitence, auquel Dieu a attaché la grâce de réconciliation. « Est autem hoc sacramentum Pœnitentiæ lapsis post Baptismum Iad salutem necessarium, ut nondum regeneratis ipse Baptis« mus (2). » Ce sacrement n'est pas également nécessaire à ceux qui ne se sont rendus coupables que de péchés véniels, dont on peut obtenir le pardon sans recourir à l'absolution sacramentelle.

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386. Le sacrement de Pénitence a été institué pour remettre les péchés commis après le Baptême. Il n'est aucun crime, quelque énorme qu'il soit, qui ne puisse être remis par ce sacrement; il n'est aucun pécheur, quel que soit le nombre de ses péchés, qui ne trouve son salut dans le sacrement de la réconciliation. Le pouvoir que Notre-Seigneur a donné à ses ministres est général ; il ne souffre aucune exception. Et ce n'est pas seulement une fois qu'on peut recourir avec confiance au tribunal de la Pénitence, mais toutes les fois qu'on est retombé dans le péché mortel : « Ante hoc tribu«nal, tanquam reos, sisti voluit (Christus); ut per sacerdotum . sententiam non semel, sed quoties ab admissis peccatis ad ipsum pœnitentes confugerint, possent liberari (3). »

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387. Le sacrement de Pénitence est un sacrement des morts; il confère au pécheur pénitent la grâce habituelle ou sanctifiante, qui nous réconcilie avec Dieu. D'où il résulte que ce sacrement doit s'appliquer à tous les péchés mortels. Il est impossible d'obtenir la rémission d'un péché mortel, les autres étant retenus. La grace sanctifiante est incompatible avec tout péché mortel. On ne peut être à la fois l'ami et l'ennemi de Dieu, l'objet de ses complaisances et de ses vengeances. C'est pourquoi la pénitence n'est sincère et salutaire qu'autant qu'elle s'étend à tous les péchés mortels. On distingue la première grâce sanctifiante, qui réconcilie le pécheur avec Dieu; et la seconde grâce sanctifiante, qui n'est qu'une

(1) Sess. XIV. cap. 1. (2) Concil. Trid., ibidem. cap. 2.

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augmentation de la grâce habituelle: celle-ci purifie et justifie de plus en plus celui qui a recouvré la justice. Or, le sacrement de Pénitence confère la première grâce sanctifiante au pécheur qui le reçoit avec les dispositions requises, et la seconde au juste, c'està-dire, à celui qui s'en approche sans être coupable de péché mortel. Il faut remarquer qu'en remettant le péché mortel, ce sacrement remet, en même temps, la peine éternelle; mais il n'en remet pas toujours toute la peine temporelle. Nous reviendrons sur cette question en parlant de la satisfaction.

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388. On distingue, dans le sacrement de Pénitence comme dans les autres sacrements, la matière et la forme, qui en sont les deux parties essentielles. Les scolastiques distinguent la matière éloignée et la matière prochaine du sacrement de Pénitence. La matière éloignée sont les péchés du pénitent; la matière prochaine en sont les actes mais il serait plus exact de dire que les péchés sont la matière de la confession et non du sacrement. Quoi qu'il en soit, il est généralement reçu aujourd'hui que la matière sacramentelle de la Pénitence consiste dans les actes extérieurs du pénitent, qui sont la contrition, la confession et la satisfaction. « Materia proxi"ma sacramenti Pœnitentiæ, dit saint Thomas, sunt actus pœni« tentis (1). » C'est aussi la doctrine du pape Eugène IV: « Quartum « sacramuntum est Pœnitentia; cujus quasi materia sunt actus pœnitentis, qui in tres distinguuntur partes: quarum prima est « cordis contritio, secunda, oris confessio; tertia, satisfactio pro peccatis (2). « Le concile de Trente n'est pas moins exprès : « Sunt "quasi materia hujus sacramenti ipsius pœnitentis actus, nempe a contritio, confessio et satisfactio: qui quatenus in pœnitente ad « integritatem sacramenti, ad plenamque et perfectam peccatorum « remissionem ex Dei institutione requiruntur, hac ratione pœni« tentiæ partes dicuntur (3). Si quis negaverit, ad integram et per#fectam peccatorum remissionem requiri tres actus in pœnitente, quasi materiam sacramenti Pœnitentiæ; videlicet, contritionem, confessionem et satisfactionem, quæ tres Pœnitentiæ partes dicuntur,..... anathema sit (4). » Si Eugène IV et le concile de Trente disent simplement que ces actes sont comme la matière, quasi materia, ce n'est pas qu'ils n'en soient point la vraie matière; mais c'est qu'ils ne sont pas du même genre que la matière des autres sacrements, qui est tout extérieure à celui qui les reçoit,

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(1) Sum. part. 3. quæst. 84. art. 2. — (2) Decret. ad Armenos. - (3) Sess. XIV. cap. 14. (4) Ibidem. can. 4

comme l'eau dans le Baptême, et le saint chrême dans la Confirmation. Ainsi s'exprime le Catéchisme du concile de Trente (1). Quant à la forme du sacrement de Pénitence, elle est comprise dans ces paroles Je t'absous de tes péchés, Ego te absolvo a peccatis tuis; ou simplement dans celles-ci : Je t'absous, Ego te absolvo, comme l'enseigne le même Catéchisme (2). Nous parlerons plus bas du ministre et du sujet du sacrement de Pénitence. Nous expliquerons aussi ce qui a rapport à la contrition, à la confession, à la satisfaction et à l'absolution.

CHAPITRE II.

De la Contrilion.

ARTICLE I.

Notion de la Contrition.

389. La contrition, qui tient le premier rang parmi les actes du pénitent, se définit, conformément à la doctrine du concile de Trente une douleur intérieure et une détestation du péché que l'on a commis, avec le propos de ne plus pécher à l'avenir : « Contritio, quæ primum locum inter dictos pœnitentis actus habet, « animi dolor ac detestatio est de peccato commisso, cum propo<< sito non peccandi de cætero (3). » Cette contrition ne renferme pas seulement la cessation du péché avec le propos et le commencement d'une nouvelle vie, mais encore la haine, la détestation de la vie passée : « Declarat sancta synodus hanc contritionem non << solum cessationem a peccato et vitæ novæ propositum et inchoa« tionem, sed veteris etiam odium continere, justa illud (Ezech. a c. 18): Projicite a vobis omnes iniquitates vestras, in quibus « prævaricati estis; et facite vobis cor novum et spiritum no« vum. Et certe, qui illos sanctorum clamores consideraverit : Tibi soli peccavi, et malum coram te feci (Psal. 50): Laboravi in

(1) De Pœnitentiæ sacramento, no 3. — (2) Ibidem. — (3) Concil. Trident. sess. XIV. cap. 4.

a

gemitu meo, lavabo per singulas nocles lectum meum (Psal. 6): Recogitabo tibi omnes annos meos in amaritudine animæ meæ (Isaiæ, c. 18); et alios hujus generis, facile intelliget eos ex vehe

« menti quodam anteactæ vitæ odio et ingenti peccatorum detestatione manasse (1). »

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ARTICLE II.

Des Qualilés de la Contrition.

390. La contrition en général, c'est-à-dire la contrition, soit parfaite, soit imparfaite, doit être intérieure, surnaturelle, universelle et souveraine.

Elle doit être intérieure; c'est un sentiment, une douleur de l'âme, animi dolor : c'est du cœur que part le péché; c'est du cœur, par conséquent, que doivent partir le regret, la détestation, la haine du péché : « Nunc ergo dicit Dominus: Convertimini ad • me in toto corde vestro, in jejunio et in fletu, et in planctu. Et «scindite corda vestra, et non vestimenta vestra, et convertimini • ad Dominum Deum vestrum (2). » La vraie conversion, dit saint Grégoire le Grand, n'est point dans la bouche, mais dans le cœur : Vera conversio non in ore accipitur, sed in corde (3). » Mais en tant que la contrition fait partie du sacrement, elle doit être sensible; il est nécessaire qu'elle se manifeste par quelques signes extérieurs, afin que le prêtre puisse juger s'il y a lieu à absoudre le pénitent.

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391. Elle doit être surnaturelle, et dans son principe, et dans ses motifs. La contrition est un don de Dieu: sans la grâce, nous ne pouvons absolument rien dans l'ordre du salut; on ne peut se repentir comme il faut, sans l'inspiration et le secours de l'EspritSaint (4). Il est nécessaire d'ailleurs qu'elle soit fondée sur les motifs que nous fournit la foi. Nous devons détester le péché comme étant une offense commise contre Dieu. Si nous n'avions de la douleur d'avoir péché qu'à cause de la honte et des châtiments que nous avons à craindre aux yeux des hommes, ou des maux temporels qui sont la suite du désordre, cette douleur ne nous mériterait point le pardon de nos péchés; elle serait rejetée de Dieu comme la pénitence d'Antiochus.

Elle doit être universelle; c'est-à-dire, qu'elle doit s'étendre à

(1) Concil. Trident. sess. xiv. cap. 4. — (2) Joel. c. 2. v. 12 et 13. (3) In lib. u. Reg c. 3. — (4) Concil. Trident. sess. vi. can. 3.

M. II.

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