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écrit directement au cardinal grand pénitencier; il peut écrire en telle langue qu'il veut; il vaut mieux cependant que ce soit en latin. Il exposera le fait avec toute l'exactitude possible, ayant soin de n'omettre aucune des circonstances importantes; mais il se gardera bien de nommer le pénitent. Il donnera l'adresse de la personne à qui la réponse doit être envoyée, avec toutes les indications nécessaires pour que le bref arive sûrement à sa destination. Les clauses du bref de la Sacrée Péuitencerie doivent être exécutées à la rigueur. Le confesseur imposera la pénitence telle qu'elle est ordonnée, ayant toutefois égard aux forces et aux dispositions du pénitent. Il est défendu de remettre le bref au pénitent; on doit le déchirer, de manière qu'on ne puisse en abuser, en le faisant servir pour un autre.

Celui qui a un indult pour absoudre des cas réservés au Pape ne peut pas pour cela absoudre des cas réservés à l'évêque. Clément X l'a décidé de la manière la plus expresse (1). Un prêtre ne doit même faire usage de l'indult qu'il a reçu du Souverain Pontife qu'après l'avoir présenté à l'évêque pour en faire reconnaître l'authenticité.

503. Relativement aux cas réservés à l'évêque, on demande si un confesseur qui n'a pas les cas réservés peut absoudre un étranger d'un cas qui n'est point reservé dans le diocèse du pénitent, et qui l'est dans le diocèse du confesseur; ou du cas qui est réservé dans le diocèse du pénitent, et qui ne l'est point dans le diocèse du confesseur? Il est généralement reçu que le confesseur ne peut absoudre dans le premier cas, puisqu'il n'a pas le pouvoir d'absoudre des péchés réservés à son évêque; et qu'il peut absoudre dans le second, sa juridiction n'étant point restreinte par son évêque, et ne pouvant l'être par un évêque étranger. D'ailleurs, un confesseur juge ceux qui s'adressent à lui suivant les règles de son tribunal et de son diocèse; il n'est point obligé de connaître les règlements des autres diocèses. Cependant, un pénitent qui, s'étant rendu coupable d'un péché réservé à son évêque, passe, en fraude de la réserve, dans un diocèse où ce même péché n'est point réservé, ne peut en être absous par un prêtre étranger. Telle est la décision du pape Clément X (2). Agir en fraude de la réserve, in fraudem reservationis, c'est chercher à éluder la loi et le jugement de son supérieur: c'est par conséquent passer d'un diocèse dans un autre, uniquement ou principalement pour recevoir plus facilement l'absolution d'un cas réservé. « Eluderetur reservationis lex, si pœnitens alio migraret « ex principali motivo petendi absolutionem. Unde bene ipse absolvi

(1) Constit. Superna du 21 juin 1670.- (2) Ibidem.

«< poterit, si abscesserit ad aliquam diœcesim ob aliquem honestum « finem, puta negotii agendi, vel indulgentiæ lucrandæ; vel ut confiteatur «< cum minori incommodo, aut citius confessionem expediat; vel ut «< confessarium incognitum aut prudentiorem inveniat, qui melius eum « dirigat et tranquillitati suæ conscientiæ consulat, et similia (1). »

504. Il en est des pouvoirs pour les cas réservés comme des pouvoirs pour la confession en général; ils n'expirent point, ni par la mort du Pape, ni par la mort ou la démission de l'évêque ou du vicaire général qui les a accordés. Mais ils peuvent être révoqués et par celui duquel on les a reçus, et par son successeur, ou par l'administration capitulaire, le siége vacant. Dans tous les cas, s'ils ont été accordés pour un certain temps, ils cessent au terme fixé par le supérieur, à moins qu'ils n'aient été renouvelés.

Nous rapporterons, dans le Traité des censures, les cas réservés au Souverain Pontife; quant à ceux qui sont réservés aux évêques, on les trouve dans les Rituels ou dans les statuts des différents diocèses.

CHAPITRE VII

Des Qualités du Confesseur.

505. Outre la juridiction nécessaire au prêtre pour administrer validement le sacrement de Pénitence, il a besoin de plusieurs qualités pour exercer dignement un ministère aussi important et aussi redoutable. Les principales qualités qu'un confesseur doit avoir sont la sainteté, le zèle, la charité, la douceur et la fermeté, la science, la prudence et la discrétion.

ARTICLE I.

De la Sainteté nécessaire au Confesseur.

La première des qualités que doit avoir un confesseur, c'est la sainteté. Ce n'est pas assez qu'il soit en état de grâce au moment où il donne l'absolution, ce qui lui est prescrit sous peine de sacrilége: pour être utile à ses pénitents, pour travailler efficacement

(1) S. Alphonse de Liguori, lib. vi, no 589.

à lear conversion, et les faire avancer dans la perfection chrétienne, il doit lui-même pratiquer la perfection ecclésiastique, par une vie vraiment sacerdotale, apostolique. Il ne réussira bien à faire rentrer le pécheur en lui-même, et à lui inspirer des sentiments salutaires, qu'autant qu'il sera réellement pénétré d'une grande crainte de Dieu, de la plus vive horreur du péché. Les avis, les conseils, les exhortations d'un prêtre touchent peu les fidèles, quand ils ne partent pas du cœur, quand il n'est pas touché lui-même, ou que ses paroles, quelque évangéliques qu'elles soient, ne répondent pas à sa conduite. Aussi, quand le pécheur revient à Dieu, il ne s'adresse point à un prêtre mondain, mais à celui qui n'est plus de ce monde, et qui ne parait dans le monde que pour y répandre l'odeur de ses vertus, et y faire aimer la religion, la piété chrétienne. Le prêtre, dit l'Apôtre, est l'homme de Dieu; il doit donc pratiquer la justice, a piété, la foi, la charité, la patience et la douceur : « Tu autem, o homo Dei, hæc fuge; sectare « vero justitiam, pietatem, fidem, charitatem, patientiam, man« suetudinem (1). » Le prêtre, le confesseur est l'homme de Dieu; il ne doit donc dépendre que de Dieu, ne dépendant plus ni du monde, ni de ses parents, ni de lui-même. D'ailleurs, de toutes les fonctions saintes, la plus délicate et la plus dangereuse pour le prêtre est sans contredit d'entendre les confessions. Il faut donc que le prêtre soit affermi dans la vertu, et qu'il se prémunisse fortement, par la pensée de la présence de Dieu, par la vigilance sur lui-même, par l'esprit de prière et de mortification, contre les différentes tentations qu'on rencontre si souvent dans le tribunal de la Pénitence. « Nemo, nisi valde sanctus, dit saint Laurent Justi«nien, absque sui detrimento proximorum curis occupatur. » Enfin, le prêtre ne doit entrer au confessionnal que comme ministre de Jésus-Christ, ne se proposant que la gloire de Dieu et le salut des

âmes.

506. Ainsi prémuni contre les dangers, allez au saint tribunal, plein de confiance en Dieu; mais veillez-y habituellement sur votre cœur, pour en exclure tout mal, et pour y conserver une sainte ferveur. On peut y éprouver des tentations d'impatience, de vanité, des mauvais penchants, qui, sans qu'on s'en aperçoive, entraînent au relâchement ou au rigorisme, et font qu'on absout ou qu'on renvoie le pénitent mal à propos, qu'on néglige sa guérison, ou qu'on fomente peut-être en soi des passions que le sacrement

(1) Timoth c. 6. v. 11.

doit détruire dans les autres. Puisque vous purifiez les âmes avec le sang de Jésus-Christ, offrez chaque confession que vous entendez à une des cinq plaies du Rédempteur; priez tantôt notre divin Sauveur, tantôt le Père céleste, de bénir vos travaux; recomman dez votre ministère à la sainte Vierge, à l'ange gardien, ou à quel que saint. Si vous vous appliquez à vous-même les sentiments e les maximes que vous devez suggérer au pénitent, le ministère d la confession sera pour vous comme une méditation et une prièr continuelle; vous serez constamment uni à Dieu, et vous attirere les bénédictions du ciel sur vous et sur vos pénitents (1).

ARTICLE II.

Du Zèle nécessaire au Confesseur.

507. Après la sainteté, vient le zèle nécessaire dans le confesseur. Le prêtre ne peut être saint, comme il doit l'être, sans être animé du zèle le plus ardent pour la gloire de Dieu et le salut de ses frères. Le propre du prêtre, dit saint Anselme, est d'arracher les âmes au monde, et de les donner à Dieu : « Sacerdotis pro<< prium est animas e mundo rapere, et dare Deo. » Le simple prêtre, qui n'a pas charge d'âmes, n'est pas pour cela dispensé d'entendre les confessions; s'il n'est pas capable de confesser, il doit travailler à se mettre en état d'exercer ce ministère. C'est le sentiment de saint Alphonse de Liguori (2). Mais les curés, les vicaires, les aumôniers, y sont plus spécialement obligés, et ce n'est que par le zèle le plus vif et le plus pur qu'ils pourront surmonter les peines, tes ennuis, les dégoûts qu'on éprouve au tribunal de la Pénitence. Le confesseur n'est pas à lui; il se doit à tout le monde, aux enfants comme aux vieillards, aux petits comme aux grands, aux pauvres comme aux riches, aux ignorants comme à ceux qui sont instruits, aux insensés comme aux sages, aux pécheurs comme aux justes, et même plus aux pécheurs qu'aux justes: Non veni vocare justos, sed peccatores. A l'exemple du bon pasteur, du pasteur par excellence, il doit sacrifier son repos pour courir après la brebis égarée, et la ramener au bercail. Un prètre zélé passera des heures et des journées entières au confessionnal; il y recevra tous ceux qui se présenteront, sans acception de personnes; il se gardera bien de refuser l'étranger, celui qu'il ne connaît point: il pourrait,

(1) Voyez le Prêtre sanctifié par l'administration du sacrement de Pénitence, no 126. - (2) Selva, ch. 9. § 1.

par un refus, être l'occasion de la perte éternelle du pécheur qui revient à Dieu. S'il ne peut recevoir à l'instant celui qui demande à se confesser, il prendra, autant que possible, les jours et les heures qui conviendront le mieux aux fidèles. Le caractère du zèle est le dévouement pour le salut de nos frères : « Ego autem liben"tissime impendam, et superimpendar ipse pro animabus vestris ; . licet plus vos diligens, minus diligar (1). » C'est un esprit de sacrifice et d'abnégation; c'est cette charité même qui est patiente, qui souffre et supporte tout: Charitas patiens est...... Omnia suffert.... Omnia sustinet (2).

508. «Il ne suffit pas, dit un pieux auteur, d'avoir bien accueilli " et encouragé le pénitent, il faut encore que vous le supportiez patiemment durant le cours de sa confession. Ce sera pour vous,

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il est vrai, une occasion d'exercer votre vertu; car il est pénible « de se voir accablé par la multitude des pénitents, ou retenu par « un seul, qui, unissant aux longueurs, aux doutes, à un langage grossier et peu intelligible, un fatras de choses et de cas em« brouillés, cause à celui qui l'écoute un travail et un ennui que

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« l'amour paternel seul peut faire surmonter; amour qui ne se lasse « jamais, et qui nous fait aimer la fatigue. Pour ranimer et nourrir « en vous cette charité, gravez profondément dans votre cœur et « méditez souvent les maximes suivantes : 1° Si Jésus-Christ n'a pas hésité de donner son sang et sa vie pour le salut des âmes, qui de nous, qui sommes ses ministres, pourra refuser d'y em

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<< ployer au moins son temps et son travail? Pourrions-nous faire «< un usage plus noble et plus avantageux de nos forces, que de les «< consacrer à l'œuvre pour laquelle Dieu lui-même s'est donné tout « entier? 2o Qua mensura mensi fueritis, remetietur vobis (3). Comme si le Seigneur vous disait : Si vous prodiguez à cette ame la patience, la consolation et les soins que demande son salut, il « sera fait à vous-même ce que vous aurez fait pour elle; je vous supporterai aussi de mon côté, je vous aiderai et vous sanctifierai. Mais si vous lui refusez tout cela, malheur à vous! Je vous refuserai ces mêmes avantages; je ne serai plus si indulgent à « tolérer vos manquements; je vous accorderai moins de secours. « Si donc vos intérêts vous touchent, sachez supporter le pénitent « avec patience. 3o Si le Seigneur réserve pour le jugement dernier « une récompense publique et éternelle aux plus petites œuvres de

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(1) II. Corinth. c. 12, v. 15. — (2) 1. Corinth. c. 13. v. 4 et 7. —

4. 7. v. 2.

·(3) Matth.

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