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TRAITÉ DU SACREMENT DE BAPTÊME.

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59. Il est important, dit le Catéchisme du concile de Trente, • que ceux qui exercent le ministère pastoral soient persuadés que c'est un devoir pour eux de donner aux peuples une connaissance exacte du sacrement de Baptême. Ils ne sauraient avoir trop de - zèle pour traiter ce qui regarde ce sacrement. Ils ne se contenteront pas d'en parler les veilles de Pâques et de la Pentecôte, sui• vant l'usage des premiers siècles, où l'on avait coutume d'administrer le Baptême à ces deux époques avec beaucoup de solennité; mais ils profiteront de toutes les occasions qui pourront se présenter pour en expliquer les divers mystères. L'occasion qui paraît la plus favorable pour cela est, sans contredit, celle qui se rencontre lorsqu'un prêtre, ayant quelqu'un à baptiser, voit un certain nombre de personnes assister à cette cérémonie. Car, alors, il lui est facile, sinon de développer la doctrine de l'Église sur ce ⚫ sacrement, du moins d'en expliquer quelques points avec d'autant "plus de succès que les fidèles, voyant les vérités qu'ils auront en⚫ tendues, parfaitement exprimées par les cérémonies du Baptême, seront, par là mème, plus en état de les goûter. De là il résultera que celui qui aura vu ce qui se fait pour les autres, se souviendra des obligations qu'il a contractées lui-même avec Dieu lorsqu'il a reçu le Baptême, et que, par une suite nécessaire, il sera porté à examiner si sa vie répond à la sainteté de la profession du nom de chrétien (1).

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CHAPITRE PREMIER.

De la Notion du sacrement de Baptême et de son Institution.

60. Le mot Baptême signifie ablution, immersion, du mot grec qui répond aux verbes latins lavo, abluo, tingo, immergo. Tous les peuples, dit Bergier, ont compris que l'action de laver le corps était un symbole de la purification de l'àme.

(1) De Baptismi Sacramento, § 1

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DU BAPTÊME.

On définit le Baptême : un sacrement de la loi nouvelle, institué pour effacer le péché originel, et nous régénérer en Jésus-Christ. En effaçant le péché que nous apportons en naissant, le Baptême efface, en même temps, les péchés actuels que les adultes ont commis avant d'être baptisés; et, en nous régénérant, il nous fait enfants de Dieu et de l'Église, d'enfants de colère que nous étions comme enfants d'Adam.

On distingue dans l'école trois Baptèmes : le Baptême d'eau, fluminis; le Baptême de feu, flaminis; et le Baptême de sang, sanguinis. Le Baptême d'eau est le premier des sept sacrements institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ; il est, dit le pape Eugène IV, la porte de la vie spirituelle, vitæ spiritualis janua (1). Le Baptême de feu n'est autre chose que le désir de recevoir le sacrement de Baptême, étant accompagné de la charité parfaite. Le Baptème de sang est ainsi appelé, parce qu'il consiste dans le martyre, dans l'effusion du sang que l'on verse pour Jésus-Christ. Ni le Baptême de feu, ni le Baptême de sang, ne sont des sacrements; ils ne sont pas même de vrais Baptêmes; on ne leur donne ce nom que par métaphore, parce qu'ils purifient l'âme de ses péchés, et qu'ils suppléent au sacrement dans ceux qui sont dans l'impossibilité de le recevoir.

61. Il est de foi que le Baptême d'eau est un sacrement, et qu'il a été institué par Notre-Seigneur. L'Écriture, l'enseignement des saints Pères, la pratique générale et constante de l'Église, les décisions des Papes et des conciles, ne laissent aucun doute à cet égard. Mais on ne peut déterminer avec précision le temps où il a été institué. Saint Thomas (2), d'après saint Grégoire de Nazianze et saint Augustin, pense que cette institution eut lieu lorsque le Sauveur sanctifia les eaux par l'attouchement de son corps en entrant dans le Jourdain, pour être baptisé par saint Jean. C'est aussi l'enseignement du Catéchisme du concile de Trente (3).

CHAPITRE II.

De la Matière et de la Forme du sacrement de Baptême.

62. La matière et la forme sont les deux parties essentielles du sacrement: « Accedit verbum ad elementum, et fit sacramentum, »

(1) Decret. ad Armenos. —(2) Sum. part. 3. quæst. 66. art. 2. tismi Sacramento, § 11.

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- (3) De Bap

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dit saint Augustin. La matière nécessaire du sacrement de Baptême est l'eau naturelle. Cette proposition est de foi (1): Nisi quis re*natus fuerit ex aqua et Spiritu sancto, non potest introire in regnum Dei (2). » Mais toute eau naturelle suffit pour la validité du Baptême. On peut donc baptiser avec de l'eau de la mer, de rivière, d'étang, de fontaine, de puits, de citerne, de pluie. En un mot, toute eau, proprement dite, qui n'est point substantiellement altérée, quelle que soit sa qualité, bonne ou mauvaise, chaude ou froide, füt-elle une eau minérale, peut servir de matière au Baptême. Il en est de même de l'eau de neige ou de glace fondue; mais ni la glace ni la neige ne peut, avant d'être fondue, servir au sacrement. Par conséquent, si l'eau des fonts baptismaux venait à geler, il faudrait faire fondre la glace avant d'administrer le Baptême. L'huile, le vin, le cidre, la bière, ni tout autre liquide qui n'est pas véritablement une eau naturelle, n'offre pas une matière compétente pour le sacrement.

63. Le Baptême serait également nul, si l'eau naturelle était tellement altérée qu'elle perdit sa dénomination, qu'elle cessât d'être de l'eau, au jugement de tout homme prudent; telle serait l'eau mélangée avec une matière étrangère qui dominerait. Si, à raison de ce mélange, la matière sacramentelle devient douteuse, on peut s'en servir, à défaut d'une eau pure, dans un cas de nécessité; mais alors on doit réitérer le Baptême, sous condition, le plus tôt possible. Ainsi, par exemple, celui qui, dans un cas pressant, n'aurait sous sa main que de l'eau de lessive ou du bouillon, pourrait et devrait même s'en servir, en attendant qu'il eût une matière certaine pour renouveler le Baptême conditionnellement. Il en est de même de l'eau artificielle ou distillée de fleurs, d'herbes ou de fruits; de l'eau de sel fondu, de celle qui coule du sarment au printemps; car il est douteux si ces différentes espèces d'eau ne peuvent absolument servir pour le sacrement. C'est l'opinion de saint Alphonse de Liguori (3) et de plusieurs autres théologiens.

64. Pour qu'il y ait Baptême, il faut qu'il y ait ablution. L'ablution peut se faire en trois manières : par infusion, par immersion et par aspersion. Elle se fait par infusion, quand on verse de l'eau sur le corps de la personne qu'on baptise; par immersion, lorsqu'on plonge le corps dans l'eau baptismale; par aspersion,

(1) Concil. de Trente, sess. vii. de Baptismo, can. 2.— (2) Joan. c. 3. v. 5.(3) Lib. vi. nos 103, 101.

lorsqu'on jette de l'eau sur le corps de celui qui reçoit le Baptême. Il est indifférent, pour la validité du sacrement, de baptiser de l'une ou de l'autre de ces trois manières, pourvu qu'il y ait vraiment ablution. Mais pour ce qui regarde la licité, chacun doit se conformer à l'usage de son Église. Or, il est généralement reçu dans l'Église latine de baptiser par infusion. Ainsi, on baptise parmi nous en versant l'eau sur celui à qui on administre ce sacrement, en assez grande quantité pour qu'on puisse dire qu'il est Javé, baptizatus.

Pour assurer le Baptème, il ne suffit pas de faire tomber quelques gouttes d'eau, ni de tremper son doigt ou autre chose dans l'eau, et de les appliquer au sujet; il faut prendre de l'eau dans un vase ou dans une coquille d'une certaine capacité, et la verser sur celui qu'on baptise. On doit de plus avoir soin que l'eau touche immédiatement le corps; si elle ne touchait que les habits, le Baptême serait nul; si elle s'arrêtait aux cheveux, il serait douteux. C'est pourquoi il est bon, et quelquefois nécessaire, que celui qui baptise sépare les cheveux avec la main gauche, pendant qu'il verse l'eau de la droite, afin de s'assurer que l'eau pénètre jusqu'à Ja peau.

65. Il suffit à la validité du sacrement de verser de l'eau une seule fois; mais la pratique de l'Église, conforme à l'ancienne discipline, prescrit d'en verser trois fois, en formant chaque fois le signe de la croix, tandis qu'on prononce les paroles sacramentelles. Voici la formule prescrite par le Rituel romain pour le Baptême qui se donne par infusion: N. ego te baptizo in nomine Patris (fundat primo), et Filiit (fundat secundo), et Spiritus Sanctif (fundat tertio). Mais cette manière de baptiser n'est obligatoire que pour le Baptème solennel; on peut se contenter d'une seule infusion, quand on baptise dans un cas de nécessité, sans les cérémonies de l'Église. Les simples fidèles qui se trouvent que!quefois obligés de baptiser seraient grandement embarrassés, s'ils croyaient ne pouvoir baptiser convenablement sans se conformer à la rubrique du rituel.

On doit verser l'eau sur la tête de la personne qu'on baptise, non-seulement parce que les rituels l'exigent, mais encore parce qu'il y a quelque doute si le Baptême serait valide, dans le cas où l'on ne verserait l'eau que sur une des autres parties du corps. Ainsi, quoique le Baptème administré sur la poitrine ou sur les épaules soit réputé valide par le plus grand nombre des théologiens, on doit le réitérer sous condition: « Quisquis alibi quam in capite

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baptizatus fuerit, rebaptizandus est sub conditione, dit saint Alphonse de Liguori (1). Il faudrait le réitérer, à plus forte raison, si l'enfant n'avait été baptisé que sur un pied, sur une main, ou sur toute autre partie du corps moins principale. On doit en effet, dans un cas de nécessité, baptiser un enfant sur quelque membre que ce soit, quand on ne peut le faire ni sur la tête ni sur aucune des principales parties du corps.

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66. La forme du Baptème, pour l'Église latine, est ainsi conçue : Ego te baptizo in nomine Patris, el Filii, et Spiritus Sancti; ou, en français: Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Elle exprime l'action du ministre qui baptise, la personne qui est baptisée, et l'invocation expresse et distincte des trois personnes de la sainte Trinité, au nom desquelles on doit baptiser, selon l'ordre de Jésus-Christ: « Euntes docete omnes gentes, baptizantes eos in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti (2). Cette forme, qui est équivalemment la même chez les Grecs, est essentielle au sacrement, omnino necessaria est, dit le Rituel romain (3). Nous lisons aussi dans le décret d'Eugène IV, pour les Arméniens « Forma Baptismatis est: Ego le baptizo in : « nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancli. Non tamen negamus quin et per illa verba: Baptizatur talis servus Christi in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancli; vel baptizatur manibus meis talis in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, « verum perficiatur Baptisma.

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Il est nécessaire, pour la validité du Baptême, que la même personne qui verse l'eau prononce les paroles sacramentelles. Si donc il arrivait que celui qui baptise perdit l'usage de la parole avant que d'avoir proferé la forme en entier, il faudrait qu'on autre recommençat la cérémonie, en versant l'eau lui-même et prononçant les paroles sacrées.

On ne doit rien changer à la forme du Baptême; un changement, quel qu'il fût, serait illicite, et rendrait le sacrement nul, si les paroles sacramentelles ne conservaient plus leur sens naturel. Un changement peut arriver en cinq manières, savoir : par addition, par omission, par transposition, par interruption ou par corruption; ce que nous avons expliqué dans le Traité des sacrements en général (4), où nous avons aussi parlé de la formule conditionnelle (5).

(1) Lib. vt. no 107.—Voyez aussi S. Thomas, Sum. part. 3. quæst. 68. art. 11. -(2) Mattle 28. v. 19.-(3) De Baptismo.-(4) Voyez le n° 12, ctc —(5) Voyez

le n° 18.

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