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dompte pas entièrement la force de la mauvaise habitude. Cet « effet, d'après le cours ordinaire de la Providence, est réservé à « la continuation des confessions, qui délivrent peu à peu le pécheur des suites du péché, et le fortifient tellement, que son âme jouit ensuite d'une santé solide et constante (1). »

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553. Nous lisons aussi dans saint Alphonse de Liguori: «Dens << male habituato magis succurrit, et ideo plusquam a dilatione ab« solutionis, sperari potest emendatio a gratia sacramenti, quæ illum "fortiorem reddet, reddetque efficaciora media quæ ipse adhibebit ad habitum extirpandum. Cur enim, recte dicunt Salmanticences "(De Pœnit. C. V, n° 68), magis sperari debet quod peccatori " gratia carenti prosit dilatio absolutionis, quam prosit amico Dei ⚫ absolutio qua gratiam recepit? Et cardinalis Toletus (lib. V, c. 13, " loquendo præcise de peccato pollutionis, censet ad tale vitium vitandum non esse remedium efficacius quam sæpe se munire sa«< cramento Pœnitentiæ; subditque hoc sacramentum maximum « esse frenum hujusmodi peccatum committentibus. Et qui eo non utuntur, inquit quod non sibi promittant emendationem nisi per « miraculum. Et in facto sanctus Philippus Nerius (ut legitur in ejus vita) maxime medio frequentis confessionis utebatur pro re« cidivis in tali vitio. Huic quoque confert id quod ait Rituale romanum, agendo de Pœnitentia: In peccata facile recidentibus utilissimum fuerit consulere, ut sæpe confiteantur, et, si expediat, « communicent. Et dicendo, facile recidentibus, certe intelligit. loqui de eis qui nondum pravum habitum extirpavere. Aliqui « auctores qui per solam rigoris viam videntur velle animas salvas « facere, dicunt recidivos pejores fieri, cum ante emendationem ah"solvuntur. Sed ipse scire vellem ab his magistris meis, an omnes « recidivi, cum sine absolutione dimittuntur carentes gratia sacramenti, omnes evadant fortiores, et omnes emendentur? Quot ego miseros novi in exercitio missionum, qui dimissi sine absolu«tione, vitiis et desperationi se abjecerunt, et per plurimos annos omiserunt confiteri (2). »

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551. Quelques auteurs objectent que la vraie pénitence ne consiste pas seulement à pleurer les péchés qu'on a commis, mais à ne plus commettre dans la suite les péchés qu'on doit pleurer. Pœnitentiam agere, dit S. Grégoire le Grand, est et perpetrata

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(1) Le Prêtre sanctifié par l'administration du sacrement de Pénitence, no 94. (2) Praxis confessarii, no 77. — Voyez les maximes de S. Philippe de Néri, dans le Manuel des Confesseurs, de M. l'abbé Gaume.

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« mala plangere, et plangenda non perpetrare (1). » Ce n'est point faire pénitence, mais se moquer de Dieu, que de faire encore ce dont on se repent: « Irrisor est, non pœnitens, qui adhuc agit « quod pœnitet. » Ce sont les paroles de saint Isidore de Séville (2). Mais voudrait-on nous faire entendre qu'il n'y de vraie pénitence que celle du pécheur qui, après s'être réconcilié avec Dieu, ne retombe plus dans le péché? Ce serait une doctrine désespérante, une erreur contraire à l'Écriture sainte, à la tradition, à l'enseignement de l'Église. Suivant le concile de Trente, le pécheur peut être absous par la sentence du prêtre, non une fois, mais toutes les fois qu'ayant commis le péché, il aura recours au sacrement avec des sentiments de pénitence (3). Il faut donc entendre les expressions de saint Grégoire et de saint Isidore dans un autre sens, dans le sens que leur donne saint Thomas. Suivant le Docteur angélique, être pénitent, c'est pleurer les péchés qu'on a commis, et ne pas commettre, ni par acte ni par affection, en même temps qu'on se repent, les péchés qu'on doit pleurer. Celui-là n'est point pénitent qui, tandis qu'il se repent, fait cela même dont il se repent, ou qui se propose de faire ce qu'il a fait précédemment, ou pèche actuellement en quelque genre que ce soit. Puis il ajoute que la rechute qui suit la pénitence n'empêche pas que cette pénitence n'ait été réelle et sincère. « Pœnitere est ante acta pec«cata deflere, et flenda, non committere; scilicet, simul dum flet, vel actu vel proposito. Ille enim est irrisor, non pœnitens, « qui, simul dum pœnitet, agit quod pœnitet, vel proponit << iterum se facturum quod gessit, vel etiam actualiter peccat, « eodem vel alio genere peccati. Quod autem aliquis postea peccat, « vel actu vel proposito, non excludit quin prima pœnitentia vera « fuerit: nunquam enim veritas prioris actus excluditur per actum « contrarium subsequentem. Sicut enim vere cucurrit, qui postea « sedet; ita vere pœnituit, qui postea peccat (4). » Saint Raymond de Pennafort (5) et le Maitre des sentences (6) nous donnent la même explication du passage de saint Grégoire. Concluons donc, avec un ancien docteur de Sorbonne, « que les passages des Pères et « des docteurs qui semblent dire que la contrition n'est point réelle, ni la pénitence entière, quand on retombe dans le péché mortel, peuvent se prendre en deux façons, savoir: ou que la

(1) In Evang. lib. 11. homil. 34. — (2) Lib. 11. De summo bono, c. 16. (3) Sess. XIV. cap. 2. — Voyez aussi le Catéchisme du Concile de Trente, de sacramento Pænitentiæ, no 16. — (4) Sum. part. 3. quæst. 84. art 10.(5) Sum. lib. n. tit. 34 § 1. — (6) Lib. iv. dist. 14.

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pénitence est fausse lorsque, en même temps que l'on se repent, « on n'a pas le propos de s'abstenir du péché par après, ou que, "si on retombe dans ses premières fautes, la pénitence qu'on a faite perd sa force et son énergie, de manière qu'elle ne peut plus rien pour notre salut, tandis que nous demeurons dans nos péchés. C'est ainsi que les Pères doivent être entendus et interprétés. Il suffit donc d'avoir un ferme propos d'amender sa vie, voire que par après on ne viendrait à bout d'effectuer un « si bon propos (1). »

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555. Quant aux moyens d'apprécier l'amendement des récidifs, il faut avoir égard à la situation morale du pénitent, aux circonstances où il se trouve, à la manière dont se commet le péché, à la force et à la fréquence des tentations, et au nombre des rechutes. C'est par là qu'on peut juger si les rechutes sont un effet de la malice ou de la fragilité humaine. Celui qui, par exemple, pèche par suite d'une habitude plus ancienne, et par conséquent plus difficile à déraciner; celui qui est d'un naturel plus fortement porté au mal; celui qui, pour commettre le péché, a éprouvé un plus grand nombre d'assauts dans le même espace de temps, mérite, à nombre égal de rechutes, plus d'indulgence, parce qu'on remarque chez lui plus de fragilité et moins de malice, que celui qui s'est trouvé dans des circonstances différentes et plus favorables au bien. Lorsqu'il s'agit d'actes qui se font facilement et promptement, comme le consentement intérieur à des pensées de haine ou d'impureté, il y a pour l'ordinaire moins de malice que dans les actes extérieurs. De même, parmi les actes extérieurs, il y a moins de malice dans les péchés de parole que dans ceux qui réclament l'usage des mains; moins de malice à pécher seul qu'avec un autre, à ètre séduit qu'à séduire. Il résulte de là que vous pourrez absoudre un pénitent qui, habitué à dire de mauvaises paroles six fois ou même plus de six fois par jour, n'en a proféré qu'une fois à peu près chaque jour pendant une semaine entière; et qu'il sera mieux de différer l'absolution à celui qui, habitué à pécher par action presque tous les jours, est retombé deux ou trois fois dans huit jours; car le premier montre plus d'efforts pour se corriger que le second. Cependant, si celui-ci se trouve dans des circonstances où le délai l'exposerait à un plus grand dommage

(1) Paul Boudof, mort évêque d'Arras en 1635, Traité du sacrement de Pénitence, etc. Voyez aussi la Justification de S. Alphonse de Liguori, ch. 9. M. II.

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spirituel, par exemple, si on a lieu de craindre qu'il ne tombe dans le découragement; s'il ne peut revenir au même confesseur : s'il est à la veille de recevoir le sacrement de Mariage sans pouvoir différer, on peut user d'indulgence à son égard, et l'absoudre après avoir fait tout ce que la charité peut suggérer pour l'exciter à la plus vive douleur de ses péchés (1).

556. On doit aussi avoir égard à l'âge du pénitent. Toutes choses égales, on sera plus indulgent envers les jeunes gens, soit parce qu'ils sont naturellement plus inconstants, plus mobiles, passant du bien au mal et du mal au bien avec la même facilité; soit parce que souvent il est à craindre, surtout dans les diocèses où la foi s'est affaiblie, que le délai de l'absolution ne décourage les jeunes gens, à raison des efforts qu'ils ont à faire pour vaincre le respect humain qui tend à les éloigner des sacrements. Toutefois, en donnant ici plus d'étendue à l'indulgence, le confesseur n'absoudra le pénitent qu'autant qu'après l'avoir excité à la contrition il jugera prudemment qu'il déteste ses péchés, et qu'il est réellement dans l'intention de changer de vie.

CHAPITRE XI.

Des Devoirs du Confesseur envers ceux qui sont dans l'occasion prochaine du péché.

557. Il ne s'agit ici que de l'occasion du péché mortel; car on n'est point obligé de déclarer en confession les péchés véniels. Or, on entend par occasion tout objet extérieur qui, en frappant nos sens, fait naître en nous la pensée du mal et nous porte au péché. On distingue l'occasion éloignée et l'occasion prochaine. La première est celle qui ne porte que faiblement et indirectement au péché, de sorte que celui qui se trouve dans cette occasion ne tombe que rarement. On n'est point obligé de fuir les occasions éloignées : autrement, il faudrait sortir du monde; car on trouve partout de ces sortes d'occasions. Cependant, comme il y a des occasions qui, sans être prochaines, sont plus ou moins dange

(1) Voyez le Prêtre sanctifié, no 90, etc.; le Manuel des Confesseurs, par M. l'abbé Gaume, tom. 1. no 321, etc.

reuses, c'est un devoir pour le confesseur d'y faire attention; d'exciter avec prudence et précaution, suivant la nature de ces occasions, la vigilance des pénitents, et de les en éloigner autant que possible tels sont, par exemple, certains jeux, les danses, les bals et les spectacles. Quoique ces divertissements profanes ne soient pas une occasion de péché mortel pour tous, on doit en faire remarquer le danger à tous, et en détourner les pénitents, sans exiger toutefois qu'ils y renoncent absolument, à moins qu'ils n'y trouvent le danger probable de pécher mortellement (1).

L'occasion prochaine est celle qui nous porte si fortement au péché, qu'il est probable ou vraisemblable que celui qui s'y trouve tombera dans le péché mortel. Il y a des occasions qui sont prochaines de leur nature; ce sont celles qui portent par elles-mêmes au péché telles sont la lecture des livres obscènes, la fréquentation des lieux de débauche, la présence d'une personne qu'on retient à la maison, si on est dans l'habitude de pécher avec elle on les appelle occasions absolues, naturelles. Il en est d'autres qui ne sont prochaines qu'accidentellement : on les appelle relatives ou personnelles, parce qu'elles ne sont occasions de péché que par rapport à certaines personnes: tels sont les cabarets, pour ceux qui sont sujets à l'ivrognerie; le jeu, pour ceux qui s'y laissent emporter à des blasphèmes; la danse, les spectacles, pour les personnes qui ne peuvent y prendre part sans tomber fréquemment dans quelque péché mortel contre le sixième précepte. Tels sont encore, pour certaines personnes faibles ou ignorantes, les emplois les plus honnêtes, les fonctions les plus saintes. Enfin, l'on distingue les occasions volontaires, que l'on peut faire cesser plus ou moins facilement; et les occasions involontaires, qui sont indépendantes de la volonté : telles sont les occasions que l'on ne peut absolument quitter, ou dont on ne peut se séparer sans scandale ou sans danger de compromettre sa réputation.

558. Comment connaître si une occasion de péché est prochaine? Ce discernement n'est pas facile, soit parce que les théologiens ne s'accordent pas à nous donner les mêmes règles, soit parce qu'on est souvent embarrassé quand il s'agit de faire l'application de celles qui sont le plus généralement adoptées. Néanmoins, on doit regarder comme prochaine toute occasion, soit absolue, soit relative, où l'on est tombé fréquemment. « Occasio proxima per so est illa in qua homines communiter, ut plurimum, peccant : (1) Voyez le tome 1. no 647, etc

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