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donné par l'évêque, concernant la conduite qu'il doit tenir dans cette triste position.

583. Le malade qui s'est rendu coupable de quelque injustice certaine et notoire ne peut être admis à la participation des sacrements qu'autant qu'il aura, autant que possible, réparé cette injustice, ou qu'il aura pris les mesures nécessaires pour en assurer la réparation : « Non remittitur peccatum, nisi restituatur ablatum, cum restitui potest. » Il est également tenu de réparer, par tous les moyens possibles, le tort qu'il a fait à son prochain, ou dans sa personne, ou dans sa réputation, ou dans ses biens de fortune, que ce tort soit public ou non. On ne peut l'absoudre, s'il refuse de faire présentement ce qu'il peut faire sans se diffamer; et il faut remarquer que ce ne serait point se diffamer que de remettre une certaine somme ou un billet à un parent, à un ami ou à toute autre personne discrète et digne de confiance, en chargeant ce dépositaire de remettre ou de faire arriver, par voie sûre, ce billet, cette somme à qui de droit. Le confesseur peut, à défaut de tout autre, recevoir ce dépôt; il y est encore obligé, lorsque le malade tient à ce que son confesseur se charge lui-même de cette commission. Mais un confesseur ne consentira jamais à recevoir de son pénitent, malade ou non, un billet qu'il serait obligé lui-même de faire valoir auprès des héritiers de ce pénitent, lors même que la somme du billet serait destinée à réparer une injustice. Si le pénitent n'a pas d'autre moyen de restituer, il est dispensé de le faire pour le moment (1). Un confesseur ne doit point se charger d'une restitution, quand il ne peut la faire sans compromettre son ministère, sans rendre la confession odieuse. « De même, dit M. Joly de Choin, ancien évêque de Toulon, si le dépôt que veut faire le malade est pour faire quelque action de charité et de surérogation, soit en faveur des pauvres ou des hôpitaux, ou de quel«que personne particulière non prohibée par la loi, quoique le confesseur puisse s'en charger sans blesser sa conscience, il n'est « pas toutefois à propos qu'il s'en charge, pour ne pas s'exposer à << tous les inconvénients qui peuvent en arriver (2). »

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584. Pour ce qui regarde le malade, le moribond qui est privé de l'usage de ses sens, nous disons, premièrement, que s'il a témoigné le désir de se confesser avant de perdre toute connaissance, on doit l'absoudre. Telle est la pratique généralement suivie dans

(1) Voyez le tome 1. no 1036. (2) Instructions sur le Rituel de Toulon, du sacrement de Pénitence, § de la Prudence du Confesseur à l'égard des malades.

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Église, conformément aux décisions des Papes et des conciles, et aux instructions du Rituel romain Quod si inter confitendum, vel etiam antequam incipiat confiteri, vox et loquela ægro defi«ciat, nutibus et signis conetur, quoad ejus fieri poterit, peccata

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⚫ pœnitentis cognoscere: quibus utcumque vel in genere vel in specie cognitis, vel etiam si confitendi desiderium sive per se sive per alios ostenderit, absolvendus est (1).» En effet, la manifestation du désir de se confesser est une espèce de confession générale; celui qui, dans ses derniers moments, demande un confesseur, s'accuse implicitement d'avoir péché: His enim actibus infirmus jam se peccatorem fatetur (2).

585. Nous disons, secondement, d'après le sentiment le plus commun, qu'il faut également absoudre le moribond qui a vécu chrétiennement, quoique au moment où il a été frappé il n'ait pas témoigné le désir de se confesser : ce désir se présume, et y cût-il du doute si l'absolution est valide, on doit la donner : les sacrements sont pour les hommes, et non les hommes pour les sacrements: sacramenta propter homines. Mais alors, ainsi que dans les cas suivants, on doit l'absoudre sous cette condition tacite, Si tu es dispositus (3). En sera-t-il de même si, avant l'accident qui le prive de l'usage de ses sens, le moribond a mené une vie pcu chrétienne; s'il a donné du scandale; ou si, sans être hostile à la religion, il ne la pratiquait que très-imparfaitement, n'assistant que très-rarement aux offices de l'Église? Nous croyons qu'on doit encore l'absoudre, toujours pour les mêmes raisons: il vaut mieux exposer le sacrement à la nullité, que l'homme à la damnation. Qui sait, en effet, si ce moribond n'a pas donné des marques extérieures de contrition au moment où il a été frappé, sans qu'il se trouvât personne qui pût en rendre témoignage ou qui pût le comprendre? Qui sait même si, dans le moment actuel, les mouvements qu'il fait, ses soupirs, ses plaintes, ne sont point des marques qu'il veut donner de son repentir? On a vu des malades qui, paraissant privés de l'usage de tous leurs sens, entendaient ce qu'on leur disait, sans pouvoir se faire entendre, ni manifester leurs sentiments par aucun signe.

586. Nous disons, troisièmement, qu'on ne devrait pas, suivant le plus grand nombre des théologiens, absoudre un moribond qui a perdu l'usage de raison dans l'acte même du crime, dans le duel,

(1) Rituale romanum, de sacramento Pœnitentiæ. — (2) S. Alphonse, lib. vi. no 480.- (3) Voyez S. Alphonse, Collef, etc.

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DE LA PÉNITENCE.

par exemple, dans l'adultère, dans une injuste agression, ou dans un état d'ivresse. Cependant, il parait assez probable à saint Alphonse de Liguori qu'on pourrait l'absoudre s'il était catholique. Hæc sententia satis probabilis mihi est; si enim licite absolvi po<«<test et debet ægrotus sensibus destitutus, qui nullum dederit pœnitentiæ signum, si christiane vixerit, eo quod de ipso pru« denter præsumi potest, quod in extremo vitæ, si aliquod lucidum intervallum habet, velit absolutionem sacramentalem recipere; <<< sic etiam potest et debet absolvi (intellige semper sub conditione homo catholicus, etiamsi in actuali peccato destituatur: pro hoc enim etiam merito præsumi potest, quod ipse in proximo periculo suæ damnationis constitutus cupiat omnimodo suæ æter<< næ saluti consulere. Dixi, homo catholicus; nam secus dicendum est de hæretico. Hæretici enim, etiam si in eo casu dent signa « pœnitentiæ, non debent absolvi, nisi expresse absolutionem petant; quia tales nunquam prudenter præsumi valent ea signa præbere in ordine ad confessionem, quam summopere abhorrent (1). » Nous suivrions ce sentiment dans la pratique; car, pour absoudre un moribond, il suffit qu'on ne fasse aucune injure au sacrement, et qu'il ne soit pas tout à fait constant que le moribond est indigne d'absolution. Or, la condition qu'on met au sacrement empêche qu'on ne lui fasse injure, et il n'est pas tout à fait certain que cet homme soit indigne de l'absolution. C'est le raisonnement de Collet (2). D'ailleurs, nous lisons dans les Instructions pour les Pasteurs, imprimées en 1817, avec l'autorisation de Mgr l'évêque de Chambéry : « Si le pécheur recevait, in actu peccati, un coup mortel après lequel il ne donnât point de marque de connaissance, « presque tous les théologiens disent qu'il ne faut pas l'absoudre. Comme cependant les médecins pensent bien qu'un homme peut réellement être en vie, et par conséquent user de sa raison encore plusieurs heures sans en donner aucun indice, il en est qui doutent. « Des malades revenus d'une extrémité où ils ne paraissaient avoir « aucun sentiment, ont dit ensuite que dans cet état ils désiraient beaucoup l'absolution, mais qu'ils n'avaient pu le témoigner que par des signes qu'on n'apercevait pas. Qui sait si la même chose ne peut pas arriver une seule fois au malheureux dont on parle? Mais si c'est le cas de dire, sacramenta propter homines,

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(1) Lib. v1. no 483. — (2) De Pœnitentia, part. 11. cap. 5. art. 4. sect. 3. § 5.

conclus 3.

« c'est aussi bien le cas de dire à haute voix : Sacramenta damus, « securitatem non damus (1). »

CHAPITRE XIV.

Des Devoirs du Confesseur à l'égard des personnes pieuses et des personnes consacrées à Dieu.

587. L'obligation pour un curé, pour un prêtre, de confesser et de diriger les personnes pieuses, lui rappelle l'obligation où il est lui-même d'étudier et de pratiquer la piété et la perfection chrétienne. Le confesseur des personnes pieuses doit, avant tout, discerner entre la vraie et la fausse piété, entre une piété superficielle et une piété solide. C'est une illusion de faire consister la piété et la perfection dans le nombre des pratiques extérieures, comme de faire beaucoup de prières, d'être longtemps à l'église, de prendre part à toutes les dévotions, d'entrer dans les confréries, de se confesser et de communier souvent. Ces pratiques sont certainement bonnes et utiles, plusieurs même sont nécessaires pour entretenir et augmenter en nous la piéte; mais elles ne sont, pour ainsi dire, que l'écorce de la vraie dévotion. Les caractères de la piété sont une foi vive, la crainte et l'amour de Dieu, la vigilance sur soi-même, la mortification des sens, l'humilité, la douceur, la résignation, une patience qui supporte tout, la charité qui nous interdit la médisance, la calomnie, et tout sentiment de vengeance. En un mot, on ne peut être pieux sans être parfait chrétien; et le chrétien parfait est celui qui remplit régulièrement les obligations communes à tous et les devoirs de son état, en y ajoutant la ferveur, cette promptitude à se porter aux choses de Dieu, un désir plus vif et plus efficace de lui plaire en tout, une pratique plus ou moins étendue des conseils évangéliques, suivant la position de chacun. Toutefois, la piété chrétienne a des degrés : elle commence, se développe, et arrive à la perfection. Encore, étant devenue parfaite, elle n'est pas la même pour tous: alius sic, alius vero sic, dit l'Apôtre. De là pour le confesseur la nécessité de suivre pas à pas les pénitents qui pratiquent la piété, d'observer leurs progrès ei

(1) Instructions pour les Pasteurs, ou manière d'administrer le sacrement de Pénitence et de gouverner une paroisse: première partie, ch. 7

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d'étudier les desseins que .e Seigneur a sur eux. Dieu ne conduit pas toutes les âmes par la même voie : autre est la voie d'une personne mariée, autre celle d'une personne libre. Celui qui est obligé à un travail continuel pour subsister ne peut faire tout ce que fera celui qui est dans l'aisance. Les obligations d'un séculier ne sont pas les mêmes que celles d'un prêtre, d'un curé, d'un religieux; ils ne sont pas tous par conséquent appelés au même genre de perfection. Et parmi les religieux, les uns sont appelés à la vie contemplative, les autres à la vie active. Outre cette diversité qui naît de la différence des états et des conditions, il en est une autre qui vient de l'attrait de Dieu, qui n'inspire pas à tous les mêmes dispositions, les mêmes goûts : il appelle les uns à une vie austère, les autres à une vie plus douce et plus proportionnée à la faiblesse humaine. Celui-ci est attiré à la pratique de la pénitence et de la mortification; celui-là à la pratique des œuvres de charité. Enfin, Dieu, qui est le maître de ses actes comme il l'est de ses dons, en appelant certaines ames au même genre et au même degré de perfection, peut, dans sa sagesse, diversifier les moyens, les occasions, les épreuves, les obstacles à surmonter, et il est toujours admirable dans ses œuvres et dans ses saints: mirabilis Deus in sanctis.

588. Il est important que tout confesseur connaisse plus ou moins, suivant qu'il a plus ou moins de personnes pieuses à diriger, les principaux moyens d'avancer dans la piété et la perfection chrétienne. Ces moyens, tant intérieurs qu'extérieurs, sont : 1o De mettre toute sa confiance en Dieu, et de se défier absolument de soi-même; de ne pas s'inquiéter après ses fautes, de s'en humilier sur-le-champ, en recourant à Dieu par un acte de contrition et de ferme propos: puis il faut se tranquilliser, quand même on tomberait cent fois le jour, dit saint Alphonse de Liguori (1). 2o D'éviter tout péché de propos délibéré, quelque léger qu'il soit : Qui spernit modica, paulatim decidet. 3° De travailler à se détacher de plus en plus des biens du monde, des plaisirs même permis, des amusements les plus innocents. Vanité des vanités! tout est vanité : « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas, præter amare Deum, et illi soli servire. Ista est summa sapientia, per contemp« tum mundi, tendere ad cœlestia regna (2). » 4o De fuir les inuti lités et les familiarités des personnes de différent sexe, fussent-elles vraiment pieuses. Sous le voile d'affections spirituelles, l'ennemi du salut glisse souvent certaines affections ou petites attaches qui

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(1) Praxis confessarii, no 163,

(2) De Imitatione Christi, lib. 1. cap. 1.

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