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conservé l'innocence baptismale, ou de l'avoir recouvrée par la pénitence. La Confirmation est un sacrement des vivants, qui n'est que pour ceux qui ont la vie de la grâce. Celui donc qui recevrait ce sacrement avec la conscience chargée d'un péché mortel ou qu'il croirait mortel, non-seulement se priverait de la grâce sacramentelle, mais encore commettrait un sacrilége. C'est pourquoi les curés doivent engager les fidèles qui désirent d'être confirmés, à se purifier, par le sacrement de Pénitence de tous les péchés dont ils pourraient être coupables. Ils les exhorteront tous indistinctement à faire une bonne confession, avant de s'approcher de la Confirmation.

149. Mais peut-on exiger cette confession? Il est certain qu'on ne peut l'exiger de tous les confirmands, puisque ceux qui sont en état de grâce, ou qui, de bonne foi, se croient exempts de tout péché mortel, peuvent recevoir l'onction sainte sans s'être confessés. Quant à celui qui se sent coupable d'une ou de plusieurs fautes graves, les docteurs ne s'accordent pas sur la question de savoir s'il est obligé de recourir au tribunal de la pénitence pour se préparer à la Confirmation. Les uns pensent qu'il y est tenu; ils s fondent sur le concile de Trente, qui ne lui permet pas de communier avant d'avoir reçu l'absolution; et sur les conciles de Reims (1), de Rouen (2), de Tours (3), de Bourges (4), d'Aix (5), qui prescrivent la confession, disent-ils, à ceux qui veulent recevoir la Confirmation (6). Les autres, au contraire, enseignent que la confession n'est point nécessaire dans le cas dont il s'agit; qu'il suffit que celui qui croit avoir commis quelque péché mortel s'excite à la contrition parfaite. Ils ne le dispensent point de la nécessité d'être en état de grâce, mais ils le dispensent de la nécessité de se confesser avant la Confirmation, parce qu'on peut se réconcilier avec Dieu par la contrition : « Requiritur, dit Billuart, status gratiæ saltem prudenter æstimatus per confessionem vel contritionem (7). «Satis est elici contritionem probabiliter æstimatam, comme s'exprime saint Alphonse de Liguori (8). Confirmandus existens in mortali debet se disponere ad sacramentum Confirmationis vel contritione, vel attritione una cum confessione; confessio enim videtur esse de consilio, non de præcepto, ut communiter dicunt doctores (9). »

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(1) De 1583. (2) De 1581. - (3) De 1583.-(4) De 1584.-(5) De 1585 ~ (6) Voyez Collet, Bailly, les Théologies de Poitiers, de Toulouse, etc. (7) De Confirmatione, art. 8. § 1. - (8) Lib, vt. n° 34. — (9) lbidem. no 85.

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150. Ce second sentiment nous paraît plus probable que le premier. Il n'existe aucune loi générale de l'Église qui oblige à la confession le confirmand qui est en état de péché mortel. Le décret du concile de Trente, qu'on objecte, n'atteint que celui qui, ayant quelque faute grave sur la conscience, désire communier; et il est fondé sur l'éminente sainteté du sacrement du corps et du sang de Jésus-Christ : « Ne tantum sacramentum indigne suma« tur (1). » On ne peut non plus se prévaloir contre nous des conciles que nous venons de citer: on peut dire qu'ils conseillent la ⚫ confession plutôt qu'ils ne l'ordonnent; soit parce qu'ils parlent indistinctement de tous les confirmands, dont plusieurs cependant, de l'aveu de tous, de l'aveu de Collet lui-même, ne sont pas obligés de se confesser avant la Confirmation; soit parce que celui d'Aix se borne à rappeler aux curés qu'ils doivent avertir les fidèles de confesser leurs péchés : « Moneantur omnes confirmandi ut ante hujus sacramenti susceptionem peccata sua confiteantur; » soit parce que les conciles de Toulouse (2), d'Avignon (3) et de Narbonne (4), qui ont eu lieu dans le même temps que les conciles sur lesquels on appuie le sentiment contraire, recommandent simplement d'exhorter les confirmands à la confession, hortentur; soit enfin parce que les conciles de Bordeaux, qui sont encore de la mème époque (5), n'exigent que la confession ou la contrition pour ceux qui sont coupables de péchés mortels : « Moneantur qui adulti sunt, ut ad tantum sacramentum non accedant, nisi præmissa peccatorum confessione, aut saltem maximo peccatorum dolore, et mature confitendi proposito. »

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151. D'ailleurs, le Rituel romain est évidemment favorable à notre sentiment. Il convient, dit ce rituel, que le prêtre qui se sent coupable de quelque péché mortel se confesse avant d'administrer un sacrement : « Sacerdos, si fuerit peccati mortalis sibi conscius, ad sacramentorum administrationem non audeat acce« dere, nisi prius corde pœniteat; sed si habeat copiam con«fessari et temporis locique ratio ferat, convenit confiteri. » Convenit, il convient; ce n'est donc qu'un conseil, et non un pré cepte (6). Or, il en est de celui qui doit recevoir un sacrement des vivants autre que l'Eucharistie, comme de celui qui doit l'administrer; on est d'accord sur ce point: donc il n'y a pas d'obligation proprement dite, pour celui qui a commis une faute grave, de se confesser avant la Confirmation.

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(1) Voyez, ci-dessus, le no 36. — (2) De 1590. (3) De 1594. (4) De 1609. – (5) De 1583 et 1624. (6) Voyez, ci-dessus, le n° 47.

152. Enfin, le pontifical romain, qui est entre les mains de tous les évêques du rite latin, ne demande que la confession ou la contrition; l'une ou l'autre est nécessaire, mais l'une ou l'autre suffit : ⚫ Adulti deberent prius peccata confiteri, et postea confirmari, vel «< saltem de mortalibus, si in ea inciderint, conterantur. » Et nous trouvons la même disposition dans les actes de l'assemblée du clergé de France, tenue à Melun en 1579 : « Adulti inconfessi accedere ad Confirmationem haud præsumant, aut saltem sine maximo dolore commissorum peccatorum et proposito confitendi (1). » On ne regardera donc point comme une opinion nouvelle et de contrebande le sentiment qui dispense les confirmands de l'obligation de se confesser avant de recevoir l'onction sainte (2).

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Nous le répétons: les curés et vicaires exhorteront tous les confirmands à s'approcher, même de bonne heure, du tribunal de la pénitence; mais un prêtre zélé, d'un zèle suivant la science et la charité, les y déterminera plus efficacement par la persuasion qu'en exagérant les obligations du chrétien. Qu'il leur fasse connaître, autant que possible, l'excellence du sacrement; qu'il leur inspire le désir de le recevoir et de le recevoir dignement, et il obtiendra d'eux facilement qu'ils s'y préparent par le sacrement de la réconciliation.

153. Il arrive assez souvent que, la veille ou l'avant-veille du jour fixé pour la cérémonie de la Confirmation, un confesseur se trouve grandement embarrassé à l'égard d'un pénitent qui tient beaucoup, pour un motif ou pour un autre, à être confirmé, mais qu'on ne croit pas pouvoir absoudre, parce qu'on ne remarque pas en lui les dispositions necessaires pour l'absolution. Que fera ce confesseur? Pour ne pas aller trop loin, il se contentera de lui dire qu'il regrette de ne pouvoir l'absoudre; qu'il ne doit point communier, et qu'il faut être en état de grâce pour recevoir la Confirmation; qu'il ne peut, par conséquent, se présenter pour ce sacrement, à moins qu'il ne s'excite à la contrition parfaite avant de recevoir l'onction du saint chrême. Il serait dangereux, ce nous semble, et même inexact, de lui dire qu'il ne peut s'approcher du sacrement de Confirmation sans avoir reçu l'absolution sacra

(1) Concilia novissima Galliæ, par Odespun. — (2) C'est le sentiment de S. Alphonse de Liguori, de Billuart, du P. Pantzouti, auteur moderne; de Sylvestre, du cardinal de Lugo, de Suarez, de Cabassut, de Vasquez, de Viva, de Bonacina, de Ledesma, de Vivalde, de Woit, de Reding, de Metzger, de Mazotta, de Babenstuber, de Henno, de Platel, d'Isambert, de Lacroix, d'Agudius, de Holzmann, de Reuter, etc., etc.

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mentelle, sous peine de commettre un sacrilége; puisque, d'après le sentiment certainement probable et bien fondé que nous venons l'exposer, il suffit qu'il soit contrit, ou qu'il se croie prudemment contrit de ses péchés: De mortalibus conteratur. Et s'il reçoit l'onction sainte, croyant avoir la contrition sans l'avoir en effet, pourvu toutefois qu'il ait l'attrition, non-seulement il ne fera pas de sacrilége, mais il recevra même la grâce du sacrement, comme l'enseignent saint Thomas, saint Antonin, saint Alphonse, et la plupart des théologiens (1). « Si aliquis adultus in peccato existens, adit le Docteur angélique, cujus conscientiam non habet, vel si « etiam non perfecte contritus accedat (ad Gonfirmationem) dummodo non fictus accedat, per gratiam collatam in hoc sacramento «< consequitur remissionem peecatorum (2). » La prudence veut qu'on tienne la même conduite à l'égard des fiancés qu'on ne croit pas pouvoir absoudre avant leur mariage; car la confession n'est pas plus nécessaire pour ce sacrement que pour celui de la Confirmation.

154. Généralement, les évèques ne confirment que les fidèles qui leur sont présentés par leur curé. Aussi, d'après un usage assez généralement suivi, les curés remettent un billet à ceux qui doivent recevoir la Confirmation, sur lequel est écrit le nom de baptème de la personne qui se présente. Ce billet est signé du curé ou du vicaire, afin d'éviter que quelques personnes ne s'introduisent dans les rangs sans s'être préparés au sacrement. Le curé doit refuser ce billet à ceux qui, eu égard à leur âge, ne sont pas suffisamment instruits des éléments de la foi chrétienne; mais il ne le refusera pas à ceux qui savent l'Oraison dominicale, la Salutation angélique et le Symbole des apôtres, qui connaissent les principales obligations du chrétien et ont quelque notion du sacrement de Confirmation, quoiqu'ils ne puissent pas répondre catégoriquement aux questions du catéchisme.

155. Le curé n'admettra point non plus ceux qui sont publiquement excommuniés ou interdits, tant qu'ils ne se seront pas fait relever des censures, ni ceux qui, s'étant rendus coupables de quelques grands crimes, n'ont pas réparé le tort ou le scandale qu'ils ont commis: « Nullus excommunicatus, interdictus, vel gravioribus facinoribus alligatus, aut christianæ fidei rudimentis non edoctus, dit le pontifical romain, ingerat se ad percipiendum hoc « sacramentum. » Il éloignera aussi ceux qui vivent notoirement

(1) Voyez, ci-dessus, le n° 22. (2) Sum. part. 3. quæst. 72. art. 7.

dans l'adultère ou dans le concubinage, ou qui ne sont mariés que civilement (1). Enfin, il n'accordera point le billet d'admission à ceux qui, n'ayant pas satisfait au précepte de la confession annuelle, refusent de s'approcher du tribunal de la pénitence. Pour ce qui regarde les acteurs et les actrices, nous pensons qu'on peut les admettre à la Confirmation, s'il n'y a pas d'autre obstacle que leur profession, que nous distinguons de celle des histrions. Mais un curé s'en rapportera au jugement de son évêque, et pour ce qui regarde les comédiens, et pour d'autres cas qui pourraient l'embarrasser.

CHAPITRE VI.

Des Cérémonies de la Confirmation.

156. (On doit, autant que possible, administrer la Confirmation à l'église (2). Les confirmands y étant arrivés, on leur recommande de n'en pas sortir avant que la cérémonie soit terminée. On les fait ranger en ligne sur la longueur de l'église, en mettant les hommes du côté de l'Évangile et les femmes du côté de l'Épitre. Quand la première ligne des hommes a reçu l'onction, on la fait. passer derrière les autres lignes, pendant que la première ligne des femmes reçoit la Confirmation, et ainsi successivement. Il convient de suivre cet ordre dans toutes les églises où il est possible de le faire, à moins que l'évêque ne juge à propos de confirmer les fidèles à la table de la communion, ou de les faire venir près de lui, demeurant assis sur son fauteuil. Ils doivent être à genoux. tandis qu'on leur fait l'onction,, ainsi que pendant la récitation des prières qui précèdent et suivent immédiatement la Confir

mation.

L'évêque, revêtu d'un rochet, d'une étole et d'une chape de couleur blanche, ayant la mitre et la crosse, se tourne vers le peuple, et donne des avis aux confirmands. Puis, ayant déposé la mitre et la crosse, il commence la cérémonie, en invoquant le Saint-Esprit par les prières suivantes (3):

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Spiritus Sanctus superveniat in vos, et virtus Altissimi custodiat

(1) Voyez ce que nous avons dit, au no 51, de ceux qu'on doit éloigner des sacrements (2) Voyez, ci-dessus, leno 143.—(3) Les curés devant expliquer à leurs paroissiens les prières et les cérémonies de la Confirmation, nous les rapportons ici en faveur de ceux qui n'ont pas le pontifical romain.

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