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derrière les guéridons, les planchettes alphabétiques et les fantômes matérialisés, ne sont pas les esprits des morts,... en revanche elle redoute qu'à l'appel de la sensibilité et de l'imagination égarées, une autre présence ne réponde, qui revêtirait, pour nous tromper, l'apparence des morts >> (p. 183. Voir aussi pp. 184-185).

Pour cette raison et pour d'autres encore, à peine moins décisives, les prohibitions anciennes et récentes du Saint-Siège, relativement à l'exercice du spiritisme, sont pleinement justifiées le R. P. M. le montre en très bons termes : elles n'entraveront pas la vraie science, et elles sauvegarderont beaucoup d'âmes.

Nous regrettons que l'auteur, jugeant bon d'aborder, dans ses dernières pages, la question du miracle, ait dû le faire si sommairement : il est des lecteurs, catholiques ou incroyants, qui n'y trouveront pas une réponse assez explicite à des difficultés aujourd'hui fréquentes.

II. «Les mystères de l'hypnose », c'est-à-dire les phénomènes, parfois déroutants, de l'hypnotisme et du magnétisme. Nous dissocions à dessein hypnotisme et magnétisme, car M. de Dubor est de ceux qui tiennent pour le rapport étroit, mais aussi pour la distinction esssentielle, des phénomènes proprement hypnotiques et des phénomènes magnétiques.

Le but de l'auteur a été « de rédiger un ouvrage pouvant être mis dans les mains de toutes les familles et résumant, de façon claire et précise, tout ce que l'on sait, à l'heure actuelle, sur ces troublants problèmes ». (Préface, p. VII).

Le livre est, en effet, clair, intéressant, un peu superficiel et suffisamment réservé. Il donne d'ailleurs une bonne vue d'ensemble du champ actuel de l'hypnotisme, exploré par les yeux d'un magnétiseur sérieux, pas trop exigeant sur les preuves oh! non mais pas trop crédule non plus. Évidemment, un physicien ou un psychologue (ne parlons pas des médecins, qu'on soupçonnera toujours de rivalité professionnelle) mettraient parfois moins de bonne grâce à se laisser convaincre ; et leur scepticisme triompherait probablement sur tel ou tel fait particulier; mais nous gagerions qu'au total M.de D. aurait le dernier mot. Praticien en magné

tisme, il ajoute le témoignage de ses yeux à celui de tant d'autres magnétiseurs, médecins ou non. Cette circonstance confère à son livre une valeur qui dépasse souvent celle d'une œuvre de pure vulgarisation.

A ce titre, nous oserons dire que le présent ouvrage, écrit en dehors de tout prosélytisme religieux, illustre la proposition du R. P. Mainage : « le spiritisme sans esprits ». En effet, les phénomènes les plus impressionnants du prétendu spiritisme se retrouvent dans les états profonds d'hypnose et dans certains états de dissociation psychologique. Citons M. de D. : « La thèse sur laquelle repose mon œuvre est celleci : les phénomènes psychiques de télépathie, lucidité, télékinésie, lévitation, extériorisation de la sensibilité et de la motricité, maisons hantées, etc., tout cela n'a rien à faire avec le spiritisme tel qu'il doit être logiquement compris et formulé. J'entends en effet, par spiritisme, l'étude des manifestations aux vivants des esprits des morts. Or je crois pouvoir établir, comme base de mon travail, que tous ces phénomènes proviennent de sujets qui se dédoublent et se matérialisent, et nullement d'esprits venant se mêler à notre vie terrestre », (Préface, pp. VIII-IX).

Cette opinion est, d'ailleurs, aujourd'hui fort répandue dans les milieux adonnés à l'étude « scientifique » des faits de « médiumnité ».

III. Encore un témoignage du même genre celui d'un catholique notoire, le Professeur J. Pascal, dont M. Lévrier publie, en résumé, deux curieuses conférences, intéressantes surtout par les observations personnelles qui y sont relatées.

XXV

J. MARECHAL, S. J.

CRITIQUE ET CONTRÔLE MÉDICAL DES GUÉRISONS SURNATURELLES, par le Docteur LE BEC, chirurgien honoraire de l'Hôpital S. Joseph de Paris, président du Bureau des Constatations de Lourdes. Un vol. in-12 de 264 pages. Paris, Beauchesne, 1920.

Le petit livre du Dr Le Bec se présente comme le Manuel des médecins appelés, par l'autorité ecclésiastique, à faire

rapport sur des guérisons extraordinaires, supposées miraculeuses. On ne prétend pas, évidemment, suppléer en quelques pages aux gros Traités de pathologie générale et spéciale, mais seulement attirer l'attention de l'expert sur les particularités de sa fonction. Toute la première partie du volume 156 pages est consacrée à cet objet. Elle contient de très judicieuses remarques et intéressera aussi bien les curieux de choses théologiques que les médecins.

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La seconde partie nous plaît moins. L'auteur y expose sommairement trop sommairement - quelques généralités de biologie et de pathologie. Nous plaindrions les médecins auxquels ce résumé apprendrait grand'chose. Aussi bien ne sont-ce pas ses confrères que visait, en l'écrivant, le Dr Le Bec. Cette soixantaine de pages, et le Lexique qui suit, sont manifestement destinés à des ecclésiastiques peu familiarisés avec les choses médicales. Nous n'avons rien à redire à cela, sauf à constater - en le regrettant

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que la seconde partie, trop élémentaire, compromet un peu la tenue scientifique de l'ensemble.

J. MARECHAL, S. J.

XXVI

LE GÉNIE AMÉRICAIN, par W. RILEY, professeur de philosophie à Vassar College. Traduit de l'anglais par E. RENOIR, agrégé de l'Université. Préface de M. H. BERGSON. Un vol. in-80 de 172 pages. Paris, Alcan, 1921.

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Ce livre présente au public six conférences données en Sorbonne. Les deux premières concernent des groupements dont l'influence, parfois violemment hostile, contribue à donner à la démocratie américaine sa physionomie morale actuelle les inévitables « pilgrim fathers » en majorité puritains ou Quakers et les libres-penseurs », transfuges ou ennemis du Calvinisme, auxquels servent de type Benjamin Franklin et le président Thomas Jefferson. Les quatre dernières sont consacrées à des individus représentatifs tels que Lincoln, l'homme de la réflexion, Roosevelt, l'homme d'action, William James, le philosophe et Walt Whitman, le poète nébuleux de la démocratie. Le tout pourrait s'appeler

«De l'Amérique par un Américain». Le conférencier, en général, semble objectif. Il a su rester à égale distance de l'apologie continue et du dénigrement systématique. En somme, il a réussi à nous donner une bonne histoire spirituelle de ses compatriotes. Dans la préface, M. Bergson définit en quelques traits les éléments spécifiques du génie américain. Cette préface n'est pas la partie la moins intéressante du livre. C'est en tout cas la partie la plus intelligente, car M. Riley raconte et raille plus qu'il n'apprécie et ne juge: Ne raillet-il pas avec quelque excès ? Ce qui est certain, c'est qu'en fermant le livre on ne regrette pas d'être un Européen, héritier d'une culture séculaire et incurablement imbu d'archaïques traditions. L'idéal démocratique américain ne m'a pas semblé exempt de quelque vulgarité.

XXVII

F. J.

LA LINGUISTIQUE OU SCIENCE DU LANGAGE, par J. MAROUZEAU, docteur ès lettres, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études. Un vol. de 188 pages ner, 1921.

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Paris, Geuth

On n'est pas embarrassé de dire son avis sur un tel livre : je l'ai lu, jusqu'à la dernière ligne du revers de la couverture, où j'ai été fort content de voir l'annonce d'un nouvel ouvrage de M. Marouzeau: Terminologie linguistique.

Le savant directeur de l'École des Hautes Études se trouvait de loisir forcé au camp de prisonniers de guerre de Crefeld en 1916: que faire en un camp ?... M. Marouzeau entreprit de promener ses compagnons de captivité, tous étrangers à la Science du langage, à travers les domaines de la linguistique: Phonétique, Vocabulaire, Morphologie, Sémantique, Syntaxe, Stylistique, Grammaire descriptive, Grammaire historique, Grammaire comparée, Grammaire générale, Philologie.

On le voit à l'énoncé des chapitres, il y avait là matière à écrire un livre parfaitement illisible. Me croira-t-on quand j'affirmerai que de brillants essayistes n'intéresseront pas autant que ne le fait M. Marouzeau en nous exposant

ces rébarbatives disciplines? Heureux auditeurs de pareils maîtres! Nulle lourdeur d'érudition, nul pédantisme : une causerie charmante. Et qu'on ne s'y trompe pas il y a là de petits chefs-d'œuvre l'histoire d'un texte, p. ex. Il y a là des raccourcis qui ne dissimulent nullement ce que feu le professeur Collinet, de Louvain, se plaisait, avec un sourire guilleret, à présenter comme pierres de scandale linguistique.

Les curieux de la Science du langage ne seront pas les seuls à tirer profit de ce livre : les pages écrites en dehors de toute politique ou polémique sur les relations entre la race, le langage et la nationalité valent qu'on les médite. L. DE CONINCK.

XXVIII

LES RESSOURCES DU TRAVAIL INTELLECTUEL EN FRANCE, par EDME TASSY et PIERRE LÉRIS, avec une préface de M. le Général SÉBERT, membre de l'Institut. Un vol. in-80 de XXII-710 pages. Paris, Gauthier-Villars, 1921.

Il ne s'agit pas ici d'un livre de lecture, mais d'un recueil de documentation, précieux pour tous les travailleurs de la pensée et dont l'analogue n'existait pas encore. Ce recueil vise à faciliter « l'organisation en France, d'un office national de documentation technique et industrielle », en répandant « la connaissance de toutes les sources d'information et de tous les organes intellectuels qui peuvent déjà exister et qui sont susceptibles d'être mis à la disposition de ceux qui peuvent coopérer à la réalisation de ce vaste programme ». Il suffit, pour donner une idée de cet ouvrage, de reproduire ici les titres de ses chapitres :

-

Renseignements généraux. Sociétés savantes. Associations professionnelles. Encouragements et aides financiers. Créations diverses pour le perfectionnement des études et pour l'expansion intellectuelle. Services et établissements scientifiques spéciaux. Périodiques spéciaux. - Bibliothèques et dépôts d'archives. - Bibliothèques

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