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Pour accroître l'intensité des oscillations entretenues par une lampe, il faut donc relever le palier supérieur de la caractéristique en augmentant le chauffage du filament. Il faut également augmenter le potentiel de la plaque de façon à amener le milieu de la région rectiligne sur l'axe afin que les oscillations soient symétriques.

Avec de petits postes transmetteurs utilisant quatre lampes montées en parallèle, identiques à celles qui servent pour la réception. mais chauffées à 5 volts au lieu de 4, et en portant la tension de plaque de 80 à 320 volts, on a obtenu, avec des amplificateurs à la réception, des portées de 200 kilomètres.

Mais on peut se contenter du chauffage et de la tension ordinaire si l'on ne désire pas de fortes intensités. C'est justement le cas pour de petits générateurs d'ondes entretenues qu'on utilise dans la méthode de réception dite hétérodyne, nom qui a ensuite passé à ces générateurs eux-mêmes. Lorsqu'on détecte des ondes entretenues, on obtient un courant moyen constant qui ne fait rendre aucun son au téléphone, l'émission n'étant plus fractionnée en trains d'ondes séparés. Mais si on superpose aux oscillations entretenues reçues dans les appareils récepteurs, celles d'un petit générateur placé à côté et dont la période est légèrement désaccordée sur celle du poste de transmission, il se passe un phénomène identique à celui des battements en acoustique. Les deux oscillations tantôt s'affaiblissent et tantôt se renforcent et l'amplitude de l'oscillation résultante varie avec une fréquence égale à la différence des fréquences de la transmission et de l'hétérodyne. En réglant la période de celuici on donne aux battements la fréquence musicale que l'on veut. Ce système a de grands avantages on est maître de la note entendue au téléphone et on choisit celle qui correspond à la plus grande sensibilité de l'écouteur ou de l'oreille; on augmente l'intensité de la récep

tion et on améliore le rendement du détecteur; enfin, et c'est le principal avantage, les postes perturbateurs dont la longueur d'onde n'est pas rigoureusement identique à celle du poste écouté, ne seront pas entendus avec la même note, ils ne seront même pas entendus du tout, si la fréquence des battements sort de la gamme des fréquences audibles, ce qui se produira pour une variation relative de longueur d'onde d'autant plus petite que l'ordre de grandeur de ces longueurs d'onde sera plus faible. On obtient ainsi un effet sélectif bien supérieur à celui que procure la syntonie des circuits.

Ces petits générateurs sont très simples à réaliser, il suffit dans les figures 12 et 13 de remplacer l'antenne et la terre par les armatures d'un condensateur variable. Le seul inconvénient de la méthode hétérodyne est de compliquer, par un réglage supplémentaire, la recherche des transmissions. Mais ce réglage peut être supprimé en engendrant les oscillations locales, destinées à interférer avec les oscillations captées par l'antenne, dans les circuits mêmes de réception, par exemple dans le secondaire. En désaccordant ce secondaire d'une quantité qui ne diminue pas sensiblement la syntonie, les battements se produiront et la recherche des postes deviendra aussi simple qu'avec les transmissions à étincelles. L'entretien peut alors se réaliser avec une lampe déjà employée comme détectrice ou amplificatrice par simple addition d'un couplage réactif. L'intensité de la réception est notablement augmentée par ce procédé, car on compense l'amortissement du secondaire non seulement pour l'onde locale, mais également pour l'onde reçue; aussi le couplage réactif est-il employé même dans la réception des transmissions à étincelles; on le règle alors de façon à compenser tout juste les pertes, sans amorcer d'ondes entretenues. C'est le principe de la régénération.

Notons, pour terminer, que les postes émetteurs à

lampes se prêtent très facilement à la téléphonie sans fil, au prix seulement d'une notable réduction de portée. On se passe alors d'hétérodyne à la réception, c'est au microphone du poste transmetteur de faire varier l'amplitude des oscillations suivant le rythme de la parole.

L'exposé que nous venons de faire des principales applications de la lampe à trois électrodes dans le domaine de la T. S. F. justifie, croyons-nous, le mot de « révolution » dont nous nous sommes servi au début de cet article et cette révolution s'étend déjà à d'autres domaines de la technique électrique.

Aussi remarquable que la variété des applications est la simplicité des moyens mis en œuvre, simplicité de l'instrument lui-même qu'est la lampe, de son rôle essentiel de relais sans inertie, de ses propriétés que résument quelques courbes.

Cette simplicité toutefois ne doit pas faire illusion sur les nombreuses difficultés rencontrées dans la mise au point des appareils fabriqués pour les armées alliées, ni faire oublier la somme énorme de travail accomplie dans les laboratoires de la radiotélégraphie militaire au cours des années de guerre. Ici, comme dans toute l'histoire des sciences, les longues et minutieuses recherches expérimentales sont nécessaires avant que devienne possible le travail de classification et de synthèse ; et la réduction à l'unité, opérée par l'esprit sur les données de l'expérience, n'est à son tour qu'une étape dans l'exploration d'un monde qui se révèle à nous chaque jour plus complexe, comme pour nous défier d'étreindre jamais dans nos formules l'inépuisable fécondité de la Pensée Créatrice.

J. ABELÉ,

Ex-S/Lt au 8e Rgt du Génie

Ex-Chef de la Section Radiogoniométrique

de la IIIe armée.

Le Rayon vert

Rarement visible sous nos latitudes, le rayon vert n'y est cependant pas inconnu des astronomes et des météorologues. Parfois le premier rayon que le soleil envoie à son lever, ou le dernier qu'il lance à son coucher, est coloré d'un beau vert d'émeraude, voire d'un bleu violet. Ce joli phénomène est observable sans le grossissement de la lunette astronomique; on trouve dans les annales de la science bien des relations de personnes qui en furent, à leur surprise, les heureux témoins. Le 19 septembre 1898, par exemple, H. de Maubeuge adressait du golfe de Suez, à l'Académie des Sciences, la communication suivante: «Vers six heures du matin, le soleil s'est levé derrière le massif du Sinaï, en lançant, à la première seconde de son apparition, un rayon lumineux d'un vert émeraude, absolument pur et net. Le phénomène a été observé, sur le paquebot Ernest Simons de la Compagnie des Messageries maritimes, par une douzaine de personnes dont la plupart ignoraient qu'il pût se produire rien de semblable, et avaient simplement les yeux fixés sur le Sinaï» (1). En Égypte encore, dit Monsieur Piot Bey, « il n'est pas rare de voir le rayon ultime prendre très distinctement une coloration bleue» (2), et de son côté Monsieur William Groff (3) affirme «< avoir souvent observé au soleil levant le premier rayon bleu, précédant immédiatement le rayon vert »> (1).

(1) COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, tome 127, p. 453.

(2) IBID., tome 127, p. 893.

(3) BULLETIN DE L'INSTITUT ÉGYPTIEN, 1893.

(4) Parfois le phénomène prend un tour fort original. « J'étais en

Dans la zone tropicale surtout, l'observation du rayon vert est courante; et sans doute elle date des âges les plus reculés. Monsieur Groff croit en avoir découvert un indice dans la science de la vieille Égypte (1). Il fit la remarque que souvent, sur les monuments, les Égyptiens représentaient leur dieu Rà, le soleil levant, par un signe idéographique assez inattendu des arcs d'anneaux concentriques, dont l'extérieur de couleur bleue, les deux voisins de couleur verte. De plus, les Égyptiens donnent au soleil levant le nom d'une pierre précieuse, la mafek, couleur d'émeraude. Ce peuple étant assez curieux des faits astronomiques, peut-être est-il permis de voir, avec Monsieur Groff, plus qu'une coïncidence fortuite dans ces deux détails.

Mais notre but n'est pas de remonter le cours des âges pour y découvrir la plus ancienne trace de l'observation du rayon vert. Nous préférons rappeler à quelles causes a été attribué le phénomène et examiner le bienfondé des hypothèses proposées.

EXPLICATIONS PHYSIOLOGIQUES

Plusieurs ont dès l'abord haussé les épaules; pour eux, le rayon vert était pure illusion, irréel produit d'imaginations surexcitées. Il aurait suffi qu'on annonçât l'événement pour que, suggestionnés, les témoins aient cru

chemin de fer sur la ligne de Paris à Étampes, raconte un témoin, à l'heure où le soleil se couchait; le ciel était bien clair. Le soleil disparut derrière les collines de la région de la tour de Montlhéry ; mais à cet endroit l'horizon forme une ligne très sinueuse, de sorte que, grâce au mouvement rapide du train, je vis trois fois de suite disparaître et réapparaître le soleil. Chaque réapparition était accompagnée de la vision nette du rayon vert, tandis qu'il n'était pas visible quand le soleil disparaissait à l'instant d'après. Et ceci se répéta donc trois fois. Cette particularité du phénomène n'est pas moins surprenante que sa persistance. J'ai donc assisté à trois levers de soleil successifs, accompagnés du rayon vert, et ceci à l'heure du coucher du soleil. » M. Camuset, LA NATURE, 16 juillet 1921. (1) IBID.

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