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définie par la réfringence du dernier milieu parcouru. Pour le cas de l'atmosphère, la couche voisine de la terre intervient donc seule.

Il ne peut malheureusement pas entrer dans la ligne

au passage en B qui le soumet à une seconde réfraction dont l'indice

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Dès lors la direction du rayon dans le second milieu

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même si le rayon était venu frapper directement le second milieu. Il suffit d'étendre ce raisonnement de proche en proche aux couches différentes.

A vrai dire, l'atmosphère ne réalise pas les conditions posées dans cette démonstration: sa densité varie de façon continue et, si même l'esprit y substitue un nombre considérable de couches peu épaisses de densités à peine différentes, encore ces couches sont-elles approximativement sphériques et non planes. De fait, cette considération atteint notre raisonnement, mais c'est pour accentuer encore nos avantages. En effet, l'angle d'incidence sur chacune des couches n'est plus égal à l'angle de réfraction du niveau précédent; il lui est supérieur d'une quantité définie par l'angle w1, w,... (fig. III),

FIGURE III

que font ensemble les deux rayons tracés du centre de la terre aux points d'incidence du faisceau lumineux sur les couches considérées. A chaque couche, l'incidence est donc accentuée d'autant. Le relèvement qui en résulte est plus marqué, lui aussi, et, à cause de la différence des indices, il l'est proportionnellement plus pour le vert que pour le rouge, ce qui augmente encore l'épaisseur de la frange

verte.

de cet article de calculer si la réfringence de cette couche atmosphérique peut devenir assez élevée pour rendre raison des épaisseurs que l'on sait. Remarquons au moins que la réfringence atmosphérique dépend de plusieurs éléments, notamment de la pression barométrique et de la température, éléments très variables dont l'influence en la matière n'est nullement négligeable en seconde approximation; elle dépend aussi de la distance zénithale apparente de l'astre repéré, et chacun sait que pour des valeurs de 85 degrés et au delà ce qui est le cas à l'horizon on doit s'attendre à des différences anomales entre la réfraction vraie et celle que faisait prévoir le calcul.

La difficulté, soulevée contre l'explication du rayon vert par la dispersion normale, est loin d'être aussi définitive qu'on eût pu le penser. Nous avons signalé de nombreuses influences, minimes certes, mais qui concourent toutes à accentuer l'épaisseur de la frange verte, à prolonger donc la durée du rayon vert. Nous ne sommes pas parvenu, il est vrai, à fixer, par une formule mathématique rigoureuse, la durée du phénomène à deux secondes ; ce résultat n'est du reste pas à espérer, puisqu'une durée aussi longue ne paraît pas être normale; nous préférons donc la considérer franchement comme exceptionnelle, heureux d'avoir montré qu'elle ne peut mettre sérieusement en cause le bien-fondé de l'explication du rayon vert par la dispersion atmosphérique normale. Celle-ci bénéficie d'ailleurs, comme d'une preuve irréfutable, du témoignage lumineux qu'a déposé en sa faveur la voix autorisée de l'analyse spectrale.

Expliquer le rayon vert, ce n'est pas étendre de beaucoup le royaume de la Science. Passe-temps de vacances, dira-t-on, ou distraction d'amateur. L'on aurait tort le moindre phénomène physique contient sa petite parcelle de vérité, et nous n'en pouvons négliger délibérément III SÉRIE. T. XXX.

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aucune. Le problème dont on vient de parcourir à grands traits les solutions successives ne mène-t-il pas d'ailleurs à un heureux résultat ? La donnée initiale était étrange, presque bizarre un astre à lumière blanche se levant et se couchant en lueur verte. La cause eût pu en être une propriété physique ignorée jusqu'ici, et c'eût été la fortune d'un nom de la découvrir. Voici qu'au contraire c'est aussi beau sans doute l'observation savante et méthodique parvient à rattacher cette donnée initiale déconcertante à une loi physique élémentaire connue depuis des siècles: la loi de la réfraction, et à une propriété connue de longue date aussi la composition de la lumière blanche en radiations simples colorées. Dans ces éléments si anciens de l'Optique, la frange verte et le rayon vert sont contenus en germe. Il eût été possible de les prévoir depuis longtemps par une déduction théorique avant d'en avoir rien appris par l'observation. Mais le rôle de la pauvre science humaine est bien plus souvent d'expliquer que de prédire.

R. LANGE, S. J.

Pierre Duhem

(1861-1916)

Notice sur ses travaux relatifs à l'histoire des sciences

(Suite et fin) (1)

-

V. L'essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée

Avec les Études sur Léonard de Vinci, nous avons terminé l'analyse des travaux de Duhem relatifs à l'histoire de la mécanique; nous commençons, dans ce chapitre, l'examen de ses recherches d'histoire sur les doctrines cosmologiques. Il se proposait d'y consacrer un grand ouvrage en douze volumes, resté malheureusement inachevé. Nous en parlerons au chapitre suivant. Mais pour s'orienter dans ce long et érudit travail, il est presque indispensable d'avoir lu d'abord l'Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée (2), dont nous allons dire quelques mots.

L'Essai est moins une œuvre de recherche qu'un pré

(1) Voir REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, juillet 1921. (2) ENZEIN TA PAINOMENA. Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée. Paris, Hermann, 1908.

L'ouvrage avait paru en articles dans les ANNALES DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE, 79° année, t. 156, Paris, Bloud, 1908, pp. 113139, 277-302, 352-377, 482-514 et 563-592.

cis, qui a toutes les qualités que l'on demande à un précis. Il est clair, substantiel, ne se perd pas dans les détails, se contente de tracer les grandes lignes du sujet, mais les dessine sans raideur en les ornant de traits bien choisis. Nous ne reconnaîtrions pas Duhem, si, suivant son habitude, il n'y soutenait une thèse. Je crois cette fois pouvoir la formuler comme suit :

Au temps de Platon, il y avait deux physiques distinctes, totalement indépendantes l'une de l'autre la physique des corps célestes et celle des corps sublunaires. On croyait les premiers corps incorruptibles; on voyait les seconds sujets à de perpétuels changements. Ces derniers naissaient et périssaient. Les phénomènes qu'on y observait étaient grossiers et ne pouvaient, croyait-on, faire l'objet d'une théorie physique. Tout au plus admettait-on une légère exception pour l'optique et la statique; mais ces sciences étaient si rudimentaires qu'elles passaient inaperçues.

Il en était tout autrement pour l'astronomie, la science sublime par excellence. Tout pouvait y être l'objet de prévisions, tout pouvait s'y soumettre au calcul. Mais là deux écoles étaient en présence l'école réaliste, à vrai dire la plus en vogue; et l'école purement géométrique. A la longue, une saine interprétation des phénomènes devait nécessairement assurer le triomphe de la seconde sur la première. Duhem entreprend de nous dire en combien d'étapes successives et après quelles péripéties elle finit par remporter la victoire. En sept chapitres, il s'arrête à sept époques qu'il intitule : La science hellénique. La philosophie des Arabes et des Juifs. La scolastique chrétienne du Moyen Age. La renaissance avant Copernic. Copernic et Rhéticus. De la préface d'Osiander à la réforme grégorienne du calendrier. De la réforme grégorienne du calendrier à la condamnation de Galilée.

Parmi les faits historiques rappelés dans les derniers chapitres, il convient, à propos d'Osiander, de remarquer

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