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Scot (1). Je la choisis à cause d'une seconde note qui la complète dans l'ARCHIVIUM FRANCISCANUM HISTORICUM (2). Elle fera deviner l'intérêt des autres.

On le sait, le célèbre Wadding publia à Lyon, en 1639, les Joannis Duns Scoti Opera omnia. Il crut pouvoir y admettre un traité intitulé Meteorologicorum libri quatuor, titre auquel il ajouta prudemment ces mots, sans nom d'auteur: Opus quod non antea lucem vidit, ex Anglia missum. Il attribuait néanmoins avec conviction l'ouvrage à Duns Scot, comme cela ressort de la dissertation de Wadding qui accompagne l'édition du texte.

Dans la Note des Origines de la Statique, Duhem cherche à prouver que Wadding se trompe; mais son argumentation n'est pas encore sans réplique. Ses recherches ultérieures dans les vieux manuscrits lui firent rencontrer la preuve décisive qu'il n'avait d'abord pas trouvée. L'auteur quel qu'il soit du traité des « Météores » cite le traité De Proportionibus de Thomas Bradwardin. Or, deux manuscrits de la Bibliothèque Nationale (3) contiennent le traité de Bradwardin avec la date de sa composition, 1328; il est donc de vingt ans postérieur à la mort de Jean Duns Scot. C'est l'intéressant résultat que Duhem fit connaître dans l'ARCHIVIUM FRANCISCANUM HISTO

RICUM.

III. Autres travaux sur l'histoire de la mécanique

Outre son grand mémoire sur les Origines de la Statique, Duhem a fourni à l'histoire de la mécanique de nombreuses contributions de moindre étendue. Parcourons-les rapidement.

(1) T. II, pp. 326-336.

(2) Sur les « Meteorologicorum Libri quatuor » faussement attribués à Jean Duns Scot. ARCHIVIUM FRANCISCANUM HISTORICUM, t. III; Imprimerie du Collège de Saint-Bonaventure à Quaracchi près Florence, 1910; pp. 615-625.

(3) Fond latin no 16621 et no 14576.

Voici d'abord trois petites notes relatives à Jordan de Némore. Elles ont pour but de mettre au point certains problèmes sur Jordan déjà touchés dans les Origines de la Statique, ou d'apporter quelques renseignements nouveaux concernant ce personnage trop ignoré. Deux de ces notes furent données à la BIBLIOTHECA MATHEMATICA sous les titres de Un ouvrage perdu cité par Jordan de Némore: Le Philotechnes (1), et L'Algorithmus demonstratus (2).

L'Algorithmus demonstratus est un traité d'arithmétique du XIIIe siècle. On l'attribue souvent de nos jours à Jordan de Némore. A tort, dit Duhem, qui, dans la note précitée, apporte les motifs de son opinion. Quant au Philotechnes, autrement dit « L'Ami de l'Art », c'est une géométrie pratique. Jordan la cite à plusieurs reprises et une fois à la première personne, ce qui soulève un problème intéressant. Jordan est-il l'auteur du Philotechnes ? N'est-il pas plutôt le simple traducteur d'un Philotechnes ancien ? Plusieurs indices font croire que Jordan savait le grec. Il est donc fort possible qu'il ait traduit un ouvrage de source hellénique. C'est l'idée que Duhem développe dans le FESTSCHRIFT MORITZ CANTOR (3), publié à l'occasion du 80e anniversaire de la naissance du maître de Heidelberg.

En 1895, Duhem donna, dans la REVUE DES DEUX MONDES, une suite de trois articles sur Les Théories de la Chaleur (4), qu'il intitula respectivement: 1. Les pré

(1) 3o série, t. V, Leipzig, Teubner, 1904; pp. 321-325. (2) 3o série, t. VI, Leipzig, Teubner, 1905; pp. 9-15.

(3) Leipzig, Veit, 1909 ; pp. 88-92. L'article est intitulé: A propos du Piloteɣvis de Jordan de Némore. Les travaux du FESTSCHRIFT MORITZ CANTOR avaient été réunis par les soins de MM. Siegmund Gunther et Karl Sudhoff. Ils parurent dans l'ARCHIV FÜR DIE GESCHICHTE DER NATURWISSENSCHAFTEN UND DER TECHNIK dont le FESTSCHRIFT n'est en réalité qu'un tirage à part contenant tous les mémoires écrits à l'occasion du 80o anniversaire de la naissance de Cantor. Celui de Duhem s'y trouve pp. 380-384.

(4) T. 129. Paris, 1895, pp. 859-901; t. 130, même année, pp. 380-415 et 851-868.

curseurs de la théorie de la chaleur. 2. Les créateurs de la thermodynamique. 3. Chaleur et mouvement. Il suffit de les mentionner, car nous ne sommes qu'en 1895. Sans doute, Duhem s'intéresse déjà à l'histoire des sciences et même beaucoup; mais il n'en a pas encore fait l'un des principaux buts de ses études. Aussi, malgré les titres spéciaux des articles qui pourraient faire croire le contraire, Les Théories de la Chaleur sont moins un travail d'histoire, qu'un mémoire d'ordre philosophique.

Il n'en est pas de même d'une autre série de trois articles relatifs à l'histoire des lois de l'équilibre des fluides qui fut publiée dans la REVUE GÉNÉRALE Des Sciences PURES ET APPLIQUÉES.

Voici d'abord Le principe de Pascal. Essai historique (1). Duhem commence par reproduire avec un plaisir marqué quelques passages du Traité de l'équilibre des liqueurs, qui vont servir de base à la discussion. Le vieil humaniste s'est réveillé en lui quand il a relu ces belles pages. Après cela, il nous dit successivement l'influence du P. Marin Mersenne, l'influence de Simon Stevin, celle de Giovanni Benedetti, celle de Galilée, celle de Descartes, celle de Torricelli. Il se demande, enfin, le dessein de Pascal composant le Traité de l'équilibre des liqueurs. Voici la réponse. Au moment où l'auteur l'écrit, toutes les vérités qui constituent l'hydrostatique ont été découvertes, mais elles gisent pêle-mêle et sans rapport entre elles, attendant qui les relèvera, qui les réunira, qui de ces matériaux épars construira une doctrine logique et harmonieuse. Voilà le but du Traité. Il eût suffi pour mériter au grand géomètre l'admiration reconnaissante de la postérité.

Cet article est le seul que Duhem ait consacré directement à Pascal. C'est le moment de dire en passant que le professeur de Bordeaux écrivit pour M. Albert Maire la «< Préface » du volume que l'érudit bibliothécaire de

(1) T. XVI; Paris, Armand Colin, 1905; pp. 599-610.

III SÉRIE. T. XXX.

la Sorbonne consacra à L'Euvre scientifique de Blaise Pascal (1).

Revenons à la REVUE GÉNÉrale des Sciences PURES ET APPLIQUÉES. Nous y trouvons maintenant deux articles relatifs au P. Marin Mersenne et la pesanteur de l'air : Le P. Marin Mersenne et le poids spécifique de l'air. Le P. Marin Mersenne et l'expérience du Puy-de-Dôme (2).

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Qui a imaginé le premier la célèbre expérience du Puy-de-Dôme? demande Duhem. Est-ce Pascal? Est-ce Descartes? La question a donné lieu à de très vifs débats. Tantôt les érudits ont été favorables à Pascal, tantôt ils se sont prononcés en faveur de Descartes. Nous serions tenté de donner cette réponse: Celui qui a projeté le premier de faire l'expérience du Puy-de-Dôme, c'est le P. Mersenne.

» Pour parler plus exactement, l'expérience du Puy-de Dôme, très facile à imaginer, a pu être conçue par Pascal, par Descartes, par bien d'autres encore. Mais le premier écrit où elle se trouve proposée est un livre du P. Mersenne. Il est donc naturel d'attribuer à celui-ci la priorité de cette idée. Pour la lui enlever, il faudrait démontrer que le projet de l'expérience du Puy-de-Dôme est dans son œuvre un apport étranger, qu'il l'a reçue d'autrui toute formée. Nous allons voir au contraire qu'elle devait naître spontanément dans l'esprit du minime. »

Pour établir cette thèse, Duhem discute, dans autant de chapitres, les problèmes suivants: Les premières tentatives pour déterminer la pesanteur de l'air et Jérôme Cardan. Les Essays de Jean Rey et la première correspondance de Jean Rey avec Mersenne. Les premières tenta

(1) Albert Maire, bibliothécaire de la Sorbonne, L'Œuvre scientifique de Blaise Pascal. Bibliographie analytique et critique de tous les travaux qui s'y rapportent. Préface par Pierre Duhem, professeur à l'Université de Bordeaux, correspondant de l'Institut. Paris, Hermann, 1912.

(2) T. XVI; Paris, Armand Colin, 1906 ; pp. 769-782 et 809-817.

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tives de Mersenne pour déterminer le poids spécifique de l'air. L'horreur du vide et la densité de l'air selon Galilée. Le procédé de Mersenne et de Descartes pour déterminer le poids spécifique de l'air. Le P. Marin Mersenne et l'expérience de Torricelli. Le P. Marin Mersenne et l'expérience du Puy-de-Dôme. Après quoi, Duhem conclut dans les termes suivants (1):

<< Torricelli avait expliqué la suspension du mercure dans le tube barométrique par la pression qu'exerçait l'air pesant. Si cettee xplicatione st exacte, la hauteur du vifargent dans le baromètre doit être moindre lorsqu'on transporte l'instrument au sommet d'une montagne que lorsqu'on l'observe au bas de cette montagne. L'idée de cette expérience de contrôle est si simple qu'elle a pu s'offrir à l'esprit de nombreux physiciens, entre autres de Pascal et de Descartes. Mais le P. Marin Mersenne qui l'avait imaginée de son côté en a le premier publié le projet et signalé l'importance, dans un livre dont l'impression fut achevée le 1er octobre 1647 (2). C'est seulement le 19 septembre 1648, que l'expérience fut faite à la base et au sommet du Puy-de-Dôme, sur la demande de Pascal, par son beau-frère Périer. »

C'est encore dans la REVUE GÉNÉRALe des ScienCES PURES ET APPLIQUÉES que parut, en 1903, une très remarquable suite de sept articles (3) sur L'Evolution de la

(1) Op. cit., p. 817.

(2) Duhem fait allusion à un ouvrage dont voici le titre complet : Novarum observationum physico-mathematicarum F. Marini Mersenni Minimi, tomus III, quibus accessit Aristarchus Samius de Mundi systemate. Parisiis, Sumptibus Antonii Bertier, via Iacobaea, sub signo Fortunae, M. DC. XLVII. Mersenne s'est notamment occupé de la détermination du poids spécifique de l'air, dans le Caput VI, De aere ponderando, pp. 101-105. A la lecture de la PRAEFATIO AD LECTOREM il constate qu'elle a été imprimée après le corps de l'ouvrage. Le Privilège est suivi de ces mots : « Peracta est haec impressio die 1 octobris 1647 ».

(3) T. XIV; Paris, Armand Colin, 1903. Voici les titres des articles : I. Les diverses sortes d'explications mécaniques, pp. 63-73. II. La

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