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monieusement les moyens de connaître les données d'un problème compliqué; et il fallait néanmoins fournir sur-le-champ, à tout appel, réponse à des interrogations telles que celles-ci évaluation numérique des prochaines baisses barométriques et thermométriques ; heure du début de la prochaine pluie et sa durée; altitude de la couche nuageuse la plus basse, dans quelques heures d'ici variations de la visibilité, etc.

Heureusement, ils ne perdirent pas pour autant ni la foi dans leur science, ni la confiance dans la victoire. Et, tout en présentant très librement leurs critiques et leurs remontrances sur les procédés trop imprécis qui leur étaient imposés, les météorologistes même officiels

prirent à cœur de faire appel à l'union de toutes les compétences pour assurer de leur côté les perfectionnements vraiment estimables.

I. QUESTIONS DE MÉTÉOROLOGIE PRATIQUE

- Ce fut le

1. Le « Problème capital » depuis vingt ans. but, et l'avantage de bien des congrès, de fournir graduellement meilleure réponse à tous ceux que préoccupait, pour une raison pratique ou théorique, l'importante question de la prévision du temps.

Il est juste de mentionner aussi — même dans un très bref rappel historique comme le nôtre le premier concours international de prévision du temps organisé par la Société belge d'Astronomie en septembre 1905 sous l'initiative de M. Fernand Jacobs, et le lauréat de ce concours de Liége, M. Guilbert, si célèbre depuis par les divulgations qu'il fit de ses méthodes de prévision (1).

(1) Outre l'ouvrage cité par la note précédente et dans lequel il importe d'inclure selon nous, à titre de complément essentiel la préface et les annexes de M. B. Brunhes, M. Guilbert a fait paraî tre plus récemment un second volume qu'on peut, en grande partie,

Il y eut là plus que l'occasion d'un encouragement personnel donné à un mérite qui s'imposait on put y reconnaître une date mémorable pour l'essor de la Météorologie moderne ; et ce, en raison même des tentatives convergentes de théorie auxquelles la riche documentation et les raisonnements de physique expérimentale de M. Guilbert donnèrent alors le branle.

Aussi, quand on relit aujourd'hui l'énoncé sous lequel M. J. Vincent posait, en 1905, ce qu'il appelait le « problème capital » à résoudre : « rechercher la cause même des variations de pression marquées chaque jour sur nos cartes synoptiques » (1), on admire volontiers la netteté de sa formule. Loin de s'étonner qu'elle n'ait pas déjà paru banale, on peut se demander si, lui-même, à ce moment, entrevoyait comme réalisable, surtout pour si brève échéance, toute l'ampleur de la solution actuellement acquise.

A vrai dire, quelques éléments nouveaux ont dû peu à peu être introduits dans les données de la question proposée, pour qu'on crût y répondre pertinemment en dessinant des « noyaux de variations de pression », et en laissant les aviateurs rechercher, entre un et six kilomètres d'altitude, les domaines atmosphériques rendant raison des intempéries de la surface du sol!

considérer comme un précieux et excellent recueil d'avis pratiques sur l'usage de sa« Méthode » La Prévision scientifique du temps (Paris, Challamel, 1922).

(1) J. Vincent, Les variations du temps et leur prévision. 1905. Ce mot de « cartes synoptiques » offre l'occasion de saluer l'heureuse innovation faite depuis quelques années par la presse quotidienne de différents pays. Le journal fournit à ses lecteurs sur un croquis variant chaque jour, l'état actuel de l'atmosphère dans toute une partie du monde. Ces graphiques sont forcément très simplifiés ; ils comportent le tracé des lignes « isobares » par lesquelles on réunit sur la carte les points où ont été observées à la même heure des pressions barométriques égales. On y aj ute ordinairement la direction et la force du vent, et aussi l'aspect du ciel aux différentes stations. Il y a là un progrès qu'on souhaiterait de voir se généraliser.

Mais le problème semble enfin déterminé d'une façon qui puisse satisfaire praticiens et théoriciens, mieux que si, sous prétexte de simplification, on s'était attardé obstinément à discuter les lois d'interdépendance des divers phénomènes lisibles sur les cartes.

2. Rôle des circonstances extrinsèques (guerre, aviation, télégraphie, téléphonie) dans la transformation du problème. Quelles furent les influences qui développèrent, d'une façon bien imprévue dans le sens indiqué, la transformation du problème, nul ne l'ignore. Nécessité et solidarité sont des forces permettant de vaincre des obstacles qui seraient sans elles insurmontables. Ce que les besoins vitaux de la Marine avaient fait, durant le demi-siècle précédent, pour promouvoir les études et les informations météorologiques relativement à la surface du globe, les exigences ultra-impérieuses de l'état de guerre contribuèrent puissamment à le développer autant que possible pour toute l'atmosphère, à partir de 1914. Et si la météorologie militaire le fit avec une ardeur facile à comprendre, dans les pays belligérants, il ne faut pas perdre de vue ce qui nous est dit, avec l'autorité, par exemple, du célèbre professeur norvégien, M. V. Bjerknes, pour les pays neutres : là aussi, la suppression des messages météorologiques réguliers venant de l'extérieur mit en demeure les Observatoires de tirer, pour la sécurité de leurs pêcheurs et navigateurs, le maximum de rendement du peu d'informations alors disponibles (1).

(1) V. Bjerknes, Conférence de Leipzig, 1922 (Cf. CIEL ET TERRE, 1924, no 1, p. 32). Comparer avec ce que dit le même savant aux premières lignes de son beau Mémoire On the dynamics of the circular vortex with application to the atmosphere and atmospheric vortex and wave motions. GEOF. PUBLI., II, 4 (Kristiania, Grondhal, 1921). Il indique en passant comment les calculs théoriques et les recherches expérimentales firent ensemble introduire, avec un succès impressionnant, la considération du « front polaire », dont il va être parlé plus loin, dans les cartes météorologiques de Norvège et dans le Service des prévisions.

Les exigences du temps de guerre étaient donc urgentes; après elles, pressantes aussi et réclamant une grande précision, celles qui furent contemporaines de l'essor de l'aviation civile. Mais, tandis que les unes et les autres rendaient encore plus difficile qu'autrefois la situation du météorologiste, vinrent en même temps et en partie grâce à elles des ressources inusitées. Les crédits élargis, les collaborateurs multipliés, les expérimentations militarisées permirent des recherches, des contrôles, qui naguère eussent été irréalisables.

De plus, comme jadis les marins avaient universellement consenti pour le bien de leurs camarades à se faire en cours de route observateurs bénévoles et à ajouter leurs contributions aux registres des Instituts de Géophysique, de même la nouvelle clientèle des Bureaux de prévision constituée par les aviateurs promit sa collaboration à l'œuvre commune.

Et comme, il y a cinquante ans, la météorologie nautique avait dû le développement de ses services à la diffusion du télégraphe, voici que, le progrès de l'aviation ayant coïncidé avec ceux de la radioélectricité, non seulement on put concevoir l'espérance de garder constamment le contact entre les Observatoires et tous les navigateurs de l'air et de la mer, mais la téléphonie sans fil permit bientôt de faire profiter aussi l'agriculture et le commerce, voire le tourisme, de cet échange perpétuel de services techniques entre la haute atmosphère et la surface du globe. Il semble donc que l'on puisse déjà saluer l'annonce d'étapes nouvelles vers la solution du problème de M. Vincent !

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3. Valeur relative des postes fixes et des postes mouvants Gardons-nous pour les observations météorologiques. cependant d'enthousiasmes inconsidérés ! Les postes mouvants donnent, il est vrai, des indications extrêmement précieuses: ils sont avantageux pour compléter les

informations d'un réseau, à mailles forcément assez larges, de postes fixes. Mais ceux-ci resteront quand même les principaux points de référence permettant d'évaluer les variations d'ensemble des éléments météorologiques. Comme les navires circulant sur le Pacifique et l'Atlantique ont pu fournir des précisions de grande valeur pratique sur la trajectoire des typhons et des dépressions à travers les océans, de même on peut espérer que les avions permettront un jour de mieux connaître la marche des perturbations atmosphériques au sein de la troposphère (1). Il semble, en particulier, qu'avec leurs appareils radiotélégraphiques ils puissent signaler quasi immédiatement des modifications locales du plus haut intérêt pour la prévision générale. Néanmoins il va de soi que leur contribution comme il en est pour toute approximation de détail-aura son importance proportionnée au degré d'exactitude et de perfectionnement des autres connaissances acquises régulièrement, et auxquelles elle doit s'ajouter, non se substituer.

C'est donc bien d'un progrès simultané des différentes lignes de la Météorologie et non du sacrifice de quelquesunes fait en faveur du développement d'un certain nombre d'autres (anciennes ou nouvelles) que nous avons, dans ces pages, entrepris de faire la revue. Voici, immédiatement d'ailleurs, de semblables manifestations de cette attitude.

(1) Ce mot de troposphère, introduit dans le langage météorologique par Teisserenc de Bort, indique la couche inférieure de l'atmosphère comprise entre la surface du sol et une altitude d'environ 11.000 mètres au-dessus du niveau de la mer. La zone la plus basse de la troposphère, ne dépassant pas 4.000 mètres, est celle qu'il appelle la zone des perturbations et où se manifestent les condensations de vapeur d'eau et les effets les plus sensibles des perturbations atmosphériques, mouvements d'ascension ou de descente des vents, nuages, précipitations; dans la partie supérieure sont plutôt les courants aériens de retour manifestés par les cirrus. Au-dessus de la troposphère est le reste de l'atmosphère, la stratosphère, s'étendant de 11 à 80 kilomètres peut-être d'altitude, composée de gaz de moins en moins denses, et de moins en moins troublés.

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