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qui côtoyaient le pair et parfois le dépassaient, à l'exception du change sur Paris pourtant qui nous était constamment défavorable.

Deux explications peuvent être fournies qui, bien entendu, ne s'excluent pas.

C'est d'une part l'existence, dans les plateaux de la balance générale des comptes, d'éléments partiellement compensateurs de l'insuffisance des exportations. Cette insuffisance elle-même est probablement moindre qu'elle n'apparaît dans les documents officiels.

C'est ensuite le jeu des réactions du régime monétaire de l'Union latine. Tant que nous gardâmes une circulation d'écus, nos billets de banque étaient échangeables contre 4 pièces de 5 francs qui valaient pratiquement vingt francs-or. Le franc belge avant la guerre comme aujourd'hui mais aujourd'hui les conditions sont différentes était remorqué par le franc français ! Cette dépendance vis-à-vis du franc français qui persiste, après l'abandon des paiements en métal précieux, sous le régime de la monnaie de banque à cours forcé, tient à des causes multiples, les unes économiques, les autres qui dépassent le cadre de l'économie politique et dues à la position respective de la France et de la Belgique dans le monde. Elle est flagrante et les événements récents l'ont encore soulignée. Nous avons assisté à de vraies convulsions du change, dont la cause est surtout psychologique et politique : l'assaut livré au franc français - et au nôtre par la finance germanophile.

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Pour ce qui est de l'assaut déclanché contre le franc belge, il est aisé de comprendre comment les conditions du commerce international de la Belgique ont pu mettre aux mains des assaillants les munitions nécessaires.

Que s'est-il passé récemment ? Notre franc, tandis que son remorqueur paraissait aller à la dérive, a subi, au change, une baisse énorme portant le cours de la livre, en quelques jours, de 80 à plus de 130 francs, sans raison tenant à la valeur intrinsèque du franc belge. Puis le

franc s'est redressé presque aussi promptement qu'il s'était effondré, sans autre motif qu'une saute de vent de la spéculation, les baissiers se trouvant obligés de racheter des francs par millions, pour se couvrir. La seule nouvelle des crédits obtenus, par l'État français, des banquiers de New-York et de Londres, a suffi pour produire l'apparent prestige. Les baissiers de la veille ont eux-mêmes contribué au relèvement du franc, en rachetant au plus tôt ce qu'ils avaient vendu sans le détenir effectivement.

Que notre soi-disant mesure des valeurs se trouve soumise à des écarts considérables autant que brusques, incessants même, c'est là un mal profond.

Ce mal, on ne le guérira point par des remèdes artificiels. Si l'on fait abstraction aussi des réparations dues par l'Allemagne, que peut-on attendre ?

Il est permis de compter sur le redressement lent et naturel de la balance économique par le bon sens de la population, l'activité du monde industriel, le développe ment du Congo, la mise en valeur de la Campine...

Afin d'appeler l'attention de tous sur la nécessité de l'économie et de la restriction des importations qui ne sont point nécessaires, on vient de fonder la Ligue nationale pour la défense du franc. Souhaitons qu'elle fasse de bonne et prompte besogne. Son rôle très important est de créer un milieu nouveau: c'est, pour le franc malade, le changement d'air indispensable à sa convalescence.

De l'entregent de nos industriels, il n'est pas permis de douter. Ils ont fait merveille depuis l'armistice, en dépit de la loi des 8 heures, réforme de la plus haute portée sociale et morale, mais introduite peut-être inopportunément à un moment critique de la vie nationale.

Par l'acquisition de la Colonie, par sa mise en exploitation et par la mise en exploitation de la Campine, nous profiterons de circonstances providentielles. L'œuvre est commencée.

IVe SÉRIE. T. VI.

8

Pour la petite Belgique de jadis un changement d'être s'est produit récemment, profond, formidable et, chose curieuse, a passé presque inaperçu, de sorte que l'adaptation n'est point suffisamment faite...

De petite nation neutre elle est devenue presque en même temps un État pleinement souverain et une grande puissance coloniale maîtresse d'un territoire africain très riche ayant l'étendue du quart de l'Europe et quatrevingts fois celle de la métropole. Les possibilités d'exploitation minérale et végétale y sont illimitées, ne rencontrant d'autre obstacle que l'insuffisance des moyens de communication. Mais on développe ceux-ci avec un zèle acharné et l'on pourra bientôt électrifier la ligne de chemin de fer Matadi-Léopoldville, grâce à la houille blanche, qui n'est pas l'une des moindres richesses du Congo. Des accidents comme celui de l'embouteillement du chemin de fer doivent rester sans lendemain.

CONCLUSION

La guérison du franc français et du franc belge apparaît ainsi liée à l'arrêt de l'inflation, à la certitude que la monnaie du pays est à l'abri de nouveaux appels à la banque d'émission.

Elle est liée aussi à l'assainissement des finances, à la fin des emprunts de couverture du déficit.

Enfin, pour mettre le franc à l'abri des rechutes de fièvre, j'entends dire des soubresauts du change, il faut une politique du commerce international, libérale et dirigée de façon à réaliser l'équilibre des comptes.

L'on vient de voir que l'application de ce traitement est réalisable, mais son efficacité requiert de l'énergie, de la ténacité et un rigoureux esprit de suite.

ÉDOUARD VAN DER SMISSEN, Professeur à l'Université de Liége et à l'École de guerre.

VARIÉTÉS

I

NEWTON

ET

LA LOI DE L'ATTRACTION UNIVERSELLE

Munis en date du 5 juillet 1686 de l'imprimatur du Président de la Société Royale de Londres, les Principes mathématiques de la Philosophie naturelle de Newton parurent l'année suivante, par ordre, mais nous ne dirons pas aux frais, de l'illustre Société (1).

En ce livre incomparable, l'un des chefs-d'œuvre et l'un des plus grands efforts de la pensée humaine, Newton annonçait aux savants et leur exposait la découverte qui

(1) Philosophiae naturalis Principia mathematica. Autore Is. NEWTON, Trin. Coll. Cantab. Soc. Matheseos Professore Lucasiano, et Societatis Regalis Sodali. Imprimatur. S. Pepys Reg. Soc. Praeses. Julii 5. 1686. Londini, Jussu Societatis Regiae ac Typis Josephi Streater. Prostat apud plures Bibliopolas. Anno MDCLXXXVII.— In-4o, de VIII-510 pages, plus une page d'errata.

Cette édition princeps, que nous avons sous les yeux, est devenue rare; une partie des exemplaires de cette édition portent une indication d'éditeurs un peu différente. Une seconde édition fut publiée en 1713, à Cambridge, et grâce aux soins et avec une Préface de Roger Cotes, professeur à Cambridge. Une troisième édition fut donnée à Londres, sur les instances et aux frais et bénéfices de Richard Bentley, par les soins du Dr Henry. Pemberton, en 1726, année qui précéda la mort de Newton. Cette seconde et cette troisième édition sont munies de corrections et additions de Newton même.

allait immortaliser son nom, l'Attraction universelle. La loi de l'Attraction newtonienne s'énonçait en des termes d'une simplicité merveilleuse : Tout se passe, dans la Nature, comme si la matière attirait la matière, et l'attirait en proportion directe du produit des deux masses et en proportion inverse du carré de la distance. Disons cependant, de suite, que l'expression comme si est étrangère à la formule newtonienne, et, mal comprise, en trahit aisément le sens (1). Cette loi transformait en une immense et unique question de Mécanique toute la « Philosophie naturelle » : on désignait ainsi l'ensemble de la Physique céleste, qui allait bientôt s'appeler la Mécanique céleste, et de la Physique terrestre. Or, c'était dès 1666 au plus tard que Newton avait reconnu l'Attraction universelle et s'était mis en possession de la loi de l'inverse du carré de la distance: vingt années s'étaient donc écoulées avant qu'il révélât au public son immortelle découverte. Ce long délai est resté un épisode étrange entre tous dans la vie de Newton. Cet épisode singulier sera l'un des principaux objets dont nous nous occuperons dans ces pages. Les causes probables du silence sévère que s'imposa

(1) Nous avons rappelé ici même, en un article d'avril 1923, p. 456, que l'expression comme si, introduite dans cet énoncé, fausserait l'idée du Maître, si elle faisait croire que Newton n'était point convaincu de la réalité de cette force. Cette Attraction, ou cette Impulsion (et il préférerait ce second mot, dit-il parfois), est à ses yeux une chose bien réelle, une cause positive de faits constatés, non une création de notre esprit. Newton se refuse à scruter la nature de cette cause, et laisse à d'autres le soin de forger des hypothèses à ce sujet : Hypotheses non fingo, dit-il, en un Scholium generale, qui clôt son livre dans l'édition de 1713, mais ne figure pas dans l'édition première. A ce propos, le lecteur nous permettra de réparer un accident typographique, qui dans l'article cité, d'avril 1923, a fait tomber une ligne, en note, page 457. En cette note, nous reproduisions un passage de la lettre de Newton à Bentley, du 25 février 1692, où il déclare absurde « qu'un corps » puisse agir sur un autre corps, à distance, à travers le vide, sans » l'intermédiaire de quelque chose par quoi et à travers quoi leur >> action et leur force puissent étre transportées de l'un à l'autre. » La gravité doit être causée par un agent agissant constamment » suivant certaines lois; mais cet agent est-il matériel ou immatériel, je laisse ce point à l'appréciation de mes lecteurs. » Les mots que nous venons de souligner, avaient disparu accidentellement.

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