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de 1666 à 1686, le fondateur de la théorie de l'Attraction, ont été longtemps fort discutées; mais, à l'occasion du second centenaire de la publication des Principia, des savants d'Angleterre et des États-Unis ont imprimé des documents jusque-là peu ou point connus et publié des études nouvelles, et ils ont confirmé certaines hypothèses, jusques à présent assez ignorées hors des pays de langue anglaise (1). Il sera

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(1) Indépendamment d'autres références données plus loin, indiquons au lecteur désireux de faire une étude plus ample : J.W.L. Glaisher, The Bi-centenary of Newton's Principia, an Address delivered in Trinity College Chapel, april 19, 1888; ce discours a été reproduit par le journal local CAMBRIDGE CHRONICLE, 20 avril 1888; le Catalogue de la Portsmouth Collection of Books and Papers of Newton, Cambridge, 1889: nous reviendrons dans une note ultérieure sur cette Collection des manuscrits et livres de Newton; -W.W. Rouse Ball, An Essay on Newton's « Principia Londres, Macmillan and Co, 1893, 175 pp. : nous dirons plus tard l'importance de ce précieux recueil de documents et d'études; W.W. Rouse Ball, le chap. XVI de son History of Mathematics (la re édition est de 1888, les éditions suivantes sont stéréotypées depuis la 4me, qui est de 1908): voy. ce chapitre dans le 2o tome de la traduction de cette Hist. des Mathématiques, d'après la 3me édit. angl. (1901), par L. Freund, avec des Additions de R. de Montessus, Paris, A. Hermann, 1907; -G. J. Gray, Bibliography of the Works of Sir I. Newton, Cambridge, 1888, et édition revisée, 1908; Florian Cajɔri, prof. à l'Univ. de Californie, Newton and the law of Gravitation, art. donné dans l'ARCHIVIO DI STORIA DELLA SCIENZA de Aldo Mieli, Rome, 9 déc. 1922, pp. 201-204, et du même F. Cajori, l'article The growth of Legend about Sir Isaac Newton, dans SCIENCE, New-York, 2 mai 1924, pp. 390-392; l'art. de R. T. Glazebroock, F.R.S., sur Newton, dans le DICTIONARY OF NATIONAL BIOGRAPHY de Sidney Lee, t. 14 (1909), col. 370-393. Parmi les ouvrages plus anciens et fondamentaux, rappelons les études de J.-M. Biot sur Newton dans ses Mélanges scientif. et littér., t. I, 1858, pp. 123-470: la première est l'article donné dans la BIOGRAPHIE UNIVERSELLE de Michaud, t. 31 (1822), revu et augmenté dans l'édition suivante de cette Biogr. univ., t. 30 (tome paru vers 1857), avec une Bibliographie de Newton par Brunet; les autres études de Biot avaient paru en partie dans le JOURNAL DES SAVANTS ; David Brewster, Memoirs of the Life, Writings and Discoveries of Sir I. Newton, Édimbourg, deux vol., 1855; Arago, Notices biographiques des principaux Astronomes (Posthumes), dans les Notices biograph., t. III (1855): Newton, pp. 322-356; — Joseph Bertrand, Les Fondateurs de l'Astronomie moderne (1855), pp. 269-364 : Newton.

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utile à notre but et, croyons-nous, il ne sera pas désagréable au lecteur, si en chemin nous nous attardons à noter quels furent les travaux, même d'ordre purement mathématique, et quels furent les procédés de recherche, qui, au cours des années 1665 et 1666, préparèrent Newton à sa découverte. Nous n'aurons point, pour cela, transformé en une étude mathématique ces notes sur l'histoire de la découverte de l'Attraction par Newton. Nous examinerons aussi quelles recherches avaient été faites, au sujet de la Pesanteur terrestre et de l'Attraction, par les Philosophes, les Physiciens et les Astronomes des temps antérieurs à Newton.

La découverte de l'Attraction universelle et de sa loi n'est que l'une des trois grandes conquêtes scientifiques de Newton. Chacune des trois eût suffi, à elle seule, à assurer à son auteur une gloire qui défiât les siècles: l'Analyse infinitésimale, qui prend sous sa plume le nom de Théorie des Fluxions, la décomposition de la Lumière solaire et l'Attraction universelle. Elles furent faites toutes trois, par lui, dès les premières années de son séjour à l'Université de Cambridge. Les années 1665 et 1666 Newton avait alors 22 ou 23 ans en sont les dates, depuis longtemps certaines. Il est cependant malaisé, encore aujourd'hui, de dire en quel ordre elles se succédèrent. Il ne publia, en effet, chacune d'elles que de nombreuses années plus tard et en ne cédant qu'à la pression des circonstances. Ce n'était pas qu'il les estimât trop mesquinement ou qu'il fût indifférent à sa réputation; mais, ami de la Science pour la Science, il avait faim et soif du recueillement et de la méditation, et il était tourmenté d'une maladive aversion pour l'agitation, pour les disputes entre savants et pour la célébrité bruyante: s'il devint illustre, ce fut comme malgré lui (1). Du reste,

(1) Cet inquiet amour du calme absolu et de l'entier repos n'étaitil pas un prodrome, quoique lointain, de la maladie passagère qui, en 1692, cinq ans après la publication laborieuse des Principia, vint étreindre son puissant et merveilleux cerveau, paralysant pour un temps ses facultés et les affaiblissant peut-être pour toujours? Les causes immédiates de cet accident lamentable de 1692, qui anéantit pendant dix-huit mois les forces mentales de l'illustre savant, paraissent avoir été les travaux excessifs des quelques années précédentes, et aussi l'émotion produite par un incendie qui détruisit son laboratoire de chimie et plusieurs de ses importants manuscrits.

d'une sévérité extrême à l'égard de ses productions personnelles, il ne livra à la presse aucun travail scientifique, même sous l'anonymat, qui ne présentât ce caractère de perfection et de force où Jacques et Jean Bernoulli reconnaissaient la vraie signature de Newton et, comme ils disaient, la griffe du lion.

Né dans le modeste manoir de Woolsthorpe, au comté de Lincoln, le jour de Noël de l'an 1642 (5 janvier 1643, nouv. style), année qui avait vu Galilée descendre au tombeau, Isaac Newton fut immatriculé le 5 juin 1661 au Collège de la Trinité, en l'Université de Cambridge, à titre de sizar, ou étudiant-servant (1); en 1664, il prit rang parmi les scholars, ou étudiants-boursiers. Son rang dans les concours universitaires révèle que cet étudiant de génie ne possédait point, parmi ses richesses, l'art de briller aux examens. En revanche, ses maîtres n'ignoraient pas que leur jeune disciple, sans perdre une parcelle de leur enseignement de Mathématiques et de Physique, avait excellemment utilisé les larges loisirs sagement accordés aux étudiants pour leur travail personnel par les règlements universitaires de cette époque. En ses heures solitaires, nous le savons par ses propres notes manuscrites, il avait étudié la Logique de Sanderson, il s'était assimilé les Éléments d'Euclide et la Clavis Mathematicae d'Oughtred, parue dès 1631 (2); il

(1) Cette classe d'écoliers était propre à l'Université de Cambridge et se composait de jeunes gens peu aisés, qui prêtaient leur service à des condisciples plus fortunés.

(2) Il regretta cependant plus tard de n'avoir pas donné dans sa jeunesse à la Géométrie d'Euclide toute l'application qu'elle mérite. Ce regret, qu'il exprima un jour au Dr Pemberton, l'ami et le confident de sa vieillesse, contredit suffisamment la légende, qui veut que, dans son adolescence, le futur auteur des Principes de la Philosophie naturelle, parcourant les Éléments d'Euclide, ait jugé si évidentes les propositions qui s'y déroulent, qu'il ne se sentit jamais le besoin d'en lire les démonstrations. La Clavis Mathematicae de William Oughtred (1574-1660), qui fut un fellow de Cambridge, est un court traité d'Arithmétique et d'Algèbre, paru à Londres en 1631; les deux éditions suivantes, d'Oxford, 1648 et 1652, furent augmentées, par l'auteur même, de plusieurs petits traités d'Algèbre et de Géométrie. Voy. H. Bosmans, La Première édition de la « Clavis Mathematica» d'Oughtred et son Influence sur la « Géométrie » de Descartes, dans les ANNALES DE LA SOC. SCIENTIF. DE BRUXELLES, t. 35, 1910-1911, pp. 2.1-78.

avait lu avidement et avec un esprit déjà librement critique la Géométrie de Descartes, l'annotant parfois en marge de mots tels que error, error, non est geometricum, puis la Dioptrique du même savant français et l'Optique de Kepler; il avait fort goûté divers écrits de Viète, probablement dans l'édition récente de Schooten, et les opuscules géométriques dus à diverses mains et réunis par le même géomètre hollandais, Schooten, en sa seconde édition de sa traduction et de ses commentaires de la Géométrie de Descartes (1). Il s'était passionné surtout pour l'Arithmétique des Infinis de Wallis,

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(1) Franz van Schooten (1615-1661) fut appelé dès le début de l'an 1646, grâce à la recommandation de Descartes, à succéder dans l'enseignement des Mathématiques en l'Université de Leyde à son père, de même prénom, décédé le 11 décembre 1645. Sous eux étudièrent ensemble à Leyde, de mai 1645 à la fin de 1646, le grand Christiaan Huygens et son frère aîné, Constantin. Newton étudia les écrits de Viète non pas, probablement, dans leurs éditions originales, tirées à fort peu d'exemplaires et devenues très vite excessivement rares, mais dans l'édition, fâcheusement incomplète, des Vietae Opera Mathematica, publiés par Schooten à Leyde, en 1646: la dédicace, à son collègue et ancien maître, Golius, est du 28 juillet 1646. Sous le nom de Miscellanea de Schooten, Newton désigne sans doute, non les Exercitationes mathematicae (1646) du géomètre hollandais, mais les commentaires et opuscules tant de Schooten même que de De Beaune, de Hudde, de De Witt, de van Heuraet, etc., réunis par Schooten dans la seconde édition de sa traduction latine de la Géométrie de Descartes, Leyde, 1659 : les Notes de De Beaune et les Commentaires de Schooten figuraient déjà dans la première édition de cette traduction latine, parue à Leyde en août 1649, un an avant la mort de Descartes et douze ans après l'apparition (1637) du texte original français. - Newton put lire le Mesolabium du chanoine belge René de Sluse, dans son édition première, Liége, 1659, où l'auteur traite son problème géométrique par la méthode des Anciens, mais en avouant avoir été conduit à ses résultats par une autre voie ; Sluse, plus tard, en sa seconde édition du Mesolabium, Liége, 1668, donna, dans la partie intitulée Miscellanea, l'exposé partiel de sa méthode des Tangentes, trouvée vers 1652 et qu'il acheva de publier en 1673 dans les TRANSACTIONS de Londres. La Correspondance de ce géomètre avec Pascal, Huygens, Oldenbourg, etc., a été publiée par Le Paige dans le BULLETTINO de Boncompagni, t. 17 (1884); Huygens a dit de Sluse : «Est geometrorum, quos novi, doctissimus candidissimusque. » Né à Visé en 1622 et mort à Liége en 1685, le savant chanoine de la cathédrale de Liége a appartenu à la Société Royale de Londres.

parue en 1655. Développant le fruit de ses lectures par ses méditations, il rédigea plus d'une fois des études originales sur des questions des plus abstruses de l'Analyse. Il lui arriva de montrer de tels écrits personnels à son professeur, Isaac Barrow, l'un des plus éminents mathématiciens du siècle, qui occupait depuis l'année 1663 au Trinity College la chaire de Mathématiques, fondée en cette année par le legs testamentaire du bachelier Henry Lucas. Barrow savait apprécier le génie naissant que décelaient ces pages; mais Newton, se jugeant avec la sévérité et la modestie qui lui seront habituelles, se déclarait d'âge trop peu mûr pour rien laisser publier, et on sait que parfois Barrow conserva copie pour lui-même de ces précieux essais, avant de les restituer à leur auteur (1).

En janvier 1665, Newton prit le grade de Bachelier ès Arts. Il était, du reste, on ne peut mieux outillé pour les plus grands travaux. Jamais la vie d'un savant ne se montra aussi merveilleusement active ni aussi féconde en prodigieuses découvertes que la vie de Newton dans les seules années 1665 et 1666. Newton essaya un jour, en sa vieillesse, en une page écrite vers 1716, de reconstruire la chronologie de ses recherches en ces inoubliables années. Cette page a été publiée en 1888 (2). Restée peu connue des lecteurs français,

(1) Ce fut le cas pour le célèbre mémoire Analysis per Equationes numero terminorum infinitas, qui ne fut publié qu'en 1711.

(2) Publiée en 1888, dans la Préface du Catalogue of the Portsmouth Collection of Books and Papers written by or belonging to Sir Isaac Newton, Cambridge, University Press, cette page a été donnée intégralement par W. W. Rouse Ball en son Essay on Newton's Principia, Londres, Macmillan, 1893, p. 7; Rouse Ball renvoie à Portsmouth Collection, sect. I, division XI, no 41. Cette collection des manuscrits et livres de Newton repose aujourd'hui à Cambridge : elle a appartenu autrefois à John Wallop (1742-1797), comte de Portsmouth, fils de Catherine Conduitt: celle-ci était la fille de John Conduitt (1688-1737), successeur de Newton en la charge de Maître de la Monnaie à Londres et qui avait épousé Catherine Berton, nièce de Newton. L'original de ce mémorandum (I fund the Method by degree...) semble avoir été biffé transversalement, mais en admettant qu'il ait été réellement biffé, et biffé par Newton, on se rappellera qu'un écrivain biffe aisément une page qu'il ne veut pas regarder comme son travail définitif, ou encore qu'il vient de transcrire ou d'utiliser ailleurs. Quant à l'authenticité de cette page de Newton, ni R. Ball, en son Essay, ni R. T. Glaze

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