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4. La Météorologie statique et la Météorologie dynamique, ou nouvelle manière d'entendre une ancienne distinction. Jadis on commençait l'étude de la météorologie par ce qu'on appelait la climatologie, c'est-à-dire l'ensemble des données qui résultent des positions relatives (кλíμa, (κλίμα, inclinaison) de la Terre et du Soleil et qui caractérisent, par suite, pour une région, à une époque donnée, l'état physique « normal » de l'atmosphère. Cette connaissance s'obtient par l'accumulation d'un grand nombre d'années d'observations; pareil procédé, qui rend de plus en plus négligeables les erreurs fortuites, lui valut d'être nommée météorologie statistique. On peut aussi la désigner sous le nom de météorologie statique, car s'il était possible que n'intervînt aucune cause perturbatrice, l'air atmosphérique demeurerait en repos, en équilibre, stationnaire, tel que le le définissent statistiquement les valeurs moyennes de température, de pression, de richesse hygrométrique, calculées par la climatologie.

Et puis, un peu avec la différence d'une vue cinématographique par rapport à une série de portraits, venait la Météorologie dynamique consacrée à étudier les lois générales des mouvements atmosphériques, elle s'attache à l'évaluation des diverses forces dans la « lutte des éléments ». Quelques-uns ont pensé, paraît-il, que l'étude de la climatologie avait cessé d'être estimée, et que, du moins au bout d'un siècle de persévérance, le travail des accumulations d'archives était arrivé à donner son maximum d'intérêt qu'on pouvait donc le suspendre. Il n'en est rien. Mais ce qui pourrait être admis cependant, à moins de meilleur avis, c'est que correspondant un peu, et inadéquatement, à l'ancienne distinction, tendent à s'établir deux espèces de stations de météorologie, les stations centrales et les stations régionales; les stations centrales s'occupant, non exclusivement, mais surtout, de questions d'intérêt dynamique général; et les stations régionales, ayant, au contraire, comme principale

activité les études climatologiques locales, avec le soin d'appliquer à leur zone les avis généraux formulés par les stations centrales.

Tout le monde ne semble pas avoir également apprécié du premier coup les avantages de cette décentralisation; elle assure pourtant, elle aussi, le progrès simultané des deux branches de la Météorologie.

C'est un mérite entre mille autres à M. Baldit d'avoir mis en lumière dans ses Études élémentaires de Météorologie pralique (1) l'organisation d'un service de Géophysique et la place respective donnée actuellement. aux stations centrales et aux stations régionales. Or, pour le bon rendement des unes et des autres, il est un certain nombre de caractéristiques locales indispensables à déterminer. C'est ce que montre très bien M. Baldit.

5. Constantes et normales d'une station. On ne s'étonnera pas de voir en tête de ces constantes s'inscrire les coordonnées mêmes (latitude, longitude, altitude) de la station. La définition de la Climatologie rappelée plus haut en fournit la raison; et les mémoires de M. Angot sur la température et sur la pression barométrique (2)

(1) Sans prétendre faire ici une recension de ce remarquable ouvrage, nous ne pouvons nous défendre de signaler le très grand charme que l'on trouve à le lire. Par sa clarté, par l'abondance des informations expérimentales qu'il accumule, il répond parfaitement à son titre ; mais il donne réellement beaucoup plus qu'il ne promet, en ce sens qu'il conduit fort agréablement du reste — le lecteur vers les plus belles synthèses intéressant les spécialistes. Bien des emprunts lui seront faits, plus ou moins consciemment, dans ces pages, mais plutôt pour donner un avant-goût de ces Études que pour dispenser de les lire (2e édition. Paris, GauthierVillars, 1923).

(2) A. Angot, Traité élémentaire de Météorologie (Paris, GauthierVillars, 1899). Cf. auss, dans ANNALES DU BUREAU CENTRAL MÉTÉOROLOGIQUE DE FRANCE, Mémoires, 1883.

En appliquant la méthode exposée dans ce mémoire, l'Observatoire de Zi-ka-wei a pu, en 1918, montrer la coïncidence frappante entre la courbe de température moyenne de toute l'année fournie

indiquent le calcul bien simple par lequel on peut, d'après ces paramètres, conclure des positions relatives de la Terre et du Soleil la quantité de chaleur versée sur une station, d'heure en heure, au cours de l'année.

Mais il est d'autres valeurs intéressant la météorologie pratique, qui précisent le terme de « normales » si souvent employé et presque toujours laissé indéfini : ce sont les distances au moins approximatives d'une station aux stations voisines, le profil de la région environnante et ce qui pourra marquer si la vitesse de propagation ou d'influence d'un phénomène observé à une distance connue se présente comme ordinaire ou extra ordinaire, « normale ou anormale », par rapport à ce que les moyennes feraient attendre. Enfin, et avec un degré de précision croissant en proportion de la durée des archives, il y a les normales locales, c'est-à-dire ces valeurs que prennent en moyenne, pour une station déterminée, suivant les époques de l'année, les multiples éléments observés, température de l'air, du sol, pression barométrique, degré d'humidité, d'évaporation, vitesse, fréquence, direction des divers vents, nébulosité, précipitation, etc. On possède actuellement pour chacune de ces observations des instruments qui conservent les continuelles variations à enregistrer. Si, sur le papier qui chaque jour est soumis à cette inscription, on a préalablement tracé le graphique résultant des moyennes de la même date faites avec cinquante ou cent années de registre, on obtient immédiatement, à tout instant, en un simple coup d'œil, la différence des conditions atmosphériques actuelles avec la « normale ». A Changhai, en 1919, le public pouvait

par le calcul et celle qui résulte de cinquante années d'observations : la coïncidence, évidemment, n'est ainsi obtenue qu'en ajoutant aux ordonnées de la courbe théorique les corrections venant expérimentalement de la transparence atmosphérique, de la durée d'insolation, du rayonnement terrestre, des directions du vent, de la variation annuelle de la pression, de l'humidité, etc., mais elle est ainsi très satisfaisante.

prendre ainsi cette information en passant devant le sémaphore municipal, grâce au barographe Richard qui y était exposé : j'ignore si l'usage s'est conservé, mais il est clair que la chose est intéressante et simple.

Rien n'empêche, du reste, de varier la manière de faire les statistiques : on peut donc, par exemple, préparer un autre tracé dont les moyennes mettent en évidence, au lieu des normales relatives aux jours et aux heures du calendrier solaire, celles qui correspondent au calendrier lunaire, et la climatologie fournit de la sorte directement une base aux recherches théoriques, sinon aux prévisions pratiques !

6. Nouvelle application des méthodes de la Météorologie statique à une étude du vent en altitude. — Un autre exemple montrera comment — de l'aveu des autorités compétentes - ces vieilles méthodes de la climatologie peuvent être mises en œuvre pour répondre à un ordre de préoccupations tout contemporain. L'étude du vent à différentes hauteurs, si utile à l'aviateur, a été faite par le P. Dechevrens, à l'Observatoire de St-Louis, Jersey, et publiée dans un mémoire, imprimé en 1923, sous la responsabilité de l'Office National Météorologique de France (1). Les moyens vraiment simples employés par l'auteur présentent un caractère encourageant pour les stations purement régionales et faisant voir dans quelle mesure elles peuvent aisément coopérer aux questions d'intérêt général. Les observations portent sur vingt-cinq années; elles ont été faites par 8 m. et 56 m. d'altitude. En se

(1) P. M. Dechevrens, Le vent à Jersey, in MÉMORIAL DE L'OfFICE NATIONAL MÉTÉOROLOGIQUE DE FRANCE, no 3 (Paris, Chiron, 1923). Nous nous plaisons à constater l'aimable générosité du Directeur de l'O. N. M., M. le Colonel Delcambre, envers un vieux savant dévoué à l'œuvre commune de la sécurité des navigateurs. Cette joie a été une des dernières du P. Dechevrens, qui mourait le 6 décembre 1923, quelques semaines après l'impression de son travail.

bornant aux indications de simples girouettes et d'anémomètres ordinaires, et en groupant méthodiquement les résultats relatifs à la fréquence annuelle et à la vitesse des vents de diverses directions (vents polaires, vents équatoriaux, etc.), le P. Dechevrens arrive à exprimer nettement un fait, d'ailleurs assez inattendu : c'est l'opposition entre les nombres qui, pour les vents des différents secteurs, mesurent les durées d'enregistrement et ceux qui totalisent les vitesses: il faudrait étudier ailleurs, le même phénomène avant de l'ériger en loi : on y est invité par la comparaison faite déjà avec d'autres pays et par d'autres altitudes, - ainsi, à Paris, par 300 m. (Tour Eiffel); au Sonnblich, par 3000 m. (Autriche); à Zi-ka-wei, par 41 m. (Chine) - mais quelle que soit la conclusion qui soit tirée, il est rendu manifeste que la vieille méthode n'est forcément ni stérile ni condamnable. Elle ne s'oppose pas d'ailleurs à ce que, comme il a été fait à Jersey, on se serve d'enregistrements plus compliqués donnant par exemple les inclinaisons des di vers vents sur l'horizontale, etc. ; on peut aussi songer à compléter les observations par des sondages au moyen de ballons-sondes, ou mieux, de ballons météorologiques

si toutefois l'on ne trouve pas le procédé bien onéreux et bien coûteux !... On voit du moins, par la décision même de l'école française consacrant le troisième cahier de son Mémorial à un semblable sujet, que celle-ci ne regarde pas absolument comme désuète la Météorologie statistique, et qu'elle n'entend pas du tout poursuivre la chimère d'un progrès intellectuel se faisant sans aucun souvenir de l'acquis antérieur !

- Et sans

7. Le « flair » ou « l'intuition » en météorologie. s'attarder à une longue digression, facile et rebattue, n'est-il pas opportun ici de réfléchir un instant à ce qu'est le « flair » du météorologiste, et si on peut contribuer partiellement, du moins à son acquisition ou

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