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confusion qu'elle lui a été signalée par Einstein lui-même, au cours d'une des mémorables conférences contradictoires qui ont eu lieu au Collège de France en 1922. Elle tient, au reste, à ce qu'en appliquant la transformation de Lorentz à l'équation d'une onde sphérique dans le système S, M. Guillaume n'a pas pris garde que le rayon de cette sphère est une fonction du temps. Si l'on tient compte de ce fait et que l'on détermine l'onde dans le second système comme le lieu des points atteints par l'ébranlement au bout d'un temps déterminé par rapport à ce second système, on retrouve bien, pour une telle onde, la forme sphérique. Tout ce passage de l'Introduction de M. Guillaume n'est donc propre, malheureusement, qu'à égarer le lecteur non encore suffisamment averti.

Quelle que soit d'ailleurs notre admiration pour la belle théorie einsteinienne, nous ne sommes pourtant pas de ceux qui regardent comme opportun de l'introduire dès maintenant dans l'enseignement classique, et nous croyons, à ce propos, qu'il est intéressant de méditer cette conclusion de Poincaré dans la conférence de Lille :

«...Il serait prématuré, je crois, malgré la grande valeur des arguments et des faits érigés contre elle, de regarder la mécanique classique comme définitivement condamnée.

Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, elle restera la mécanique des vitesses très petites par rapport à la vitesse de la lumière, la mécanique donc de notre vie pratique et de notre technique terrestre. Si cependant, dans quelques années, sa rivale triomphe, je me permettrai de vous signaler un écueil pédagogique que n'éviteront pas nombre de maîtres, en France tout au moins. Ces maîtres n'auront rien de plus pressé, en enseignant la mécanique élémentaire à leurs élèves, que de leur apprendre que cette mécaniquelà a fait son temps, qu'une mécanique nouvelle, où les notions de masse et de temps ont une tout autre valeur, la remplace; ils regarderont de haut cette mécanique périmée que les programmes les forcent à enseigner et feront sentir à leurs élèves le mépris qu'ils lui portent. Je crois bien cependant que cette mécanique classique dédaignée sera aussi nécessaire que maintenant et que celui qui ne la connaîtra pas à fond ne pourra comprendre la mécanique nouvelle ».

Réflexions combien sages et tombées de lèvres combien autorisées !

PH. DU P

L'ATOMISTIQUE, par B. BAVINK, traduit par A. JULIARD. Un volume in-8° raisin de 153 pages. Paris, GauthierVillars, 1924. 12 fr.

C'est, en réalité, sous le nom d'atomistique, une partie nouvelle de la physique qui a pris naissance de nos jours, embrassant tout l'ensemble des théories corpusculaires, et dont nous voyons l'importance s'affirmer chaque jour davantage. Nous en possédions déjà, il est vrai, un bon exposé élémentaire écrit par le Professeurs A. Berthoud, de Neufchâtel; mais celui du Professeur Bavink, conçu sur un tout autre plan, s'offre aujourd'hui à nous avec des qualités qui l'en distinguent et qui sont propres à le recommander à toute notre attention.

En premier lieu, il se rapporte à un état plus récent de ces théories, considération qui est loin d'être négligeable en un domaine où les changements sont si rapides. De plus, il établit une séparation bien tranchée entre la partie descriptive, qui peut s'adresser au grand public, pris à tout le moins dans sa fraction éclairée, et la partie démonstrative, accessible seulement aux lecteurs munis d'une certaine culture mathématique (quoique, à la vérité, réduite aux éléments) et embrassant la démonstration des principales formules relatives à la théorie cinétique, au mouvement brownien, à l'effet Zeemann, à la masse et à la vitesse des électrons, à la loi du rayonnement, à la théorie de Bohr, à la radioactivité.

L'exposé proprement dit, qui constitue la partie de beaucoup la plus développée de l'ouvrage, rappelle tout d'abord les lois de discontinuité chimique et électrolytique, qui ont conduit aux notions d'atome, de molécule et d'ion; il insiste spécialement sur les preuves expérimentales qui ont imposé ces divers concepts.

Ce sont les rayons corpusculaires et le rayonnement électro-magnétique qui sont à la base des notions, plus récentes, d'électron (grain d'électricité) et de quanta (grain d'énergie).

Les derniers chapitres sont consacrés aux modèles d'atomes, à la structure des cristaux révélée par les rayons X, et aux transmutations tant spontanées (Curie) qu'artificielles (Rutherford).

La traduction correcte et même élégante de M. Juliard a été revue par un physicien réputé comme spécialiste de ces théories nouvelles, M. Marcel Boll, qui a su amener l'énoncé des principes directeurs de l'atomistique à un remarquable degré de concision.

Un soin tout particulier a été apporté aux détails de présentation, à l'index alphabétique, enfin à la bibliographie qui fournira au lecteur non spécialisé le moyen de recourir aux sources propres à le mettre au courant des sujets connexes et à compléter ses connaissances sur la structure de la matière.

Nous ne pouvons que nous associer au jugement formulé par M. Boll à la fin de sa préface, lorsqu'il dit que la traduction du petit ouvrage de M. Bavink « contribuera d'une façon heureuse à répandre, dans le public de langue française, l'essentiel des théories récentes qui comptent d'ores et déjà parmi les plus importantes conquêtes de l'esprit humain ».

PH. DU P.

NOUVELLES VUES FARADAY-MAXWELLIENNES, par CH. MENGES. Un vol., 17 X 24, de 92 pages. Paris, Gauthier-Villars, 1924.

Ce titre quelque peu bizarre, qui prétend annoncer des vues originales et entièrement nouvelles sur les théories à l'ordre du jour de la physique la plus avancée, ne semble s'appliquer en réalité qu'à un long réquisitoire contre les idées introduites dans la science par Lorentz, puis par Einstein, et, plutôt encore, à une suite de réquisitoires partiels, entre lesquels le lien n'est pas bien apparent, tantôt contre certains résultats d'Einstein, tantôt contre les travaux de Lorentz antérieurs à ceux d'Einstein (car, depuis lors, l'harmonie a été établie entre les uns et les autres par leurs auteurs mêmes).

M. Menges reproduit les objections de Poincaré contre la théorie de Lorentz (dont, à l'époque où elles ont été formulées, on n'apercevait pas encore la solution) et il prétend en sortir par sa nouvelle théorie; mais il ne semble pas s'être aperçu que toutes ces objections tombent avec l'interprétation relativiste.

IVe SÉRIE. T. VI.

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L'auteur se lance dans de longues digressions sur le rôle de la logique dans les sciences en général et dans la théorie d'Einstein en particulier, reproduisant, avec tout leur développement, certains calculs extraits des mémoires de Lorentz, Einstein, Planck... ; mais, au milieu de cet enchevêtrement de raisonnements et de calculs, on a quelque peine à saisir les arguments que l'auteur prétend opposer à Einstein. Ceux qu'un examen attentif parvient toutefois à dégager ne semblent, au reste, pas à l'abri de toute réfutation, tel notamment celui (p. 10 à 12) qui s'applique à l'apparence, relative à un second système de Galilée, d'une onde lumineuse sphérique dans un premier tel système (propagation isotrope de la lumière), objection qui ne résulte que d'une interprétation erronée de la théorie d'Einstein par l'auteur, attendu que les transformés des points de rencontre d'une onde du premier système avec l'axe des x, dont il cherche les coordonnées dans le second système, ne sont pas atteints simultanément par une même onde pour l'observateur lié à ce système. Ce qui constitue l'onde lumineuse pour chaque observateur, c'est le lieu des points atteints simultanément par l'ébranlement lumineux. Dans le système auquel il est lié, il suffit de refaire le calcul en tenant compte de cette condition indispensable pour reconnaître que l'onde lumineuse du second système est bien sphérique aussi pour l'observateur lié à ce système.

Dans l'intention de battre en brèche l'exemple des deux éclairs frappant les extrémités d'un train, imaginé par Einstein pour faire comprendre que la simultanéité est relative, l'auteur reprend (p. 19) l'objection, déjà formulée par d'autres vulgarisateurs, qui se fonde sur l'expérience des clochettes placées aux extrémités du train et que font tinter deux fils de fer tirés en même temps du milieu de ce train. Pareille objection est facile à réfuter : la simultanéité à distance, définie au moyen du son, conduirait à une notion du temps n'ayant rien de commun avec le temps physique, le temps vulgaire ; en effet, l'expérience montre que la propagation du son, si elle est isotrope dans un système de Galilée déterminé (celui que constitue l'ensemble des molécules d'air), ne l'est pas dans un autre système mobile par rapport au premier, alors qu'au contraire la propaga

tion de la lumière est isotrope pour tous les systèmes de Galilée, et c'est ce qui fait que la définition einsteinienne de la simultanéité conduit à une notion du temps qui est bien conforme au temps physique, au temps expérimental. Le chapitre II est consacré à la critique du raisonnement d'Einstein faisant ressortir l'accord de la théorie relativiste avec la formule de Fresnel, vérifiée par l'expérience de Fizeau, au sujet de la vitesse de phase de la lumière dans les milieux réfringents en mouvement. L'auteur partant d'un fait (contradictoire avec la théorie d'Einstein) parvient, après beaucoup de calculs, et en négligeant bien des facteurs sans établir nettement que cela soit légitime, à expliquer l'expérience de Zeeman, faite au moyen d'un cylindre de verre mobile; mais il n'explique nullement - et il semblait que ce fût là son objet - l'expérience de Fizeau où le liquide en mouvement est enfermé dans un cylindre à parois immobiles pour l'observateur.

Quant au chapitre III, il ne vise que la discussion des vues de Lorentz, antérieures aux travaux d'Einstein, discussion qui, en fait, n'a plus de raison d'être, d'après ce qui a été dit plus haut.

Le livre de M. Menges témoigne d'un assez violent effort contre les théories einsteiniennes ; nous ne saurions dissimuler qu'il ne nous semble pas les ébranler.

PH. DU P.

IV. — ÉLÉMENTS DE CALCUL DIFFÉRENTIEL ET INTÉGRAL, par W. A. GRANVILLE, Président du Collège de Pensylvanie. Un vol. de VII-548 pages (25×17). 1924. 30 fr.

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Paris, Vuibert,

Je lisais récemment un livre traduit de l'anglais et qui voulait mettre « le calcul intégral et différentiel à la portée de tout le monde ». Il contenait des remarques intéressantes et dont un professeur pourrait utilement tirer parti dans la rédaction de ses cours; mais quelle idée le lecteur peut-il bien se former de la dérivée et de l'intégrale en fermant le livre? me demandais-je: nulle part n'intervient la notion de limite, les quantités infiniment petites y sont considérées comme des quantités assez petites pour être négligeables....

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