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avons déjà beaucoup de peine, avec nos méthodes et nos instruments actuels, à trouver des faits expérimentaux qui mettent en défaut les anciennes théories et nous permettent de leur préférer les nouvelles, il se passera probablement un certain temps avant que l'expérience mette en défaut ces dernières et nous oblige à les modifier encore... Depuis l'échelle microscopique jusqu'à l'échelle astronomique, il semble bien que la théorie d'Einstein soit, pour longtemps, le dernier mot de la science.

C'est justement lorsqu'on dépasse ces limites vers l'infiniment grand ou vers l'infiniment petit que les précisions commencent à manquer. Nous avons vu plus haut combien sont encore incertaines les inductions cosmologiques des relativistes : de ce côté, nous pouvons dire que si plus avancés en cela que nos ancêtres nous connaissons la courbure de l'Univers où nous vivons, nous ne savons pas si cette courbure est la même en des points très éloignés de ceux où nous nous trouvons. D'autre part, il semble bien maintenant (théorie des quanta) que l'énergie, à l'échelle des électrons, est de structure discontinue: elle est émise par petites quantités indivisibles ou quanta, alors que la théorie relativiste sous sa forme actuelle admet implicitement, dans ses équations, la continuité de l'énergie. D'où une correction qui s'impose lorsqu'on arrive à cette échelle. Nous voyons par là, une fois de plus, combien il est difficile à l'homme d'étendre les limites de ses connaissances, aussi bien dans le sens de la grandeur que dans le sens de la petitesse ; il est et il restera toujours suspendu, comme disait Pascal,

entre deux infinis...

Cependant, si nous ne pouvons pas considérer comme définitives en toute rigueur les lois formulées par Einstein et par ses disciples sous la forme précise qu'elles ont actuellement, nous devons tirer de leur effort et de la manière dont celui-ci a réussi, des enseignements durables.

Constatons tout d'abord que c'est en cherchant à

mettre les lois naturelles fondamentales sous une forme indépendante de tout ce qui (temps, espace, etc.) pouvait être relatif à l'observateur, qu'ils ont retrouvé, pour ainsi dire, a priori, les équations fondamentales de la gravitation et de l'électromagnétique. Leur réussite, bien loin de justifier une sorte de subjectivisme ou de relativisme philosophique, pourrait donc plutôt être interprêtée comme un argument en sens opposé.

Remarquons aussi qu'ils ont réussi à éliminer toute une série d'absolus qui n'étaient pas rationnellement indispensables, les uns presque imposés par des habitudes séculaires comme le temps universel, l'espace absolu, la direction et la longueur intégrables et l'espace euclidien les autres introduites depuis peu par des théories scientifiques trop rigides, vérifiées jusqu'à une certaine approximation comme la masse invariable, la force attractive constante, la réaction toujours égale à l'action.

Au point de vue philosophique, cette tendance à éliminer les absolus non nécessaires, ou comme on dit parfois, à supprimer les restrictions, est extrêmement importante elle marque une opposition frappante avec les théories fondées sur des absolus plus ou moins arbitraires, comme la théorie kantienne des catégories, qui regarde le temps et l'espace comme des intuitions pures. Ces théories vieillissent très vite parce que, s'appuyant sur des relations qui passent pour rigoureuses au moment où elles sont émises, elles ne peuvent plus se soutenir qu'au moyen d'artifices modifiant en réalité les bases mêmes de ces théories. Ainsi l'on rencontre parfois, dans les faubourgs des grandes villes, de vieilles maisons dont les assises commencent à manquer de solidité, et dont on réussit à prolonger l'existence en les soutenant au moyen d'étais de charpente prenant appui à l'extérieur ; mais nous savons bien que ces expédients ne réussissent qu'à retarder la ruine définitive...

La théorie relativiste montre au contraire une tendance

remarquable à l'élargissement de nos conceptions, et cet effort pourra être utilement mis à profit par une saine philosophie.

Enfin un dernier enseignement se dégage de cet effort : c'est qu'il aboutit, dans sa recherche de l'absolu à travers le relatif, à une synthèse puissante où toutes les lois de la nature paraissent se rejoindre et s'unifier; cette synthèse, qui s'impose ainsi à nous (1) malgré les résistances dues à des apparences familières, est une des marques les plus saisissantes de l'existence d'une Raison suprême qui nous domine infiniment, et qui domine également le temps, l'espace et la matière, et qui crée et gouverne l'Univers entier.

ANDRÉ METZ.

(1) Sous réserve des précisions ultérieures, comme on l'a vu plus haut.

Synchronoscopes simples

et synchronisés

Un phénomène périodique est caractérisé par sa période (ou sa fréquence), son amplitude et sa phase à l'origine du temps.

Le pendule fournit l'exemple classique d'un mouvement périodique sinusoïdal. Sa vitesse dirigée alternativement dans un sens puis dans l'autre s'annule pour les élongations extrêmes. Ces conditions ne sont pas nécessaires pour un mouvement simplement périodique.

Un solide quelconque, tournant uniformément autour d'un axe fixe, a, pour un observateur immobile, un mouvement périodique. S'il ne possède aucun axe de symétrie, le solide présente à l'observateur le même aspect une fois par tour; la période est égale à la durée de révolution; exemple le rotor d'un alternateur à une seule paire de pôles.

En cristallographie, on appelle axe de symétrie d'ordre n toute droite autour de laquelle on peut faire tourner le cristal en lui retrouvant le même aspect n fois par tour. Pour un cube, l'une quelconque des diagonales est axe de symétrie d'ordre 3. Le rotor d'un alternateur à 6 paires de pôles a un axe de symétrie d'ordre 6. Sa période est le sixième de la durée de révolution. Si l'ingénieur a besoin de mesurer la durée de révolution, il fait abstraction de la symétrie hexapolaire en regardant, par exemple, le bout de l'arbre, ou bien il détruit cette symétrie par un simple trait de craie sur l'un des pôles.

Une règle graduée en centimètres et millimètres est un système périodique ; également un tissu de drap, une toile métallique, un parquet, une page de texte imprimé. Il s'agit évidemment ici d'une période spatiale, elle se mesure en unités de longueur et non plus en unités de temps. Dans le présent texte, la période est de 5 millimètres mesurés du milieu d'une ligne au milieu de la ligne voisine, sur la perpendiculaire commune. Aller à la ligne ne change pas la période ni, en général, la phase. Cependant certains alinéas sont séparés par un intervalle de 8 millimètres on dit qu'il y a déphasage ou décalage de 3 millimètres, soit de trois cinquièmes de période.

Les appareils industriels modernes font intervenir à chaque instant des périodicités de ce genre. Les fréquencemètres sont presque tous des synchronoscopes et presque tous des rotors à n fuseaux identiques qu'un dispositif stroboscopique fait paraître immobiles. La période dans le temps se manifeste et se fixe par une période dans l'espace, ce qui caractérise un synchronoscope. Simple, il ne joue son rôle que temporairement, à la volonté de l'opérateur; synchronisé, il garde en vertu de sa construction et de son réglage initial, automatiquement et indéfiniment, la vitesse qu'il contrôle.

Parmi les trois éléments qui définissent un système périodique, l'un, l'amplitude, semble pouvoir être mesuré en dehors de tout accord ou synchronisation. L'intensité du son affecte l'oreille non préparée. L'exercice et l'attention améliorent peu la sensibilité de cet organe qui est remarquable. Mais la sensibilité ne supplée pas la précision. L'oreille ne peut faire des mesures d'intensité, c'est-à-dire déterminer le rapport des intensités de deux sons donnés. Seul le rapport égal à l'unité (rapport de deux intensités égales) est exactement apprécié.

Il existe un phonomètre de Rayleigh, disque léger vertical porté par un fil très fin auquel une note de

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