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Il y a donc un système matériel préposé à la fermentation alcoolique et ce système peut être extériorisé encore qu'il ne fonctionne plus alors aussi facilement que dans les corpuscules de levure. Le rouage délicat de ce mécanisme est évidemment l'enzyme que nous désignons sous le nom de zymase. On pensait, hier encore, qu'il s'agissait là d'une diastase unique; en réalité, le ferment alcoolique comprend au moins deux enzymes distincts, l'un qui préside à la dégradation du sucre à l'état de molécules plus simples, telles, par exemple, que l'acide pyruvique, CH3 - CO — COOH, l'autre qui détermine, au détriment de cet acide, un dégagement de gaz carbonique; on réserve au premier le nom de zymase, l'autre est la carboxylase. Nous ne savons rien de la nature chimique de ces réactifs; nous n'avons pas d'autre raison de les ranger parmi les diastases que le fait qu'ils cessent d'être actifs dès qu'on chauffe au-dessus de 60° les liqueurs qui les renferment.

L'acte de la fermentation alcoolique a donc cessé de compter parmi les réactions strictement vitales pour prendre rang au nombre des réactions diastasiques. La dernière étape serait franchie le jour où l'on découvrirait la constitution de la zymase; on se trouverait ainsi avoir ramené à une réaction purement chimique un phénomène déjà passablement complexe de la biologie.

Seuls s'en étonneront ceux qui s'imaginent que tout, dans un être vivant, se passe autrement que dans la nature inerte. En réalité, la matière est à la base de la vie; les mêmes éléments chimiques placés dans des conditions comparables réagissent toujours et partout de façon identique.

Toute opération vitale est liée aux transformations physico-chimiques de certains éléments de l'organisme; reste à voir, dans chaque cas particulier, si les forces matérielles mises en œuvre suffisent à rendre compte de l'acte accompli.

Ce qui déconcerte, dans le chimisme vital, ce n'est pas que les êtres vivants élaborent tant de substances variées et si complexes qu'un très grand nombre n'ont pu, jusqu'alors, être préparées artificiellement ; ce n'est pas même que ce travail remarquable soit mené à bien avec des moyens en apparence tout ordinaires ; le plus curieux, c'est qu'une infinité de réactions délicates dont chacune est pour nous un problème se trouvent merveilleusement coordonnées et, sans qu'aucune prenne, au détriment des autres, une importance exagérée, concourent à assurer ce parfait équilibre des fonctions qui est la condition première de la vie.

H. COLIN,

Prof. à l'Instit. cathol. de Paris.

La chirurgie et le cœur

Plaies et mort subite

Comme l'esclave antique dans l'ergastule, le cœur, dans la cage thoracique, travaille et peine, enchaîné, la nuit, le jour, d'un rythme régulier. Une défaillance prolongée, oh si peu, et c'est la mort. Aussi la Nature l'a-t-elle protégé avec soin contre toutes les causes extérieures capables de l'atteindre et de le blesser. Des parties molles, des os souples et résistants cependant, qui plient avant de se rompre, et qui peuvent arrêter plus d'une violence, un sac lisse et glissant qui lui permet de se dérober jusqu'à un certain point, tels sont les moyens de défense d'un organe aussi important: moyens efficaces dans bon nombre de cas, remarquablement efficaces même si notre corps n'était livré qu'à des violences que j'appellerais volontiers « naturelles ».

Voyez les animaux, vivant à l'état de nature ont-ils jamais des blessures du cœur ? Chez l'homme, ces atteintes graves sont dans l'immense majorité causées par l'homme lui-même coups de couteau, armes à feu, luttes sauvages de la guerre, suicides, etc., etc.

Mais hélas ! elles existent; le médecin les rencontre encore trop souvent et le problème angoissant de leur traitement se pose souvent devant lui, avec cette circonstance aggravante de la nécessité d'une intervention qui ne comporte pas de délai, sous peine d'arriver trop tard.

Ce sont les ressources de la Chirurgie moderne que je

voudrais exposer ici, non certes avec la pensée d'enseigner à mes lecteurs une pratique qu'ils n'auront jamais à suivre, mais avec le désir de leur montrer les prouesses de cet art chirurgical et d'augmenter encore leur admiration pour ceux qui le pratiquent.

Je n'étonnerai pas mes lecteurs en disant que cette chirurgie du cœur est d'origine toute récente, si bien qu'en 1876 un grand chirurgien pouvait dire que, pratiquement, toutes ces discussions sur les plaies du cœur n'avaient pas grand intérêt. Ah! si ce maître pouvait revenir sur terre et voir les centaines de blessés qu'un geste hardi et précis a guéris !

Toucher au cœur blessé ! disait-on, mais le plus souvent la mort est rapide, foudroyante! Tarde-t-elle un peu ? quel est l'audacieux qui oserait ainsi, dans de mauvaises conditions d'assistance, de local, sans les instruments nécessaires, dans une sorte de chirurgie improvisée, qui oserait aller ouvrir la poitrine, manipuler cet organe, noble entre tous par l'importance de sa fonction, et risquer de voir le blessé mourir entre ses mains, au grand scandale et au grand émoi des spectateurs terrifiés par cette « boucherie », car c'est ainsi que certains parlent de la chirurgie, quand elle se hausse à la hauteur d'effrayantes difficultés ?

Puis venaient les cas où, le blessé résistant quelques heures, on se demandait avec anxiété si le cœur était vraiment blessé et si on n'allait pas ouvrir la cage pour constater qu'il n'était pas atteint! Et on laissait les blessés... mourir !

Que de fois l'autopsie n'avait-elle pas démontré que la lésion était insignifiante, qu'il eût suffi d'une aiguille et d'un bout de fil pour la fermer ! Regrets superflus!

Mais la science évolue. L'expérimentation sur les animaux fait connaître mieux le siège, la forme des plaies, leurs conséquences et par suite les signes qui les trahissent au dehors.

Puis, un jour ou une nuit, à l'heure des crimes, un chirurgien hardi met en pratique les enseignements de la vivisection, et c'est un ivrogne victime d'une rixe, ou un suicidé qui est le premier bénéficiaire d'une chirurgie rationnelle.

Notre chirurgien de tout à l'heure prononçait sa sentence en 1876 et c'est vingt ans plus tard qu'un autre jeune maître suturait, sur un blessé, une plaie du cœur. Puis les cas se succèdent et pour ainsi dire s'appellent. Quod isti cur ego non? semble être la devise des opérateurs.

Les guerres, et surtout la Grande guerre, ont multiplié les cas où pouvaient se réaliser les enseignements d'une pratique grandissante et de plus en plus heureuse et c'est à ce point où elle est arrivée aujourd'hui que nous prendrons cette chirurgie.

Disons d'abord qu'elle se présente sous deux aspects, ou mieux dans deux conditions bien différentes.

Ici, c'est l'urgence plus ou moins immédiate mais toujours pressante; si l'on n'intervient pas, et tout de suite, c'est la mort sans phrases. Là, le blessé a résisté et le chirurgien peut choisir son heure.

Si, au point de vue de la gravité de l'intervention et de la beauté du résultat, ces deux conditions différent sensiblement, il n'en est pas de même au point de vue opératoire. Ce sera la même technique, mais les facteurs, rapidité et sang-froid du chirurgien, jouent un plus grand rôle ici que là. Pour juger de l'intérêt de la question, il me paraît opportun de dire quelques mots de l'anatomie régionale du cœur et aussi de sa fonction par là sont mieux compris et les symptômes offerts par le blessé et les gestes de l'opérateur.

Chacun se représente assez facilement la cage thoracique, cavité formée par les côtes qui constituent de chaque côté un « gril» avec, donc, des espaces entre les côtes, les barreaux du gril ou de la cage, comme on. voudra.

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