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Crania anomala habite en Angleterre l'embouchure de la Clyde à 27 mètres de profondeur et, d'autre part, cette même espèce habite la Méditerranée à une profondeur presque égale à 1300 m. ! Un autre Brachiopode, Discina atlantica, se retrouve dans les eaux froides du golfe de Baffin (Amérique du Nord) à une profondeur de 1300 à 2600 mètres, et Discina Cuningii dans les eaux chaudes du Guatemala ne dépasse pas 15 m. de profondeur.

On sait que certains organismes ont changé leur domicile et de même leur mode de vie, sans pourtant avoir trop changé l'aspect de leur corps, ayant passé des régions plus éclairées dans l'obscurité, des régions rapprochées du littoral où l'eau est mouvementée, à celles des eaux plus calmes, à une plus grande profondeur, enfin, aux eaux douces, après avoir quitté la mer. On peut donner là-dessus quelques exemples concernant la faune mésozoïque le genre Pentacrinus parmi les Crinoïdes, le genre Eryon parmi les Crustacés, ces deux genres ont passé des régions plus éclairées à de plus grandes profondeurs obscures.

Certains organismes se sont adaptés à de nouvelles conditions thermiques, à un changement de climat, p. ex., les Brachiopodes de la famille des Rhynchonellides avaient habité, pendant la période jurassique, des mers chaudes, où l'on trouve des formations coralligènes en abondance, et de nos jours on ne les retrouve que dans des régions froides des mers du nord à de plus grandes profondeurs. Le genre Limulus (Crustacé) habite à présent la mer (aux Antilles et aux Moluques), mais, comme fossile, on le trouve aussi dans des dépôts d'eau douce.

Les fonctions des organes et du corps peuvent parfois changer, sans que l'aspect extérieur se transforme. Ce même genre Limulus, dont nous venons de parler, habitant ordinairement le fond de la mer, peut, cependant, nager sur le dos, les pattes dirigées en haut, ce qui est une fonction à laquelle ses organes et tout son corps ne

paraissent pas adaptés. Donc, nous ne saurions dire à l'examen des Limulides fossiles si elles étaient fixées ou nageuses.

Autre exemple typique la coquille des Nautilus, adaptée si bien à une vie de nageur qui ne ferait souvent que monter et descendre à différentes profondeurs, ne nous explique pas, comment les Nautilus actuels préfèrent parfois le séjour au fond de la mer. En ce cas encore nous ne saurions donc dire, comment les Nautilides fossiles agissaient. On pourrait seulement dire que plus les fossiles se rapprochent par leur âge géologique des temps récents, plus il est probable que l'on ne tombe pas en erreur, en leur attribuant les caractères biologiques propres aux organismes récents qui leur sont parents.

Nous devons donc reconnaître, pour finir, que malgré les fruits nombreux qu'a déjà portés la paléobiologie, bien des points restent encore inexplicables. Si la collaboration des méthodes embryologique, phylogénétique et physiologique a pu commencer une coordination rationnelle des faits, elle a montré aussi que certaines explications apparemment obvies sont ou bien fausses ou bien simplement possibles, mais ne s'imposent nullement.

TSÉBRIKOFF,

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Autrefois Professeur à l'Université féminine

de Moscou.

Le problème du Cancer

Après les articles extrêmement documentés et intéressants de M. le Professeur D'Halluin, écrire dans cette REVUE, sur le cancer, est devenu une tâche à la fois facilitée et plus ardue facilitée, parce que les lecteurs sont au courant de la question; plus ardue, parce que les points les plus intéressants pour un public non médical ont été exposés.

Le problème du cancer est cependant si vaste et tellement d'actualité, il présente des aspects si divers, que l'on peut en parler à plusieurs reprises sans craindre des redites.

Tout d'abord, qu'est-ce que le cancer?

L'organisme humain est constitué par un assemblage de cellules variées. L'une quelconque encore douée de propriétés reproductrices peut se cancériser sous l'influence de causes diverses. Dès lors elle se multiplie indéfiniment et une tumeur apparaît bientôt, qui résulte de la masse toujours croissante des cellules filles. Cette tumeur revêt des aspects divers d'après sa situation, d'après le tissu dont elle dérive, d'après la résistance de l'individu. Elle peut rester une masse de tissus bien vivants; elle peut au contraire devenir une masse à centre nécrotique s'ulcérant rapidement. Mais ces cellules de nouvelle génération ne se contentent pas de ce rôle ; elles envahissent les tissus environnants, les compénètrent, les digèrent. Elles atteignent les vaisseaux lymphatiques sanguins et les corrodent; certaines se détachent, et

tombant dans la lumière de ces voies circulatoires, sont emportées mécaniquement à distance. Elles sont arrêtées par le premier filtre qui barre leur passage : ganglion ou parenchyme; là elles se remettent à proliférer et à former des tumeurs nouvelles, qui, à leur tour, deviendront des sources d'infection. Les tumeurs malignes d'origine épithéliale (appelées épithélioma ou carcinomes), commencent à envahir l'organisme par les voies lymphatiques, tandis que les tumeurs d'origine mésenchymateuse se propagent dès le début par voie sanguine. Les cancers peuvent donc être répartis en hémophiles et lymphophiles. Cependant cette dichotomie n'est pas rigoureuse : ainsi les sarcomes des ganglions, ou lymphosarcomes, se propagent par voie lymphatique

Peu d'affections ont autant préoccupé les chercheurs, peu ont provoqué un aussi grand nombre de travaux scientifiques; innombrables sont les hypothèses émises sur la nature et les causes du mal; les remèdes proposés pour le combattre sont en nombre incalculable.

Ne croyons pas surtout qu'en cancérologie tout est d'acquisition récente. Dès la plus haute antiquité, chez les Perses déjà, on employait des moyens thérapeutiques encore en usage de nos jours tels que la cautérisation ; de ce temps, c'était le simple fer rouge, aujourd'hui c'est le cautère électrique.

Il est ainsi nombre de procédés dont certains connaissent alternativement des périodes de vogue et de mépris. Récemment notre « arsenal thérapeutique » s'est néanmoins enrichi de quelques moyens nouveaux de haute valeur dont nous reparlerons par la suite.

Où les modernes ont fait de réelles acquisitions, c'est dans la connaissance de l'histologie et de la pathologie générale de cette affection. C'est à nos prédécesseurs immédiats que nous devons l'établissement des vraies bases scientifiques de la cancérologie, à savoir : l'origine cellulaire du mal, son accroissement continu aux dépens

des quelques éléments malades, ses modes favoris de propagation, la pérennité de la cellule cancéreuse. Ce dernier point est surtout le fruit de l'étude des greffes cancéreuses.

Malgré cette multitude de beaux travaux d'histopathologie, malgré la découverte de la greffe et la connaissance si parfaite de la physiologie des tumeurs malignes qui en résulta, la cancérologie ne parvenait pas à élucider les points principaux du problème : la connaissance des causes intimes du mal et par conséquent de sa cure radicale. On marquait un temps d'arrêt qui menaçait de s'éterniser et cela parce que les chercheurs ne parvenaient à étudier la maladie qu'une fois celle-ci établie ; ils arrivaient toujours trop tard, ne pouvant que constater les méfaits d'agents mystérieux qui se dérobaient malignement à leurs investigations. Un animal greffé n'est pas comparable, pathologiquement parlant, à un animal qui développe spontanément une tumeur. La greffe cancéreuse était donc de peu d'appoint.

On en était arrivé quasi à désespérer quand un savant danois, le professeur Fibiger, vrai précurseur, découvrit le premier un moyen de cancérisation systématique. On nous l'a dit, cet agent cancérigène est un ver nématode: le Congyglonema neoplastica. On nourrit des rats au moyen de larves de ces vers contenues dans les muscles de certaines blattes appelées Periplaneta americana; ces larves vont se fixer dans la paroi stomacale de l'animal, y deviennent des adultes, pondent des œufs qui sont expulsés dans les matières fécales des rongeurs. Celles-ci sont la nourriture de beaucoup d'insectes, dont le Periplaneta americana, où les œufs des nématodes ainsi ingérés vont végéter sous la forme de larves enkystées dans les muscles. Les rats qui mangeront ces blattes s'infecteront à nouveau et le cycle du parasite recommencera. Quand on s'adresse à une race de rats favorables, 60 % des individus infectés développent des cancers de l'estomac. Ces

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