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dans l'eau provoque l'apparition de goîtres chez les poissons, goîtres qui évoluent souvent vers la malignité ; inversement la présence d'iode dans l'eau arrête l'éclosion de ces néoplasmes. De même chez l'homme l'absence d'iode dans l'alimentation provoque des goîtres chez l'enfant. Enfin, récemment on a parlé des propriétés thérapeutiques des ions de plomb et remis en avant celles du cuivre et du sélénium.

Tout cela prouve qu'il y a un fondement de réalité à la théorie du rôle joué par les ions métalliques dans l'évolution bonne ou mauvaise des tumeurs. Dans un organisme cancéreux, le métabolisme des métaux serait troublé, il y aurait rupture d'équilibre. Or, il semble bien que la répartition et la rétention des métaux dans notre organisme dépendent de certaines glandes à sécrétions internes ; pour n'en citer que deux, le métabolisme de l'iode est sous la dépendance de la thyroïde, celui du Ca est gouverné par les parathyroïdes.

Ainsi, comme le docteur D'Halluin nous l'a dit, il semblerait que les glandes à sécrétions internes joueraient un rôle dans l'évolution des tumeurs malignes. On pourra d'ailleurs aisément vérifier ces suppositions. Nous-même et nos élèves avons entrepris ce travail.

Si l'éclosion du cancer dépend pour une part de l'intégrité de certaines de nos fonctions de défense, on comprend assez facilement que l'hérédité puisse agir dans cette maladie. Rien d'impossible à ce que nous héritions de nos parents un bon ou un mauvais mécanisme de défense, comme on hérite d'une bonne ou d'une mauvaise denture. C'est, d'ailleurs, ce qui vient d'être démontré en Amérique par les travaux expérimentaux de Miss Maud Slye. Basant ses conclusions sur l'étude de 30.000 souris, elle prouve que le cancer est héréditaire chez cet animal et obéit aux lois de Mendel. Il se comporte comme un caractère mendélien récessif. Par des croisements appropriés, il y a donc moyen de diminuer et de

faire disparaître l'incidence cancéreuse, comme on peut l'augmenter considérablement. Miss Slye a pu ainsi créer des races où elle obtenait un pourcentage énorme de cancers voisinant 100 %. Ces recherches avaient été entamées par Murray et Tyzzer, elles viennent d'être confirmées par C. Lynch et Murphy. Pour Slye, on possède ou on ne possède pas ce mécanisme de défense dont nous avons parlé : si on le possède, on ne fait jamais de cancer; si on ne le possède pas, on y est fatalement voué. Elle dit que ce mécanisme est une sorte de contrôle de la croissance et de la réparation tissulaire. Ces conclusions de Slye nous paraissent excessives. Rien de plus logique après ses travaux que d'admettre une hérédité de prédisposition, mais nous avons peine à croire que l'hérédité soit le seul facteur conditionnant l'apparition du cancer, l'irritation locale joue là un rôle énorme qu'il serait impossible de nier. Ce n'est pas parce que dans ses expériences les cancers paraissent naître spontanément qu'ils n'ont pas une cause irritative cachée. Cette irritation chez les animaux à hérédité chargée peut probablement être réduite et tout à fait insuffisante pour faire éclore un cancer chez un individu normal. De plus, il n'est pas impossible que, possédant le mécanisme, il ne puisse être altéré par certaines causes cancérigènes ainsi que cela paraît être démontré par la cancérisation expérimentale aucune des souris qu'on badigeonne au goudron ne ferait un cancer sans ce traitement, elle possède donc un mécanisme de défense mais destructible par ce produit. En pratique, nous croyons qu'on peut vivre en parfaite santé tout en ayant une hérédité cancéreuse; le tout est d'éviter les causes irritatives cancérigènes, qui agissent d'autant plus vite et plus intensément que l'hérédité est plus chargée. D'où encore une fois la nécessité impérieuse de rechercher le plus grand nombre possible de ces causes.

Cet aspect nouveau du problème du cancer, loin d'assombrir l'avenir, l'éclaircit. Les chirurgiens diront

qu'il vaudrait bien mieux que le cancer fût une affection locale, car on pourrait l'extirper et le guérir. Cette réflexion est vraie en théorie, mais fausse en pratique. Car on arrive souvent trop tard après ensemencement de l'organisme, ou bien l'acte opératoire lui-même ensemence l'organisme. Si, au contraire, le cancer provient pour une part d'un trouble de certaines fonctions, cherchons quel est ce trouble et tâchons d'y obvier, le sujet prendra dès lors le dessus et il vaincra. Tandis que si son rôle est nul, après l'acte chirurgical souvent vain, la partie est perdue.

Dans le domaine de la médication générale, tout est resté sans effet jusqu'ici, parce que l'on cherchait dans le vide. L'immunité anticancéreuse, on le sait, a fait faillite complète. Depuis peu la lumière semble cependant vouloir se faire. Voilà que la simple injection de certains sels aurait, comme nous l'avons dit, une action vraiment surprenante. Qui sait, si, outre cela, on fournissait à l'organisme les moyens de fixer plus aisément ces sels dans son économie, ne réaliserait-on pas un progrès énorme ? Par exemple, considérons le rachitisme : c'est à peine si on aide un enfant qui en souffre en lui administrant des sels de calcium, car ils sont aussitôt éliminés, mais si on expose l'enfant aux rayons ultra-violets du soleil, ou si on lui donne un peu d'huile de foie de morue, on produit en lui une action telle que les sels sont retenus et se fixent dans les os, ils font alors merveille.

Ces médications internes spécifiques, qu'il nous faudra trouver, associées à nos moyens destructeurs du mal local, tels la chirurgie, les rayons X et surtout le radium et son émanation, doivent nous conduire au succès, à l'extirpation de cette maladie justement redoutée.

Ce serait un beau titre de gloire pour notre génération, que d'inscrire cette victoire à son livre d'or.

MAISIN,

Professeur à l'Université de Louvain.

L'ÉVOLUTION

des formations botanico-agronomiques

dans le Congo Occidental

Vingt années de séjour dans la Préfecture apostolique du Kwango, et les nombreux voyages apostoliques que comporte la vie du missionnaire, nous ont permis de réunir un grand nombre d'observations et de former un jugement d'ensemble sur les causes qui ont déterminé les formations botanico-agronomiques du Congo occidental. Au cours de notre exposé nous nous efforcerons d'affecter chacune des explications mises à contribution pour élaborer une synthèse méthodique, du coefficient de plus ou moins grande probabilité qui leur convient.

I

LES FORMATIONS BOTANIQUES PRIMITIVES

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Considérations préliminaires. Des faits d'ordre géologique, paléontologique, géo-botanique peuvent être considérés comme définitivement acquis. Nous en rappelons quelques-uns qui se rapportent plus spécialement à l'objet de cette étude :

1o Vers la fin de l'ère tertiaire, le Centre africain, le Bassin du Congo notamment, avait déjà acquis, à peu près, son relief et sa topographie actuels;

IVe SÉRIE. T. VI.

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2o Depuis le commencement de l'ère quaternaire, nul être vivant n'est venu enrichir la flore et la faune mondiales. Par contre, certaines plantes se sont éteintes, et ne se retrouvent plus qu'à l'état fossile ; d'autres ont émigré loin de leur centre d'apparition, par suite de modifications progressives profondes dans les conditions climatériques du milieu ;

3o Les conditions météorologiques, considérées dans le temps, ne présentent donc pas un caractère marqué de constance. Elles peuvent se modifier en Europe centrale et dans le Nord de l'Amérique, ces modifications ont même été extrêmement marquées; il en a été encore ainsi dans le Nord de l'Afrique, et notamment dans le Sahara, où naguère les pluies étaient très abondantes comme le témoignent les fortes couches d'alluvion qui y sont signalées (1).

La réduction des pluies dans le Congo occidental. Dans le Congo occidental, le régime des pluies a subi une forte diminution, soit durant la période tertiaire soit durant la période quaternaire. L'observation des phénomènes d'érosion permet, en effet, d'affirmer avec certitude que naguère les pluies y étaient incomparablement

(1) Voici comment de Lapparent s'exprimait naguère par rapport à ces questions importantes :

« L'époque quaternaire a trouvé presque partout les détails de l'orographie et de l'hydrographie constitués comme ils sont aujourd'hui. Les gorges destinées à l'encaissement des glaciers étaient déjà creusées, comme aussi les vallées où les grands cours avaient, dès le miocène ou tout au moins dès le pliocène, commencé à étaler leurs alluvions et où il est probable qu'il y avait eu déjà plusieurs alternatives de remplissage et de déblaiement... Les précipitations atmosphériques étaient alors au moins dix ou vingt fois plus abondantes que de nos jours; ensuite des mouvements du sol ont dû, à plus d'une reprise, restituer aux rivières une pente torrentielle. En somme, la période quaternaire a été caractérisée par une activité tout à fait exceptionnelle des agents extérieurs, et rien, dans ce que nous voyons aujourd'hui, n'en peut donner une idée juste... Quant à la flore, elle est restée la même ; seule, la distribution de quelques espèces a changé par voie de migration... » Cf. Traité de Géologie, p. 1283.

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