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trent plus d'issues libres vers la surface et sont obligées de s'en créer de nouvelles. Dans une enveloppe encore médiocrement résistante, cette tendance se traduira par la formation de crevasses. Des laves s'épanchent par la voie ainsi ouverte à la surface de la Lune. Elles ne tardent pas à se solidifier, en laissant aux portions qu'elles ont recouvertes l'aspect de plaines unies. En même temps ces efforts de soulèvement, agissant sur des aires étendues, irrégulièrement délimitées, commencent à dessiner des massifs montagneux. Les régions élevées, pauvres en cirques, hérissées de scories dont l'accumulation s'est faite sans aucune régularité, peuvent donner une idée de ce que devait être alors l'aspect de notre satellite.

TROISIÈME PÉRIODE. Genèse des cirques. Origine des montagnes centrales.

Avec le temps, l'écorce devient plus solide; elle ne s'ouvre plus que sous l'action de pressions intérieures assez puissantes pour la soulever, produisant ainsi des intumescences coniques, premiers linéaments de cirques. Ceux-ci acquièrent leur physionomie actuelle par l'affaissement progressif et la submersion partielle de leur région centrale.

QUATRIÈME PÉRIODE. Affaissements généraux donnant naissance aux dépressions connues sous le nom de mers.

A la longue, les soulèvements doivent passer à l'état d'exception et n'embrasser que des aires de plus en plus réduites. Au contraire, des affaissements généraux deviennent possibles et même ils doivent s'étendre à des surfaces d'autant plus grandes que la croûte est plus capable de se maintenir sans appui. Alors s'ouvre la période la plus grandiose et la plus durable dans ses effets, celle qui entraîna la destruction d'une grande partie du relief antérieur, et donna à l'ensemble du globe lunaire un aspect très peu différent de celui que nous lui voyons aujourd'hui. Ces affaissements, provoqués par la contraction générale du fluide intérieur, embrassent à la fois les

vastes régions que nous désignons sous le nom de mers et font refluer à la surface, en nappes uniformes, d'énormes quantités de lave. Des plateaux montagneux se constituent à l'état de massifs isolés, et dans les intervalles une foule de sillons et de cirques disparaissent par submersion. On se fera une idée de l'importance du changement opéré, en comparant les régions polaires et équatoriales, si dissemblables aujourd'hui, et qui, sans doute, offraient auparavant le même aspect. Les premiers traits nouveaux qui se montrent dans les plaines uniformes ainsi créées sont des crevasses qui suivent leurs bords et s'agrandissent avec les progrès de l'affaissement, jusqu'au moment où un nouvel épanchement de lave s'y fait jour, les obstrue ou les transforme en cordons saillants. Les fissures les plus récentes peuvent cependant demeurer ouvertes ou se révéler par la différence d'altitude qui existe entre les deux rives.

CINQUIÈME PÉRIODE. Eruptions volcaniques. Taches blanches et traînées divergentes.

La quatrième période a ramené l'écorce lunaire à un état plus stable, dont il ne paraît pas possible actuellement de prévoir le terme. Toutefois, l'existence de taches. et de traînées qui recouvrent indifféremment les mers, les plateaux, les remparts et le fond des cirques, prouve sans réplique l'existence d'une phase d'activité plus récente que la solidification de la surface des mers.

Il y a donc lieu de considérer une cinquième période, celle où, en raison de l'épaisseur croissante de l'écorce, les forces volcaniques les plus intenses arrivent seules à se manifester par des éruptions violentes, temporaires et limitées à des orifices de peu d'étendue. Dans les parties montagneuses, elles créent des ouvertures parasites qui dégradent et rendent parfois méconnaissables les formations anciennes. Dans les mers, les forces volcaniques. obligées de traverser une croûte plus épaisse et plus homogène, provoquent l'apparition de cônes réguliers,

ordinairement transformés en petits cirques par l'affaissement de leur centre. Quelques grandes formations, telles que Copernic, ont même pu apparaître de cette manière. Le plus grand nombre des cirques ainsi créés à des époques relativement récentes, se distinguent par leur situation isolée au milieu d'une plaine, par la régularité de leur figure, par les auréoles blanches qui les entourent et qui témoignent d'éruptions violentes survenues dans le voisi nage de leur centre.

En même temps ces phénomènes transforment en partie la couleur du sol, sans en effacer les principaux accidents. Des traînées blanches, issues de centres déterminés, rayonnent dans toutes les directions et s'étendent parfois à d'énormes distances. Leur âge récent est démontré par ce fait qu'elles laissent absolument intact le relief des régions qu'elles traversent et l'ensemble de leurs caractères apporte, en faveur de l'existence passée d'une atmosphère de la Lune, une démonstration à laquelle il paraît difficile de se soustraire.

Quant à l'atmosphère actuelle de la Lune, toutes les observations s'accordent à démontrer que sa densité doit être extrêmement faible. Il s'ensuit que notre satellite doit être aujourd'hui à une température basse, au moins dans le voisinage des pôles. Il y a donc lieu de se demander s'il n'est pas occupé par un revêtement de glace total ou partiel. L'étude des planches de l'Atlas rend très improbable la présence d'accumulations de glace, aussi bien pour les calottes polaires que pour la zone équatoriale. On est donc amené à croire que toute l'humidité libre de la surface a dû disparaître, sans doute par pénétration dans l'intérieur du globe, avant que les régions polaires soient tombées d'une manière permanente au-dessous du point de congélation. Il semble, d'ailleurs, aisé de se rendre compte de cette grande capacité d'absorption de l'écorce lunaire pour les liquides. Le refroidissement de notre satellite, plus rapide que celui de la Terre, a abrégé la

période de condensation des vapeurs. L'eau s'est infiltrée, au fur et à mesure de sa formation, dans les innombrables orifices volcaniques qui semblaient préparés pour la recevoir. La photographie n'enregistre pas, certainement, tous ces entonnoirs. Elle donne cependant une idée de leur abondance dans le voisinage du pôle, et l'on est porté à croire que la même constitution devait prédominer sur toute la Lune, antérieurement à la formation des mers.

Tel est le résumé des idées principales qu'a suggérées à MM. Loewy et Puiseux l'étude de leurs clichés. Le lecteur qui a l'Atlas sous les yeux, peut non seulement vérifier dans le détail les remarques servant de base aux précédentes conclusions, mais se faire une opinion indépendante sur les questions extrêmement complexes que soulève l'histoire des métamorphoses lunaires. Toutefois il saura gré aux savants auteurs de ne s'être pas bornés à lui fournir des documents photographiques d'une irréprochable exactitude, mais de l'avoir aidé à déchiffrer ces documents en lui signalant les faits les plus saillants et les exemples les plus propres à l'éclairer dans le choix. entre diverses théories possibles.

R. J.

LE SYSTÈME MÉTRIQUE

ET

SES NOUVELLES BASES SCIENTIFIQUES

Nous sommes à la veille de célébrer le centenaire de la réalisation matérielle du système métrique; c'est, en effet, le 22 juin 1799 (4 messidor an VII) que Tralles, au nom de la Commission internationale, présenta à la barre de la Convention le mètre et le kilogramme en platine qui, déposés aux Archives de France, sont devenus les prototypes du système métrique international des poids et

mesures.

Décrété d'une façon définitive le 18 germinal an III (7 avril 1795), rendu légal et obligatoire en France le 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), il dut vaincre les plus grandes résistances pour pénétrer dans les usages des populations. En France même, ce n'est qu'en 1837 qu'il fut possible d'interdire par une loi l'emploi de toutes mesures étrangères aux mesures métriques. Mais les précieux avantages que présente, dans la pratique des opérations scientifiques et industrielles, l'application des règles de la numération décimale aux rapports des mesures entre elles, leur ont amené sans cesse de nouveaux adhérents, et aujourd'hui l'espoir qu'avait nourri l'Assemblée nationale d'établir un système universel de mesures est bien près d'être réalisé. Franchissant les frontières du pays

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