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Il résulterait de ces mesures que le kilogramme est trop lourd de 101 à 102 milligrammes.

Cette erreur qui entache la valeur théorique du kilogramme n'est pas, comme nous l'avons dit, sans importance au point de vue pratique. En effet, on détermine en général les volumes, soit par une pesée hydrostatique, soit par la pesée de l'eau contenue dans le récipient (capacité). Il résulte de là que, si un vase jaugé renferme un volume d'eau pesant un kilogramme, sa capacité sera supérieure à un décimètre cube. Il était donc nécessaire, pour éviter toute erreur, de distinguer entre le volume déduit des mensurations linéaires (décimètre cube) et le volume déterminé par pesée (litre). Le Comité international a décidé de conserver au litre sa définition généralement acceptée et de le considérer comme le volume du kilogramme d'eau distillée à +4° (1). Il s'ensuit que le litre n'est plus égal au décimètre cube et en diffère d'un dix-millième environ. Dans tous les cas où l'on voudra exprimer la capacité d'un récipient en centimètres cubes, ou déterminer une densité avec une approximation supérieure à un dixmillième, il faudra tenir compte de cette différence.

DE LANNOY,

Conservateur des Étalons des Poids et Mesures de Belgique.

(1) P. V. des séances du Comité Inter. des P. et M., 1897, p. 115.- Le litre est défini : « le volume occupé par un kilogramme d'eau pure au maximum de densité et sous la pression normale. »

LE CRÉDIT AGRICOLE EN BELGIQUE

Définition. Organisation. Premiers résultats

Depuis une cinquantaine d'années, le Crédit agricole est le problème à l'ordre du jour en Économie rurale.

En dépit de son rang privilégié dans les discussions des Congrès et dans les études des agronomes, il est demeuré longtemps plein de vague et d'incertitude. Sous le contre-coup des indécisions de la doctrine, les essais de mise en pratique aboutissaient sans retard à un piètre

avortement.

Ébloui par les succès remportés dans les autres branches du crédit par les puissantes créations à charte légale : Banque nationale, Banque de crédit foncier, Caisse d'Épargne, on se berçait de l'espoir facile que, pour réussir, il suffisait de faire un décalque de ces institutions pour l'agriculture; on croyait qu'il fallait faire grand.

De là, notamment en France, une succession non interrompue de projets, contre-projets, rapports de commissions spéciales, réclamant, avec une réforme de droit civil ou de droit commercial, l'extension des rouages d'une banque existante ou l'édification d'une banque nouvelle, armée de privilèges émissions de papier, d'obligations à garantie, etc.

La vérité était ailleurs. La notion exacte du crédit agricole était au pôle opposé à celui d'où l'on partait. L'organisation, qui était tentée par en haut, avec un institut millionnaire, un siège social dans la capitale, des

administrateurs portant les plus hauts noms du pays, devait être cherchée par en bas et s'appuyer directement sur le prolétariat rural lui-même, sur les fermiers petits et moyens. Le revirement s'est fait du jour où des hommes de cœur, ayant étudié le problème du crédit populaire, urbain et rural, dans les pays allemands, eurent l'initiative généreuse d'importer et de multiplier dans leur pays ces institutions économiques nouvelles.

Cette évolution, qui a fourni à l'économie rurale la solution du problème, ne date encore que d'hier. En Belgique, elle remonte à peine à dix ans.

C'est pourquoi il nous a paru opportun de faire précéder l'énoncé des résultats acquis de la définition de l'institution elle-même et de l'exposé sommaire de son plan d'organisation.

I

Qu'est-ce que le CRÉDIT AGRICOLE?

En théorie, c'est le crédit fait en vue de former ou de compléter le capital d'exploitation du cultivateur, cette notion ne présentant aucune ambiguïté puisqu'elle embrasse, selon le mot de Rossi, tout ce qui n'est ni terre, ni travail.

Le capital d'exploitation, c'est le mobilier, qui garnit la ferme et ses dépendances, l'ensemble des avances faites par le cultivateur à la production, les engrais, les semences, les plants, les animaux de l'étable et de la basse-cour, les outils, les instruments, les machines.

La notion pratique et expérimentale est plus complète; elle ne se contente point de définir cette espèce de crédit par son objet et son but, par l'usage que l'emprunteur fait de la somme prêtée; elle associe à la définition, au moins implicitement, la désignation de la garantie, sous

laquelle le créditeur fait crédit au crédité, le prêteur à l'emprunteur.

Comme le crédit commercial ou le crédit industriel, le crédit agricole peut être ou réel ou personnel, avoir pour raison suffisante, soit la garantie mobilière ou immobilière offerte par l'emprunteur, soit sa propre valeur individuelle, sa probité, son énergie, son habileté professionnelle.

Or l'expérience, une expérience vieille de cinquante ans, fruit des tentatives, échecs et insuccès, que nous venons de rappeler, a révélé qu'organiser le crédit agricole en l'appuyant sur des garanties réelles, que fonder des banques rurales accessibles seulement aux propriétaires et aux cultivateurs aisés, était faire œuvre vaine et dépenser stérilement force peines et labeurs.

Quoi de plus certain d'ailleurs que cet insuccès, cette catégorie d'agriculteurs pouvant, en contre-prestation des garanties qu'ils possédaient, obtenir le crédit nécessaire soit de particuliers, soit d'institutions existantes?

Par contre, la forme de crédit, dont l'organisation était urgente, était ce crédit agricole garanti par l'individualité et la personnalité de l'emprunteur, sans prendre en considération immédiate sa fortune acquise; les institutions à faire surgir étaient des sociétés, des syndicats, qui, par la force de l'association, donneraient une valeur financière à des unités individuelles, dignes chacune de crédit, mais incapables par elles seules de l'obtenir et d'inspirer confiance; en un mot, cette même expérience, qui condamnait le crédit agricole réel, a démontré la nécessité et la possibilité du Crédit agricole personnel.

C'est pourquoi, à l'heure présente, la définition du crédit agricole comprend en même temps la désignation de la garantie personnelle, sur laquelle il s'étaye. L'expérience acquise a conduit à cette conclusion, que le crédit agricole ne peut, sinon exister, du moins ne prospérer et ne s'épanouir que sous cette forme. Dans quel

ques années et déjà demain peut-être, accoupler au mot « Crédit agricole celui de « Crédit personnel sera une tautologie et une superfétation.

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Cette idée, que nous venons d'exposer, nous l'avons trouvée naguère, dans le Bulletin des Caisses rurales françaises, sous la plume d'un correspondant anonyme.

Le crédit agricole, disait ce correspondant, n'est que le crédit personnel et ce crédit n'a qu'une base : la valeur propre de l'individu, sa valeur morale, sa valeur professionnelle.

Partant de là, quelles sont les institutions qui peuvent porter le titre de banques ou caisses de crédit agricole ?

La réponse est catégorique celles-là seules qui ont pour base de leurs opérations, le crédit personnel de leurs sociétaires et de leur clientèle, c'est-à-dire, en Allemagne les Vorschussvereine de Schulze-Delitsch et les Darlehnskasse de Raiffeisen, en Italie les caisses Raiffeisen- Wollemborg et les Raiffeisen-Cerutti, en France les caisses Raiffeisen-Durand, et en Belgique les Spaar- en Leengilden Raiffeisen-Mellaerts. Je les dénomme volontiers de cette façon, afin de réunir dans le même titre les noms de leur père naturel et de leur père adoptif.

II

Les SPAAR- EN LEENGILDEN belges sont faites à l'image des Darlehnskasse allemandes.

A l'exemple de celles-ci, leur organisation est à deux degrés. En bas, la caisse locale, en haut la caisse centrale, formée par la fédération des caisses locales.

On pourrait soutenir, jusqu'à un certain point, que le système belge est à trois degrés, en superposant aux six caisses centrales existantes à l'heure actuelle, la Caisse Générale d'Épargne et de Retraite. Cette appréciation manquerait pourtant d'exactitude, car si la Caisse Géné

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