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travaux pour lesquels l'auteur n'a demandé à l'Académie que la publicité accordée libéralement à tous. „

Citons encore deux autres lauréats, le R. P. Colin, S. J., fondateur de l'Observatoire de Tananarive, auquel l'Académie décerne le prix Valz, pour l'ensemble de ses travaux astronomiques et géodésiques accomplis à Madagascar ; et le R. P. Pantel, S. J., dont le bel Essai monographique sur une larve parasite du groupe des Tachinaires, la larve du Thrixion Halidayanum, reçoit le prix Thore. L'ensemble des résultats auxquels l'auteur est parvenu" n'a pu être obtenu, dit le rapporteur, M. Edm. Perrier, que par des recherches histologiques d'une remarquable précision, d'une grande délicatesse, qui ont permis au P. Pantel de faire de sa Monographie des larves du Thrixion l'un des Ouvrages les plus complets, l'un des documents les plus sûrs dont se soit enrichie, dans ces dernières années, l'histoire des larves parasites d'Insectes. „

Une analyse de ce beau mémoire paraîtra prochainement dans la REVUE.

J. T.

L'AME, LA MATIÈRE

ET

LA CONSERVATION DE L'ÉNERGIE

Dans l'homme coexistent deux principes, l'âme et la matière: l'âme simple, identique à elle-même, l'âme qui pense, raisonne, veut; la matière, étendue, composée de parties numériquement, sinon spécifiquement différentes, la matière qui se meut, s'échauffe, s'électrise, vibre et brille.

D'autre part, deux procédés d'observation: l'observation interne, qui nous révèle nos pensées, nos raisonnements, nos volitions, nos douleurs, nos joies, mais est incapable de nous donner la moindre indication sur la constitution de notre organisme, sur la configuration de notre cerveau, de notre cœur, de nos nerfs, malgré les plus grands efforts d'attention et de réflexion sur nous-mêmes;-l'observation externe qui, elle, nous fait pénétrer de plus en plus dans la connaissance de nos organes et, grâce à des méthodes se perfectionnant chaque jour, va poursuivre, dans l'encéphale, les fibres nerveuses jusqu'à leurs cellules d'origine.

D'une nature si opposée, l'âme et le corps exercent cependant une influence réciproque. Je choisis ici le mot influence comme le terme le plus général et le moins précis, car nous ne prétendons pas savoir de quelle nature est cette liaison réciproque, unique en son espèce. Tout ce que

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nous prétendons affirmer ici, est ce fait expérimental que les modifications de l'âme entraînent certaines modifications du corps et que certaines modifications du corps sont suivies de certaines modifications de l'âme.

Ce fait a une raison d'être ; il y a une union entre l'âme et le corps. Mais de quelle nature est cette union? Comment se la représenter? Comment l'âme influence-t-elle le corps, comment le corps influence-t-il l'âme ? C'est l'éternel problème qui s'est toujours posé devant les psychologues et les physiologistes. Et il n'est pas étonnant qu'il soit toujours resté mystérieux. Car il se trouve précisément sur le seuil qui sépare l'observation interne de l'observation externe. La conscience suit l'effort de l'âme jusqu'au moment où l'ordre de la volonté va se communiquer aux cellules et aux fibres, mais elle est incapable d'aller au delà. L'observation nous révèle les mouvements des organes périphériques, des membres, de la face, de l'œil; mais les conditions spéciales de l'organisme ne permettent pas même d'aborder sur le vivant l'examen des modifications imprimées aux cellules nerveuses, et ce seraient cependant les plus importantes à connaître. En arrivât-on même là un jour, en rendant le corps suffisamment transparent et les cellules suffisamment opaques pour qu'on y pût suivre les mouvements des moindres granules du protoplasme nerveux, en core resterait-on dans les ténèbres les plus épaisses sur l'origine et sur le mécanisme de ces mouvements. Ce n'est pas l'opacité des amibes qui est cause de notre ignorance sur la raison d'être de leurs allures capricieuses. Tout ce que nous constaterions par l'emploi simultané des deux genres d'observation, interne et externe, c'est le synchronisme des actions spirituelles et corporelles, ce n'est pas le mode de leur dépendance réciproque.

Les transformations opérées par la pensée dans le monde matériel sont considérables. C'est à la pensée de

l'homme que la terre doit ses villes, ses monuments, ses moyers de communication; la surface du globe a été remaniée, nivelée ici, rehaussée là; les rivières ont vu changer leur cours et la fureur de l'océan s'acharne en vain contre les digues qu'on lui a opposées.

Puis voyez cette innombrable multitude de petits caractères imprimés sur d'innombrables feuilles d'un tissu léger, qui fut une pâte diluée d'abord, mais qui, grâce à une combinaison d'ingénieuses machines, a gagné une souple consistance. Ce n'est ni le hasard ni les forces de la nature qui ont donné à ces caractères un si bel ordre ; ils sont devenus la pensée incarnée, à tel point qu'en les parcourant ils échappent pour ainsi dire à l'attention pour ne plus laisser apparaître que l'idée engendrée par l'esprit de l'auteur.

Que de mouvements, que de lumière, que de chaleur, que d'électricité, dus au génie de l'homme! Et cependant, par un contraste frappant, les spiritualistes eux-mêmes se demandent ce que l'homme peut bien ajouter à l'action de la nature. Car tout ce que nous venons d'attribuer à l'esprit semble fait uniquement par le corps à l'aide de ses seules forces.

J'écris. Ma plume reste suspendue. Rien d'étonnant. Il en irait de même si elle était serrée entre trois doigts en fer.

Mes doigts pressent la plume. Rien d'étonnant, ils sont tirés par des tendons. Ces tendons sont eux-mêmes tirés par des muscles. Mais ces muscles se sont contractés ? Parfaitement. Mais il en irait de même sur le cadavre, si j'excitais le nerf. Et cette excitation du nerf ne requiert qu'une quantité imperceptible d'énergie, un courant d'une faiblesse extrême, le simple contact d'une goutte d'eau. salée.

Si la pensée produit quelque chose, c'est certainement presque rien. Aussi les recherches les plus consciencieuses

et les plus délicates n'ont-elles jamais fait découvrir une trace d'énergie ajoutée à l'univers par le fait de l'âme.

Voilà qui est merveilleux! Sans âme, il n'y aurait aucun de ces beaux monuments, aucune de ces grandes constructions dont nous avons parlé, et l'âme produit tout cela sans presque aucun travail, si même elle travaille dans la rigueur du terme. Une chiquenaude le mot a été employé — lui suffit, et le corps, esclave fidèle et soumis, prend sur lui tout le labeur.

Ce n'est pas qu'on puisse jamais obtenir de grands effets sans un grand déploiement d'énergie. Mais il arrive parfois qu'un corps contienne de l'énergie en quantité considérable; un obstacle cependant l'empêche de pouvoir transformer cette énergie en énergie de mouvement. Tel est le cas d'un poids suspendu par une corde. Pour couper la corde, il faut très peu d'énergie, mais aussi le rapide mouvement que va prendre le poids n'a pas été emprunté à cette minime quantité d'énergie, il est dû à l'énergie potentielle contenue dans le poids lui-même; en sectionnant la corde, vous n'avez fait que supprimer l'obstacle qui s'opposait à la transformation.

Ce sont là des idées connues; nous ne nous y appesantissons pas.

Nous venons de dire que l'organisme se trouve dans cet état instable où la moindre quantité d'énergie, appliquée aux nerfs, suffit pour opérer de grandes transformations. Aussi l'intervention de l'âme n'est pas prouvée par l'existence d'un surcroît d'énergie, mais par un ordre nouveau existant dans les phénomènes matériels et par la coïncidence de cet ordre extérieur avec un ordre semblable voulu intérieurement par le principe pensant.

Cependant on peut se demander si, oui ou non, un surcroît d'énergie est apporté par l'intervention du principe spirituel. L'expérience directe est impuissante à résoudre cette question. L'instabilité de l'organisme est telle que

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