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Dans les manuels on dit généralement que le calcium est un métal d'un jaune-laiton. M. Moissan, dans une communication faite à la Société chimique de Paris, remarque que le produit obtenu par les procédés que nous venons de rappeler n'est pas du calcium pur, mais un alliage de ce métal. Lui-même a réussi à obtenir du calcium pur en employant un grand excès de sodium. et en décomposant, au moyen de ce métal, l'iodure de calcium pur. En refroidissant, le calcium métallique cristallise dans ces conditions dans le sodium. Pour enlever ce dernier, il traite la masse obtenue par l'alcool absolu qui transforme le sodium en éthylate et laisse le calcium intact. Celui-ci forme alors des cristaux hexagonaux qui sont d'un blanc-argent et brillants. Leur dureté est intermédiaire entre celles du plomb et de la calcite. Le calcium brûle dans l'azote; il déplace le potassium, le sodium, le lithium de leurs oxydes.

M. Moissan décrit ensuite successivement l'hydrure de calcium CaH,, l'azoture N,Ca,, l'amidure Ca(NH),, et le calcium-ammonium. Mentionnons encore que le même savant a constaté que le carbure de calcium, qu'il a été le premier à préparer, est, à l'état pur, blanc et parfaitement transparent, mais que des traces de fer suffisent pour lui communiquer l'aspect mordoré que nous lui connaissons.

Nos connaissances relatives à l'air atmosphérique ont également fait des progrès considérables dans ces derniers temps. Depuis la belle découverte de l'argon, l'air nous a donné successivement plusieurs autres corps simples. Constatons d'abord que MM. Friedländer et H. Kaiser ont réussi à démontrer la présence de l'hélium dans l'air. Depuis longtemps on savait que cet élément se trouve dans l'atmosphère solaire; il y a quelque temps, on l'avait également signalé dans la clevéite et quelques autres minéraux rares. Maintenant nous savons qu'il se trouve aussi dans l'air, bien qu'en quantités très faibles. Cette décou verte a été, du reste, confirmée par des recherches spectroscopiques de M. Balz de Londres. En poursuivant son étude de l'argon, M. Ramsay, en collaboration avec M. Travers, a préparé de l'argon pur, dont il donne comme densité 19,957. M. Ramsay a découvert dans l'argon, retiré de l'air par les procédés ordinaires, quatre autres éléments nouveaux dont voici les noms : krypton, néon, métargon et xénon. Tous ces éléments se trouvent en quantités excessivement faibles dans notre atmosphère; ainsi le néon constitue environ de l'air; la proportion du

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xénon est, d'après le même auteur, plus faible encore. Ce sont des recherches spectroscopiques surtout qui ont amené la découverte de ces corps. Pour les séparer les uns des autres, MM. Ramsay et Travers ont liquéfié, dans un bain d'air bouillant, 18 litres d'argon et, par une véritable distillation fractionnée, ils ont su les séparer en grande partie. Tous ces gaz montrent peu d'affinité pour d'autres corps, et ils ne semblent pas enclins à former des composés chimiques. Le néon est parmi eux le gaz le plus volatil. Le xénon est plus dense que l'argon et peut en être séparé assez facilement. Son spectre est caractérisé par 3 lignes dans le rouge et 5 lignes dans le bleu. On le voit, la composition de notre atmosphère est bien plus complexe qu'on ne soupçonnait il y a une dizaine d'années.

Mais la découverte de tant d'éléments nouveaux il en est d'autres encore que ceux que nous venons de signaler - soulève une question fort grave: où faut-il placer ces corps simples dans la classification périodique de Mendelejeff? L'embarras n'est pas mince, et il semble que l'heure approche où cette classification partagera le sort de tant d'autres théories chimiques abandonnées aujourd'hui. Depuis un certain temps, du reste, on avait déjà acquis la conviction que ce système ne donnait qu'une première ébauche de la vérité, laissant inexpliqués beaucoup de faits établis par l'observation et par l'expérience. Aujourd'hui, on constate que certains éléments ne trouvent définitivement pas place dans le tableau et qu'il faut renoncer à les y ranger. Attendons cependant que leurs poids atomiques et leurs propriétés soient mieux connus, avant d'examiner quel parti il conviendra de prendre et quelle classification nouvelle il faudra adopter pour tenir compte de toutes ces conquêtes de la science.

La facilité avec laquelle on obtient depuis quelque temps de l'air liquéfié en grande quantité, a engagé MM. Ladenburg et Krugel à reviser la densité de ce liquide. Ils ont trouvé que la densité de l'air liquide normal, contenant 20,9 p. c. d'oxygène, est égale à 0,871. Ils ont également observé qu'un air liquide, contenant 93,6 p. c. d'oxygène, a une densité supérieure à celle de ce dernier élément liquéfié; la présence de l'acide carbonique et du krypton expliquerait ce fait.

Bien que l'aluminium ait trouvé des applications assez nombreuses, il n'a cependant pas réalisé toutes les espérances qu'il avait fait concevoir. En voici la principale raison: malgré son

inaltérabilité apparente, il est en réalité attaqué par de nombreuses substances. Nous avons déjà mentionné ici même, d'après M. Moissan, une des causes de ces altérations dans les impuretés que renferme l'aluminium du commerce. M. A. Ditte a également étudié cette question, et voici les principales conclusions auxquelles il est arrivé. Tous les acides dilués attaquent l'aluminium et le dissolvent. Si, en apparence, cette destruction ne se fait pas, c'est que le métal se couvre rapidement d'une couche gazeuse continue et fortement adhérente qui le protège dans la suite. Mais qu'on détruise cette couche, en opérant par exemple dans le vide, et l'attaque continue. Plongé dans une solution de sel marin, l'aluminium se couvre d'une couche d'oxyde qui arrête la destruction du métal. Mais qu'il y ait, par exemple, de l'acide acétique dans la solution, l'alumine, à mesure qu'elle se produit, se dissout et l'attaque continue. D'autres sels agissent d'une manière analogue. Les carbonates alcalins, entre autres le sel de soude, agissent énergiquement sur l'aluminium en produisant des aluminates et des bicarbonates alcalins. Cette transformation ne s'arrête que lorsque tout le carbonate neutre s'est changé en bicarbonate. On voit facilement quelle importance présentent tous ces changements au point de vue des applications qu'on serait tenté de faire de l'aluminium.

Si nous ne parlons pas de la chimie organique, ce n'est certai nement pas que cette partie de la science ait été négligée ou n'ait pas fait de progrès. Bien au contraire, les travaux de chimie organique ont été plus nombreux que ceux de chimie minérale. Mais, comme nous l'avons déjà fait observer à plusieurs reprises, ces recherches présentent un caractère trop spécial pour intéresser le grand nombre de nos lecteurs. Mentionnons cependant un chapitre fort intéressant de la chimie organique qui a été étudié par un savant très compétent dans ces questions, M. L. Henry, professeur à l'Université catholique de Louvain. Dans un volume qui a pour titre Sur les nitriles-alcools aliphatiques et leurs dérivés, l'illustre chimiste expose ses nombreuses recherches sur ce sujet; grâce à un travail opiniâtre, les substances en question appartiennent maintenant aux mieux connues de cette partie de la chimie.

H. DE GREEFF, S. J.

PHYSIQUE (1)

Dans le domaine de l'électricité, il n'y a pas que l'industrie qui se développe et se transforme. L'outillage du laboratoire subit, pour le moment, une évolution qui prend de plus en plus des allures révolutionnaires.

L'origine de ce mouvement remonte à dix ans ou un peu plus. Hertz avait découvert les oscillations électriques (1887 et 1888) qui immortaliseront son nom. De toutes parts, on se mit à étudier les courants de haute fréquence. Vinrent les expériences de Joubert, de d'Arsonval, de Tesla et d'Elihu Thomson. D'Arsonval, notamment, fut le grand promoteur des applications thérapeutiques des courants de haute fréquence. Dans les cliniques électrothérapiques, où, jusqu'alors, le modèle minuscule de la bobine de Ruhmkorff était seul d'usage courant, vint s'installer et fonctionner quotidiennement le type moyen de 20 cm. d'étincelle.

Mais c'est de l'apparition des rayons X que date la grande vogue de la bobine. Aujourd'hui, sa fabrication constitue une véritable industrie.

On ne fut pas longtemps à s'apercevoir de l'imperfection de l'appareil son détestable rendement comme transformateur mis à part. L'interrupteur surtout était défectueux.

L'interrupteur organe essentiel, s'il en fut! Tout le mécanisme de l'induction, ne dépend-il pas de la rapidité de la variation du flux de force ou, ce qui revient au même, de l'instantanéité plus ou moins parfaite avec laquelle le courant est établi et interrompu?

Aussi longtemps qu'on n'avait eu affaire qu'à de très faibles intensités, comme en spectroscopie, ou à des phénomènes de peu de durée, comme dans la plupart des expériences de cours, les interrupteurs classiques: interrupteur à marteau, trembleur de Neef, Foucault primitif ou simplifié - organes ingénieux, d'ailleurs s'étaient montrés à la hauteur de leur tâche. Le Deprez vint plus tard. Avec son ressort antagoniste réglable, il constituait un notable perfectionnement sur les modèles précédents.

(1) Nous devons à l'obligeance de MM. Chabaud de Paris, Leybold's Nachfolger de Cologne, et Rochefort de Paris, les clichés de cette notice.

La radioscopie et la radiographie ne purent s'en contenter. Avec certains modèles de bobine, ces opérations exigeaient jusque 15 ampères dans le primaire de la bobine pendant 10, 20 minutes et plus. A ce débit, après 4 ou 5 minutes de fonctionnement, le Deprez collait. On vit alors paraître le Gaiffed'Arsonval à contact de platine continuellement renouvelé; puis l'interrupteur mercuriel à moteur rotatif, déjà décrit dans Gordon et réinventé de dix côtés à la fois, sous des formes plus ou moins heureuses; enfin l'interrupteur cuivre sur cuivre dans le pétrole de Radiguet.

Ces modèles, que nous avons décrits dans une de nos précédentes notices (1), répondaient bien aux exigences de la pratique courante; mais des perfectionnements, des simplifications restaient possibles.

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A ce point de vue, nous signalerons l'interrupteur rotatif de Wydts-Rochefort (fig. 1). Les pièces mobiles: bielle, traverse porte-tige interruptrice, y sont en aluminium; le moteur est de forme basse. Les avantages obtenus par là sont évidents. D'autre part, le godet à mercure peut monter ou descendre en marche; un

(1) Voir la REVUE DES QUEST. SCIENT., juillet 1897.

lle SERIE. T. XV.

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