Cette disposition réduisait à un minimum la production de chaleur, elle ne l'annulait pas entièrement; il fut nécessaire d'en corriger les effets. Car le miroir, parfaitement plan immédiatement après le travail, une fois abandonné à lui-même subissait un retrait, se creusait par le refroidissement. On fixa sur les piliers de la machine deux pièces massives disposées au-dessus des glissières. Ces pièces, trois fois plus T, Tube extérieur. t, Tube intérieur roulant dans le tube T sur les galets g. g', sous la commande du mouvement d'horlogerie M', Manivelle résistantes aux flexions que les glissières, portent des vis de rappel au moyen desquelles on donna aux glissières, par flexion, la courbure nécessaire. Des mesures de haute précision établirent que la flèche convenable était de un centième de millimètre. Pour qu'il fallait laisser entre le plateau rodoir et le miroir 2 centièmes de mm. occupés par la boue d'eau et de l'émeri très fin employé pour donner le dernier douci. Pour une distance légèrement inférieure, la pellicule d'eau se déchirait et les grains d'émeri faisaient des rayures. rattraper un cinq-millième de millimètre sur la presque totalité de la surface et lui donner une planéité parfaite, on a travaillé six mois. Étudiée par le procédé optique, indiqué dans notre précédente notice (1), cette portion fournit aujourd'hui des anneaux de diffraction parfaitement réguliers et qui restent invariables tandis que toute la surface corrigée passe dans le champ de la lunette vérificatrice. Il reste, au centre, une plage A, Verre à travailler.-C, Plateau à mouvement circulaire.-D. Équi- de 20 centim. de diamètre non encore corrigée. Son influence sur la qualité des images serait insensible. N'importe! Dans ce travail difficile impossible, eût-on dit il y a peu de temps (1) On observe dans un petit réfracteur, l'image, réfléchie par le miroir, de points lumineux très déliés. l'artiste veut atteindre une perfection irréprochable, un idéal. L'ensemble des résultats obtenus déjà lui permet cette ambition. L'atelier à double paroi réservé au travail des surfaces optiques est aujourd'hui divisé en deux parties par une cloison. D'un côté, le miroir achève de se polir. Dans l'autre, se trouvent les deux machines pour le travail des objectifs. Ces machines, nous le savons, sont identiques à la machine du miroir, à part ce point que les glissières sont cintrées suivant la courbe méri mobile portant le crown et permettant le nettoyage facile de chaque F. Barillet fixe portant le flint. dienne à donner aux objectifs en creux pour le flint, en bombé pour le crown. Le flint est dans son outil. On procède au rodage préliminaire de sa tranche. Ces travaux, application d'une méthode désormais à l'épreuve de l'expérience, marcheront rapidement. Dans six mois, pense M. Gautier, les deux objectifs seront doucis et polis. Suivra la période des essais de l'appareil, puis enfin l'applica tion à l'étude du ciel par l'observation directe, par la photographie et par la projection. Cette dernière méthode sera particulièrement intéressante pour les visiteurs de l'Exposition. Ce sera un spectacle des plus curieux que de voir, jour et nuit, les astres actuellement au-dessus de l'horizon, soleil, lune, planètes, nébuleuses, amas d'étoiles, en un mot tous les objets célestes à diamètre apparent sensible, venir se projeter en dimensions énormes sur un écran qui pourra avoir de 10 à 15 mètres de diamètre et permettre à une nombreuse assistance d'y saisir mille détails infimes de leur constitution physique. L'énorme lunette pourra encore être transformée en appareil de projection, avec, comme source lumineuse, le soleil ou un puissant arc électrique, et donner des images, grossies des millions de fois, de préparations d'histoire naturelle ou de vues photographiques. La lunette de 60 mètres sera vraiment le clou de l'Exposition de 1900. J. D. LUCAS, S. J. TABLE DES MATIÈRES LIVRAISON DE JANVIER 1899 POUR L'ASTRONOMIE GRECQUE, par le R. P. Thirion, S. J. . L'ATLAS LUNAIRE DE MM. LEWY ET PUISEUX, par R. J. 83 - BIBLIOGRAPHIE. I. Leçons sur la théorie des Marées, par II. Leçons sur la théorie des Fonctions, par Émile III. Scènes de la vie des insectes, par A. Acloque. IV. Les populations primitives, par le général Po- V. La frontière linguistique en Belgique et dans le |