Sayfadaki görseller
PDF
ePub

mal prendre une forme nouvelle et ajouter à la puissance qu'il avait déjà, la force de pénétration et les intérêts nouveaux créés sous la forme de la distillerie agricole. Il vaudrait mieux s'en tenir à la grande distillerie, facile à surveiller, à contenir, fournissant des produits de bonne qualité, et sur laquelle on pourrait agir aisément quand on voudrait restreindre progressivement la production de l'alcool.

Institution du monopole de débit. - De l'avis général, le débit des boissons alcooliques doit être limité et surveillé; mais cette limitation et cette surveillance peuvent être réalisées sans confier le monopole du débit à l'État ou aux communes. On pourrait peut-être admettre, en principe, un certain monopole aux mains d'associations patronnées. Le débit des boissons spiritueuses, tel qu'il est pratiqué dans les systèmes de Gothembourg et de Bergen, présente de sérieux avantages; mais ces systèmes ne sont applicables que dans les pays qui ont été longuement préparés au préalable; d'ailleurs, il ne semble même pas qu'on en soit entièrement satisfait en Norwège.

Enseignement et publications antialcooliques, sociétés scolaires de tempérance et autres sociétés antialcooliques. L'ignorance est une des principales causes des abus alcooliques. C'est elle qui a engendré et qui continue à répandre les erreurs et les préjugés favorables à l'usage des boissons fortes ces préjugés font la moitié des ivrognes.

Mais il ne suffit point d'avoir réfuté les erreurs du peuple, détruit ses préjugés ; il importe aussi de l'instruire concernant les effets physiologiques et pathogéniques des spiritueux. C'est là la partie scientifique de l'enseignement, celle qui doit porter la lumière dans l'esprit pour déterminer la volonté. La conversion sera achevée par le tableau des désordres sociaux de toute espèce qu'engendre l'alcoolisme.

L'enseignement antialcoolique devrait être rendu obligatoire dans toutes les écoles.

Le développement des associations antialcooliques et des sociétés de tempérance ou d'abstinence, est également un des moyens les plus puissants à mettre en œuvre. L'action de ces sociétés est d'autant plus efficace, qu'elles joignent l'exemple au précepte. C'est le mouvement de l'abstinence qui a obtenu en Norwège l'adoption, le maintien et l'amélioration des lois antialcooliques. En Angleterre, les sociétés d'abstinence sont d'actifs foyers de propagande.

Mesures diverses relatives à la fabrication. — La principale mesure proposée, indépendamment de l'institution du monopole et de la limitation du nombre des distilleries (voir ci-devant), est celle qui consisterait à décréter une surtaxe très élevée sur la fabrication de l'alcool, de façon à ce que le prix du petit verre, au détail, fût au moins doublé. On aurait pu craindre jadis que cette surélévation du droit d'accise ne provoquât la falsification des alcools. au moyen de substances plus nuisibles encore. Semblable crainte ne serait plus aussi fondée aujourd'hui que, dans la plupart des pays, ont été organisés des services de surveillance et d'analyse. Quant à la fraude, il n'y a pas lieu de croire qu'elle serait plus considérable en suite d'une surélévation de la taxe, si la surveillance du fisc est suffisamment active.

Mesures diverses concernant la vente et le débit. - La patente spéciale, dite droit de licence, devrait être exigée de tous les vendeurs de boissons spiritueuses (1), et ce droit devrait être très élevé.

La faculté d'exploiter un débit serait réservée aux citoyens de condition respectable, offrant des garanties d'honnêteté et de moralité.

Il conviendrait que les débits de spiritueux fussent l'objet d'une réglementation analogue à celle qui vise les éta

(1) D'après une proposition de loi déposée en juillet dernier à la Chambre des représentants, le droit de licence serait même, pour éviter les fraudes, étendu à tous débits de boissons alcooliques et autres.

blissements dangereux, insalubres ou incommodes. Ils seraient soumis à l'autorisation préalable et à l'enquête de commodo et incommodo. On interdirait l'emploi de locaux exigus, malsains, sans aération possible et non pourvus de cours convenables, ainsi que de locaux situés à certains endroits des agglomérations, notamment près des églises, des écoles, des cours et tribunaux, des casernes, des prisons, des hôpitaux, des hospices, des cimetières,

etc.

Diverses autres mesures devraient être adoptées :

Interdiction du colportage et de la vente ambulante; Interdiction du cumul avec d'autres commerces, sauf le débit d'autres boissons ou celui d'aliments à consommer sur place;

Interdiction du débit dans des bâtiments affectés à un service public ou par des agents de services publics; Interdiction dans les débits de tous actes de l'autorité publique ;

Limitation des jours et heures d'ouverture; etc.

En raison de ce que la licence, l'autorisation préalable et les autres moyens mentionnés ci-devant n'amèneraient peut-être pas une diminution suffisamment rapide du nombre des débits, il faudrait en établir la proportionnalité, dont le chiffre serait abaissé progressivement. On a objecté que, d'après les statistiques, le nombre des débits n'a pas d'influence sur la consommation de l'alcool; on a contesté notamment les bons résultats de la mesure en Hollande. Mais les Hollandais affirment, au contraire, qu'elle a produit un effet utile.

Il y aurait peut-être lieu de combattre spécialement l'usage des boissons relativement fortes, contenant par exemple plus de 35 p. c. d'alcool, en élevant le droit de licence beaucoup plus fortement pour ce qui concerne ces boissons que pour ce qui est des eaux-de-vie et liqueurs relativement faibles.

On a encore proposé d'interdire la vente (sauf pour la

consommation sur place), ainsi que le transport des boissons spiritueuses par quantités inférieures à 5 ou 10 litres, ce minimum devant s'entendre de quantités indivises.

Le projet de loi déposé au Sénat porte suppression des « distilleries » ou boutiques dans lesquelles les boissons alcooliques distillées sont débitées sur le comptoir, et interdiction dans les lieux publics de toute réclame ayant pour objet les boissons alcooliques distillées.

Les infractions aux dispositions légales et réglementaires visant les débits devraient être sévèrement réprimées.

Le débitant serait rendu responsable de tous préjudices causés sous l'influence de l'ébriété par des personnes qui se seraient enivrées dans son établissement. On exigerait de lui un cautionnement destiné à garantir le paiement des amendes et dommages-intérêts auxquels il pourrait être condamné.

Mesures diverses relatives à la consommation. - Ce sont d'abord les moyens de persuasion et d'encouragement, tels que l'enseignement, les publications et les associations antialcooliques, dont il a déjà été question. précédemment; les prix de sobriété, etc.

Ces mesures sont principalement du ressort de l'initiative privée. L'État doit soutenir celle-ci par de larges

subsides.

On devrait afficher, notamment dans toutes les écoles, des tableaux comprenant, d'une part la représentation de quelques organes (estomac, foie, cerveau) d'alcoolisés et des scènes d'ivrognerie, d'autre part celle des mêmes organes chez l'homme sain, ainsi que des scènes de l'intérieur des ménages où l'on pratique la tempérance.

Il serait désirable que la Législature décrétât le dégrè vement de tout ce qui sert à nourrir et à vêtir le peuple, la construction d'habitations ouvrières, la création de caisses de pension pour les travailleurs âgés et invalides, etc. On ne pourra, en effet, arriver à vaincre l'alcoolisme

sans améliorer les conditions économiques de la classe populaire.

Bon nombre d'hygiénistes insistent tout spécialement sur l'utilité du dégrèvement des boissons stimulantes dites hygiéniques café, thé, cacao, vins (au moins le vin ordinaire), bières, etc., ainsi que du sucre, afin de favoriser leur consommation en remplacement des spiritueux.

A défaut d'une alimentation substantielle et suffisamment abondante, l'homme éprouve parfois le besoin de boissons stimulantes.

Le bon café, sucré et chaud, est très recommandable à ce titre, particulièrement pour la saison d'hiver; le thé et le maté conviennent également. Pour la saison chaude, on peut recommander soit le café léger et froid, soit des boissons amères et aromatiques (infusions de réglisse, gentiane, petite centaurée, menthe, etc.). La plupart des hygiénistes sont d'avis qu'on peut recommander également, particulièrement pour la saison d'été, la bière de bonne qualité et fraîche, ainsi que le vin pur ou coupé

d'eau.

Les boissons simplement fermentées (bières, vins) constituent un antidote à opposer à l'eau-de-vie; pour beaucoup de personnes, elles semblent pouvoir aider à la détrôner.

Il faut favoriser la multiplication des établissements affectés au débit exclusif des boissons hygiéniques, sous la forme de cafés de tempérance ou d'aubettes établies sur la voie publique.

Il y a lieu de provoquer l'établissement de fontaines d'eau pure bien en évidence dans les gares et sur la voie publique, près des stations de fiacres et de tramways, aux abords des théâtres, des marchés, etc.

Les Gouvernements doivent prendre les mesures nécessaires pour assurer la bonne qualité des boissons, ainsi que la salubrité des débits.

La loi sur l'ivresse publique devrait être complétée,

« ÖncekiDevam »