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Une réforme dans l'enseignement de la Physique, nous dit-il en substance, lui a paru nécessaire, et cette opinion est le fruit de ses vingt années d'enseignement.

Ce n'est pas, ajoute-t-il, le puéril besoin d'innover qui l'a poussé; il n'a été guidé que par le vif désir de donner à l'élève, dans un livre peu volumineux, un ensemble de connaissances fondamentales solides et claires.

Plus que tout autre, il réclame la bienveillance du lecteur, d'autant plus, dit-il, qu'on ne pourra juger son travail en connaissance de cause, que quand on counaltra les appréciations complètes qu'il compte émettre dans une publication intitulée : Le Programme rationnel. Les prémices seules de cet écrit ont, paraît-il, vu le jour dans une Revue d'Espagne, et comme nous n'avons pas pu en prendre connaissance, notre critique sera forcément un peu limitée.

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Pour découvrir l'idée maîtresse qui a guidé l'auteur, exposons d'abord le plan sommaire qu'il a adopté.

En premier lieu, nous trouvons quelques notions générales des sciences physiques qui servent de préliminaires au cours. Cette introduction est divisée en deux livres : Physique, Chimie. Chaque livre comporte un chapiire traitant de la constitution physique ou chimique des corps, et un second chapitre" sur les actions physiques ou chimiques des agents „.

Ces préliminaires ne se terminent qu'à la page 81 et sont suivis de 64 pages, d'un texte assez serré, de "brèves notions de mécanique,.

Dès ce moment apparaît la préoccupation de l'auteur; en effet, il divise la mécanique en deux traités dans le premier il s'occupe des actions continues et, dans le second, des actions périodiques; partout nous retrouverons cette classification.

Les actions continues comportent deux livres : la dynamique et la statique. Les actions périodiques se divisent aussi en deux livres. Dans le premier intitulé " Ondulations progressives,, on traite successivement en trois chapitres de la propagation, de la réflexion et de la réfraction des ondes ; et dans le second, où nous trouvons également trois chapitres, de la composition et de la décomposition des ondes (interférence, polarisation), du changement de volume par les vibrations et, enfin. de la destruction par les vibrations.

Ici se termine la mécanique et commencent les Éléments de Physique. L'auteur adopte deux grandes divisions: Physique

mouvement des

mécanique, Physique de l'éther. Dans chacune de ces divisions, deux groupes: actions continues, actions périodiques. Actions continues: mouvement des graves corps en général et mouvement des fluides équilibre des solides, équilibre des liquides.

Sous la rubrique " actions périodiques, nous trouvons propagation et réflexion du son; puis, différentes espèces de vibrations; vibrations sonores; coexistence de ces vibrations, leurs effets et, enfin, instruments de musique.

M. Escriche aborde ensuite la physique de l'éther. Dans un premier traité consacré aux actions continues, nous rencontrons: courant et tension électriques - travail physique, chimique et mécanique des courants- ensuite, actions mécaniques et actions par influence de l'électricité statique. Dans le second traité intitulé Actions périodiques, sont réunies la lumière et la chaleur: transmission, réflexion et réfraction de la lumière et de la chaleur; puis équilibre des vibrations; différents modes de vibration, composition et décomposition des vibrations lumineuses; instruments d'optique et, enfin, effets des vibrations calorifiques et appareils thermiques.

Nous entrons maintenant dans le domaine de la chimie, et nous y retrouvons à fort peu près la classification ordinaire, en chimie inorganique -- métalloïdes et métaux et chimie organique hydrocarbures, alcools, phénols, etc.

Enfin, l'ouvrage se termine par une vingtaine de pages dans lesquelles l'auteur aborde sommairement les questions de météorologie.

Nous venons de voir les grandes lignes de ce travail; le plan adopté est-il heureux? C'est là un point discutable; mais ce qui nous paraît décidément malheureux, c'est l'agencement particulier des détails. Pour que le lecteur puisse être bon juge, nous n'aurons qu'une chose à faire, prendre une partie de la physique l'électricité, par exemple - et suivre le livre page par page, afin de montrer comment l'auteur nous y présente les idées, les groupe et les enchaîne pour former le faisceau de nos connaissances en électricité.

C'est à la page 39, dans les notions générales de physique, que nous rencontrons les premiers mots relatifs à l'électricité. En 14 lignes l'auteur y définit les bons et les mauvais conducteurs l'électricité dynamique engendrée par les piles, et l'électricité statique fournie par les machines puis, en une dizaine de paragraphes, il nous présente d'emblée, comme phénomènes

curieux s'expliquant par l'électricité dynamique, les aimants, les électro-aimants, la loi d'Ampère et le galvanomètre.

Il revient alors à l'électricité statique et nous parle du pendule électrique et de la loi des attractions.

Il faut se reporter à la page 75, dans le département de la chimie, pour y retrouver une quinzaine de lignes relatives à la décomposition de l'eau et à la recombinaison de l'hydrogène et de l'oxygène sous l'effet de l'étincelle.

Puis plus rien, jusqu'à la physique de l'éther: Actions continues, page 282.

Le groupement général adopté par l'auteur ressemble dans ses grandes lignes à celui adopté par M. Janet, le directeur de l'École supérieure d'électricité de Paris; mais avec cette différence que l'on ne retrouve pas ici l'originalité et l'ordonnance si didactique qui font le charme de tout ce qui sort de la plume de M. Janet.

En effet, M. Eseriche nous donne successivement des notions de l'éther, de la force électromotrice, de la conductibilité, de la résistance, du courant, de la tension et du potentiel maximum ; tout cela, d'après lui, s'explique sans la moindre difficulté par l'hypothèse des actions continues de l'éther!

Nous voici au " courant électrique,,,qui constitue le livre Ier de la partie qui nous occupe; après quelques préliminaires sur les unités pratiques électro-dynamiques, l'auteur nous parle de l'énergie électrique, de l'équivalence mécanique du travail et du potentiel, et enfin il nous dit ce que l'on entend par travail électrique total et partiel; tout ceci constitue l'introduction.

Ce serait fatiguer le lecteur que de lui montrer en détail la singularité d'arrangement des matières de chacun des chapitres suivants. Nous ne nous arrêterons qu'au chapitre III où cette singularité s'accentue et qui mérite une attention spéciale; il est intitulé Travail mécanique des courants électriques,.

Comme introduction, l'auteur montre en quoi consiste le travail mécanique d'un courant, et ce que l'on entend par champ magnétique.

Dans une première sous-division, nous rencontrons alors : Attraction et répulsion des courants, bebines et solenoïdes, électro-aimants, magnétisme par influence, aimantation par friction, magnétisme terrestre, inclinaison et déclinaison.

Suivent les applications: galvanomètres,

tance,

régulateur de lumière électrique,

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spectres,

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sonnerie élec

trique,

télégraphie,

moteurs électriques,

anneau de

Gramme et machine dynamo-électrique de Gramme. Dans la seconde partie du chapitre seulement théorie de l'induction, ses lois, etc.; et comme applications, l'auteur revient sur la théorie des générateurs, et termine par la bobine de Ruhmkorff, le téléphone et le microphone.

Quant au livre II de cette partie, il est consacré à l'électricité statique.

Il suffit d'avoir prêté un moment d'attention à l'énumération qui précède, pour se rendre compte a priori de la difficulté que l'auteur a dû éprouver pour agencer ainsi les matières que comporte son travail. Aussi la lecture de l'ouvrage est-elle parfois pénible; il n'est pas rare de rencontrer des paragraphes de quelques lignes, dans lesquels on est renvoyé deux ou trois fois tantôt à ce qui précède, tantôt à ce qui suit.

Il est possible que le cerveau de l'étudiant espagnol soit fait à cette gymnastique; mais j'ose dire, sans crainte de me tromper, que sur celui des étudiants du Nord elle produirait un effet désastreux.

Quelques mots encore au sujet de détails rencontrés çà et là. Les notions générales sur la chaleur devraient être remaniées et mises à la hauteur des connaissances actuelles.

L'auteur admet que la colonne d'air au-dessus de la surface du sol est de 300 kilomètres; qu la hauteur de la colonne de mercure est de 76 centimètres, si l'expérience se fait à 0o C. et au niveau de la mer; qu'une pompe aspirante élève l'eau à to mètres; que les aéronautes s'élèvent à plus de 10 kilomètres dans l'atmosphère, etc.; bref, quelques inexactitudes ou fautes d'impression qui sautent aux yeux.

L'auteur donne partout la prononciation espagnole des noms des savants étrangers; quelques indications historiques n'eussent-elles pas été préférables?

Chemin faisant, nous rencontrons cependant certaines démonstrations nouvelles ou heureusement modifiées, ainsi que quelques appareils très ingénieux dus à l'auteur: appareil pour la démonstration de la théorie du coin, de l'écoulement des liquides: un appareil hydrodynamique; un autre pour les lois de la capillarité, etc.

Enfin, signalons que les exemples d'application aux choses usuelles de la vie sont répandus à profusion dans l'ouvrage, et que souvent le choix en est très heureux.

Notre principale critique porte donc sur l'ordre des matières.

Notre façon de voir se modifierait peut-être, si nous étions au courant des idées que M. Escriche a mises ou mettra encore en relief dans son "programme rationnel „; mais nous craignons fort que cès raisons ne parviennent pas à ébranler le fond de notre conviction.

Est-ce à dire que nous rejetions le livre que nous venons d'analyser? Bien loin de nous cette idée! Au contraire, nous sommes d'avis qu'il mérite de figurer dans toute collection d'ouvrages de physique, ne fût-ce que comme une curieuse manifestation d'une tentative hardie.

VANDEVYVER.

III

LA LIQUEFACTION DES GAZ. Méthodes nouvelles. Applications, par J. CAURO, ancien élève de l'École polytechnique, agrégé des sciences physiques, docteur ès sciences. Un volume grand in-8°, de 83 pp. avec 40 figures. Paris, Gauthier-Villars, 1899.

Par des expériences restées célèbres, où la compression et le froid emprunté aux mélanges réfrigérants travaillaient de concert, Faraday fondait, en 1823, un des plus beaux chapitres de la Physique moderne la liquéfaction des gaz (1). L'année suivante, le pharmacien français Bussy découvrait le principe du refroidissement par ébullition dans le vide et le principe des cascades; les physiciens se trouvaient, dès lors, en possession des deux procédés fondamentaux de toute liquéfaction: la compression et la réfrigération. Déjà les acides sulfhydrique, carbonique et chlorhydrique, l'anhydride sulfureux, le protoxyde d'azote, le cyanogène et le gaz ammoniac avaient cédé aux efforts des deux heureux expérimentateurs; on pouvait espérer vaincre la résistance qu'opposaient les autres gaz, par l'emploi d'appareils plus

(1) En 1783, Monge et Clouet liquéfièrent, pour la première fois, l'anhydride sulfureux par simple refroidissement; antérieurement Van Marum avait liquéfié le gaz ammoniac par la compression; Guyton de Morveau réalisa la même expérience par l'effet du froid seul. Mais ces expériences restèrent sans suite; loin d'en tirer une conclusion générale relativement à la possibilité de liquéfier tous les gaz, on considéra leurs résultats comme douteux.

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