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recueil de ce genre est, pour le malade, aussi nécessaire que le médecin. »Vous l'entendez, écarter les idées tristes, fixer les idées joyeuses.

Ce bas monde est une vallée de larmes, c'est vrai. Mais sur les coteaux qui l'enserrent poussent des fleurs, nos espérances; des oiseaux, nos rêves la traversent et l'égayent du chant des illusions, et à de certains jours elle s'illumine toute au soleil du bonheur. Les jours où nous la traversons secoués par l'ouragan du malheur ou trempés par la pluie des tristesses, ranimons nos courages et réchauffons nos cœurs au souvenir des matins ensoleillés, à l'espoir des prochaines aurores.

J. J. VAN BIERVLIET, Professeur à l'Université de Gand.

LES BLANCS PRÉCOLOMBIENS

figurés et décrits

dans les plus anciens documents du Mexique et de l'Amérique centrale

Quoique les Papas et les autres Gaëls n'aient jamais été nombreux dans la région isthmique du Nouveau Monde ; que leur domination y ait été courte, que leur postérité se soit de bonne heure mêlée avec l'élément indigène (1) et que leur civilisation n'ait pu se maintenir intacte, on reconnaît pourtant leur empreinte dans les langues, les sciences, les arts, l'industrie (2) et les religions (3) du

(1) Dans la célèbre allocution adressée à F. Cortés, Montezuma II dit que, au retour de Quetzalcoatl, « ya estaban casados los que habian quedado con las mujeres naturales de la tierra y tenian mucha generacion y fechos pueblos donde vivian » (H. Cortés, Cartas y relaciones al emperador Carlos V, p. 86 de l'édit. de D. P. de Gayangos. Paris, 1866; in-8°). D'autres sources sont citées et analysées dans Les deux Quetzalcoatl espagnols: J. de Grijalva et F. Cortés, par E. Beauvois (MUSEON de Louvain, t. IV, no 4, août et octobre 1884, pp. 584-588).

-

(2) Traces d'influence européenne dans les langues, les sciences et l'industrie précolombiennes du Mexique et de l'Amérique centrale, par E. Beauvois (dans REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, avril 1897, 2e série, t. XI, pp. 496-531. Louvain, 1897, in-8°; aussi tiré à part).

(3) La légende de saint Columba chez les Mexicains du moyen âge, par E. Beauvois (dans MUSÉON, avril et juin 1887, t. V, no 2, pp. 156-172 et n° 3, pp. 298-310); Pratiques et institutions religieuses d'origine chrétienne chez les Mexicains du moyen âge, par E. Beauvois (dans REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, juillet et octobre 1896, 2e série, t. X, pp. 166-211 et 415-426); La contrefaçon du Christianisme chez les Mexicains du moyen âge, par E. Beauvois (dans le MUSEON et la REVUE DES RELIGIONS, t. XVII, no 2, avril 1898, pp. 122-144, et nos 3-4, juin-août 1898, pp. 223-242. Louvain, in-8°).

Ces différents mémoires ont été tirés à part.

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Mexique et de l'Amérique centrale, non moins que dans les traits physiologiques et le costume de leurs habitants. La première station dans le Nouveau Monde des propagateurs de la civilisation toltèque et nahua portait le nom caractéristique de Pays des Blancs, aussi bien en nahua Aztlan (1), qu'en vieux norrain «Hvitramannaland (2). Leur teint blanc, leurs cheveux roux ou blonds et leur barbe, qui contrastaient avec la peau cuivrée ou couleur de coing bouilli (3), les crins noirs et la face glabre des indigènes, servaient à les caractériser aux yeux de ceux-ci et suffisent encore à nous les faire reconnaître dans les récits et les œuvres plastiques. Les futurs dominateurs, dont la venue était attendue par les uns avec espoir, par les autres avec appréhension, étaient représentés, même avant l'arrivée des Espagnols, comme blancs et barbus ; tels avaient certainement été les missionnaires et autres immigrants qui étaient les prototypes de ces

fils du

(1) Pour n'avoir pas à reproduire ici les documents et arguments que nous avons prodigués dans nos précédents mémoires, bornons-nous à renvoyer aux témoignages qui y sont contenus et analysés: L'Elysée des Mexicains comparé à celui des Celtes (dans REVUE de l'Hist. des RELIGIONS, 5e ann., nouv. sér., t. X, 1884, in-8°, pp. 271-275); - Relations précolombiennes des Gaëls avec le Mexique (dans COMPTE RENDU DU CONGRÈS INTERNATIONAL DES AMÉRICANISTES A COPENHAGUE 1883. Copenhague, 1884, in-8°, pp. 74-97); — La Tula primitive berceau des Papas du Nouveau Monde (dans MUSEON, no 2. avril 1891, pp. 206-251. Louvain, in-8°); Migrations d'Europe en Amérique pendant le moyen âge: les Gaëls (dans MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ BOURGUIGNONNE DE GÉOGRAPHIE ET D'HISTOIRE, t. VII, pp. 155-180. Dijon, 1891, in-8°); Les Papas du Nouveau Monde rattachés à ceux des Iles Britanniques et Nordatlantiques (dans MUSEON, t. XII, nos 2 et 3, avril et juin, 1895, pp. 171-188 et 213-254). Tous ces mémoires ont été tirés à part. (2) E. Beauvois, La découverte du Nouveau Monde par les Irlandais et les premières traces du Christianisme en Amérique avant l'an 1000 (dans COMPTE RENDU DU CONGRÈS INTERNATIONAL DES AMÉRICANISTES. Nancy, 1875, t. 1, pp. 41-95).

(3) Toda la gente tiene color de membrillos cocidos (Ant. de Herrera, Historia general de los hechos de los Castellanos en las islas y tierra firme del mar Oceano, Madrid, 1750. in-4o, Dee. II, L.VII, ch. 10, p. 185).— Franc. Lopez de Gomara (Hist. general de las Indias, 1re part., p. 440, de l'édit. de Enr. de Vedia, Madrid, 1863, in-8°) dit que les anciens Mexicains étaient leonados en color, c'est-à-dire de teint fauve comme le poil

du lion.

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soleil ou hommes de l'Est. Aussi les traditions sont-elles unanimes à affirmer que Quetzalcoatl (1) et ses Toltecs (2)

(1) La cara que tenia [Quetzalcoatl] era muy fea, y la cabeza era larga y barbuda (Bern. de Sahagun, Historia universal, L. III, ch. 3, p. 108 du t. VII des Antiquities of Mexico de lord Kingsborough ; p. 207 de la trad. franç. de D. Jourdanet et Rémi Siméon). Queçalcoatl era hombre blanco, crecido de cuerpo, ancha la frente, los cabellos largos y negros, la barba grande y redonda (Bart. de las Casas, Apologética historia, ch. 122, extrait à la fin du t. V de son Historia de las Indias, édit. par le Mis de la Fuensanta del Valle; Madrid, 1876, in-8°, p. 449. Cfr. Geron. de Mendieta. Historia eclesiástica indiana, édit. par J. G. Icazbalceta, Mexico, 1870, in-8°, p. 92). La barba larga entre cana y roja (Diego Duran, Historia de las Indias de Nueva España, t. I, Mexico, 1880, in-4o, p. 73). — Quetzalcohuatl..... fue de muy buena disposicion, blanco y rubio y barbudo (Juan de Torquemada, Monarchia indiana, Madrid, 1723, in-4o, L. III, ch. 7, p. 255 du t. I). Su imagen tenia la cara mui fea, y la cabeça larga y mui barbado (ld. ibid. L. VI, ch. 24, p. 52 du t. II). Al dios Quetzalcohuatl pintaban en un idolo mui grande i disforme, barbado Barbado, porque avia pronosticado la venida de la gente barbada, que avia de venir á señorear estas tierras (Id. ibid. L. VI, ch. 37, p. 71 du t. II). Era Quetzalcoatl...... hombre blanco y barbudo (Ixtlilxochitl, Historia chichimeca, dans le t. IX, p. 206 des Ant. of Mex. de Kingsborough). La statue de Quetzalcoatl, placée dans son temple à Cholula, portait une longue barbe (G. de Rojas, Relacion de Cholula, § 14, citée par A. F. Bandelier, Report of an archæological tour in Mexico in 1881, p. 206, t. Il de Papers of the Archæological Institute of America: American series. Boston, 1884, in-8°). Les ANALES DE CUAUHTITLAN (pp. 18-19, en appendice aux ANALES DEL MUSEO NACIONAL DE MÉXICO), où est insérée une légende fort irrévérencieuse sur Quetzalcoatl, probablement fabriquée par les diffamateurs que mentionnent D. Duran (Hist. de las Indias, t. II, p. 78) et Torquemada (Mon. ind. L. III, ch. 7, p. 255 du t. I), disent qu'on lui fit une barbe postiche: « Luego le fingieron barbas con plumas de tlauhquechol, pegándoselas por los cañones en la cara. " - En résumé, ce type dans son ensemble (teint blanc, épaisse barbe blonde et chevelure longue et non crépue, front large, tête oblongue) ne peut s'appliquer qu'à un homme de race dite caucasique.

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(2) Estos reges eran altos de cuerpo y blancos, barbados como nos Españoles y por esto los Indios, cuando vino el marqués (del Valle F. Cortés), entendieron que era Tlolpliltzin (Topiltzin), como les habia dicho que habia de volver á cierto tiempo con sus vasallos antiguos de sus pasados. (Ixtlilxochitl, p. 326 du t. IX de Kingsborough; p. 33 du t. I de Obras históricas de Don Fernando de Alva Ixtlilxochitl, édit. et annoté par A. Chavero. Mexico, 1891-92, pet. in-4o). Los Toltecas eran blancos y aunque no tan cerrados de barba como los Españoles, la tenian mas poblada que los Chichimecas y otras naciones que despues vinieron á poblar; y hasta el dia de hoy se nota esta diferencia en los pocos que han quedado y se precian de descender de los antiguos Toltecas (Mariano Veytia, Historia antigua de Méjico, édit. par Ortega, t. 1, Mexico. 1856, in-8°, p. 209).

étaient blancs et barbus (1). On retrouvait ces traits, jusqu'au xvIe siècle, chez les fils de Nezahualpilli: Tecocoltzin (2), roi de Tezcuco, et Ixtlilxochitl (3). Celui-ci, qui fut baptisé avec le prénom de Fernando, « était de haute stature et aussi blanc que pas un Espagnol, de sorte que sa personne et sa manière d'être attestaient son origine (4). » Il descendait, en effet, de la petite-fille de Topiltzin, le dernier roi des Toltecs, appelée du nom caractéristique de Blanche Fleur (Aztat (5) Xochitl) et mariée à Nopaltzin, le second empereur des Chichimecs (6). Si l'on n'a pas de plus nombreux exemples d'atavisiné à énumérer, c'est probablement parce que, après la ruine de l'empire des Toltecs, une loi prescrivit d'immoler, à l'âge de cinq ans, les enfants qui à leur naissance seraient très blancs et blonds, et qu'elle resta en vigueur jusqu'à l'arrivée des Espagnols » (7).

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(1) Au Musée ethnographique du Trocadéro à Paris, une statue en pierre représente un chef toltec, avec de fortes moustaches, la tête couverte d'une demi-mitre qui serait identique aux nôtres, si elle avait une seconde corne. Il tient une hache en pierre.

(2) Cortés se admiró de vér á Tecocoltzin, que no havia Español en el exercito mas blanco, que él » (Torquemada, Mon. ind. L. IV, ch. 42, p. 444 du t. I).

(3) Quedaron admirados de vér hombre tan blanco y con barbas en el rostro (Id. ibid., p. 444).

(4) Fué Don Fernando Tecocoltzin muy gentilhombre, alto de cuerpo y muy blanco, tanto cuando podia ser cualquiera Español por muy blanco que fuese, y que mostraba su persona y término descender y ser del linage que era (Ixtlilxochitl, p. 414 du t. IX de Kingsborough ; p. 345 du t. I de l'édit. de Chavero).

(5) C'est ainsi que nous restituons la première partie de ce nom, écrite azcatl (qui signifie « fourmi » et qui cadrerait mal avec xochitl, signifiant fleur ») dans les deux éditions d'Ixtlilxochitl. —- Tezozomoc (Hernando Alvarado), en apocopant le même nom, l'écrit Aztaxochitl, qu'il explique par flor blanca (Crónica mexicana, ch. 1, p. 223 de l'édit. d'Orozco y Berra. Mexico, 1878, in-80. — Cfr. Migrat. d'Europe en Amérique, par E. Beau. vois, p. 152, note 3).

(6) Ixtlilxochitl, p. 349 du t. IX de Kingsborough; p. 96 du t. I de l'édit. de Chavero.

(7) Desde esta tiempo quedó por ley que en naciendo alguna criatura muy blanca y rubia, siendo de edad de cinco años, la sacrificaban luego y duró hasta la venida de los Españoles (Ixtlilxochitl, Cuarta relacion: de la

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