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spéciale pour pouvoir être exposée ici. Suivant les principes exposés plus haut, de même que le chimiste met la substance inconnue qu'il veut reconnaître successivement en contact avec une série de réactifs jusqu'à ce que se produise la réaction révélatrice, de même font le physiologiste et le médecin. Par la voie digestive, ou sous-cutanée, ou cutanée, par piqûres, incisions, scarifications, il introduira successivement des substances diverses jusqu'à ce qu'il provoque précisément les accidents qu'il veut combattre.

Dès lors il est maître de la situation et, par une vaccination progressive avec cette même substance, il arrivera à empêcher le retour des accidents. La chose pourra demander des semaines, des mois, des années, mais les acquisitions de la Science à ce jour permettent tous les espoirs; et encore ne sommes-nous qu'aux premières promesses!

Ce nour.isson va périr. Son estomac se refuse à digérer le lait maternel ou animal. Et voici qu'à la suite de quelques gouttes de lait injectées sous la peau, progressivement, la tolérance s'établit et l'enfant est sauvé.

Êtes-vous empoisonné par le lait, les œufs, les moules et cent autres substances que l'on ne soupçonnait guère capables de tels méfaits ? Votre médecin vous injecte ou vous fait absorber progressivement de petites doses de la substance qui vous rendait malade : il vous vaccine littéralement contre le lait, le homard, le chocolat !!

Vous avez la migraine? Pour quelle cause ? Le médecin cherche, péniblement quelquefois, au milieu de tant de substances qui sont chaque jour absorbées, celle qui déclanche le choc migraineux. S'il la trouve, non seulement il vous évite la crise en vous défendant ce produit, mais encore il vous vaccinera pour toujours, en vous faisant absorber de petites doses de cette substance ou d'une analogue.

Avez-vous des accès d'asthme? Pourquoi? Est-ce parce

que vous êtes sensible à l'odeur d'un animal, d'une fleur, d'un parfum dont les subtils éléments viennent vous donner, sans que vous vous en doutiez certes, un choc hémoclasique. On cherche et, la cause connue, la même thérapeutique pourra vous guérir.

Les cas de ce genre abondent déjà. Une jeune dame était prise d'accès d'asthme. Une enquête minutieuse démontra qu'ils se produisaient chaque fois qu'elle avait touché un cobaye, un pauvre petit cochon d'Inde! On la vaccina contre le cobaye!

On désensibilise ainsi les sujets malencontreusement sensibles à certaines odeurs de plantes ou d'animaux.

Migraines, éruptions de la peau, troubles intestinaux ont même été guéris par l'ingestion de substances telles que la peptone, du groupe des albuminoïdes ou protéines, et voici créée la Protéinothérapie!

Sur combien de points, dans combien de maladies, la Science ne devra-t-elle pas modifier et ses théories et ses pratiques? Combien de maladies semblent avoir trouvé leur explication? Il serait prématuré de croire que tout est découvert, que nous tenons la clef du problème, mais il n'en est pas moins vrai que ce sont là de précieuses acquisitions. Le sujet est si vaste, les questions sont si complexes, les difficultés sont si considérables qu'il faut déjà s'estimer bien heureux d'avoir des directives qui ne soient pas décevantes et démenties par les faits.

Ne nous imaginons pas qu'un ordre nouveau des choses est né en médecine, qu'une thérapeutique nouvelle est fondée, ne varietur. Non pas : nous ne sommes pas habitués à de pareilles révolutions et elles ne sont pas souhaitables. La Science évolue lentement, parce que l'emballement lui est interdit et par sa gravité naturelle et par les conséquences des erreurs qu'elle soutiendrait. Nous avons dit l'effort scientifique extraordinaire qu'a provoqué cette question des « Chocs biologiques ». Le dernier mot n'est pas dit. Les résultats obtenus illustrent

d'une façon admirable ce que peut donner l'union du Laboratoire et de la Clinique. Ils doivent faire monter vers les savants qui, pendant des années, se penchent sur ces difficiles problèmes, l'admiration de tous ceux qui savent apprécier l'extraordinaire travail qu'ils ont fourni comme aussi les services qu'ils ont rendus et qu'ils rendront encore à la pauvre humanité souffrante.

Dr DELASSUS,

Doyen de la Faculté libre de Médecine de Lille.

Les greffes osseuses

« La greffe est une opération par laquelle on déplace une partie vivante, de sorte qu'elle continue à vivre par les adhérences qu'elle contracte avec une autre partie du même individu ou d'un individu différent ». (Dictionnaire de Dechambre.)

Le mot « greffe », dans sa conception habituelle, éveille une idée de fertilité, d'aptitude du fragment prélevé, non seulement à vivre, mais à s'accroître, à se développer en puisant chez un hôte les matériaux nécessaires à son existence, mais en gardant aussi son individualité.

C'est dans le règne végétal que la greffe fut pratiquée d'abord, et depuis la plus haute antiquité : chacun connaît les résultats obtenus dans nos jardins; bien des fleurs et des fruits sont dus à divers procédés de greffe.

Chez les animaux inférieurs et les embryons de vertébrés, des expériences permettent d'obtenir des individus de forme bizarre: vers bifurqués ou trifurqués, têtards à deux queues, etc.

Chez l'homme, des chirurgiens barbiers étudiaient, dès le xve siècle, l'art de refaire un nez à l'aide de lambeaux pris dans le voisinage.

Actuellement, on tente la greffe de tous les tissus : peau, tendons, nerfs, vaisseaux, os, etc. La terrible expérience de la guerre a malheureusement fourni trop d'occasions d'utiliser et de perfectionner ces méthodes.

La greffe osseuse est sans doute de celles qui ont provoqué le plus de discussions. Son étude, tout en docu

mentant le lecteur sur un sujet important et d'actualité, montrera toute la complexité des problèmes posés.

INDICATIONS DE LA GREFFE OSSEUSE

La greffe a été employée pour réparer une solution de continuité, résultat d'une intervention chirurgicale, d'une inflammation de l'os ou d'un traumatisme.

On l'a utilisée aussi pour fixer dans un but thérapeutique des parties normalement mobiles.

I. Soit une tumeur de l'humérus: son volume, sa nature plus ou moins maligne, son influence sur les tissus voisins exigent son ablation. Le plus souvent, il faut sacrifier en même temps le membre tout entier. Mais quel succès, si l'on se contente d'extirper l'os malade que l'on remplace par un fragment osseux de même longueur, convenablement choisi; et si, par une longue suite de soins méticuleux, on parvient à conserver le membre, avec toutes ses fonctions !

II. Une ostéomyélite, une inflammation a nécrosé une longue partie d'un os important. Le plus souvent, cet os se régénère; mais il ne l'a pas fait, et sur une longue étendue le squelette est interrompu. Une greffe peut rendre sa fonction à ce membre impotent.

III. Une fracture grave, le plus souvent accompagnée de perte de substance et d'infection profonde, a laissé les fragments sans vitalité, incapables de se souder (1). Le membre est ballant, inutile ou à peu près le cas s'est produit trop souvent pendant cette guerre. Faut-il amputer? Ici encore la greffe trouve une de ses principales indications.

IV. Une fracture du crâne a nécessité une trépanation large le blessé guérit. Mais le cerveau n'est plus protégé

(1) On appelle pseudarthrose la fausse articulation produite par la mobilité des deux fragments non soudés.

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