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de Chokier (HI a) toutes les couches siliceuse; qui apparaissent au-dessus des derniers bancs calcaires de l'assise de Visé. En procédant ainsi on réunit sous le nom de phtanites, des roches de type lithologique très différent. Parmi celles-ci, les unes doivent être considérées comme des calcaires, ou tout au moins des roches fortement calcareuses, ayant subi une décalcification et une silicification simultanées (1). On verra plus loin que M. l'abbé Delépine vient d'adopter cette opinion.

A Visé, dans des couches qu'il considère comme ayant acquis leurs caractères lithologiques actuels par une silicification postérieure au dépôt, M. Delépine a découvert une faune nettement dinantienne, correspondant à la subdivision D-D, de la classification d'Arth. Vaughan (2).

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D'autre part, dans diverses coupes, comme à Warnant et au rocher qui porte les ruines de Poilvache, on voit s'intercaler entre les derniers bancs de calcaire, de minces lits de phtanites, continus et d'épaisseur régulière, dont la présence fait supposer qu'il y a eu passage graduel d'un mode de sédimentation à l'autre, par voie d'alternance. Il y a alternance aussi à Visé, où les roches siliceuses renferment des bancs minces de calcaire argileux. En dehors des calcaires silicifiés, les roches dénommées phtanites comportent des bancs d'origine terrigène, dans lesquels le microscope montre de très menus grains de quartz anguleux, enrobés dans une masse formée principalement de calcédoine, pigmentée par du charbon.

On y a reconnu la présence de radiolaires et de spicules de spongiaires. M. M. Bellière a même décrit récemment une variété de phtanite à tel point riche en spicules de Monactinellides qu'il n'a pas hésité à la désigner sous le nom de spongolithe, créé en 1897 par M. Cayeux pour certaines roches du niveau de la Meule de Bracquegnies, presque uniquement formées de spicules.

Ces spongolithes carbonifériens ont été recueillis à Malonne et à Floreffe, dans la bordure sud du noyau Westphalien

(1) J. de Lapparent, loc. cit., p. 86.

(2) G. Delépine, Les formations supérieures du calcaire carbonifère de Visé. ANN. SOC. SCIENTIF. BRUX., octobre 1921, p. 118.

inférieur qui occupe la partie centrale du Synclinal de Namur à cette longitude (1).

Durée des transformations dia génétiques.

L'étude très détaillée des minerais de fer oolithiques d'âge jurassique a conduit M. L. Cayeux (2) à recɔnnaître l'existence dans ces dépôts, de menus fragments remaniés, jouant le rôle de galets minuscules. En règle générale, dans tous les minerais qu'il a étudiés, on rencontre de ces galets, et ils proviennent de la couche même dans laquelle ils sont contenus.

Il y a donc eu, dans ces sédiments, un remaniement contemporain du dépôt. D'après M. Cayeux : « 1o Dès l'époque même de leur formation, les minerais oolithiques du Jurassique de France étaient composés comme ils le sont aujɔurd'hui. 2o La consolidation de ces niveaux s'est faite tellement vite qu'elle était achevée au moment de leur remaniement ». Leur transformation se serait effectuée sous la mer, et M. Cayeux n'hésite pas à conclure qu'il existe un véritable métamorphisme général d'origine sous-marine qui serait un des grands facteurs de la lithogenèse.

Il convient d'attendre, pour se prononcer sur la rectitude de cette conception, l'exposé des arguments dont M. Cayeux annonce la publication. Mais on peut considérer comme acquis que des transformations très importantes ont été contemporaines ou quasi contemporaines de la sédimentation, et croire que le progrès des études de lithologie des roches sédimentaires conduira à restreindre singulièrement l'emploi des longs espaces de temps auxquels on s'est habitué à recourir pour expliquer le passage des sédiments originairement meubles, à la catégorie des roches cohérentes.

Il est intéressant de juxtaposer aux conclusions de M. L. Cayeux celles que fournit à M. J. de Lapparent (3) l'étude

(1) Marcel Bellière, L'existence de Spongolithes dans le houiller inférieur. ANN. SOC. SCIENTIF. BELG., t. XL, III, pp. 115-117. (2) L. Cayeux, Notion d'un métamorphisme général sous-marin, déduite du remaniement des minerais de fer oolithiques jurassiques, contemporain de leur dépôt. C. R. Ac. Sc., t. 172, no 8, p. 460. Paris, 1921.

(3) J. de Lapparent, Le caractère épisodique des bancs du calcaire

de la dolomitisation de certains bancs du Calcaire carbonifère du Boulonnais.

M. J. de Lapparent a relevé dans les calcaires viséens, exploités comme marbres, à la carrière du Haut-Banc, la présence de bancs incomplètement dolomitisés, constitués par la superposition de plusieurs lits alternativement calcaires et dolomitiques, disposés parallèlement à la stratification. Un banc dont la base est formée par une accumulation de Lithostrotion et Syringopora, fortement dolomitisés, se continue par un lit coquillier demeuré calcaire, puis par une couche oolithique indemne de toute dolomitisation. La base du banc immédiatement supérieur est formée de dolomie cristalline.

Des phénomènes de cette espèce suggèrent immédiatement l'idée d'une dolomitisation hâtive, contemporaine de la formation des couches, et « intimement liée aux épisodes qui ont été la cause de leur sédimentation » (I).

On a vu précédemment qu'en étudiant les blocs de phtanites dévoniens englobés dans la brèche de la région d'Hersbach, dans les Vosges d'Alsace, M. J. de Lapparent s'était vu dans la nécessité de conclure que les couches qui ont fourni ces blocaux avaient été consolidées avant la formation des sédiments qui les surmontent ou du moins avant le dépôt de toute masse importante de ceux-ci. Il y a plus, certains de ces phtanites ont été transformés en une cornéenne criblée d'aiguilles de pseudosillimanite, dont on trouve des fragments dans le conglomérat. Nous ne pouvons donc, dit M. de Lapparent, « échapper à cette idée que la consolidation des phtanites fut rapide, et que leur métamorphisme fut contemporain de l'époque de leur dépôt » (1).

Les temps géologiques ont-ils vraiment eu l'immense durée qu'on s'est accoutumé de leur attribuer ?

L'origine des Pétroles.

On sait que le mode de formation des hydrocarbures naturels a donné matière à des controverses prolongées,

carbonifère du Boulonnais et la dolomitisation de certains d'entre eux. C. R. AC. SCIENCES, t. 172, avril 1922, p. 1053.

(1) J. de Lapparent, Op. cit., COMPTE RENDU DU CONGR. DES Soc. SAV. DE 1920. Paris, 1921.

entre les partisans de l'origine organique, sédimentaire, et les tenants de l'origine interne. Les chimistes, à la suite des beaux travaux de Berthelot, Mendelejeff, Moissan, Sabatier et Senderens, pour ne citer que les principaux, ont presque unanimement adhéré aux théories qui expliquent la genèse des pétroles par des réactions chimiques ayant leur siège dans la profondeur de l'écorce terrestre, au voisinage des masses magmatiques. Les recherches expérimentales de MM. Sabatier et Senderens, dont on se rappelle les beaux travaux sur la catalyse, ont fait reconnaître qu'en présence de l'hydrogène et d'un catalyseur tel que le nickel, le cobalt ou le fer réduits, on peut transformer l'acétylène en divers hydrocarbures, analogues à ceux qui constituent les pétroles.

En présence du nickel, à une température comprise entre 200 et 300 degrés, en opérant avec un excès d'hydrogène, ces savants ont obtenu un mélange d'hydrocarbures forméniques rappelant les pétroles d'Amérique, tandis qu'un excès d'acétylène déterminait la formation d'hydrocarbures forméniques et cycloforméniques, associés suivant le type des pétroles russes. Avec le cobalt ou le fer remplaçant le nickel comme catalyseur, on produit un mélange à odeur désagréable, offrant des analogies avec les pétroles du Canada.

Les géologues, à la suite des travaux de Potonié sur les dépôts sapropéliens, et d'Engler sur les produits de distillation des diverses matières organiques dont on peut admettre la présence dans ce genre de sédiments, s'étaient, il y a quelques années, rangés en grande majorité parmi les partisans de l'origine organique, qui leur paraissait cadrer mieux avec ce qu'on connaît des conditions de gisement des pétroles.

Dans ces derniers temps, les progrès des recherches physico-chimiques appliquées à la géologie, en éclairant d'un jour tout nouveau les phénomènes qui s'accomplissent dans la différenciation et la consolidation des magmas, ont attiré l'attention sur le rôle considérable qu'il convient de reconnaître aux gaz et aux vapeurs dans la constitution des systèmes très complexes que sont les masses magmatiques. D'autre part, les travaux de MM. W. A. Tilden (1), R. T.

(1) W. A. Tilden. CHEMICAL NEWS, vol. LXXV, 1897, p. 169.

Chamberlin (1), Armand Gautier (2), Albert Brun (3), G. Pamfil et G. Beaume (4) sur la nature et l'origine des gaz que dégagent les roches endogènes, même très anciennes, lorsqu'on les porte à haute température, ont ouvert sur cette question, des horizons imprévus. En dehors des gaz dont l'étude relève exlusivement de la chimie inorganique, les hydrocarbures ont apparu, tout au moins à l'état de traces, dans presque toutes les roches étudiées.

Ainsi des granites, des syénites, des gabbros, des diorites, des diabases, examinés par R. T. Chamberlin, ont fourni de petites quantités de méthane. Le granite de Vire, exceptionnellement bien partagé, a donné au rouge, de 120 à 140 litres de ce gaz par mètre cube de roche. Les météorites pierreuses en contiennent parfois en quantité notable, mais les fers météoriques en paraissent exempts. Les roches volcaniques vitreuses sont parfois très riches. Ainsi une ponce du Pichincha (Équateur), a fourni à M. A. Brun, 82 gr. de paraffine par tonne; une obsidienne du Mexique a dégagé 153 grammes d'hydrocarbures par tonne. Des cendres du Vésuve, fraîchement tombées, traitées par le chloroforme, ont abandonné des hydrocarbures.

Enfin, la présence de méthane dans les gaz d'origine volcanique est bien connue : rappelons que Moissan, analysant les gaz recueillis en 1902 par M. Lacroix à la Montagne Pelée, y a rencontré 5,4 % de méthane, associé à divers gaz parmi lesquels dominaient l'azote, l'anhydride carbonique et l'oxygène.

Impressionnés par l'universalité de la diffusion des hydrocarbures dans les roches endogènes, cristallines ou vitreuses, par leur présence dans les produits gazeux des volcans, et surtout par l'énorme quantité d'huile minérale fournie par certains sondages, quelques géologues, forts de l'appui des

(1) R. T. Chamberlin. Gases in Rocks. Contribution to Cosmogeny, 1908.

(2) C. R. AC. DES SC., t. CXXXI, 1900, p. 647; t. CXXXII, 1901, p. 58.; t. CXXXVI, 1903, p. 16.

(3) Albert Brun, Recherches sur l'Exhalaison volcanique, Genève, 1911.

(4) G. Pamfil et G. Beaume, Contribution à l'étude des gaz des roches. ANNUAIRE INSTITUT GÉOLOG. DE ROUMANIE, 1912.

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