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de la faille d'Hydrequent, qu'elles doivent rejoindre en profondeur.

L'analogie avec la structure du bord sud du Bassin de Namur est évidente.

MM. Pruvost et Delépine font observer que les terrains dont sont formés les lambeaux de poussée qu'ils ont étudiés, sont d'autant plus anciens qu'il s'agit de lambeaux plus méridionaux. Leurs recherches fournissent donc un nouvel exemple d'application de la loi énoncée par Briart en 1896 (1) à propos des failles qui découpent le bord sud du synclinal de Namur : « Ces accidents tectoniques sont d'autant plus anciens qu'il sont situés plus au nord ». M. le Chanoine de Dorlodot en 1898 a exprimé la même loi sous une autre forme : « En général, on peut reconnaître l'âge relatif de ces failles à leur ordre de superposition, les plus anciennes étant les plus inférieures » (2).

Une coupe horizontale jointe au mémoire de MM. Pruvost et Delépine fait voir une inflexion assez brusque de la ligne de faille, au droit d'un petit massif de dolomie et de calschistes tournaisiens pincé entre ses lèvres. Nos confrères en concluent que ce minuscule lambeau de poussée « a visiblement constitué une saillie au-dessus de laquelle s'est moulée la surface de la faille d'Hydrequent qui l'a chevauché ». Ce lambeau, au cours de son transport vers le Nord, est resté collé par sa base à la branche inférieure de la faille, provoquant ainsi la naissance de la branche supérieure, qui l'enveloppe. Ce fait aussi est une confirmation de la loi de Briart.

Le sel dans les plis diapiriques (3).

Le sel gemme de la région carpathique apparaît sous la forme de massifs lenticulaires ou amygdaloïdes, souvent très

(1) A. Briart. Géologie des environs de Fontaine-l'Évêque et de Landelies. ANN. SOC. BELG. DE GÉOL., t. XXI, 22o année, seconde partie.

(2) H. de Dorlodot. Genèse de la Crête du Condroz et de la GrandeFaille. ANN. DE LA SOC. SCIENTIF. DE BRUX., 1898, p. 40.

(3) Ce terme a été dérivé par M. Mrazec, du verbe diañeiрw qui signifie transpercer. Il est généralement mal orthographié par les auteurs on peut rencontrer l'orthographe diapir, diapire, diapyr ou même dyapir! M. G. Murgoci emploie comme nous le terme de pli diapirique (en anglais diapiric fold).

épais, dans le noyau d'anticlinaux à structure très spéciale, pour lesquels M. Mrazec a créé le nom de plis diapiriques. Les flancs de ces plis, généralement constitués par des couches douées d'une faible résistance à la déformation, ne se rejoignent pas par-dessus le massif de sel: celui-ci, agissant comme un coin résistant, s'est déplacé suivant la surface axiale, en traversant successivement ses diverses enveloppes, qui viennent s'appliquer contre lui, ou plutôt contre une masse de brèche d'origine dynamique, qui constitue au sel une sorte de manteau. Les éléments de cette brèche sont empruntés aux terrains traversés par le noyau dans sa marche ascendante. On y a reconnu des blocaux de schistes cristallins, des roches éruptives, des calcaires, des grès, des marnes et des schistes argileux. On peut, mutatis mutandis, comparer l'action des poussées crogéniques sur le noyau des plis diapiriques, à celle des doigts expulsant le noyau d'un fruit mou à travers la pulpe.

Il suit de là que l'Helvétien de la Région Subcarpathique au travers duquel de nombreux massifs de sel se sont frayé passage, a usurpé son nom de Miocène salifère. Le sel est d'origine profonde, et sa situation actuelle est due à des causes d'ordre tectonique.

Dans les Subcarpathes méridionales, l'échelle stratigraphique s'étend de l'Infracrétacique au Quaternaire dans toutes les formations qui y figurent, il existe des massifs de sel qui y sont demeurés pincés.

De plus, certains de ces massifs sont surmontés de véritables « Klippes » formées de roches anté-miocènes, qu'ils ont entraînées dans leur mouvement d'ascension. A Bustenari, le sel porte un lambeau oligocène, à Slanic, une « Klippe »> éocène ; à Pcdenii Noi (Prahova), outre de nombreux blocs cristallins, on a trouvé sur le massif de sel, une masse de 760 mètres de calcaire appartenant au Jurassique et au Néocomien. Le gisement d'origine du sel des régions carpathiques est donc inférieur à ces formations.

Les massifs de sel de la Galicie et de la Roumanie sont arrivés au jour, ou au voisinage de la surface, à la faveur d'importantes dislocations, en se frayant un passage à travers des formations d'âge très divers : leur position actuelle n'est pas stratigraphique, mais tectonique, et, comme telle, elle

ne peut aucunement servir à la détermination de l'âge de la véritable formation salifère, qui n'est certainement pas le Miocène (1). En se déplaçant vers la surface, le sel a ouvert la voie au pétrole, qui a suivi les mêmes dislocations, imbibant au passage toutes les roches poreuses recoupées. La liaison tant de fois remarquée entre les massifs de sel et les gisements de pétrole des Carpathes est également d'ordre tectonique (2).

Les nappes de charriage des Carpathes Roumaines.

La structure tectonique des Carpathes orientales et méridionales, grâce aux travaux de la pléiade de géologues roumains groupés autour de MM. Mrazek et Murgoci, commence à être bien connue. M. I. P. Voitesti vient d'en donner un aperçu synthétique dans un numéro spécial des ANNALES DES MINES DE ROUMANIE publié à propos d'un congrès national d'ingénieurs des mines tenu à Bucarest en 1921 (3).

Cette région de la Chaîne Carpathique offre un intérêt considérable. Des poussées orogéniques y ont déformé les strates depuis une époque très reculée (précambrienne) jusque tout à la fin du Pliocène et peut-être au début du Quaternaire.

Les plis les plus anciens dont on ait reconnu l'existence avec certitude appartiennent à l'Arc Varisque, dont un segment, partant des Sudètes et des Monts de Sandromir, se rattacherait, par-dessus les Carpathes et la Plaine Roumaine, aux Monts de Macin en Dobrogea puis, par-dessous la mer Noire, au Caucase occidental, en passant probablement par la Crimée méridionale, dont elle formerait le soubassement. D'après M. Murgoci, cette chaîne se serait dressée à peu près exactement sur l'emplacement d'anciens plis précambriens, qui auraient déterminé sa direction vers le N.-O. ou l'O.-N.-O., qui est parallèle à celle des plissements précambriens de la plateforme russe.

(1) Dr. I. Popescu-Voitesti, Op. cit., p. 304-306.

(2) Dr. I. P. Voitesti. Sur l'origine du sel et les rapports tectoniques des massifs de sel avec les gisements de pétrole en Roumanie. BULL. Soc. GÉOL. DE FRANCE, sér. 4, t. XXI, pp. 48-57, Paris, 1921. - (3) ANNALES DES MINES DE ROUMANIE, 4o année, nos 7-9, aoûtseptembre 1921, pp. 751-821.

La Chaîne Varisque, dans cette région, aurait donc les caractères d'une chaîne posthume. Elle a d'ailleurs elle-même revécu par la surrection de la Chaîne Cimmérienne, qui est venue occuper le même emplacement à l'époque mésocrétacique, et se prolonge comme elle vers la Crimée méridionale et le Caucase.

Dans les Carpathes du Sud, une importante poussée orogénique, qui a débuté durant l'Aptien, a déterminé la formation d'un immense pli couché dont le noyau schistocristallin s'entourait d'une enveloppe composée de couches jurassiques et infracrétaciques; ce pli, bientôt transformé en nappe de charriage, a recouvert la région traversée par le Danube aux Portes de Fer, les Monts de Lotru, de Szebes et de Fagarash et a poussé son front jusqu'aux environs de Sinaïa. L'érosion y a isolé sur le cristallin, des « Klippes », mésozoïques sans racines, et ouvert des fenêtres sur les terrains autochtones.

Le Danube entre Baziash et Turnu Severinu traverse une de ces fenêtres, où l'on voit le Cristallin charrié reposer sur du Mésozoïque en place. Dans les Carpathes Orientales, on a constaté l'existence de plusieurs nappes superposées, se chevauchant l'une l'autre vers l'extérieur de la chaîne.

Ce sont, de l'Ouest à l'Est, la nappe du conglomérat des Bucegi, la nappe du grès carpathique ou grès de Siriu, la nappe nummulitique du grès de Fusaru, et la nappe nummulitique marginale, qui chevauche le Miocène de la région des Collines Subcarpathiques.

Les poussées auxquelles sont dus ces chevauchements ont débuté à la fin de l'Oligocène, par l'esquisse des principales lignes anticlinales. Leur paroxysme date de la fin de l'Helvétien: c'est alors que les plis précédemment ébauchés ont été transformés en nappes de charriage.

La dernière poussée date de la fin du Pliocène. M. G. Murgoci m'a montré, naguère, aux environs de Câmpinâ, un pli anticlinal déjeté dans les couches à Elephas Meridionalis.

Dans les Collines Subcarpathiques, la direction moyenne des plis les plus récents coupe sous un angle de 15 à 20 degrés celle des plis miocènes.

Ce sont ces dernières poussées qui ont déterminé l'ascension des noyaux de sel dans les plis diapiriques.

La structure générale de la Chaîne Carpathique est celle d'une zone plissée, déversée vers le bord externe de l'arc qu'elle décrit, et effondrée sur sa bordure interne, que limitent aujourd'hui au Sud et au Sud-Est la Dépression Gétique, la Plaine Roumaine (Dépression du Baragan) et la Dépression Moldo-Bessarabienne.

La zone plissée est formée de trois bandes qui sont venues successivement s'accoler au bord externe de l'Arc montagneux Ce sont La Chaîne Dacienne, qui date du Crétacique inférieur, la zone du Flysch Carpathique, plissée durant le Miocène, qui est chevauchée par la Chaîne Dacienne et chevauche à son tour les Collines Subcarpathiques, qui forment la troisième bande.

Les plis des Subcarpathes eux-mêmes, à la fin du Pliocène, ont chevauché l'avant-pays effondré.

Le sol des régions affaissées a continué tardivement son mouvement de descente. Un sondage pratiqué dans le Baragan a rencontré le Quaternaire à 27 mètres sous le niveau de la Mer Noire. Le thalweg du Danube, dans la partie inférieure de son cours, descend souvent à la cote de -25. Il y a des raisons de croire que la stabilité complète n'est pas encore atteinte, et que le mouvement de descente se continue lentement de nos jours.

Louvain, le 15 juin 1922.

F. KAISIN.

III

HYGIÈNE ET INDUSTRIE ALIMENTAIRES

Les aliments. Le fonctionnement régulier de nos organes, ainsi que leur entretien et leur développement, nécessitent un apport suffisant d'éléments énergétiques, et en partie plastiques.

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Jusque dans ces derniers temps, on considérait comme indispensable la consommation journalière d'un ensemble

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