Sayfadaki görseller
PDF
ePub

rata, ce qui n'est pas sans mérite quand il y a des dizaines de milliers de chiffres.

D'exécution matérielle parfaite, cet ouvrage, mine inépuisable de renseignements, est indispensable à presque tous les chimistes et il ne pourra manquer à aucun laboratoire de recherches de chimie organique.

M. LECAT.

XI. TRAITÉ PRATIQUE DE GÉOLOGIE, par PAUL LEMOINE, professeur de Géologie au Muséum d'histoire naturelle (d'après James Geikie, Structural and Field Geology), 2o édit. - Un vol. de VI-543 pages (25-16). - Paris, Hermann, 1922.

En faisant connaître, en 1910, au public de langue française le livre de James Geikie, intitulé Structural and Field Geology, M. P. Lemoine nous avait donné plus et mieux qu'une traduction sans altérer les lignes essentielles de l'ouvrage anglais, par des allégements bien compris et des additions judicieuses, il en avait exposé la matière avec la clarté et la méthode qui ont toujours distingué les travaux des géologues de l'école française.

La lecture de l'édition actuelle, que M. Lemoine présente sous son nom seul, montre qu'il ne peut plus être question d'y voir une traduction, ni même une adaptation, au sens ordinaire du mot. Il s'agit bien de deux œuvres distinctes, écrites par des auteurs travaillant de manière personnelle à la réalisation d'un même but.

Les qualités qui distinguent la première version de M. P. Lemoine se retrouvent, dans cette édition nouvelle à un degré plus éminent. On y sent à chaque page que la plume est tenue par un géologue averti, qui puise à tout instant dans une expérience personnelle, acquise au cours de l'élaboration de travaux originaux déjà nombreux et très appréciés.

Le livre de M. Lemoine justifie amplement son titre de traité pratique. En dehors de la matière ordinairement exposée dans les manuels, on y trouve deux chapitres excellents, consacrés à la marche générale des études sur le terrain, ainsi qu'à la confection et à la lecture des cartes géologiques. La recherche des minerais et des matériaux utiles y est traitée en assez grand détail. Une bonne cinquantaine de pages sont consacrées à l'exposé des principes fondamentaux

de l'hydrologie et de leur application à la recherche et même au captage des eaux potables, des eaux minérales et thermo-minérales. Cette partie du traité constitue peut-être bien le meilleur exposé élémentaire qui ait été fait de la question en langue française. L'ouvrage se termine par un chapitre traitant de la géologie des sols et du sous-sol en vue des applications à l'agriculture.

D'autre part, en aucun endroit, la géologie pure n'est reléguée au second plan, et l'exposé de ses principes essentiels et de ses méthodes générales est fait de manière très complète et très sûre. On peut considérer le livre de M. Lemoine comme réalisant le but poursuivi parallèlement par lui et par James Geikie, de manière plus complète et plus heureuse que l'ouvrage anglais qui, à l'origine, lui a servi de modèle. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que l'accueil qui lui sera fait par le public international dépassât de beaucoup la fortune de l'édition anglaise. Le cas s'est réalisé pour la Face de la Terre d'Ed. Suess, beaucoup moins lue aujourd'hui dans le texte original que dans la magistral: version française, qu'en ont donnée M. E. de Margerie et ses collaborateurs. Ce rapprochement n'est pas un médiocre éloge du travail de M. Lemoine, mais il est pleinement mérité.

On ne s'attend pas, cependant, à ce que l'analyse d'un livre nouveau ne soit tissue que de louanges. M. P. Lemoine a trop d'esprit pour ne vouloir accepter que des roses sans épines.

Dans son introduction, nous lisons que « si la détermination des fossiles est d'un haut intérêt, elle ne peut être faite avec certitude, donc avec fruit, que dans les laboratoires bien outillés, avec des bibliothèques et des collections très complètes >>.

On ne peut pas mieux dire. Le lecteur s'attend à trouver ensuite une déclaration analogue au sujet de la détermination des minéraux et des roches, celle-ci, comme l'étude des fossiles, relevant d'une discipline spéciale, qu'on ne peut appliquer que dans des laboratoires bien outillés.

Tel ne paraît pas être l'avis de M. P. Lemoine, qui tente d'initier le lecteur à l'étude micrographique des minéraux et des roches. Peut-il vraiment penser que les cinq pages qu'il y consacre peuvent offrir quelqu'utilité pour le débutant, ou quelqu'intérêt pour le lecteur déjà initié ?

La vérité est qu'un traité comme celui de M. Lemoine, pour donner tout son fruit, appelle la publication de deux ouvrages conçus dans le même esprit, c'est-à-dire en vue des applications au travail courant du géologue, de la paléontologie d'une part, de la minéralogie et de la lithologie d'autre part. De pareils ouvrages, rédigés à l'initiative et sous l'inspiration de M. P. Lemoine, formeraient avec le sien un précieux instrument d'initiation pour les débutants et un aide-mémoire de première valeur pour les autres.

Souhaitons qu'il en soit bientôt ainsi; souhaitons aussi à M. Lemoine un correcteur plus attentif. La coquille a sévi dans la composition de son livre avec une intensité qui semble avoir découragé le rédacteur de la feuille d'errata. On lit, par exemple :

p. 10. cristaux de Verre (?) en inclusions dans le quartz. P. 14. L'oligiste est opaque en lames minces.

p. 41. La Titanite cristallise en losanges.

p. 124. Ampelis pour auteλog.

p. 154. breccia pour brèche.

p. 394. Lechstein et p. 395. Leschtein pour Zechstein. p. 470. Eaux vaseuses pour eaux vadeuses, etc.

Il n'est peut-être pas trop tard pour enrichir quelque peu les errata, qui sont imprimés sur une feuille détachée et ne comportent pas vingt lignes.

F. KAISIN.

XII.— A LA GLOIRE DE LA TERRE. Souvenirs d'un géologue, par PIERRE TERMIER, de l'Académie des Sciences. Bibliothèque française de philosophie. Nouvelle Librairie Nationale, Un vol. in-8o de 427 pp. — 15 francs.

Paris.

[ocr errors]

Comment mieux dire ce qu'est ce livre qu'en citant les premières lignes par lesquelles l'auteur ouvre ces pages? « Je rassemble ici des feuillets épars. Mes élèves les reconnaîtront sans doute; ils se rappelleront, en les lisant, l'ardeur avec laquelle j'ai essayé de les initier à la contemplation de l'œuvre divine. D'autres aussi, peut-être, les reconnaîtront, voyageurs rencontrés par mei sur divers sentiers de la science et devenus bien vite, en raison de la communauté de nos goûts et de l'analogie de nos recherches, mes collaborateurs et mes amis. Beaucoup de ces pages sont déjà

anciennes et ont été écrites dans les jours heureux; quelquesunes datent de la guerre et portent le reflet de l'énorme tristesse qui pesait sur moi comme sur tous les hommes; les dernières, très récentes, voudraient être sereines, mais, dans les temps inquiets où nous vivons maintenant, combien la sérénité est difficile, même au savant, même au penseur ! »

Si varié et si divers que soit ce recueil, il présente néanmoins un caractère profond d'unité, admirablement rendu par son titre. Cet hommage, ce cantique chanté en l'honneur du grand œuvre du Créateur, nous montre le savant, le penseur, le connaisseur d'hommes, le chrétien, qui, dans un langage impeccable et d'un classicisme tout français, concentre toutes ses facultés sur l'objet de ses méditations enthousiastes.

Il est peut-être osé d'établir une gradation parmi les parties de l'ouvrage. Mais, sans doute parce que plus parfaitement humaines, ce sont les études biographiques sur trois grands géologues, trois maîtres, Hippolyte Lachat, ancien élève de notre Université de Liége, Marcel Bertrand et Edouard Suess, qui marquent tout particulièrement. Dans une langue pure, mesurée et empreinte de la plus noble charité, M. Termier y fait revivre ces nobles âmes et, pénétrant leurs pensées, expose dans un raccourci limpide les grands traits de l'œuvre scientifique dont ils ont enrichi le savoir humain.

Ces trois savants se sont surtout préoccupés du problème fondamental de l'architecture terrestre : la tectonique. M. Termier a toujours eu, lui aussi, une préférence pour ces mystérieuses manifestations de la puissance de Celui « qui a fait surgir les montagnes et qui, de son doigt, a désigné à la mer ses limites». De là, ses superbes études sur La synthèse géologique des Alpes, dans la Méditerranée occidentale; sur Les problèmes de la géologie tectonique; sur Les océans; et sur L'Atlantide, qui forment comme le cœur du présent ouvrage. Les initiés s'y délecteront, mais tout lecteur curieux et attentif sentira son âme s'y enflammer, son « âme qui ignorait sa force et sa destinée, et que l'amour de la Terre fixera désormais dans l'étude spéculative, dans la recherche désintéressée, dans la contemplation de l'Univers magnifique, dans l'indicible joie de voir, de connaître, de comprendre ».

Bien qu'un modeste compte rendu ne puisse, quoi qu'il en ait, se laisser aller à de longs développements, qu'il nous soit permis de signaler encore Les sciences de la terre, et A la géologie. On y sentira vibrer l'âme du savant et l'on comprendra qu'en parlant de sa science, il ait su trouver des paroles assez élevées pour arracher à une assemblée de froids observateurs de la rude Nature, le vœu de lui décerner un brevet de géomystique. Dans cet ordre d'idées, nous ne saurions douter que plusieurs de ses auditeurs ne regretteront, avec nous, de ne pas retrouver parmi ces pages l'inoubliable «< méditation » qu'il nous fit un soir, un de ces beaux soirs lumineux, des hautes latitudes, au parc de Skansen de Stockholm. Mais, n'était-ce pas une improvisation? Car les élans, qu'une âme pareille conçoit au contact de la Nature, ressemblent, à s'y tromper, aux accents que « les enfants dans la fournaise » trouvèrent pour louer à jamais l'œuvre du Créateur. Nous ne comprenons que trop que M. Termier leur ait emprunté l'épigraphe si appropriée de ce recueil.

G. SCHMITZ, S. J.

L'OCÉANOGRAPHIE, par J. THOULET, professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Nancy. Un vol. in-16 carré, IX et 287 pp., 8 fig., de la collection « Science et Civilisation >> publiée sous la direction de M. Solovine. Paris, GauthierVillars, 1922. 9 francs.

M. Solovine a été on ne peut mieux inspiré en demandant à M. Thoulet de mettre au point l'état de nos connaissances sur l'Océanographie dans cette excellente collection, qui veut « faire connaître au public cultivé les résultats obtenus dans les divers domaines où s'exerce l'activité de l'esprit humain ».

Il y a une trentaine d'années déjà, que nous avons eu la faveur d'entretenir les lecteurs de la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES d'ouvrages de M. Thoulet sur cette science. Nous aurons dit tout le prix qu'il convient d'attacher à la synthèse que nous avons sous les yeux, en signalant, qu'au cours de sa longue et féconde carrière, le professeur des Facultés de Nancy a publié plusieurs centaines de mémoires et d'études touchant le même objet. Personne ne discutera à l'auteur le droit de parler en spécialiste averti.

« ÖncekiDevam »