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Le géologue, le biologiste, le géographe, le navigateur et jusqu'au simple curieux des choses de la Nature, tous liront ce livre avec intérêt. Ils y trouveraient encore une satisfaction plus complète si, pour un objet aussi particulier, le texte était éclairé par une illustration plus nombreuse.

On ne rencontrera pas seulement, dans cet ouvrage, toutes les notions qui constituent la « science de l'océan » (Topographie, lithologie, physique de la mer. L'eau de la mer et la glace. Les vagues, les marées et les courants), mais le lecteur y verra aussi exposées avec précision les méthodes expérimentales les plus éprouvées qui ont servi à élucider les problèmes si complexes que posent les abîmes océaniques. C'est un des aspects les plus captivants de la « face de la terre ».

Tout en convenant que les dimensions du volume, arrêtées pour la Collection, ont imposé à l'auteur une limitation quelque peu artificielle de ses développements, nous regrettons qu'il ne se soit pas plus étendu sur la vie dans les milieux marins. Cette description comporte moins de dix pages !

Enfin, la trop fameuse Mer des Sargasses est simplement nommée tout à la fin du volume, alors qu'une croisière du professeur John J. Stevenson a projeté une lumière nouvelle et définitive sur la question.

G. SCHMITZ, S. J.

XIII. — NUTRITION DE LA PLANTE. I. Échanges d'eau et de substances minérales. II. Formation des substances ternaires, par MARIN MOLLIARD, Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. Deux vol. in-16 de 438 et 395 pages. Bibliothèque de Physiologie et de Pathologie végétales de l'Encyclopédie scientifique. Paris, Doin, 1921. Le vol 14 francs.

Sur les quinze volumes que doit comprendre la Bibliothèque de Physiologie et de Pathologie végétales de l'Encyclopédie scientifique, M. Molliard en rédigera huit, comprenant toutes les questions strictement physiologiques. «On a pensé, nous dit la préface, qu'il y aurait peut-être intérêt à ce que les diverses parties de la Physiologie végétale

soient traitées dans cette collection par un auteur unique; j'admets volontiers que l'ensemble y gagnera en homogénéité, je voudrais être assuré qu'il n'y perdra pas en valeur. » Le savant auteur est vraiment trop modeste les deux premiers volumes parus nous sont un gage de la haute valeur de l'ensemble, et on doit se réjouir de voir se combler enfin une lacune importante de la littérature scientifique française; en effet, il fallait bien reconnaître que nous ne pouvions mettre entre les mains de nos étudiants aucun traité comparable à ceux des Jost, Noll, Detmer, Nathansohn, etc. Lorsque l'ouvrage de M. Molliard sera terminé, on possédera une mise au point complète de nos connaissances en Physiologie végétale.

Ni dans la distribution des matières, ni même dans les méthodes d'exposition, l'auteur ne s'écarte de l'ordre traditionnel il nous en avertit d'ailleurs : « si l'on reconnaît de place en place certaines façons d'exposer les faits déjà utilisées par tel ou tel auteur, c'est que je n'ai pas pensé pouvoir leur en substituer de meilleures ».

Après avoir établi la composition chimique des substances minérales contenues dans les végétaux, il expose les méthodes synthétiques qui ont permis de déterminer la forme et la concentration requises pour que les aliments inorganiques soient assimilables par les plantes et pour que certains sels jouent un rôle toxique ou antitoxique. Les données anciennes sur le rôle de l'osmose pour l'absorption de l'eau et des sels sont bien résumées; les phénomènes d'absorption colloïdale sont plus brièvement décrits, mais l'auteur évite à dessein d'aborder des théories permettant un exposé synthétique des processus d'assimilation vitale. Le premier volume se termine par un chapitre sur le sol, qui résume en ce qui concerne la nutrition minérale les problèmes agricoles les plus importants.

Dans le second volume on trouve successivement décrits des substances ternaires végétales et leur mode de formation. M. Molliard s'attache à mettre en évidence la continuité des processus physiologiques dans tout le règne végétal. Ainsi, après avoir exposé la nutrition carbenée des plantes sans chlorophylle, il revient aux plantes chlorophylliennes et montre que la théorie de Liebig relative à la nutrition IV. SÉRIE. T. II.

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purement minérale des plantes supérieures n'est pas absolument exacte; ici comme à bien d'autres points de vue on peut répéter: natura non facit saltus et considérer nos cadres d'étude comme présentant une rigidité artificielle ».

Sans atteindre à une originalité à laquelle il ne prétend pas, le traité actuel se présente avec des qualités d'information sérieuse et de clarté d'exposition qui font désirer la prompte apparition des huit volumes promis.

LE PARASITISME ET LA SYMBIOSE, par MAURICE CAULLERY, professeur à la Sorbonne. Un vol. in-16 de 400 pages. Bibliothèque de Biologie générale de l'Encyclopédie scientifique. - Paris, Dɔin, 1922. — 14 francs.

Il y a quelque cinquante ans, P. J. Van Beneden, professeur à l'Université de Louvain, publiait un ouvrage sur Les Commensaux et les Parasites. « En le lisant aujourd'hui encore, écrit M. Caullery, on est frappé de la solidité et de l'étendue de la documentation zoologique. » Dans un demisiècle le biologiste qui entreprendra une nouvelle mise au point de la question rendra certainement au savant professeur de la Sorbonne l'éloge que celui-ci adresse aujourd'hui à son devancier.

Il était difficile en effet d'apporter plus de discernement dans le choix des faits décrits et de coordonner d'une manière plus harmonieuse les données d'une littérature si touffue et les résultats d'observations personnelles longtemps poursuivies.

La part réservée aux théories est fort réduite dans ce volume l'exposé objectif des faits absorbe toute l'attention de l'auteur: une profession de foi anti finaliste et évolutionniste dans la préface, quelques conclusions rapidement esquissées après certains chapitres et c'est tout. Le temps et les idées marcheront, les théories actuelles peuvent passer de mode; M. Caullery espère peut-être en faisant aux théories la part congrue, que son ouvrage échappera à l'oubli qui couvre maintenant le livre de P.Van Beneden « qui n'appartient plus qu'au passé parce que : ... il est conçu dans un langage et un esprit très anthropomorphique... finaliste et providentiel, et en opposition formelle avec les doctrines évolutionnistes ».

E. E.

XIV. DE L'EXPLICATION DANS LES SCIENCES, par ÉMILE MEYERSON. Deux volumes in-8° de 338 et 469 pages. Paris, Payot, 1921. Prix : 40 fr.

Quiconque a pratiqué la recherche scientifique, et s'est donné la peine de réfléchir sur le rôle qu'y tiennent solidairement l'hypothèse théorique, l'invention des lois et la description des faits, souscrira sans peine à cette constatation paradoxale que le sens exact d'une affirmation scientifique est plus malaisé à définir que le sens d'une thèse strictement philosophique.

On inviterait volontiers les esprits simplistes, que ce paradoxe scandaliserait, à lire les deux volumes de M. Meyerson. Ils ne seraient pas les seuls, d'ailleurs, à en trouver la lecture instructive et intéressante, d'abord à cause du style facile et clair (un professionnel de la philosophie souhaiterait, toutefois, une expression plus ramassée et plus rapide); ensuite, à cause de l'érudition consciencieuse, abondante et variée de l'auteur; enfin, à cause de la portée même, qui y apparaît de plus en plus large, du problème posé : l'explication rationnelle de l'expérience. Ce problème, M. Meyerson a le grand mérite d'en faire vivement ressortir les termes essentiels et la pérennité dans l'histoire de la pensée. En fournit-il aussi la solution? Nous n'oserions l'affirmer; il la circonscrit plutôt qu'il ne la formule; et c'est beaucoup déjà.

Le savant, écrit l'auteur, « cherche à comprendre la nature, c'est-à-dire à établir un modus vivendi entre notre raison et nos sensations » (II, p. 313).

Le savant cherche à « comprendre » la nature. « Comprendre », qu'est-ce à dire ? M. Meyerson montre très bien que la science empirique, en dépit de tous les efforts des théoriciens positivistes, reste essentiellement «< ontologique »>, c'est-à-dire « ne peut se passer d'une réalité posée en dehors du moi ». Et cette exigence ontologique résulte elle-même de la tendance foncière de la science « à dépasser la recherche de la loi par celle de l'explication ».« La loi ne suffit pas à expliquer le phénomène. Elle joue certes un rôle immense dans la science, puisqu'elle permet la prévision et, partant, l'action. Mais elle ne contente pas l'esprit, qui cherche, au delà d'elle, une explication du phénomène » (I, p. 49).

Quand estimons-nous avoir « expliqué » un phénomène ?

Lorsque nous l'avons « déduit », c'est-à-dire lorsque nous avons établi un lien logique entre ce phénomène et un antécédent (I, p. 80); en d'autres termes encore, lorsque nous avons rattaché ce phénomène à une « cause », au sens le plus général de ce mot. Or, quels sont, en définitive, dans les phénomènes, les caractères qui, ne satisfaisant pas notre raison, exigent cette « explication » logique et causale ? Ce sont toujours, au fond, la diversité et le changement et la raison ne trouve son repos que dans l'« identique ».

Voyons notre raison à l'œuvre dans la théorie scientifique. Aux prises avec le flux des phénomènes dans le temps, elle cherche à discerner, entre chaque antécédent et chaque conséquent, un élément qualitatif commun, choisi de telle sorte que le changement qualitatif se réduise à une variation purement quantitative de cet élément identique. Celuici, qualitativement, cesse alors de « devenir» il « est ». Mais les éléments qualitatifs permanents, qui sont et ne deviennent plus, restent divers : c'est trop encore. La théorie scientifique, de même qu'elle éliminait le changement qualitatif, pour poser la permanence de l'identique, élimine cette fois la diversité immobile des qualités, pour y substituer l'homogénéité de l'identique. A vrai dire, la diversité qualitative demeure représentée par des coefficients quantitatifs : fiction pratiquement nécessaire, bien que logiquement inconsistante. L'espace, synthèse de l'homogène telle apparaît donc la limite vers laquelle notre raison, dont la loi est l'identité, achemine l'explication scientifique : « le but vers lequel tendent explication et théories consiste réellement à remplacer ce monde infiniment divers qui nous entoure, par de l'identique dans le temps et dans l'espace, lequel, évidemment, ne peut être que l'espace lui-même » (I, p. 180).

Cette tendance de la théorie scientifique vers la forme spatiale pure avait été relevée plus d'une fois avant M. Meyerson, qui la souligne et la met bien en évidence.

Mais voici surgir une difficulté grave. On a démontré précédemment que la science, parce qu'inévitablement « explicative », est « essentiellement ontologique ». Or, l'idéal de l'explication scientifique, l'espace comme tel, pure forme vide, n'est-ce point la négation même de la réalité objective ? Sans doute la science, achevée selon son idéal de totale

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