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les autres, moins trois qui sont dans le fond de la boîte, sont en k. 5 avril, 15 heures. Même situation générale qu'hier soir. 6 avril, 13 heures. Même situation générale qu'hier. En plus, chenille en y.

La conclusion s'impose : en l'absence de tout stimulus lumineux, des chenilles à jeun se rendent aux bourgeons pour les dévorer. La lenteur relative de leur mise en mouvement a l'avantage de nous montrer que l'action géotropique n'entre pour rien dans leur comportement.

DANS LA NATURE

Nous avons coupé, le 23 mars, des paquets de branches de mirabellier formant des bouquets assez touffus qui puissent permettre l'examen de la marche des chenilles. Ces bouquets, maintenus à l'humidité, dans des vases, ont été renouvelés au fur et à mesure des besoins et constamment tenus à l'air libre, jour et nuit, de façon à se trouver dans les conditions naturelles. Des paquets de jeunes chenilles de L. phaeorrhaea à jeun, à peine sorties du nid, furent placés, vers 13 h. 1/2, en divers embranchements. Elles mesuraient alors 3 mm. de long. D'un de ces points de départ, elles se dirigent en groupe vers une ramification voisine longue d'environ 5 cm. orientée vers le soleil et en pleine lumière, puis suivant une ramification secondaire, très courte et terminée par un bourgeon sur lequel elles s'accumulent. Après essai infructueux pour y trouver place, un certain nombre d'entre elles redescendent au prochain croisement et remontent le long de la ramification pour venir s'établir sur un autre bourgeon presque à son extrémité. Quelques-unes, au lieu de prendre la ramificatior, remontent le long de la branche principale et s'arrêtent pour suivre d'autres ramifications supérieures perpendiculaires à la direction des rayons lumineux. Plusieurs enfin redescendent. Vers 15 h. il y a sur les branches une assez grande agitation : des chenilles montent, les autres descendent. Le lende

main, nous les trouvons réunies en nappes inertes sur certaines branches ou autour des bourgeons. Vers 13 h. elles gagnent des bourgeons qu'elles com rencent par examiner à la base, semblant hésiter, chercher un point de moindre résistance, redescendent peu à peu, remontent, jusqu'à ce qu'enfin elles se décident à manger, le corps parfaitement immobile. Vers 15 h. il y a un va-e-vient de chenilles. A 16 h. il ne reste plus trace d'aucun groupement, toutes les chenilles sont en marche ou occupées à manger. Un bourgeon assez élevé situé à l'ombre est attaqué par cinq ou six d'entre elles.

Le lendemain, temps gris, il fait très frais et il vente. Les toiles sont, le matin, renforcées et étendues. L'ensemble des chenilles se tient sous la tente. Quelquesunes seulement sont en mouvement dans tous les sens. Presque tous les bourgeons des branches ont été attaqués, excepté les plus élevés. Les chenilles mesurent actuellement 7-8 mm. de long.

Le lendemain, même temps, même comportement.

Le jour suivant, le même temps sans soleil continuant, nous plaçons un bouquet de branches dans une chambre à 17o C. Un certain nombre de chenilles quittent les bourses, vont et viennent le long des branches. Il y a en particulier une très grande activité sur une forte branche tournée dans l'ombre du côté opposé à la fenêtre.

Le jour suivant, il fait un beau temps ensoleillé. Des chenilles se promènent, plusieurs bourgeons sont attaqués. Cependant le gros de la troupe demeure sous une tente, voisine pourtant de magnifiques bourgeons.

Nous n'avons pas, dans les jours qui suivirent, fait d'observations nouvelles, si ce n'est que nous remarquâmes une activité fébrile manifestée par nos sujets, et par tous, un court moment avant un orage.

De ces expériences et constatations et de beaucoup d'autres qu'il serait sans doute fastidieux de relater ici en détail, nous avons cru pouvoir tirer les conclusions

suivantes, nettement à l'encontre d'un phototropisme mécanique impératif s'exerçant sur les jeunes chenilles de Leucoma phaeorrhaea. En tube étroit horizontal, ces chenilles rampent incontestablement vers la lumière ou vers plus de lumière, d'une façon rectiligne dans l'ensemble, mais souvent sinueuse et hésitante dans le détail. Sorties du tube, elles divergent en éventail sans souci apparent de la direction des rayons lumineux : elles semblent plutôt alors influencées dans le choix de leur direction par les lignes saillantes du substratum qu'elles suivent assez régulièrement.

En tube vertical, elles montent d'une façon plus ou moins rectiligne et plus ou moins rapidement. Arrivées à l'extrémité ouverte supérieure, ou bien elles redescendent le long du tube, ou, plus généralement, elles montent sur la surface contre laquelle ce tube est appuyé, et ceci en divaguant dans tous les sens.

Sur une surface horizontale ces chenilles décrivent des trajectoires compliquées déterminées sans doute par les aspérités du sol, sans aucun rapport avec la direction des rayons lumineux.

Si, dans un tube, elles rencontrent une partie assombrie, elles la traversent. Si elles rencontrent un champ absolument opaque, elles se refusent à y pénétrer.

Maintenues dans un tube absolument obscur, elles l'explorent. Placées sur des branches dans l'obscurité complète, après un temps assez long, elles montent aux bourgeons et les dévorent.

Dans la nature, sur des branches, elles montent d'abord de leurs bourses vers la lumière. Si elles n'y trouvent pas de bourgeons, elles redescendent dans la lumière et, en fin de compte, errent dans les parties sombres.

En résumé, l'animal qui vit sur des branches d'arbres et passe l'hiver dans des bourses placées aux intersections de ces branches, semble chercher, par l'action de la mémoire de l'espèce, quand il est à jeun, le côté éclairé

au-dessus de lui. Si ce côté ne donne rien, après exploration il redescend et cherche sans paraître s'inquiéter de la lumière.

On peut donc penser que c'est la loi de la faim, c'està-dire de l'intérêt qui domine le comportement de ces chenilles. Elles ont une certaine satisfaction à se trouver à la lumière, mais la lumière n'exerce pas sur elles une altraction impérative. Elles ont une tendance à monter, une habitude ancestrale peut-être, mais assurément pas une force mécanique invincible. Leurs errements sont des gestes physiclogiques d'êtres vivants cherchant leurs moyens d'existence jusqu'à ce qu'ils les aient trouvés. Il ne semble donc pas qu'il y ait lieu d'employer à leur sujet des termes de phototropisme et de géotropisme dans le sens loebien.

MAURICE MANQUAT,

Drès scienees naturelles.

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