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CONCLUSIONS

Nous avons déclaré en débutant, la découverte du radium, une des plus fécondes de notre siècle; l'exposé que l'on vient de lire légitime, nous l'espérons, cette interprétation.

Il est intéressant de se remémorer les circonstances qui ont amené la découverte du radium. Tout en rendant hommage au génie de M. et de Mme Curie, il faut reconnaître l'importance des travaux de leurs devanciers; la découverte était dans l'air; elle devait se faire à ce moment précis ; M. et Mme Curie, observateurs perspicaces, surent tirer de leurs travaux les conclusions qui les menèrent au succès.

Nous avons brièvement parlé de l'industrie du radium; ce sujet mériterait de plus longs détails amenant à cette conclusion que la pauvreté des minerais et leur rareté rendent bien difficile le développement de cette industrie. Nous avons cependant besoin de radium, et il faut faire les efforts voulus pour trouver la matière nécessaire à l'isolement du précieux produit.

Nos colonies sont riches en minerais uranifères; il en existe à Madagascar, il en existe en Indo-Chine, mais le prix du fret rend onéreux le transport des matériaux à traiter dans la métropole. Il faudrait réaliser sur place les opérations fondamentales, de façon à pouvoir transporter en France le produit concentré dans une solution, d'où il suffirait d'extraire le radium par cristallisations répétées. A défaut de minerai, on peut être amené à utiliser les boues qui se déposent dans certaines stations thermales ou peut-être même les résidus d'évaporation de ces eaux. Les boues de Vichy contiennent 7 dixièmes de mmg. par tonne, le résidu de l'évaporation des eaux de la même station contient 1 dixième de mmg. de radium par tonne. A défaut de minerai, on pourra utiliser

l'émanation des sources, cette opération permettant de recueillir en même temps l'hélium, dont la préparation industrielle favoriserait incontestablement le développement de l'aéronautique.

Nous avons vu que le dégagement d'énergie était une propriété de l'atome de radium. Ce dégagement acquiert une importance considérable du fait de sa prolongation. Malheureusement, nous n'arrivons point à modifier ni en plus ni en moins cette transformation d'énergie. Le jour où nous trouverons le moyen d'utiliser à notre gré l'énergie intra-atomique, ce sera une transformation complète de notre manière de vivre, et il n'est pas chimérique de penser en cette hypothèse au retour possible de l'âge d'or.

L'étude de la radio-activité a permis de mieux connaître l'atome dont jusqu'à ce jour on ignorait la constitution. Aujourd'hui, nous comptons les atomes et les fragments d'atomes, nous pouvons en voir les trajectoires. N'est-ce pas là un résultat merveilleux, et susceptible de frapper l'imagination ?

Les préparations radio-actives sont en fait des produits toujours complexes; qu'ils s'appellent radium, qu'ils s'appellent mesothorium, qu'ils s'appellent actinium, le corps considéré n'est point seul, mais il porte avec lui tous ses enfants, et les manifestations que nous avons étudiées, sont les manifestations de l'activité vitale de la collectivité.

Les enfants ont une activité éphémère s'ils sont séparés de leur générateur, ils peuvent en mourant rayonner à l'égal de la colonie, mais ils s'épuisent plus ou moins rapidement. Si au contraire le produit est renfermé en vase clos, le générateur reproduit ses enfants au fur et à mesure de leur destruction, et la préparation conserve une radio-activité constante, à partir du jour où elle est arrivée à l'état d'équilibre.

Si, quittant les considérations théoriques, nous nous

plaçons maintenant au point de vue de l'utilisation pratique, le problème de la radio-activité mérite encore toute notre attention. Les applications biologiques et thérapeutiques sont les plus importantes.

Les engrais radio-actifs stimulent la croissance des plantes.

La radio-activité du potassium est peut-être une des causes des battements rythmiques de nos cœurs. Dans certaines affections, le radium est une arme des plus actives mise entre les mains du praticien. C'est un remarquable appoint apporté au médecin dans la lutte contre le cancer, ce mal qui répand la terreur.

M. et Mme Curie ont ouvert aux savants des horizons insoupçonnés et donné à l'humanité souffrante un médicament nouveau. Pionniers de la science, ils sont aussi les bienfaiteurs de l'humanité; de là le retentissement mondial de leurs travaux, auxquels, Français, nous sommes heureux et fiers de pouvoir applaudir.

Dr MAURICE D'HALLUIN,

Professeur à la Faculté libre de Méd. de Lille.

UN

Bilan de la Protistologie

(1)

Pour dresser un bilan, il faut connaître les éléments à évaluer : il ne sera sans doute pas superflu de définir ce qu'est la Protistologie ou plutôt ce que sont les Protistes dont cette science s'occupe.

Pour saisir la portée d'un bilan, il est utile de connaître la situation antérieure à celle de l'exercice envisagé il sera utile d'exposer quelles étaient il y a vingt ans les prétentions de la protistologie.

Puis il importe de tracer un tableau, très résumé, de la situation en l'occurrence, quelles sont les connaissances acquises et les énigmes qui subsistent.

Enfin l'on conclut.

Les protistes sont un groupe d'êtres vivants qui englobe tous les organismes dont la masse n'est pas cloisonnée en cellules. Presque tous les êtres vivants, soit animaux soit végétaux, généralement connus sont cloisonnés en cellules, c'est-à-dire que leur corps est divisé en une infinité de petites loges dont chacune contient un peu de protoplasme et un noyau. Les cellules d'un même

(1) Conférence faite à Bruxelles, le 27 avril 1922, à l'assemblée générale de la Société scientifique.

IV. SÉRIE. T. II.

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organisme sont extrêmement variées de forme et de structure et à chaque variété échoit l'exercice d'une fonction propre par exemple, dans un animal quelque peu différencié, il y a des cellules nerveuses, des musculaires, des squelettiques, des sécrétrices, des tégumentaires, des reproductrices, et bien d'autres ; les cellules de même valeur anatomique et fonctionnelle s'associent en tissus et forment des muscles, des ganglions nerveux avec leurs nerfs, des glandes, des téguments, etc. Bref, beaucoup d'êtres vivants sont cellulaires, et, suivant qu'il s'agit de végétaux ou d'animaux, ils sont dits métaphytes ou métazoaires. Mais il existe aussi des êtres vivants qui ne sont pas cloisonnés en cellules, qui ne possèdent donc pas de tissus différenciés leur corps, de dimensions presque toujours microscopiques, parfois à la limite de visibilité des plus puissants instruments, est formé d'une petite masse de protoplasme contenant un noyau, parfois plusieurs, ou tout au moins de la substance nucléaire diffuse; on les appelle des protistes.

Quelques exemples serviront à illustrer cette définition trop abstraite.

Les Amibes sont des protistes fréquents dans l'eau ou les milieux humides, libres ou parasites. Leurs dimensions se chiffrent en centièmes, même en millièmes de millimètre; leur corps, petite masse de protoplasme et noyau, est de forme très variable parce que soumis à de continuelles et actives déformations; celles-ci comportent la production de prolongements tentaculaires, les pseudopodes, qui, par leur développement, leur fixation et leur rétraction, assurent les déplacements de l'animalcule. Les Amibes s'alimentent en englobant par une portion quelconque de leur protoplasme des particules alimentaires, en les digérant, en rejetant par un point quelconque de la surface du corps les déchets de la digestion.

Les Euglènes pullulent dans les eaux putrides et, à la bonne saison, elles apparaissent en plaques vertes formées

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