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son Gaetani, en 1300. Les deux petites tours voisines sont aussi de Boniface VIII. La Porta Fontinale, pratiquée dans le mur de Servius Tullius, était auprès de la grande tour.

SANTA-CECILIA. Bâtie au lieu où fut la maison de la sainte martyre, refaite en 821 Trois nefs séparées par des colonnes, grand autel soutenu par quatre belles colonnes antiques de marbre blanc et noir. Sur cet autel fort riche on voit une statue de marbre qui représente la sainte martyre telle qu'elle fut trouvée dans son tombeau. Ce travail est sec, mais plein de vérité, comme un tableau du Ghirlandajo. La position est singulière : la sainte est appuyée sur le bras gauche, la tête tournée vers la terre. Cet ouvrage, que l'on ne se lasse pas de regarder quand une fois on l'a compris, vers le troisième mois du séjour à Rome, a toute la grâce d'un vieux sonnet gaulois plein d'énergie: il est de Stefano Maderno. On trouve ici une Madone d'Annibal Carrache, et dans la cour qui précède l'église, un beau vase antique. Le portique est orné de colonnes de granit.

SAN-CESAREO. Existait au sixième siècle; restaurée par Clément VIII. SANTI-COSMA ET DAMIANO. Ici fut un temple rond dédié aux fondateurs de Rome. Vers l'an 527, Félix IV bâtit cette église. Ce fut peutêtre en 780 que l'on plaça ici les belles portes antiques de bronze. Urbain VIII releva le pavé, et fit beaucoup de changements. SANTI-DOMENICO E SISTO. Bâtie par saint Pie V, homme cruel. Les statues et les tableaux sont d'une bonne médiocrité.

CHIESA DOMINE QUO VADIS. Cette petite église qui se voit à gauche sur la voie Appienne porte trois noms : Santa-Maria delle Palme, SantaMaria delle Piante, et Domine quo vadis. Quelques écrivains ont dit qu'elle a été bâtie sur l'emplacement du fameux temple de Mars. Saint Pierre, dans un de ses moments de faiblesse que saint Paul ne lui pardonnait pas, fuyait Rome et les persécutions. Arrivé au lieu où nous sommes, Jésus lui apparut : le Sauveur des hommes portait la croix sur ses épaules. A cette vue imprévue, l'apô tre s'écria : « Domine, quo vadis? » Cette église fut rebâtie sous Clément VIII. La façade est de 1737. SANT'-EUSEBIO. Église élevée sur l'emplacement occupé par la maison du chrétien Eusèbe. Renfermé dans un cabinet de quatre pieds de côté par ordre de Constant, ici saint Eusèbe mourut de faim. Cette église fut rebâtie pour la dernière fois en 1759; ce fut alors que Raphaël Mengs peignit la voûte.

SAN-FRANCESCO A RIPA. Il y a de beaux marbres dans cette église. La statue de la bienheureuse Aloïse est du Bernin. Elle est représentée mourante : les draperies sont maniérées, mais les parties nues fort belles.

CHIESA DI GESU E MARIA. Il y a de beaux marbres et des tombeaux de la maison Bolognetti. Voir les fresques de Lanfranc dans la sacristie. SAN-GIACOMO DEGLI INCURABILI. Rebâtie en 1600, et ornée par les meilleurs artistes de ce temps.

SAN-GIACOMO DEGLI SPAGNUOLI. Rebâtie en 1450. La chapelle de SanDiego a un tableau et des fresques d'Annibal Carrache. L'Albane et le Dominiquin travaillèrent ici d'après les cartons d'Annibal. Les têtes de l'âme damnée et de l'âme sauvée, dans la sacristie, sont du Bernin, ainsi que le buste de monsignor Montoja sur son tombeau.

SANTI-GIOVANNI E PAOLO. Bâtie en 400 dans la maison qu'avaient habitée ces deux frères martyrs. Le portique, sur lequel on lit quatre vers latins, est du douzième siècle. Église curieuse, mal restaurée vers 1822.

SAN-GIORGIO IN VELABRO. Église curieuse, rebâtie trois ou quatre fois.

On y travaillait encore en 1829. Le portique semble élevé au treizième siècle : quinze belles colonnes antiques divisent cette église en trois nefs. Giotto peignit la tribune vers 1300. SAN-GIROLAMO DELLA CARITA. Pendant près de deux siècles, on a vu la Communion de saint Jérôme sur le grand autel de cette église. Elle fut bâtie dans le lieu occupé par la maison qu'avait habitée cet homme aimable durant ses séjours à Rome. Cette maison appartenait à Paule, dame romaine de la plus haute distinction. La vie de saint Jérôme est fort curieuse. C'est un peu le caractère de René.

SAN-GIUSEPPE. Bâtie en 1560 sur la prison Mamertine. Descendre dans cette prison bâtie par Ancus Martius et où mourut Jugurtha. SAN-GRISOGONO. Belle église rétablie pour la première fois vers l'an 731. Elle a trois nefs séparées par vingt-deux colonnes de granit oriental, enlevées de côté et d'autre aux temples païens. Au milieu du beau lambris doré, on voit une copie du tableau du Guerchin, représentant Saint-Grisogone porté au ciel par des anges. SAN ISIDORO. Bâtie vers 1622; il y a des tableaux de Charles Maratte et d'André Sacchi, gens médiocres comme nos poêtes actuels, à force de vouloir imiter tous les grands maîtres. Les ouvrages de

ces peintres imitateurs, qui ennuient dans une galerie, plaisent souvent dans une église, à cause de l'émotion créée par l'architecFuture ou les souvenirs. SAN-LORENZO IN LUCINA. Église fort antique, rebâtie pour la dernière fois en 1650. On y enterre beaucoup de morts, quelquefois quaFatorze en un jour, comme le 17 août dernier, par une chaleur effroyable. M. de Châteaubriand annonce le projet de faire élever un tombeau au Poussin, qui repose ici. Cet ambassadeur est le premier qui ait accepté un dîner chez M. le directeur de l'Académie de France à Rome. (En 1828, M. le chevalier Guérin, directeur.) Voir un tableau du Crucifix attribué au Guide.

SAN-LORENZO IN MIRANDA. C'est le magnifique temple d'Antonin et Faustine. Il faut courir ici en arrivant à Rome, pour tâcher de comprendre ce qu'était un temple antique. La voie Sacrée passait devant ce temple. Admirez ces dix grandes colonnes de marbre cipolin, hautes de quarante-trois pieds, et toutes d'un seul bloc. Osez comparer à cela nos misérables basiliques que Paris élève en ce moment, et qui ruinent son budget, en faisant murmurer les contribuables. L'architecture devient de plus en plus impossible. SAN LUIGI DE FRANCESI. Épitaphe jolie, quoique un peu affectée, sur un tombeau élevé à une jeune émigrée par M. de Châteaubriand. Fresques charmantes du Dominiquin à la voûte et dans les côtés

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de la chapelle de Sainte-Cécile. Le tableau de l'autel est bien curieux; c'est une copie de la Sainte Cécile de Raphaël par le Guide.

Les jolies fresques du Dominiquin le seraient davantage si elles n'étaient pas si éloignées des affectations sociales qui pour nous sont une seconde nature. Comment un artisan de Bologne, pauvre et méprisé toute sa vie, eût-il pu deviner la civilisation de la cour de Louis XIV? Les figures de femmes du Dominiquin manquent un peu de ces grâces nobles qui nous font admirer la Sainte Thérèse de M. Gérard. Ce sont des paysans grossiers, mais énergiques, que les personnages des deux tableaux de Michel-Ange de Carravage, à la chapelle de Saint-Mathieu. Il faut examiner dans la sacristie une petite Madone attribuée au Corrége.

Charmante fresque de Sainte-Cécile distribuant ses belles robes aux pauvres. Naïveté des groupes. La sainte a la tête trop grosse et une jambe mal indiquée. Beauté des fonds.

La mort de la sainte, vis-à-vis, en présence du pape qui la bénit, est absurde. Le pape eût été martyrisé avec elle, ou eût fait

pendre les bourreaux. Ceux-ci sont-ils laissé la sainte à demi morte? Cela est encore absurde.

Les tombeaux du cardinal de Bernis et de M. de Montmoria sont ici. La reine de France, Catherine de Médicis, ayant peut-être à se faire bsoudre de quelque gros péché, envoya à Rome des sommes considérables pour bâtir cette église. Voir l'histoire de la Sforzesca sur les bords du Tésin, qui est le prix de l'absolution donnée à un Sforce. Saint-Louis des Français fut consacré en 1589. La façade, qu'on loue beaucoup, me semble fort plate. Les faiseurs d'itinéraires craindraient, s'ils ne l'admiraient pas le courroux de M. l'ambassadeur de France. On peut juger, dans cette église, les artistes français qui ont travaillé à Rome: par exemple, MM. Natoire, Lestage. Les meilleurs ouvrages de cette école sont irréprochables et froids.

SAN-MARCELLO. Saint Marcel, pape, avait trouvé un asile dans un moment de danger chez une veuve nommée Lucine, qui avait sa maison à côté du temple d'Isis. Cette maison fut changée en église, et saint Marcel la consacra en 505. Maxence, le rival de Constantin, ayant appris cette consécration, fit profaner l'église, qui, par son ordre, fut changée en écurie; saint Marcel fut condamné à être valet d'écurie, et bientôt les mauvais traitements lui donnèrent la mort. Cette église a été renouvelée plusieurs fois, et en dernier lieu, au commencement du seizième siècle; on y trouve des peintures de Pierin del Vaga, de Daniel de Volterre et des Zuccheri. Des six têtes sculptées en marbre, trois sont de l'Algarde, et trois plus anciennes.

SAN-MARCO. Fondée en 336 par le pape saint Marc I. Cette église, renouvelée plusieurs fois, a un aspect imposant. Elle est divisée en trois nefs par vingt colonnes de marbre de Sicile. Si l'on est disposé à sentir la peinture, on peut chercher ici quelques ouvrages de Pierre Pérugin, de Charles Maratte, de Ciro Ferri. SANTA-MARIA IN AQUIRO. Bâtie vers l'an 400, renouvelée plusieurs fois; la façade a été élevée sous Pie VI, par M. Camporesi.

SANTA-MARIA IN AVENTINO. C'était le temple de la Bonne-Déesse, où les ..femmes seules offraient des sacrifices. Aventure de Clodius. Cette église a été ridiculement arrangée en 1765.

SANTA-MARIA IN CAMPITELLI Bâtie en 1657. Il y a de belles colonnes dans l'intérieur; on peut chercher quatre lions de ce marore nommé Rosso antico; foule de tableaux médiocres.

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SANTA-MARIA IN COSMEDIN. Remarquable à cause de ses belles colonnes antiques. Le grand mascaron de marbre placé sous le portique a reçu du peuple le nom de Bocca della verità. L'homme qui jurait y plaçait la main, et, si le serment était faux, la bouche de marbre ne manquait pas de se fermer. Cette église est une des plus cœrieuses de Rome.

SANTA-MARIA IN DOMNICA ou de la NAVICELLA. Élevée dans la maison de sainte Cyriaque, renouvelée cn 817. Léon X la fit reconstruire sur les dessins de Raphaël. Modèle parfait d'élégance.

SANTA-MARIA DI LORETO. Commencée en 1507; carrée à l'extérieur, octogone en dedans. Cette église a une coupole à double calotte. Voir la Sainte Suzanne du Fiamingo (François de Quesnoy). SANTA-MARIA SOPRA MINERVA. Placée vis-à-vis d'un éléphant qui porte un obélisque. Les moines dominicains ont réussi à donner à cette église un aspect terrible, et qui rappelle l'inquisition de Goa. Il a fallu avoir recours au style gothique. Cette église a trois nefs, et une quantité de chapelles et de tombeaux, parmi lesquels vous verrez avec plaisir celui de l'aimable Léon X, bien peu fait pour finir dans ce triste lieu. L'homme qui a causé l'avilissement de Italie, Clément VII, est tout près de son cousin Léon X. La statue de Léon X est de Raphaël de Montelupo. A gauche du grand autel, vous verrez le Christ de Michel-Ange; ce n'est qu'un homme, et un homme remarquable par la force physique, comme le héros de la Jolie fille de Perth. Le Persée de Canova représenterait mieux le Christ, qui fut le plus beau des hommes. Cette église possède une foule de tableaux curieux : l'Annonciation du Beato Giovanni de Fiesole, l'Assomption de Philippe Lippi, une voûte peinte à fresque par Raffaellino del Garbo, la Cène du Barroche, un Crucifix de Giotto, une Madone de Charles Maratte. C'est dans le couvent voisin que se trouve la bibliothèque Casanatense, dont la garde a été si plaisamment confiée à des inquisiteurs. Nous avons vu un enterrement dans cette église un jour de pluie; c'est le spectacle le plus lugubre que nos compagues de voyage aient rencontré à Rome.

Santa-Maria sopra Minerva est remarquable par une foule de tombeaux où on lit la date de 1560. C'était le bon temps pour les tombeaux, moins encore cependant que de 1512 à 1520, du vivant de Raphaël. Heureux les morts qui se sont en allés vers ce tempslà! La beauté des formes du tombeau fait bien leur histoire, tan

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