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mode de gouvernement, que vers le bien de l'église; ceux dont elle partait étaient les ennemis de la révolution et les serviteurs de

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ses ennemis ils craignaient plus l'effet du concordat pour la consolidation de cet ordre détesté que pour les libertés de l'église gallicane. Les hommes ne se méprennent point sur l'estimation véritable des motifs d'une action, et dans cette occasion ils étaient si sensibles, si patens, qu'ils ne pouvaient échapper aux regards les moins clairvoyans, à plus forte raison, à des yeux aussi pénétrans que l'étaient ceux du premier consul. C'est ce qui rendit indispensable la demande des démissions, avec l'annonce qu'il serait passé outre à leur refus. Celui d'un seul des opposans, s'il avait fallu attendre son consentement, suffisait pour tout arrêter; de plus, il n'était que trop visible que la suite naturelle de cette manière de procéder était de mettre en question le gouvernement luimême, et c'est là qu'on l'attendait. Il sentit le piége; il l'évita, et fit bien.

A cette époque, les polémiques ne manquèrent pas plus que dans tous les débats religieux. Ouvrez une discussion, les livres.

pour et contre vont pleuvoir; dans cette occasion, on put reconnaître la vanité de ces scientifiques disputes. De part et d'autre on citait, on compilait, on opposait l'orient à l'occident, le nord au midi, l'Asie à l'Afrique ; on faisait combattre ensemble les quatre parties du monde: un peu de raison eût conduit plus sûrement au but. Le défaut de toutes ces citations est le même, c'est de ne s'appliquer jamais à l'espèce. Une histoire aussi étendue que l'est celle de l'église offre un océan de faits souvent opposés, comme de nuances dans ces faits, dans leurs circonstances et dans leurs motifs. Prenez dans tout cela ce qui cadre avec les circonstances et la teneur du concordat de 1801. L'un attaquera par un concile; l'autre se défendra par un autre concile voilà la carrière des disputes ouverte, et quand se ferme-t-elle! Tout ce qui intéresse la foi et concerne la discipline générale et essentielle, est fixé. Nul doute à cet égard; mais les modifications passagères ou permanentes que les circonstances commandent ne le sont point, et ne sont pas susceptibles de l'être. Dans quel concile, dans quel article de discipline avaient puisé leur

autorisation les cardinaux qu'un zèle aussi éclairé que courageux porta, malgré leur petit nombre, à former le concile de Pise pour aviser aux moyens de ramener la paix dans l'église désolée par le grand schisme d'occident? J'ai assisté à beaucoup de discussions de cette nature; j'ai vu citer et apporter beaucoup de gros livres, quand il fallait venir à l'application: autant valait du papier blanc. Maintenant examinons quelle fut la faute commise par le premier consul, et que j'analyserai avec d'autant plus de liberté, qu'il a semblé m'en donner le droit en se la reprochant plusieurs fois à lui-même devant moi.

Lorsqu'il se sentit enlacé dans les querelles religieuses toujours croissantes; lorsqu'après avoir travaillé en vue de tout pacifier, il se trouva avoir semé des germes de discorde; lorsqu'après avoir compté sur l'appui du clergé, il le trouva hérissé d'ombrages contre lui, il chercha d'où provenait un résultat aussi différent de celui qu'il croyait avoir préparé; et recueillant les tristes fruits de son inexpérience, il reconnut avec douleur lat faute qu'il avait faite en se mêlant de la religion, autrement que comme garant de la li

berté de tous les cultes. Souvent il m'a dit : La plus grande faute de mon règne est d'avoir fait le concordat; mais il était trop tard pour se repentir. Serré par ses premiers engagemens comme entre deux barrières, il fallait suivre la route qu'ils lui avaient tracée; trop d'antécédens l'y pousssaient, et ne lui per mettaient plus d'en sortir. A défaut de moyens de libération, il chercha des correctifs, et trouva les seuls raisonnables dans le concile de 1811 et dans le concordat de 1813, comme je le montrerai.

Oui, Napoléon avait raison de se plaindre de lui-même, pour s'être oublié au point de faire un concordat qui immisçait le vainqueur de l'Italie et de l'Égypte dans des discussions théologiques; ce n'était pas là son métier. Oui, il devait ne pas se reconnaître dans un acte qui n'avait pas plus, d'analogie avec la trempe de son esprit qu'avec l'esprit de son temps, qui lui donnait des points de contact avec une chose qu'il ne pouvait, ni ne devait connaître, et qui devait finir nécessairement par en faire un persécuté ou bien un persécuteur. Napoléon arriva au gouvernement de la France avec une ignorance complète du

gouvernement de l'église. Où en aurait-il puisé la connaissance à son âge, et avec la suite de ses autres travaux. Il entendait aussi bien la partie politique de la restauration religieuse, qu'il en connaissait peu la partie religieuse. Il fut donc obligé de s'en rapporter pour toute cette partie. Ses négociateurs n'étaient pas des aigles. Soit ignorance, soit précipitation, soit désir très-louable de contribuer au rétablissement si désiré de la religion et d'attacher leur nom à cet heureux événement, ils signèrent sans connaître le principe vital de leur acte, sans se douter qu'au nom de la paix, ils allaient donner la guerre. Beaucoup de choses dignes d'éloges, et que je ferai remarquer lorsqu'il en sera temps, trouvaient dans cet accord; mais la chose essentielle, celle dont l'absence suffit pour vicier le reste, ne s'y trouvait pas plus qu'elle ne se rencontre dans tous les concordats passés ou présens qui ont suivi le sien, à l'excep tion de celui de Fontainebleau qui, par le correctif qu'il apporta à cet oubli, est le seul bien assorti aux besoins de l'Église et de l'État.

Parmi ces négociateurs, aucun n'était de

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